Dernièrement une rencontre avec M. Lavigne a eu lieu au gymnase. Pendant celle-ci, il y a été fait mention de messages envoyés à M. Bolouri et de quelques sujets soulevés. J’ai moi même envoyé un message à M. Bolouri. Il m’a très courtoisement répondu en me demandant de le tenir au courant et en transférant mon message à M. Dubois.
Etant donné que cette transmission a été rendu publique, j’aimerais soumettre au jugement des visiteurs de ce site la pertinence, ou non, du contenu de mes messages.
Les messages ont été transmis comme suit : courriel à M. Bolouri 13 avril
réponse de M. Dubois 3 mai
courriel à M. Dubois 26mai.
(A l’heure d’écrire ce texte, je n’ai pas encore eu de
réponse de mon second courriel.)
Bonjour M.Bolouri,
Le présent message est pour vous informer de la remise d'une pétition (460 signatures) ainsi que d'une copie des 2 griefs (132 signatures) portants sur la création de postes d'opérateurs de test.
Les demandes se lisent comme suit:
Nous contestons le fait que la compagnie ait créé et affiché des postes d'opérateur de test bien que ces postes soient inexistants dans la convention collective, et ce pour palier à une soi-disant pénurie de techniciens.
Nous demandons: Que la compagnie retire ces demandes d'employés non qualifiés pour des postes de techniciens. Que la compagnie, si elle juge avoir besoin de techniciens, emploie les moyens nécessaires pour en engager réellement.
Je voudrais aussi par la présente soulever personnellement quelques problèmes qui restent sans réponse.
On nous parle d'une pénurie de techniciens bien qu'il y ait plus de 75% des techniciens diplômés qui soient refusés à l' embauche (chiffre donné par les deuxième et troisième niveaux de Pégasus lors d'un meeting).
Pour palier à une soi-disant pénurie, on semble pourtant prêt à prendre n'importe quel individu n'ayant pas de qualification à l'intérieur même de nos murs (serait-ce pour calmer les opérateurs avant de se départir de l'usine de St-Laurent ?).
Toujours au sujet de la pénurie de techniciens. On est prêt à geler le salaire des nouveaux arrivés pendant 18 mois. Est-ce un moyen pour les attirer et garder la confiance des techniciens de l'usine?
4- L'article 4.18 Formation d'ISO 9001 dit:
"Le fournisseur doit établir et tenir à jour des procédures
écrites permettant d'identifier les besoins de formation et de pourvoir à la formation de toutes les personnes chargées d'une activité ayant une incidence sur la qualité."
Pourtant aucune véritable formation n'a été donné. Nous avons bien eu le ridicule programme de remise à jour (il fallait bien mettre 1% de la masse salariale dans une formation quelconque...). Il semblerait aussi que les techniciens ne soient pas dignes de confiance (nous avons eu droit à des
examens à la place d'évaluer nous même ces dit cours). Et maintenant, pour ne pas paraître trop idiot, un petit câdre en mal de pouvoir aurait pris la décision de mettre de côté (à l'aide d'une lettre d'entente si j'ai bien compris) les quelques techniciens ayant refusé de se prêter à cette mascarade (j'ai suivi les deux premiers cours et c'était suffisant !).
J'ai par contre été suivre un nouveau cours donné aux techniciens cette semaine et on semble commencer à vouloir nous traiter en employés compétants. Vas-t-on continuer dans ce sens ou vas-t-on recommencer à jouer à l'école?
Il y aurait beaucoup d'autres sujets que j'aurais aimé aborder, mais je vais me contenter de ceux-ci pour cette fois.
Je vous remercie de l'attention apporté.
Michel Durocher
Technicien.
Monsieur Durocher,
M. Bolouri m'a référé le courriel que vous lui avez fait parvenir le 20 avril dernier. J'ai aussi pris connaissance de la pétition à laquelle vous faites référence. Suite à ma lecture, je constate que vos préoccupations portent sur les points suivants :
1.La création de postes d'opérateur de test
2.La pénurie de techniciens
3.La formation
La création de postes d'opérateur de test
L'an dernier, nous avons annoncé un changement de vocation pour
l'établissement de St-Laurent. Celui-ci a été désigné comme l'un des sept centres d'intégration mondiaux de Nortel Networks. Ces centres sont responsables de l'intégration des activités de fabrication de tous les secteurs d'activités visant la rationalisation de solutions réseaux unifiés voix et données.
Ce changement de vocation a entraîné des modifications dans
l'organisation du travail et continuera de le faire. Pour maintenir notre position, nous devons constamment être à la recherche de solutions nous permettant de maximiser l'utilisation des ressources de notre centre d'intégration.
La création de postes d'opérateur de test résulte de cette démarche et de notre souci d'efficacité.
Des études internes menées récemment nous ont indiqué que certaines tâches, nécessitant peu ou pas de compétences techniques, étaient effectuées par des techniciens. À titre d'exemple, une réorganisation du travail au sein du département d'intégration de réseaux (unités en boîte configurée) a permis
la création d'une trentaine de postes d'opérateurs et l'enrichissement de tâches pour les techniciens impliqués.
La pénurie de techniciens
En ce qui concerne le recrutement de techniciens, j'aimerais porter à votre attention les faits suivants :
Les nombreuses initiatives de recrutement que nous avons entreprises nous ont permis de recruter, au cours de la dernière année, environ 610 techniciens, pour une population actuelle de plus de 1000 techniciens. Le nombre moyen de finissants de niveau collégial en télécommunications au cours des cinq dernières années est légèrement supérieur à 300 par année.
Nous constatons que 40 % de ces diplômés ont choisi notre entreprise. Vous conviendrez que, pour un seul employeur, ce résultat démontre l'intérêt des candidats à travailler pour Nortel Networks, que ce soit à cause des conditions de rémunération ou de la qualité des postes que nous offrons.
Plus de 65 % des techniciens rencontrés en entrevue ont été embauchés.
Nos exigences élevées nous permettent de maintenir une main-d'oeuvre des plus qualifiées. Nos recruteurs ont constaté que les techniciens de plus de quatre années d'expérience recherchent, en priorité, un poste de nature hautement technique et ce, nonobstant le fait que nos conditions d'embauche
soient supérieures à celles qu'ils détiennent. Cette situation nous motive à hausser le contenu technique des postes occupés par nos techniciens.
Notre taux d'embauche pour l'année 2000 est en moyenne supérieur a celui du marché de plus de 30 % et confirme notre position de leader. Suite aux dernières discussions pour le renouvellement de la convention collective avec le syndicat représentant les employés, nous avons apporté des changements substantiels à la structure d'évaluation des emplois.
Ces changements, combinés aux augmentations annuelles accordées,
généreront, sur une période de 4 ans, des ajustements variant de 17.5 % à 23.6 %. Ces ajustements visent à reconnaître les compétences techniques de cette catégorie d'employés.
La formation
Nous considérons la formation comme un élément clé de notre réussite. Nortel Networks excède de façon importante les exigences de la législation actuelle quant aux sommes dépensées pour la formation. En effet, notre budget de formation est établi en fonction de nos besoins d'affaires et non en
fonction de la législation.
Suite à une étude interne, suivie d'une évaluation effectuée par une firme externe, cette formation a été élaborée afin de permettre aux techniciens de mettre à jour les compétences acquises au cours de leurs études collégiales et de se préparer à une formation future plus technique.
Parmi les employés à qui la formation était destinée (près de 300), moins de 20 techniciens encore en poste ont jugé, et ce pour diverses raisons, cette formation non pertinente et ont décidé de ne pas la suivre.
Aujourd'hui, dans le but de maintenir à jour les compétences techniques des techniciens, ceux-ci sont maintenant appelés à compléter une formation spécifique à laquelle ils sont assignés en fonction des postes qu'ils occupent. Ces programmes ont été établis en fonction du besoin des opérations et ils seront révisés sur une base régulière.
En plus des possibilités de perfectionnement professionnel à l'interne, notre personnel a aussi la possibilité de suivre des cours à l'externe et de bénéficier d'un remboursement dans le cadre du programme de remboursement des frais de scolarité.
J'espère que ces renseignements additionnels vous aideront à mieux comprendre la situation actuelle. Si vous avez d'autres commentaires à apporter, je vous invite à en discuter avec votre gestionnaire ou de m'appeler au poste 83697.
Claude Dubois
Monsieur Dubois,
Je n’ai malheureusement pas eu de réponses à certaines questions
concernant la formation. Je vais donc les reformuler en débutant par des renseignements glanés au cours des dernières semaines dans les lois du travail du Québec et dans le document ISO 9001 afin d’avoir des réponses claires.
L'article 4.18 Formation d'ISO 9001 dit:
"Le fournisseur doit établir et tenir à jour des procédures écrites permettant d'identifier les besoins de formation et de pourvoir à la formation de toutes les personnes chargées d'une activité ayant une incidence sur la qualité."
La loi favorisant le développement de la formation de la main-d`oeuvre (loi du travail 9) ainsi que Le règlement sur les dépenses de formation admissibles (loi du travail 9.1) donnent les détails qui suivent en ce qui a trait aux dépenses admissibles:
loi-9:
5-ces dépenses sont faites par l’employeur au bénéfice de son
personnel, y compris les apprentis … de stagiaires ou d’enseignants stagiaires en entreprise.
10 sont admises, … les dépenses d`acquisition d`équipement et les
dépenses d`acquisition, de construction ou d’aménagement de locaux, s’ils sont exclusivement (ou non) affectés à la formation du personnel, y compris les apprentis, ou de stagiaire
…
11 lorsque le total des dépenses de formation admissibles d’un
employeur applicable à une année est supérieur au montant de sa participation minimale fixée en application de l’article 3 pour la même année, l’excédent est reporté sur l’année suivante: il
devient dès lors une dépense de formation admissible pour cette dernière année.
Loi-9.1:
1.2 le remboursement par un employeur des frais de formation assumés par un de ses employés auprès d’un établissement d’enseignement reconnu, d’un organisme formateur, …
1.8 le supplément de salaire correspondant au temps supplémentaire payé à un employé pour assurer le remplacement d’un autre employé en formation;
1.12 … le salaire et les frais engagés pour l’évaluation des
besoins des employés, l’évaluation de leurs acquis expérientiels ou l’établissement d’un bilan de leurs compétance, dans le cadre de ce plan;
1.13 le salaire et les frais engagés par un employeur pour
l’élaboration l’adaptation et l’évaluation d’une formation ou d`un programme d’apprentissage;
1.16 les frais de déplacement, d’hébergement, de repas et les frais de garde d’enfants payés par l’employeur conformément à sa politique et à ses barèmes, pour chaque participant à une formation, à un apprentissage ou à un stage qui constitue une dépense admissible et le cas échéant, ceux du superviseur d’un
stagiaire, du compagnon d’un apprentiou de l’accompagnateur d’un
enseignant stagiaire en entreprise;
1.17 le salaire et les frais engagés par un employeur pour la création ou la traduction de matériel pédagogique ou didactique, les frais engagés pour la location de tel matériel et le coût d’acquisition de tel matériel, pourvu qu’il ne s’agisse pas de bien amortissable, à la condition que le matériel pédagogique ou
didactique soit utilisé exclusivement aux fins d`une formation visée aux paragraphe 1 à 4 de l`article 6 de la loi, y compris l’accès en temps pour l’usage de logiciels de formation ou de
didacticiels;
1.18 les frais de location engagés par un employeur, …
1.23 le salaire et les frais engagés par un employeur à l’égard
d’une activité de formation dispensée à un employé dans le cadre d`un colloque, congrès ou séminaire …
Nortel ne met donc pas plus d`argent que les autres compagnies sur la formation puisque les montants excédents 1% de la masse salariale sont reportés sur l’année subséquente (loi 9 –11). Et en fait, pour mettre les chosses au clair, c’est quand même nous qui payons comme contribuables les dits cours.
J’aimerais simplement faire remarquer qu’au niveau collégial, et
ce de manière générale, les professeurs n’ont pas besoin de preuve d’études minimales pour l’enseignement. C’est pourquoi
l’institut TECCART n’engage que ses propres techniciens pour
enseigner ses cours techniques, afin de payer un minimum de salaire. Malgré cela, les professeurs admis dans les CEGEPs doivent avoir au minimum un BAC pour garantir un niveau de qualité jugé acceptable à leurs étudiants.
C’est dire que les formateurs actuels n’auraient pas eu les
compétances nécessaires pour m’assurer l’obtention de mon
diplôme. Pourtant, on semble maintenant attacher plus d’importance à une pseudo révision qu’à un diplôme d’étude collégiale obtenu dans des conditions supérieures.
Le dernier cours donné spécifiquement aux techniciens était le premier, à mon avis, à nous considérer comme des adultes.C’est à dire qu’on nous a enfin transmis des informations valables en se fiant sur notre jugement pour savoir si nous les avions bien comprises ou non.
Mes questions sont les suivantes:
A-t-on l’intention de continuer sur cette voie? ( c’est à dire
laisser les examens de côté et juger de l’utilité d’un cours en
rapport avec l’incidence de ce dernier sur la qualité et/ou de
l’efficacité du travail des techniciens à leurs postes. Article 4.18 en résumé )
A-t-on l’intention de mettre de côté les quelques techniciens (dont je fais partie) sous prétexte qu’ils ont refusé de suivre les cours de “remise à jour” ? (Par mise de côté, j’entend; refuser certains postes de même niveau tel qu’il semble qu’il ait été négocié avec le syndicat, même si ces cours n’ont eu aucun effet sur le travail)
Pour ce qui est de la pénurie de technicien.
Les données statistiques du ministère de l’éducation que j’ai pu
obtenir pour les finissants en électronique, toutes catégories
confondues, donnent une quantité supérieure à 1000 pour les 4 dernières années. Sur cette quantité, près de 900 par année avaient les compétances nécessaires pour travailler chez Nortel (un tableau détaillé pour les finissants 1998 à d’ailleur été remis à nos gérants de deuxième et troisème niveaux lors d’un meeting avec quelques techniciens).
Je ne dit pas que Nortel n’est pas une importante source
d’emploi pour les techniciens, je dit simplement que les conditions salariales se dégradent année après année, comparativement à l’ensemble du marché, et qu’il me semble pour le moins étrange qu’il soit décidé de plafonner les salaires de nouveaux techniciens au niveau du grade à l’essai pendant 18 mois (ce plafonnement équivalent à une baisse réelle d`environ 10 % pour cette période ).
Pour ce qui est de l`augmentation de salaire pour la majorité des employés, celle-ci est de : 3 % + 2.5 % + 2.5 % +3 % = 11 % au total pour les 4 prochaines années.
Et finalement, au sujet de la création de postes d’opérateur de test.
Les représentants syndicaux de la production nous avaient clairement fait comprendre lors de notre rencontre annuelle que l’opinion des techniciens sur la question ne les intéressait aucunement. Par la suite, en pleine période de négociation, on nous a fait aussi comprendre du côté patronal que notre opinion ne valait guerre mieux en affichant des postes inexistants, et ce sous prétexte qu’il y avait une certaine urgence en rapport avec une pénurie de techniciens ( Après de tels agissements on
peut comprendre la suspicion des techniciens lorsqu’on leur explique le pourquoi de certaines décisions ).
La pétition et les copies de griefs que je vous ai transmises
n’étaient que pour chiffrer le désaccord des techniciens sur cette question avec preuves à l’appui. Dans cette action, j’aimerais faire remarquer que je ne suis que le messager, les techniciens étant fors capable d’assumer leurs responsabilités en apposant leur signature sur un document (la méthode consistant à éliminer le messager lorsque le message n’est pas apprécié est dépassée depuis quelques siècles déjà).
Pour le reste, j’assume mes opinions.
Je vous remercie d’avoir bien voulu prendre connaissance de cette
lettre.
Michel Durocher
Technicien