Sosaria s'éveilla un matin de brume épaisse. Les rayons de l'astre solaire étaient filtrés par milles nuages, à la surface, seule une timide lumière donnait à penser à ce moment matinal de la journée. Et du haut de ma Tour, je m'apprêtais à comtempler l'avênement d'un nouveau monde.

Une fine pluie commença à s'égréner d'un ciel verdâtre avant que de terribles bourrasques ne viennent se mêler à un déluge déferlant par flots sur la terre sosarienne. Dans un grondement sourd, une par une, moults terres se détachèrent de ce qui allait devenir le berceau de la couronne royale. Des amas de terre et de sable se formèrent pour bientôt devenir des îlots itinérants. Le spectacle était magnifique. Un mélange de crainte et de respect m'habitait tandis, qu'à l'abris du déchaînement des éléments dans la quiétude de la Sphère Magique qui enveloppait ma Tour, j'absorbais à loisir les images qui resteront à jamais gravées en moi.

Les terres desséchées se figèrent une fois éparpillées dans un océan bouleversé par des vagues de tempêtes. En l'espace de trente secondes des tâches verdâtres pommelèrent les îlots égarés tandis qu'ils grossissaient et se concentraient à vue d'oeil pour enfin revendiquer le titre d'îles pour certains. Les premières forêts sauvages naquirent ainsi et avec elles la floraison établit son emprise sur Sosaria.

De fortes secousses agitèrent Darine, ma Tour. Pendant ce temps la surface de Sosaria se souleva et laissa par endroit la roche issue des profondeurs de la planète pourfendre la terre meuble pour donner naissance aux chaînes de montagne qui sont aujourd'hui célébrées pour le riche minerai dont elles sont faites.

Peut-être dix minutes après le début du fait de la Création, Sosaria cessa de connaître ces vagues de trouble. La pluie cessa, la tempête se calma, les nuages se dégagèrent et le soleil rayonna. Cependant, toutes choses n'étaient alors qu'un palliatif nécessaire à une vie plus animée. Que soit à la surface terrestre ou dans l'océan , une multitude de créatures naquit du néant et le règne animal s'imposa. Les poissons peuplèrent les mers. Félins, bovins, équidés et tant d'autres races apparurent au même instant pour loger dans le confort apaisant des fôrets verdoyantes. Mon regard s'attarda sur un petit faon humant la fraîcheur d'un petit buisson sous l'oeil bienveillant d'une d'une jolie bîche et d'un grand cerf, celà, juste sous ma Tour. Que la nature était belle!

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Javana Miradis.