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Jeunes Mag
February 12, 2004



INTERVIEW VINCENT CASSEL


Vincent, la classe zen
Vincent Cassel n'a plus la Haine. À 37 ans et une carrière déjà bien remplie, Vincent élargit ses horizons et s'offre une initiation au chamanisme dans Blueberry, western métaphysique de Jan Kounen en salle le 11 février. Un parcours spirituel envoûtant que l'acteur a désormais édicté en règle de vie.

Propos recueillis par Christophe Salmon.

- Qu'est-ce qui vous met de bonne humeur ?
C'est d'être entouré par des gens qui sont de bonne humeur. En ce moment, je vais souvent au Brésil. Là-bas, les gens n'ont rien. Ça ne les empêche pas d'aider les autres, de sourire et de vivre pleinement le moment présent de façon positive. Quand je rentre à Paris, c'est l'inverse. Les gens sont stressés. Ils sont tout de suite désagréables entre eux. Tu est très vite rattrapé par cette ambiance. Dans ce cas, seul le retour à la nature me met de bonne humeur.

- Qu'auriez-vous voulu faire si vous n'aviez pas été comédien ?
Je me suis souvent posé la question et… je n'en sais rien ! Aujourd'hui, je commence à produire. Un moment, j'ai voulu réaliser. Mais je me suis rendu compte que c'était un peu trop long : un projet c'est minimum 2 ans. Alors qu'en tant que comédien cela représente 4 à 5 films ! La production c'est donc une alternative me permettant à la fois de suivre des gens créatifs et de faire des choses différentes. À l'image de Kourtrajmé, un collectif de jeunes qui font des courts métrages en DV, retravaillés sur ordinateur. Au final un truc "chiadé" que j'ai sorti en DVD. J'y crois beaucoup. Du talent à l'état pur…

- Le métier que vous auriez détesté faire ?
Il y en a énormément. Tous les métiers routiniers. L'avantage du métier d'acteur, c'est de changer constamment d'univers. Le tout, c'est de ne pas perdre de vue que c'est un jeu. Le plus dur c'est de faire des choix, d'être cohérent avec soi-même. Je sais exactement ce que je veux faire ou non. C'est une question d'identité.

- Que changeriez-vous en vous ?
La faculté de perdre le moins de temps possible en conneries. Tout ce qui nous empêche de vivre correctement et qui n'a pas lieu d'être. Toutes les petites tensions ridicules qu'on emmagasine et qui font qu'au bout d'un moment on se sent mal. On a le bide noué sans plus très bien savoir pourquoi. On se met en colère, on se crée des inimitiés inutiles. J'aimerais bien pouvoir m'en libérer plus facilement. Essayer d'être un peu moins con en portant un regard neuf sur ce qui nous entoure.

- Avec qui vous a-t-on déjà confondu ?
Avec Mathieu Kassovitz ! Et lui on le prend souvent pour moi avec des variantes du genre Vincent Kassovitz !

- Qu'est-ce qui vous ferait refuser un rôle ?
Ça peut être la personne avec qui je dois jouer, ça peut être le metteur en scène qui m'a abordé par le mauvais biais…

- Le monde s'arrête dans 5 minutes, que faites-vous ?
Jusqu'à aujourd'hui j'aurais dit, je monte dans un avion et je saute en parachute. Maintenant que je l'ai fait, je dirais faire l'amour une dernière fois en espérant que c'est ma femme qui est à côté. Je suis un épicurien. Je prends le plaisir là où il est. Donc, je m'adapterais en fonction des conditions !

- Le matin dans la glace, que vous dites-vous ?
« C'est à moi que tu parles enc… ! » Non ! Le matin, je me dis plutôt, « respire profondément, détends-toi bien, tu respires c'est déjà bien » ou je me dis « elle est pas belle la vie ? ». J'ai l'impression d'avoir beaucoup de chance et donc j'essaie toujours de me le remettre en tête façon "jusqu ici tout va bien"…

- Votre film culte ?
Il y a en a énormément. Pour moi, le cinéma est italien, parce que la plupart des films qui m'ont vraiment fait rêver ou m'ont influencé sont des films italiens ou italo-américains. Avec deux réalisateurs qui m'ont énormément marqué : Fellini et Scorsese.

- Votre musique préférée ?
Pas mal de musique brésilienne mais ma préférence reste pour la musique funky. Mon 1er disque acheté quand j'étais môme, c'était Sylvester, You make me feel. Aujourd'hui les deux artistes que j'aime vraiment sont Di Angelo et Lauryn Hill.

- Enterrement ou incinération ?
J'ai envie de dire, je m'en fous un peu. Là où il y aura de la place… En plus, j'ai appris qu'une tombe, ça se loue. Il y a un moment où, si tes descendants ne paient pas la concession, tu dois la rendre ! On te déterre. Fini l'éternité ! À choisir, je dirais incinération. Mais ce n'est vraiment pas une grande préoccupation. Finir entre 4 planches ou dans une petite boîte sur la cheminée, peu m'importe !

- Un souhait pour 2004
Des enfants, des enfants ! D'un point de vue personnel. Sinon un monde plus adulte. Ce n'est pas une question d'âge, juste de responsabilité. Ce qui est de plus en plus dur à trouver surtout chez nos dirigeants ! Changer d'optique, à l'image du film : une vision plus positive. Se dire qu'il y a autre chose dans la vie que 3 ou 4 chefs religieux ou non qui se tapent sur la gueule et enchaînent connerie sur connerie. Accepter l'ouverture vers les autres et le monde : l'univers est tellement vaste et les possibilités infinies ! !

- Un mot à dire aux étudiants ?
Accrochez-vous, la route est longue ! J'ai l'impression que chaque nouvelle génération d'étudiants est à chaque fois un peu plus consciente de la galère qui les attend. Mon message : n'attendez pas, n'attendez rien ! N'oubliez pas que ce qui vous fait "tripper" maintenant, c'est ce qui peut faire votre vie plus tard. Il faut réussir avec ce qu'on a et ce qu'on aime. Et dépêchez-vous de le faire parce que ça file très vite !


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