André Franquin (1924-1997) Le 5 janvier 1997, André Franquin nous quittait à l’âge de 73 ans. Un des grands de la BD belge, il formait avec Hergé l’une des deux extrémités du spectre créatif de la bande dessinée. Né à Bruxelles en 1924, Franquin dessine depuis l’âge de 5 ans. Un jour, son père voie l’un de ses dessins à la craie sur un tableau noir et en est époustouflé. Il le trouve suffisamment bien fait pour le porter chez un photographe et le faire immortaliser. Malgré tout, son père veut qu’il devienne ingénieur agronôme. C’est sa mère qui manigancera pour le faire inscrire à l’école Saint-Luc en 1942, pour qu’il apprenne le dessin. C’est une école d’art et d’architecture qui est fortement religieuse, comme le sont la plupart des institutions belges sous l’occupation allemande. L’école étant fermé suite au bombardement, Franquin
Comme la plupart des dessinateurs de son époque, Franquin sera grandement influencé par le cinéma. En particulier par Disney, Tex Avery, Laurel et Hardy, Buster Keaton, Harold Lloyd, etc. C’est là qu’ils tireront leur «dictionnaire d’efficacités graphiques» et que Franquin acquière le sens du gag court et visuel. Son dessin est caricatural, mais expressif. Il n’en sera jamais satisfait, il le trouvait laid et banal. Il fait son crayonné avec un luxe de détails et ne fait que très peu de modifications à l’encrage. Il travaillera d’abord au pinceau, apparant dans les premiers albums de Spirou et Fantasio. Il travaillera ensuite avec la plume pour passer au rapidographe dans les albums Idées Noires. Son style influencera de nombreux dessinateurs comme Marcel Gotlieb en particulier. De 1946 à 1963, il illustre Spirou. C’est durant cette période qu’il créa les personnages de Gaston et du Marsupilami qui débuteront comme personnages secondaires dans les aventures de Spirou et Fantasio.
En 1977, il participe à l’illustration d’un disque de Robert Charlebois (Chante avec Charlebois, RCA). C’est aussi à cette époque qu’il abandonne Gaston qui a été sa plus grande réussite. De 1977 à 1983, c’est les Idées Noires. Des planches à l’humour morbide qui seront le précurseur d’une longue déprime pour Franquin. De 1983 jusqu’à sa mort, il ne produira presque rien. Il participera un peu aux albums du Marsupilami dont il a vendu les droits dès 1986. Franquin aura malgré tout marqué toute une génération de lecteurs et d’illustrateurs. Que ce soit pour son sens du gag, pour ses dessins ou ses signatures illustrées, Franquin conservera dans nos coeurs une place privilégiée. ![]() © 1997 Spyone & Spytwo |