Vincent Cassel, Comédien


Détendu et souriant, prêt à affronter critiques, éloges et questions en tous genres, Vincent Cassel a endossé la peau d'un homme presque comme les autres... Rencontre à l'ouest du Mississippi.

- En ce moment, sur quoi vous interroge-t-on le plus souvent ?

On me demande pourquoi j'ai eu envie de faire Blueberry.

- Et que répondez-vous ?

Comment refuser ?

- Avec qui vous confond on encore, parfois ?

Mathieu Kassovitz. On m'appelle souvent " Mathieu Cassel " ou Vincent Kassovitz !... Et la même chose se produit pour lui... (Rires)

- Quel est le moment que vous préférez dans un film dans lequel vous jouez ?

Le plus excitant, c'est tout ce qui se passe entre les deux mots : " Action-Coupez ".

- Quel est le moment où l'on se sent le plus " ridicule " face à une caméra ?

C'est lorsque l'on est obligé de faire une déclaration d'amour sublime alors qu'il n'y a parfois personne en face de vous ! (Rires)

- Le pire, au cinéma, c'est quoi ?

Le plus terrible, c'est durant la promotion, de faire semblant de dire les choses pour la première fois, alors qu'on les répète pour la énième fois. Mais rassurez-vous, pour l'instant ce n'est pas le cas ! (Rires)

- Préférez vous connaître vos textes par coeur ou les découvrir au fur et à mesure ?

Je préfère apprendre le texte au fur et à mesure. Ça évolue, on trouve une manière plus juste d'interpréter dans les derniers instants. L'important, c'est de garder l'ordre des idées et ensuite de les formuler naturellement.

- Lors du tournage, qu'avez vous appris que vous ne sachiez déjà ?

J'ai passé plusieurs semaines avant le tournage dans un ranch. J'ai appris à me servir d'un lasso ! Et j'ai enfin compris pourquoi les cowboys, alors qu'il fait très chaud, ne portaient pas de tee-shirts, mais des chemises... (pour éviter les brûlures dans le cou et sur les bras).

- Quel est le plus beau compliment professionnel que l'on vous ait fait ?

C'est lorsque des gens m'ont dit : "Le mec que tu fais dans le film, je le connais", pour "La Haine" ou "Sur mes lèvres".

- Quel est le film que vous avez regretté d'avoir refusé ?

Aucun.

- Revenons à votre actualité. Faites la promo en 5 adjectifs...

Grandiose - culotté - mystique - positif - libérateur !

- Quel est le truc le plus fou que vous ayez osé faire pour décrocher un rôle ?

Je suis assez gâté, je n'ai jamais vraiment ce besoin. Ceci étant, avant que je ne tourne " La haine ", Klapisch me trouvait trop gentil. Après ce film, je me suis dit qu'il allait peut-être changer d'avis... (Rires)

- Pensez-vous qu'un bon acteur peut jouer tous les rôles ?

Non. Je pense qu'on peut élargir son champ d'action, mais pas tout jouer.

- Y-a-t-il un truc que vous appréciez chez les autres mais pas chez vous ?

Une Lamborghini ! (Rires) C'est génial, mais moi dedans, j'aurais l'air d'un cake ! Je préfère ma Smart.

- Parmi toutes les qualités que l'on vous trouve, quelle est celle qui est la plus vraie ?

Je dirais peut-être d'être " responsable " de ce que je fais.

- Et celle que l'on vous prête, mais avec laquelle vous êtes le moins d'accord ?

Si tant est que la dureté soit une qualité... Je crois que je suis en fait plus vulnérable qu'on l'imagine.

- Dans la peau de quelle femme aimeriez-vous passer 24 h ?

Claudie Haigneré, pour accéder à un univers peu accessible à une femme.

- Qui ne pourrait-on pas vous soupçonner d'admirer ?

Mon père.

- A propos de votre père justement...

Il m'a appris tout ce qu'un père peut apprendre ! Je l'ai vu vivre et travailler, mais il ne m'a jamais donné de leçons. C'était de l'observation et je n'ai jamais eu de problème pour me projeter. Le véritable piston, c'est celui de l'évidence... L'évidence et le naturel avec lequel on monte sur scène.

- Qu'est-ce qui vous impressionne le plus chez vous ?

Ma capacité à me reconstruire. Je crois que c'est très lié à l'égoïsme.

- Et ce qui vous déçoit le plus ?

Mon égoïsme, justement.

- Si vous n'étiez pas comédien, que feriez-vous avec plaisir comme job ?

Cordonnier ou prof dans une petite école.

- Quel est le sujet de prédilection avec lequel vous ne plaisantez jamais ?

Il n'y en a pas beaucoup. Le racisme. Certaines blagues racistes m'amusent, mais quand ça devient trop normal d'en raconter, ça me déplait.

- Qu'aimeriez-vous que le diable vous dise si, par hasard, vous allez en enfer ?

" Alors comme ça... t'y croyais pas ? "

- On commence les phrases, tu les termines...