Le comte d'Estrées réquisitionne les flibustiers de Saint-Domingue (1678)


Introduction

Dans l'extrait reproduit ci-dessous, le gouverneur de Saint-Domingue, le sieur de Pouancey, informe le ministre Colbert ou le fils de celui-ci, le marquis de Seigneley, des actions qu'ils a prises pour réunir le nombre de flibustiers demandés par le vice-amiral de France, le comte d'Estrées pour tenter un entreprise contre les Néerlandais ou les Espagnols en Amérique. Cette expédition se terminera pour certains par le naufrage de l'île d'Aves pour d'autres par le pillage des établissements espagnols du lac de Maracaïbo.


contribution: Dominika Haraneder.

Le sieur de Pouancey [au ministre Colbert] [extrait]

Au Cap, 28 février 1678.

(...) Pour ne pas manquer à vous informer de tout ce qui se passe en ce pays, je vous dirai que j'y ai fait une campagne et une course de trois semaines dans les terres espagnoles de cette île. Nous avons rencontré ces ennemis qui s'étaient assemblés pour venir attaquer notre quartier du Cap, ils ont refusé le combat que nous avons voulu leur livrer de sorte qu'il s'est fallu contenter d'escarmouches et de les incommoder dans leur retraite... Comme je n'avais pas reçu la clef du chiffre dont on s'est servi pour m'écrire les volontés du Roi, je ne pouvais rien comprendre aux dépêches qui m'ont été adressées. C'est pourquoi aussitôt qu'on me les a rendues, j'ai dépêché un batiment exprès à M. le comte d'Estrée pour savoir les intentions de Sa Majesté. M. le comte m'envoya une copie du chiffre et je vis que Sa Majesté voulait que je leur fournisse jusqu'à 1200 flibustiers. M. de Montortier et M. le chevalier de Flacourt sont venus depuis à cette côte sur les navires du roi L'Étoile et Le Hercule, les brûlots Le Brutal et Le Serpent; le dernier desquels restera à cette côte ayant besoin d'être carénés. Les trois autres bâtiments n'étant pas capable de porter les 1200 hommes qu'on m'a demandés, j'en ai fait embarquer une partie sur tous les navires corsaires de cette colonie et sur un navire marchand de la Rochelle qui devait mettre à voile pour la France qu'à la fin du mois de mai prochain. Nous avons dans les navires qui sont partis avec nous plus de 1000 hommes de mon gouvernement outre les 200 dans trois petits navires qui doivent suivre et qui ont été retardés par un coup de vent. Ainsi je fournirai le nombre d'hommes qui m'a été demandé. (...)


source: Archives nationales, Colonies C9 A rec. 1.
LES ARCHIVES DE LA FLIBUSTE
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