La
Pluie...
Voilà
que tes jours me sont revenus
et
que tu tambourines à ma fenêtre
ta
symphonie des " Inconnus ".
Moi
qui avait oublié pour un été
tes
mélodies d'Orphée,
voilà
que tes ondes secouent tout mon être.
Tu
dois avoir capté la gestation de mes pensées
pour
venir mon âme soudain noyer
et l'accompagner
dans ses dédales oubliés.
Mes
labyrinthes ne sont pas des enfers
et
tu ne veux m'y noyer comme dans la mer.
Non,
tu as compris que mon esprit
tous
ces automnes fait le cap de la vie.
Et
parce que toute démarche
s'accompagne
d'une marche,
le
tambourinement de tes eaux en ré, sol, fa
vient
rythmer l'imaginaire de mes pas.
Toi,
la Pluie, fidèle Amie
tu
me reviens au déclin de la vie.
Celle
qui bientôt dans une apothéose
se
figera dans la froide sclérose.
Voilà
que ta danse est impatience.
Partons
ensemble Ma Pluie.
Allons
battre la cadence
des
soupirs de cette vie.
Elle
a des souvenirs
perdus
dans la demi du jour et de la nuit.
Elle
a des pleurs et des rires
réfugiés
au fond de ses abris.
Mais
elle ne te connaît pas la Pluie,
elle
ne t'a pas, Amie.
Viens
que je te présente à elle
et
que ta musique l'évade du mortel.
Tu
sais, elle et moi sommes très unis.
À
la croisée de ses derniers désirs
se
trouvent le cap de mon avenir.
Ensemble,
nous évoquerons,
devant
, derrière et maintenant,
du
maître les leçons
afin
de trouver où va le vent.
Toi,
La Pluie, tu laveras le Temps,
celui
d'hier et des avants.
Elle,
sur ce fond vierge et blanchi
m'écrira
la sagesse de mes oublis.
Les
pourquoi, les comment,
nous
deviendrons omniscient,
du
moins pour un autre an.
Viens
la Pluie,
il
faut quitter notre Amie
pour
que s'accomplisse sa nuit.
Dans
ces heures de déclin
elle
n'a que faire de nos chagrins.
Confiés
à elle,
ils
périront sous son gel.
Pluie,
ma Pluie,
tu
restes avec moi, ici.
Nous
la retrouverons notre Amie,
son
absence ne durera que la nuit.
Mais
pleut encore pour moi La Pluie
car
mon âme a soif de tes eaux douces
pour
chasser les sels de ma bouche
et
cautériser les blessures issues de mes oublis .
Voilà
que ta nuit viens aussi...
Attends,
mon Amie, que je sois endormi.
Et
demain, au petit matin,
nous
mettrons le cap sur le Destin.
Éloix
09/99
Grisaille
d'automne ?
