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28 Janvier 2002
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Mensonges d'Etat
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Alain CONNAN,
 Du nuage de Tchernobyl au " Défi Areva " :
là où le nucléaire passe, l’information et la démocratie  trépassent
Après la révélation par la Criirad de documents officiels qui  prouvent
 que l’Etat a menti aux citoyens sur les niveaux de radioactivité en 
 France après la catastrophe de Tchernobyl, l’UDB ne peut qu’abonder
 dans le sens  du ministre de l’Environnement en exercice quand il
 déclare au quotidien  " Libération " (28 février 2002) à propos de
 l’attitude du  gouvernement de Jacques Chirac en mai 1986 : " à l’époque
 il y a  eu une volonté du gouvernement de ne pas publier l’ensemble des
 données dont il  disposait. Il n’y a pas eu de transparence ". 
Yves Cochet a raison de pointer du doigt la dissimulation et le
  mensonge d’Etat pratiqués en 1986, mais force est de constater que
 le  gouvernement de Lionel Jospin n’a pris aucune initiative depuis
 1997 pour que  les données officielles (mais cachées) de l’époque soient
 portées à la  connaissance du public. Il aura fallu l’action d’une juge
 d’instruction, Mme  Bertella-Geffroy, et surtout celle d’un organisme
 indépendant du pouvoir  politique, la Criirad, pour que la vérité
 sur le comportement de l’Etat soit  enfin dévoilée. L’UDB en conclut
 logiquement que le gouvernement en place a  lui-même menti par omission.
Pour l’UDB, cette continuité dans l’art de la dissimulation,  quelle
 que soit la couleur du gouvernement, trouve son explication dans
 le poids  considérable en France du lobby nucléaire qui a trouvé
 de puissants relais au  sein du gouvernement Jospin avec Laurent
 Fabius, Christian Pierret et Jean  Glavany, tous très proches de
 la présidente de la Cogema, Anne Lauvergeon,  ancienne secrétaire
 générale adjointe de l’Elysée du temps de François  Mitterrand.
 C’est l’intervention personnelle de ces ministres-là qui vient de
  rendre possible le sponsoring du " Défi " français pour la Coupe
 de  l’America par le leader mondial de l’industrie nucléaire, Areva
 (Cogema +  Framatome + CEA), à hauteur de la somme astronomique
 de 15 millions  d’euros (!).
En s’opposant très fermement à l’installation du " Défi  Areva " dans
 le port de Lorient à compter du mois de mai, l’UDB ne fait pas  que
 combattre le nucléaire en tant que source d’énergie polluante,
 dangereuse et  imposée aux générations futures en toute amoralité.
 Elle combat aussi un système  politique et administratif basé sur
 la dissimulation, le mensonge et la  propagande d’Etat.