Les Histoires de l'Oncle Troll ...

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Tiré du fanzine n°8 du mois de février 1997

Dernière mise à jour : 21/08/97

Dès que le cri parvint à leurs oreilles, les deux hommes s'arrêtèrent et se regardèrent longuement. Derrière la porte, se trouvait une créature comme peu en ont vu ... du moins d'après le serviteur de l'Alchimiste. En un instant, les événements de ces derniers jours leur revirent en mémoire : comment ils avaient appris la disparition du mage, comment ils avaient trouvé l'existence de cet endroit caché de tous, comment ils avaient rassemblé les unes après les l'autres les composantes qui permettaient d'ouvrir le portail où avait disparu le mage.
Mais maintenant, il fallait y aller, leur tâche ne consistait-elle pas à explorer des endroits plus glauques les uns que les autres avant l'arrivée du gros des troupes (qui les payaient grassement pour ces services) ? D'ailleurs, derrière eux le bruit des armures, des pas et des voix se faisait déjà entendre, d'ici peu la place ne serait plus que chaos. Après un bref coup d'oeil, les comparses se faufilèrent dans le noir, disparaissant complètement dans les zones de ténèbres, plus silencieux qu'un gnome muet, plus discrets qu'un elfe endormi ...

La porte, entrouverte, leur permis de constater que leurs craintes n'étaient pas vaines. Au centre de la pièce se tenait ce qui avait été il y a bien longtemps un homme, mais qui aujourd'hui n'est plus qu'un cadavre dont seul le cerveau survit grâce à quelques noirs sortilèges. Ses gestes lents étaient l'essence même d'une incantation. Autour de l'homme (ou chose ?) étaient disposés grimoires, parchemins, composantes, ténèbres et noirceurs. Le reste de la pièce n'étaient qu'un amalgame de tables renversées, de tabourets brisés, et ci et là l'on distinguait des ossements humains.
Les deux hommes se retirèrent, le travail terminé, maintenant, c'était aux guerriers et aux mages d'intervenir (surtout qu'ils n'avaient pas aperçu de coffres, armoires, ... où auraient pu être caché quelques trésors). Arrivés auprès de leurs bruyants compagnons, ils les renseignèrent sur ce qui les attendaient.

Le combat ne fut pas bref et beaucoup rejoignirent les ossements déjà présents, enfin ceux qui ne bougèrent pas ! À un moment, la bataille (car s'en fut une vraie) semblait tellement en défaveur des aventuriers que tout ceux-ci, y compris jeteurs de sorts et éclaireurs, durent se jeter dans la mêlée.

Mais ceci ne fut pas vain, l'Alchimiste, une fois libéré, les récompensa grassement en soignant les blessés, en leur offrant maints parchemins, pièces sonnantes et trébuchantes, et un banquet !

Voilà donc nos rescapés, remis de leurs blessures, attablés avec les autres héros de cette bataille, tous vantant leurs exploits qui, à chaque version deviennent plus extraordinaires. C'est alors que le premier dit au second :
"Tiens merde, je ne t'ai pas raconté la dernière qui m'est arrivé, hier aux cours, avec mon prof de math', ...", tout en s'allumant une cigarette avec son briquet jetable jaune fluo et maugréant sur la boue qui maculait ses baskets presque neuves ...

Et vive le jeu de rôle médiéval fantasque!