EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867

A PARIS


RAPPORTS

DU

JURY INTERNATIONALE


FABRICATION DE PARTIES DIVERSES ET D'ACCESSOIRES
DES INSTRUMENTS.

L'industrie de la fabrication des pianos a pris de si grands dévelloppements à Paris, qu'elle s'est divisée en plusieurs industries spéciales, dont les produits se réunissent dans l'ensemble des instruments, Ces industries partielles sont elles-mêmes établies sur une grande échelle.

Les maisons les plus importantes pour la fabrication des mécaniques conplètes de pianos sont celles MM. Rohden et Schwander, de Paris. Toutes les parties de ces mécaniques y sont faites avec beaucoup de précision et de fini ; elles fonctionnent avec une grande régularité. Après ces maisons viennent celles de MM. Gerling et Kutt et Féchoz, de Paris, dont les produits sont également exposés, et qui se recommandent par leur bonne fabrication.

Les claviers des pianos sont aussi l'objet d'une industrie spéciale, dans laquelle se font remarquer les produits de M. Monti fils aîné, de Paris. Cette fabrications se divise même, car M. J.-F. Monti ne fait que les touches d'ivoire, et M. Chaudesson, que les touches d'ébène pour les dièses et les bémols.

Le feutre employé pour la garniture des marteaux de la mécanique des pianos est un objet d'industrie assez considérable. MM. Alessandri et fils, Fortin, Victor Barbier, tous de Paris, et Billion, de Saint-Denis, ont exposé de bons produits de ce genre.

Parmi les éléments de la facture des pianos, les cordes métalliques, dont la percussion produit le son, occupent le premier rang. Deux grandes maisons sont en première ligne dans cette fabrication, à savoit : Poehlmann (Maurice), de Nuremberg (Bavière), et Debster, de Horsfoll (Angleterre). Leurs cordes d'acier fondu, soumises par nous à des expériences de résistance dans la tension par une machine à traction, ont donné les résultats du tableau suivant, où l'on voit, pour chaque numéro, le poids qui a déterminé la rupture de la corde.

Cordes de M. Poehlmann.Cordes de M. Debster.
Nos12.kilogrammes96Nos. . . . . . . . . .
13.---113 . . . . . . . . . .
14.---13214.kilogrammes107
. . . . . . . . . .14½---107
15.---146 . . . . . . . . . .
16.---148 . . . . . . . . . .
17.---156 . . . . . . . . . .
18.---17418kilogrammes137
19.---178 . . . . . . . . . .
20.---183 . . . . . . . . . .
21.---216 . . . . . . . . . .
22.---236 . . . . . . . . . .
23.---280 . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . .24kilogrammes290

On voit que depuis le n° 12 jusqu'au n° 18 compris, les cordes allemandes ont une supériorite considérable sur les cordes anglaises ; les proportions se rapproches plus de l'égalité au fur et mesure de l'élévation du numéro, et au n° 24 elles sont à peu près exactement semblables.

Pour les cordes des notes les plus graves , les facteurs français, anglais et allemands font usage de cordes de laiton filées ; les facteurs américains, qui montent leurs instruments en numéros plus forts, emploient de préférence dans les basses des cordes d'acier filé.


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