Blues-Nuit.







Le vent siffle monotone.

L'arbre est nu,

son coeur frissonne,

sans feuilles, automne.

La lune est claire.

Il fait froid sur terre.

Seule dans la rue,

la pluie se fait drue,

larmes d'hiers.





Le feu dans l'âtre chantonne,

sa flamme rouge étonne,

vacillent les rêves,

saison trop brève;

trop frêle jour,

trop longue nuit,

trop loins amours,

trop courte vie.





Nuit des hivers,

la neige des ans,

un sommeil pierre,

une nuit cent ans,

un silence de néant,

c'est la chimère.





Le vent se fait aphone,

c'est braille d'automne.

Dormeurs d'ennuie,

leurs noirs au lit,

seuls vont la nuit,

seuls sous la pluie,

fantômes d'oublis,

bougies des nuits.







Éloix 11/99