" Les Grandes Vacances... "

 

 

Ici on prend tous ses vacances au mois de juillet.

C'est que les vacanciers sont tous un peu simplets !

 

Moi J'suis pas Fou :)

J'les prends en août !

Sur toutes nos routes,

rien qu'des " moumouttes ".

 

Sans plus un doute,

J'ai pris la mer !

Pas en chaloupe,

mais l'voilier d'mon frère !

 

J'ai mis les voiles

sous les étoiles

vers Havre-Maison

chez mon oncle Yvon.

 

 

Pis j'ai fait l'point sur la Grande Ours comme de raison.

Ensuite fixé la barre avec l'acier de mon hamecon .

 

Je m'suis couché

pour bien rêver.

Quel beau parté !

Quand j'vais arriver !

 

La Belle Jasmine,

cé ma cousine,

sur ruines-babines,

va m'jouer un hymne .

 

Toutes les journées

on va visiter

la parenté,

pis on va veiller !

 

 

Pendant la nuit l'orage a fort et bien grondé,

pis le vent m'a beaucoup un peu charrié !

 

Moi endormi

j'ai pas senti

qu'la barre a tournée,

hamecon pétée !

 

Au petit matin

j'ai senti ma fin...

Sur l'océan

j'voguais sans grément !

 

J'me suis dis : m'enfin !

Té un beau crétin !

Grâce à ton hamecon

tu d'viendras plancton !

 

 

Et puis j'me su rappeler que dans l'abri au cagibi :

y'avait des draps de lits et aussi des outils !

 

Avant midi,

j'avais fini !

J'avais d'l'appéti,

j'ai fait des oeufs frits.

 

Le vieux sextant,

su'l pont avant,

coincé dans le sel,

j'me suis fié au ciel.

 

Sur l'horizon,

un cap et des maisons.

Cé pas normal !

J'r'connais pas le chenal ?

 

 

C'était St-Pierre-Le- Beau et Belle -Miquelon !

Bin tant qu'à faire alors je visitions !

 

 

J'ai mis pied à terre

au pied de St-Pierre !

Voyons l'paradis

si cé par ici ?

 

J'ai pris une bière

sous une porte cochère.

Ah ! Bin maudit !

Rienqu' des Francais ici !

 

J'ai visité...

toute la journée.

J'ai rien trouvé

d'bien particulier.

 

 

Il me fallait souper et p'is m'héberger.

J' chuis aller manger tout en premier

 

Au Feu de Braise

j'ai pris une chaise.

On m'a mis une table

cé plus serviable !

 

Du gigot d'mouton

c'était tout s'qu'avions .

Du vin-carafon

je me saôulions !

 

Une fille d'la maison

faisait la chanson .

Moi j'ne voyions

que ses, hum... bonbons !

 

 

Après son tour de champ j'ai approché ma chaise...

J'lui dit doucement : On fait-y la baise ?

 

À Miquelon

cé pas l'Bois d' Boulogne !

Là v'là en rogne

qui calle Gaston !

 

Cé pas Lagaffe !

M'a r'filé cent baffes !

Moi comme de raison

j'ai eu l'air d'un con !

 

 

Foutu su' l' trottoir,

oeil au beurre noir !

Z'allez pas me r'voir

mé désespoirs !

 

Je r'tourne au bateau ! Assez vu ces corniauds !

J'me suis trop saôulé, j'chuis resté au quai.

 

À marée basse,

j'ai r'pris la passe.

Comme Tournesol

j'ai pris ma boussolle !

 

Au bout d'son fil

j'ai r'trouvé mes îles !

Dans mon pull-overt

j'ai r'pris la mer.

 

Cé à Havre-Aubert

que j'mis pied à terre.

J'étais chez Bébert

le frère de ma mère.

 

Ce fut une virée

à ce mémorer.

Du Pot en Pot

nourrissait " l' troupeau ".

 

Après trois semaines

j'ai pris l'avion .

Beaucoup d'bedaine,

mais l' coeur accordéon !

 

<| : - ))

 

Éloix 08/99