BIOGRAPHIE

UNIVERSELLE

DES MUSICIENS

ET

BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE DE LA MUSIQUE


BLANCHET (FRANÇOIS-ÉTIENNE), habile facteur de clavecins, vivait à paris vers 1650. Il était surtout renommé pour l'égalité de ses claviers. Sa fille épousa Armand-Louis Couperin, organiste da la chapelle du roi et de Notre-Dame. -- Blanchet (Armand-François-Nicolas), petit-fils de précédent, et élève de Pascal Taskin (voyez ce nom), naquit à Paris en 1763, et mourut dans cette ville le 18 avril 1818. Il fut aussi facteur et accordeur de clavecins et de pianos, et attaché en cette qualité à la musique du roi et au Conservatoire de musique, pendant trente-cinq ans. Il a publié une petite brochure sour ce titre : Méthode abrégée pour accorder le clavecin et le piano ; Paris, an IX (1801), in-8°. Son fils (Nicolas) lui a succédé dans ses divers emplois. Il s'était associé à Roller pour la fabrication des pianos obliques. Plus tard, ayant réalisé sa fortune, il s'est fixé en Italie.

MONTAL (CLAUDE), facteur de pianos, né à la Palisse (Allier), le 28 juillet 1800, est un exemple étonnant de ce que peut l'intelligence humaine, même placée dans les conditions les plus difficiles, lorsqu'elle est aidée par l'énergie, la persévérance et la volonté. A peine âgé de cinq ans et demi, Montal était frappé de cécité et à seize ans il était admis à l'Institution des Jeunes-Aveugles, où, après avoir appris les mathématiques, il professait bientôt cette science, tout en exerçant son adresses dans certains travaux manuels. Bientôt il se mit à étudier avec ardeur la construction et le mécanisme des pianos, ouvrit à sa sortie de l'école, en 1831, un cours public pour l'accord de ces instruments, publia en 1834 un Abrégé de l'art d'accorder soi-même son piano (Paris, 1834, in-8° avec planches et figures), et deux ans après fit suivre ce petit manuel d'un écrit plus étendu, et dont voici le titre exact: l'Art d'accorder soi-même son piano, d'après une méthode sûre, simple et facile déduite des principes exacts de l'acoustique et de l'harmonie ; contenant en outre lest moyens de conserver cet instrument, l'exposé de ses qualités, la manière de réparer les accidents qui surviennent à son mécanisme, un traité d'acoustique, et l'histoire du piano et des instruments à clavier qui l'ont précédé, depuis le moyen âge jusqu'en 1834 (Paris, Meissonnier, in-8° avec planches, 1836). Il a été fait de ce manuel plusieurs éditions, et il a été traduit en plusieurs langues. Pendant ce temps, Montal créait, pour la fabrications des pianos, un établissement important qui prospérait rapidement, et, après avoir placé quelques spécimens de ses produits à l'Exposition industrielle de 1834, il obtenait successivement toutes les récompenses et toutes les distinctions que peuvenet décerner les jurys, les sociétés de toutes sortes, les académies et les athénées. A la suite de l'Exposition universelle de 1851, Montal était nommé chevalier de la Légion d'honneur, et peu après il publiait une nouvelle brochure, intitulée : Notice raisonnée sur les perfectionnements introduits dans la fabrication des pianos (Paris, 1852, in-8° de 31 pages.) Cet homme distingué est mort le 7 mars 1865. - M. Gaudet, directuer de l'Institution des Jeunes -Aveugles, dont Montal avait été l'élève, a publié une Notice biographique sur Claude Montal, facteur de pianos à Paris (Paris, 1845, in-8°).

PAPE (HENRI), facteur de pianos d'un mérité distinqué, est né dans la Sou[...], en 1787. Arrivé à Paris en 1811, il entra dans la fabrique de pianos de Pleyel, dont il dirigea les ateliers pendent plusieurs années. En 1815, il établit lui-même une manufacture de ces instruments, et pendent près de quarante ans, presque chaque année fut marquée par quelqu'un de ses inventions. Ses premiers grans pianos furent d'abord construits d'après le système anglais de Broadwood et de Tomkinson ; mais doué d'un génie d'invention dans la mécanique, il ne tarda pas à introduire de nombreuses modifications dans la construction de ces instruments, et même à en changer complétement le principe. L'objet principal qu'il se proposa d'abord fut de fair disparaitre la solution de continuité qui, dans les pianos carrés et à queue, existe entre la table et le sommier, pour laisser un passage aux marteax qui doivent frapper les cordes ; pour cela il reprit le principe de mécanisme place au-dessis, d'abord imaginé par l'ancien facteur de clavecins Marius, puis renouvele par Hildebrand, et enfin par Streicher, de Vienne ; mais évitant les défauts des bascules et des contre-poids employés par ces artistes, il combina un ressort en spirale calcule sur l'action du marteau du manière à relever rapidement celui-ci, par un effort si peu considérable, que la fatique du ressort était à peu près nulle. Si, dans le piano à queue, ce système de construction laissait désirer plus de légèreté au mécanisme, et plus de limpidité dans le son, dans le piano carré, le plus beau succès a répondu aux efforts de M. Pape. Ce dernier a aussi introduit diverses variétés dans les formes et dans le mécanisme du piano vertical, auqel il a donné une puissance de son remarquable. Les travaux de cet habile facteur ont reçu honorables récompenses dans le rapport avantageux fait sur ses instruments, le 19 septembre 1832, par la société d'encouragement pour l'industrie nationale ; dans celui de l'Académie des beaux-arts de l'institut de France, fait en 1833 ; dans la médaille d'or qui lui a été décernée à l'exposition de produits de l'industrie, en 1834, et dans la décoration de la Légion d'honneur qu'il a obtenue en 1839. Habile dans toutes les parties de la mécanique, il a inventé une machine pour scier en spirale les bois et l'ivoire, et il a exposé les produits en 1827 ; un de ses pianos était plaqué de feuilles d'ivoire d'environ huit à neuf pieds de longueur et de deux de largeur. (*) On a publié un Notice sur les inventions et perfectionnements apportes par H. Pape dans la fabrication des pianos ; Paris, Loquin, in-4° de onze pages, avec trois planches lithographiées.

PAPE (JEAN-HENRI), habile facteur de pianos, est mort le 2 février 1875 à Asnières, près Paris, où il s'occupait encore de recherches relatives à la contruction de l'instrument auquel il avait consacré toute sa vie. Depuis longtemps déjà son fils et son neveu lui avaient succédé dans la direction de la fabrique fondée par lui. (Supplément, 1880)

(*) Queen Victoria's Piano. The splendid piano of her majesty, Queen Victoria, is completely veneered with ivory, in sheets of from fourteen to seventeen feet in length, and thirty inches upwards in width, from a single elephant's tooth ! by a spiral process peculiar to M. Pape. It is also encrusted and ornamented with the rarest woods, forming original designs, and rendering it worthy of its place in the new palace of her majesty.(Scientific American. 27.10.1849)
2 Février 1875. - Un des malfaiteurs ordinaires de Paris vient de mourir, M. Pape, l'inventeur du piano droit. Le piano, avec cette nouvelle forme amincie, envahit tous les appartements parisiens et en chassa le repos, le calme, le silence si ne'cessaire à l'étude!! (Henri Dabot, Calendriers d'un bourgeois du Quartier Latin. 1903)

PETZOLD (GUILLAUME - LEBRECHT), fils d'un pasteur protestant, est né le 2 juillet 1784, à Lichtenhayn, village de la Saxe (cercle de Misnie). Son père, voulant lui faire embrasser une profession à la fois industrielle et artistique, le conduisit au mois d'avril 1798, à Dresde, où il entra dans les ateliers de Charles-Rodolphe-Auguste Wenzky, facteur d'orgues et de pianos de la cour. Après cinq années passées en apprentissage chez cet habile artiste, Petzold partit pour Vienne aven une letter de recommandation de Wenzky pour son confrère Walther. Il travailla dans les ateliers de celui-ci jusqu'au mois de décembre 1805, puis se rendit à Paris, où il forma, au mois d'avril 1806, une association avec J. Pfeiffer (voyez ce nom) pour la fabrications de pianos, d'après un nouveau système. Les premiers produits de cette association furent un nouvel instrument dans la forme d'un piano pyramidal, auquel Petzol donna le nom d'harmonomelo, et un piano triangulaire, que furent l'objet d'un rapport favorable d'une commission composée de Cherubini, Méhl, Catel, Gossec et Jadin. A l'exposition des produits de l'industrie nationale qui eut lieu cette même année (1806), Petzold rendit public son nouveau système de tables prolongées dans les pianos carrés ; système alors peu remarqué, parce qu'il n'était encore qu'ébeniste, mais qui fut cependant le signal de la tranformation complète que le piano a éprouvée depuis lors, et le précurseur des immenses modifications que se sont aussi opérées das l'art de jouer cet instrument, et dans la musique qu'on a écrite pour lui. Le prolongement de la table des pianos carrés avait pour objet d'augmenter l'intensité du son ; mais il conduisait a un changement dans la disposition du mécanisme ; car il éloignait les marteaux des cordes, et conséquemment obligeait à allonger leur levier pour les lancer avec plus de force vers les cordes. Pour atteindre ce but, Petzold dut substituer un nouvel échappement libre à l'ancien chasse-marteau, trop faible pour le levier sur lequel il devait agir. Mais l'action des marteaux, devenue beaucoup plus énergique, exigea des cordes plus fortes pour résister à la percussion ; or, la puissance de ces cordes exerça une force de traction qui rendit nécessaire une construction plus solide des caisses. De tout cela résulta une puissance de son auparavant inconnue, unie au moelleux et à des moyens nouveaux d'expression. Ce progrès considérable du pianos carré fit comprendre aux autres facteurs la nécessité de changer aussi le système de construction du piano à queue, pour lui conserver sa supériorité comme piano de concert ; et dès lors toutes les recherches se tournèrent vers l'augmentation de la puissance sonore. C'est donc en réalité à Petzold qu'il faut rapporter l'honneur de l'émulation qui s'est développe dans ces recherches depuis les premiers années du dix-neuvième siècle, car cette émulation commença à l'époque du succès des pianos carrés à longues tables.
Le terme de l'association de Petzold et Pfeiffer étant arrivé en 1814, chacun d'eux prit un établissement séparé. C'est de cette époque que date la brillante réputation de Petzold pour la fabrication des pianos carrés : les meilleurs furent longtemps ceux qui sortirent de ses ateliers, et M. Pape (voyez ce nom) fut le premier qui lui enleva la palme, en joignant à une excellente qualité et à une grande puissance de son, des conditions parfaites de solidité.
Plusieurs témoignages de considération ont été donnés à Petzold par des jurys et par des sociétés savantes.

PFEIFFER (J.), né à Tréves, en 1769, exerça d'abord la profession de tourneur, puis entra dans l'atelier d'un facteur de pianos à Schelestadt, alla se fixer à Paris, vers 1801, et y établit une manufacture de ces instruments, En 1806, il forma une association avec Petzold (voyez ce nom), et fut spécialement chargé de la partie commerciale de la maison qu'ils étalirent pour ce genre de fabrication. Séparé de Petzold, en 1814, Pfeiffer se fit alors une honorable réputation par ses pianos carrés à deux cordes. Vers 1830, il a fait connaître un petit instrument de son invention, sous le nom de Harpolyre ; il le croyait destiné à remplacer avantageusement la guitare, parce qu'il était aussi portatif et offrait plus de ressources et des sons plus puissants : cependant, la harpolyre n'a point eu de succès. Pfeiffer a exhibé ses instruments dans les diverses expositions des produits de l'industrie française, et a fait imprimer un Mémoire adressé à MM. les membres composant le jury de l'exposition de 1823 (Paris, in-4° de seize pages), où il rendait compte de ses travaux depuis 1800. Pfeiffer est mort à Paris, vers 1838.

PLEYEL (CAMILLE), fils ainé du précédent [Pleyel, Ignace], né à Strasbourg, en 1792, fit ses études musicales sous la direction de son père, reçut des conseil de Dussel pour le pinao, vécut quelque temps à Londres, puis revint à Paris, où il dirigea la maison de commerce de musique fondée par Ignace Pleyel. Devenu l'associé de Kalkbrenner (voyez ce nom), en 1824, pour le développement de la fabrique de pianos de la même maison, il y donna tous ses soins, et par sa rare intelligence et ses travaux constants, éleva cet établissement au rang de ceux qui produisent les meilleurs instruments. Malgré les éloges que mérite Pleyel par les résultats qu'il a obtenue en ce genre, on ne peut s'empêcher de regretter que ses heureuses facultés se soient tournées sans réserve vers la profession de facteur de pianos, car la nature l'avait destiné à briller parmi les musiciens les plus distinqués de son temps. Pianiste élégant et gracieux, doué d'un sentiment délicat et expressif, il écrivit aussi, au commencement de sa carrière, de très-bonne musique instrumentale, trop peu connue, parce qu'il n'a pas pris assez de soin pour la répandre. Parmi ses compositions, on remarque : 1° Quatuor pour piano, violon, alto et basse, op. 3 ; Paris, Pleyel. 2° Trois trios pour piano, violon et violoncelle, op. 1 ; ibid. 3° Sonate pour piano et violon, op. 2 ; ibid.Idem pour piano et violoncelle, op. 6 ; ibid. 5° Beaucoup de rondos, nocturnes, fantasies, mélanges, thèmes variés, etc., pour piano seul ou accompagné ; ibid. 6° Duo pour piano à 4 mains, op. 4 ; ibid. Camille Pleyel est mort à Paris, le 4 mai 1833, à l'âge de soixante-trois ans, laissant sa fabrique de pianos dans une grande prospérité, continuée, développée et agrandie par son successeur M. Auguste Wolff (voyez ce nom). Pleyel était chevalier de la Légion d'honneure.

WOLFF (AUGUSTE - DÉSIRÉ - BERNARD), pianiste, compositeur et facteur français, chef de la célèbre maison de commerce de pianos connue aujourd'hui sous la raison sociale Pleyel-Wolff et Cie, est né à Paris le 3 mai 1821. Il fit d'excellentes études au conservatoire, où il fut élève de Zimmermann pour le piano et d'Halévy pour la composition, et où il remporta, en 1839, en même temps que M. Victor Massé, un brillant premier prix de piano. Peu d'années après, en 1842, il devenait professeur d'une classe de piano dans l'établissement dont il avait été l'élève ; en même temps il s'occupait de composition et publiait, chez l'éditeur M. Richault, une trentaine de morceaux de divers genres pour son instrument.
Toutefois, M. Wolff conserva seulement pendant cinq années la direction de la classe qui lui était confiée. Bientôt, en 1850, il entrait auprès de Camille Pleyel, le célèbre facteur de pianos, devenait son associé en 1852, et en 1855, à la mort de cet homme distingué, prenait la direction de la maison, dont il n'a cessé d'être le chef jusqu'à ce jour. Une existence nouvelle commença alors pour M. Wolff, qui, doué de qualités pratiques remarquables et d'un rare esprit d'invention, s'est distingué par les perfectionnements divers qu'il a apportés dans la fabrique des pianos, aussi bien que par l'ingéniosité et l'utilité de certaines découvertes intéressantes. C'est à lui qu'on doit un système d'échappement double spécial à la maison Pleyel-Wolff, la construction des petits pianos à queue dont le succès a été su légitime et si considérable et des grands pianos à queue à cordes croisées, les nouvelles combinaisons de constructions métalliques applicables à tous les modèles pour les climats extrèmes, le pédalier destiné à faciliter aux jeunes pianistes l'étude de la pédale de l'orgue, et enfin le clavier transpositeur et la pédale tonale.
Le clavier transpositeur est un clavier mobile et indépendant, qu'on peut adapter sur tous les pianos, et qui, à l'aide d'une série de crans pratiqués à l'une de ses extrémités, se place de telle façon que le rapport variable de ses touches avec celles du clavier de l'instrument donne à l'exécutant la facilité d'opérer mécaniquement, tout en jouant dans le ton écrit, quelque transposition que ce soit. Ceci est à la fois ingénieux et fort utile. Mais la pédale tonale, dont M. Auguste Wolff est aussi l'inventeur, part d'un principe musicale plus élevé et rend un service artistique plus important. Il arrive souvent que l'oreille est désagréablement affectée de l'effet produit par l'emploi inconsidéré de la grande pédale (pédale forte) du piano dans certains passages où cette intervention est beaucoup plus fâcheuse qu'utile ; on a vu des artistes jusqu'à un certain point réputés, des virtuoses connus tomber dans cette erreur, et tenir la pédale ouverte dans des traits de rapidité des deux mains, ce qui donne une sonorité déchirante, ou, par exemple, après un changement de tonalité, jouer en alors que la pédale, toujours tenue par eux, fair résonner la tonalité précédente de si bémol. C'est pour obvier à cet inconvénient déplorable, pour amener la disparation de ce défait harmonique, que M. Auguste Wolff a inventé la pédale tonale, ou pédale harmonique, dont on a fait la description voici : - "Au milieu des pédales ordinaires du pianos, le forte et la sourdine, à l'usage desquelles rien n'est changé, se trouve la pédale tonale ; elle correspond à un petit clavier d'une octave d'ut, situé au milieu du grand clavier du piano, mais sur un plan un peu plus réculé, à peu près comme un clavier de récit sur l'orgue. On abaisse lestement sur ce piano-miniature la note ou les notes qui forment l'harmonie fondamentale du passage, et elles vibrent doucement aussi longtemps que l'on tient la pédale du bas. Ce cette façon, on obtient une harmonie pleine, molleuse, qui abolit la sechéresse du piano, et, considération plus artistique encore, on rend fidèlement les modulations voulues par le compositeur ou commandées, si l'on improvise, par l'évolution de la pensée musicale. Le pédalier de M. A. Wolff, non-seulement facilite aux organistes l'étude de la pédale, mais il permet aux pianistes de rendre les plus beaux effets que Bach, Mendelssohn, Beethoven, Chopin et autres grands maitres du piano ont confiés aux tenues de pédale, et aussie de transporter par imitation, sur le piano, les tenues de cors, bassons et clarinettes, qui donnent tant de sonorité et de consistance à l'orchestration des symphonies et des opéras."
Les travaux très-intéressants de M. Auguste Wolff, son activité, son esprit toujours en éveil, ont maintenu la maison Pleyel au premier rang de fabriques de pianos du monde entier et lui ont conservé la supériorité qu'elle n'avait jamais cessé d'exercer. Les principes élevés et libéraux de M. Wolff l'ont d'ailleurs poussé à associer, dans une mesure très-large, les ouvriers de cette maison à sa prospérité, et cela à l'aide dune série d'institutions très-utiles, très-intéressantes, qui stimulent la bonne volonté de chacun et produisent les meilleurs résultats. C'est ainsi que l'on voit fonctionner, dans la fabrique Pleyel-Wolff, une société de secours mutuels, une caisse de prêts sans intérêt pour les employés et ouvriers, une école où sont admis 60 enfants, une autre école où sont formés 45 apprentis ; de plus, la maison entretient quatre boursiers à l'école fondée par la chambre de commerce, elle a formé un orphéon, et enfin elle teint à la disposition de son personnel un bibliothèque, un gymnase et une chapelle.
M. Wolff, d'ailleurs, n'oublie pas qu'il a été et qu'il est resté un artiste fort distingué. Président d'honneur de la Société des compositeurs de musique, il met à la disposition de cette compagnie les locaux nécessaires à ses travaux et à ses séances, et celle-ci lui doit la fondation d'un prix permanent à laquelle elle a donné le nom de prix Pleyel-Wolff, et qui, chaque année, est destiné à la mise au concours d'une ouvre importante pour piano, avec ou sans orchestre ; lorsque cette oeuvre exige un accompagnement d'orchestre, M. Wolff prend à sa charge personnelle tous les frais que nécessite son exécution publique. On ne saurait, dans tous les cas que nous venons d'énumérer, agir avec plus de générosité, d'intelligence, et, soit, comme artiste, soit comme grand industriel, mieux encourager, sous tous les rapports, tout ce que, de près ou de loin, se rattache directement ou indirectement à l'art et à sa plus grande expansion possible.


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