Tensions syndicalesLes tensions syndicales entre opérateurs et techniciens ne semble pas réjouir beaucoup de monde, moi compris. Il y a un conflit qui règne (syndicalement parlant) entre les opérateurs et les techniciens, mais il semble y avoir un autre conflit, celui-là moins évident (!) c'est celui des syndiqués et du syndicats. Que l'on soit opérateur ou technicien, on paye tous la même cotisation (ou presque) et on est tous en droit de recevoir ce pourquoi l'on paye, c'est à dire du service ! Nortel fait présentement face à un sérieux problème de manque de personnel compétent, techniciens et opérateurs. Pour pallier à la pénurie de techniciens, ils veulent former des opérateurs. Qu'arrivera-t-il lorsqu'il y aura un manque d'opérateur ? Ils vont vendre la production ? Cette solution ne peut être que temporaire parce que même en formant des opérateurs, ça ne fera pas d'eux des techniciens en électronique. Le manque est toujours là. La seule solution valable qui me vient à l'esprit, c'est de rendre Nortel plus compétitive que les autres compagnies face aux conditions de travail. Certe, Nortel devance de beaucoup ses plus proches concurrents sur le plan technologique il n'y a aucun doute là-dessus, mais pour ce qui est des ressources humaines, ils ont du chemin à faire par rapport aux autres compagnies, et ce à tout points de vue. Que ce soit pour les avantages sociaux, la gestion du personnel aux ressources humaines, et même le salaire.Parlons des journées de maladies, je ne considère pas cela comme un avantage social mais comme évident, c'est la moindre des choses pour une compagnie qui se soucie de ses employés d'offrir des journées de maladies payés ne serait-ce que pour éviter seulement la propagation d'une quelconque maladie contagieuse ou de tranquiliser le malade dans le but d'une meilleure rémission. On est rarement malade plus de deux jours alors il est certain que ces journées de maladies sont presque inexistante. Qui n'a pas négocié de telles journées ? Je vous le donne en mille: L'Union Canadienne des Travailleurs en Communication. Je considère un avantage social de se faire payer ces journées à la fin de l'année si elles ne sont pas prises, et on ne peut pas compter là-dessus avec un tel syndicat. C'est déjà beau que les frais de dentistes, médicaments et lunettes soit payés, mais ça on l'aurait même si on avait pas de syndicat. En faisant un parallèle avec les autres compagnies, on peut comprendre pourquoi Nortel ne peut attirer d'autres techniciens. Non seulement ont-ils de telles journées, mais ces journées sont accumulable. Ce n'est pas seulement notre avantage, mais c'est aussi celui de Nortel. Maintenant, que dire des ressources humaines. Tout est centralisé ailleurs, quelque part qu'on a jamais vu, si on a des questions relatives à nos avantages sociaux, notre salaire, notre formation, etc. il faut téléphoner à un numéro où quelqu'un qui ne nous a jamais vu, qui ne nous connaît pas et qui sait, qui ignore peut-être même la nature de nos fonction chez Nortel pour obtenir des réponses. L'autre ressource est bien sûre l'intranet de Nortel où il faut passez la bonne partie de la journée devant un écran d'ordinateur à chercher où la réponse à notre questions se trouve, sans jamais vraiment savoir si cette réponse s'y trouve vraiment. Bien souvent j'abandonne en me disant que ça équivaut à chercher une aiguille dans une botte de foin. Aucun point de repère, souvent aucune indication de l'endroit ou on est, on tombe sur tel ou tel site par pure hasard et souvent, lorsque l'on trouve quelque chose d'intéressant, on ne peut y retourner parce qu'on ignore comment on y a accédé. Quel est la différence avec les autres compagnies ? Ils ont un comptoir où une personne répond à toute les questions que l'on peut poser. Si elle n'a pas les réponses, elle vous aiguille vers quelqu'un qui saura les donner. Que ce soit pour des questions syndicales, financière, juridique, avantage sociaux, remboursement de frais, etc. Des banques en Europe ont enlevées leurs guichets automatiques pour laisser la place au service à la clientèle personnalisé. J'en viens à détester l'intranet, et je ne me pose plus de questions, de peur de devoir téléphoner à quelqu'un qui me répondra peut-être mais à qui je ne parlerai plus jamais… si l'information rendu ne s'avère pas correct. Parlons du salaire pour finir. On peut penser que l'on est bien payé avec notre salaire. Détrompez-vous. Dans certaines compagnie le salaire est peut-être moindre, mais les employés obtiennent une participation aux profits de la compagnie par l'intermédiaire d'un régime d'achat d'action. De plus, ces compagnies participent au régime de retraite des employés. Et c'est sans parler des bonus qu'ils reçoivent régulièrement un ou deux fois par année. Tout cela mis ensemble rend notre salaire bien ordinaire et ne contribue aucunement à rendre Nortel plus compétitif dans un marché d'employé que l'on peut qualifier de saturé. Comment Nortel peut espérer être le numéro un mondial dans le transport de données s'il ne l'est pas avec ses employés ? En réfléchissant bien, les tensions syndicales n'existe que pour diviser les techniciens des opérateurs sur des questions qui ne sont que peccadille. Un écran bien monté qui nous empêche de voir aux points fondamentaux d'une bonne ambiance de travail, d'une qualité de vie meilleure, d'une qualité de produit et d'un sentiment de fierté face à Nortel, face au produit que l'on fait, face à nos collègues des autres compagnies. Le véritable conflit syndical existe entre les syndiqués et le syndicat. On travaille tous pour la même compagnie, on travaille tous pour le même but : obtenir une bonne rémunération contre un travail bien fait dans la meilleure des conditions possible. Peut-on espérer de telles choses venant des négociations entre Nortel et le syndicat ? Une question reste toujours : pour qui le syndicat travaille-t-il ? FLEN (Front de Libération des Employés de Nortel)
|