MUSIQUE

Déjà une Ombre...


***

 

Tu as fait beaux tous ces rêves,

immortels,

des mers et des grèves,

d'où ces rêves

montaient dans le ciel,

de l'autel,

en offrandes-fumées brèves.



Feu de Bengale,

Violons des Grands Bals !

Coeur d'Azur,

Amour si pur !

Une Écriture !

Celle de l'aventure

aux levants,

des soleils d'amants,

toi, Roman .



Des châteaux en Espagne,

sans le pagne !

Pour cacher ton Âme,

diaphane !

Aux voiles de Chine,

bat poitrine !

De ces fièvres divines.



Amour friable,

Coeur en chamade !

Roc d'un Phare !

Feu-miroir !

Capture-gloire,

celle de la Lumière,

lampion-chair,

flamme des enfers,

corps-prières.



Moi,

je vibrais de tes ondes,

habitais dans tes mondes,

m'y faisait niche en toi.



Mais Moi,

j'étais une Ombre,

presque rien, juste pénombre,

un corps-vapeur,

poitrine-sans-un-coeur,

juste un grand froid...



Mais Moi

j'étais la nuit,

sans souffle, sans âme,

sans la vie !

Mais Moi...

Je rêve aussi :

tes rêves enfuis,

dans mon Oubli.

 

***

 

Je retourne à mes nuages,

sans espoirs !

Je n'serai pas ton Page,

illusoire !

Mes rêves sont chimères,

cimetière !

Des désirs d'Ombre

qui sombrent.



" Feu de Bengale,

Violons des Grands Bals !

Coeur d'Azur,

Amour si pur !

Une Écriture !

Celle de l'aventure

aux levants,

des soleils d'amants,

toi, Roman . "



Moi,

j'étais déjà une Ombre.

Je voulais être ton ombre,

ne plus être seul au monde.



Mais toi,

vas !

Conquiert tous ces mondes !

Tes rêves-fruits

sont tes pays,

tes Amours, tes seuls Amis.

Oublie moi !

 

Mais Moi,

j'étais déjà une Ombre,

sans univers,

sans un monde,

presque néant,

une poussière d'amant,

non ! Rien vraiment.



Éloix 12/99