La Présentation de cette page a été volontairement simplifiée pour être intégrée au Site. La qualité de la version fanzine est bien meilleure.

Internet Tour'96

"Une manifestation unique en son genre" ? Dédé est allé vérifier.

Plantons le décors

à la mode, à la mode...


J'ai horreur que l'on me prenne pour un imbécile. Mais laissez moi prendre une pelle et un peu de terre pour planter le décors.

Nous sommes en décembre 1996, le lundi 2 même. Nous sommes l'après-midi et il fait frisquet. Nous sommes à Paris, près de la porte de Versailles où se déroule ce qu'ils ont appelé L'internet tour 96.
Devant l'entrée, il y a foule. Des mecs sérieux en cravates munis de leur téléphone portable, leurs cortèges de secrétaires (+ si affinités), des journalistes aussi (toujours dans nos pattes), et quelques étudiants en informatiques attendent l'ouverture des portes.
L'entrée est gratuite. L'accueil est fait par des personnes déguisées en grooms : des jeunes qui avaient le choix entre aller travailler au BuggerKing ou se déguiser ainsi (ont-ils fait le bon choix ?). Ils nous distribuent des questionnaires qu'il nous faudra rendre à la fin du show.
Je parcours les différentes questions... Vraisemblablement, je ne les intéresse pas, les questions étant destinées à des chefs d'entreprise ou des directeurs de service informatique. Je me force à répondre aux questions. Une au hasard : de combien de machines est constitué votre parc ? Hmmm... j'ai un DX2-66 chez moi, ça compte ?

Je prend place avec mes camarades dans l'amphithéâtre... Sur la scène, un décors style "SURF A HAWAI" me rappelle que nous sommes en hiver.
Le présentateur arrive. Biensûr, il nous souhaite la bienvenue. Son show étant déjà passé par Lyon, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Marseille, Toulouse, et Lille je me dis qu'il doit être bien rodé.

C'est alors que cela a commencé. La mascarade. La mystification. Le spectacle clownesque conçu par des bureaucrates. Le show publicitaire sentant l'écu tout chaud. La comédie pitoyable orchestrée par le gratin des gratte-papiers. Laissez-moi vous conter comment ils s'y prennent. Tout d'abord, ils viennent, habillé en costume cravate pour assurer la crédibilité. Ensuite, ils prétendent sans en avoir honte qu'il n'y a pas vraiment de programme pour la conférence, et que cela dépendra de nos questions. Pendant un instant, vous les croyez et pensez que l'on va enfin vous demander votre avis sur Internet...

Ils posent une première question, histoire de prolonger les doutes... "Qui utilise internet, dans cette salle ?". Des mains se lèvent. Puis, ils demandent : "Qui pense qu'Internet n'est qu'une mode ?". Une main volontaire se lève au milieu de la salle, vers le premier rang. On lui demande de monter sur la scène. Après un premier refus, la personne se résigne et accepte. Après une interview de l'homme, celui-ci est laissé tout seul, sur la scène : c'est lui qui présentera le show. Il fait le surpris, le mécontant, mais, comme moi, vous l'avez deviné : c'est un acteur, un clown, un candide rémunéré, un volontaire d'office, un spectateur traître, un vendu.

Il sera votre guide tout au long de votre découverte d'Internet. Il rencontre un personnage sencé représenter Internet (un Smiley avec une voix métallique d'abruti) et visite différents utilisateurs de produits liés à l'Internet et à l'Intranet. Oui, ce show est un catalogue publicitaire. Oui, il nous vends tour à tour tous les produits des sponsors. Les acteurs (l'idiot de service, et les PDG des entreprises sponsors) ne ménagent pas leurs effets d'entrée et de sortie de la scène (téléportation dans la cabinne de la plage...) mais rien de bien intéressant n'est exposé.

"Une manifestation unique en son genre" qu'ils nous prévoyaient dans le Monde Informatique Magazine (édité par IDG, l'un des sponsors).

Unique en son genre ? Pourvu que cela reste ainsi...

Internet Tour'97 ?

Je ne pense pas qu'un an suffira à oublier



Ce que nous retiendrons...

- Se méfier des grooms
- le CD-ROM offert à la fin (avec LotusNotes et Domino) n'est pas mal
- LotusNotes et Domino sont de bons produits, à voir
- Se méfier de tout ce qui est gratuit

Ce que nous tenterons d'oublier...

- Trop tard, le mal est fait


Retour au sommaire