
Tous les matins d'automne.
Les feuilles deviennent
des vélins.
Le soleil se fait froid
le matin.
On dirait que les jours
se font amputés,
raccourcis par la lune tôt
levée.
Les boisées s'habillent
pour fêter
la saison des maturités.
Les champs récoltent
les labours d'un été :
amours, bonheurs et
amitiés.
Moi je marche dans les
sentiers esseulés
pour ramasser ces pages
tombées
des livres de la nature
racontée,
y lire les lignes de son
passé,
de son présent un peu
froissé
et le long sillon de sa
longévité.
Je t'aime !
tu m'aimes !
Nos jours sont éternité.
Nos maux sont : ...
tendresse et sérénité.
On s'aime, une parole
non vaine ,
Moi je fais de ces
feuilles un mince et doux parchemin.
Je les plie en écrin d'or
aux coulis d'airain.
Sur papier je grave l'arc-en-ciel
de ton nom au fusain
puis la glisse dans son
écrin.
Un pigeon blanc j'attrape,
il l'emportera au levant.
Sous tes cieux,
un feu radieux illumine
tes yeux.
Dans ma nuit, tous les
minuits,
l'aurore boréale visite
son vassal.
Les feuilles sont aux
couleurs de nos rouges brasiers :
flamboyants comme nos
baisers de l'été.
À nous ces heures et
toutes ces longues soirées
à conjuguer le verbe
amitié.
Tous les matins d'automne,
je pense à toi et me
pardonne
de te chérir plus que
divin.
Tous les matins d'automne
de feuilles multicolores
je façonne
tes lèvres aux couleurs
ivres du vin.
Pour y déposer mon
souffle et te faire un câlin,
que ton jour soit serein.
Je t'aime !
tu m'aimes !
Nos jours sont éternité.
Nos mots sont : ...
candeur et timidité .
Je t'aime,
tu m'aimes,
nos pensées sont aux
coeurs croisées.
Je veux t'aimer...
toutes les saisons du Temps.
Mes feuilles d'automne
sont le livre de nos Ans.
Je te le dis : c'est fête
ici,
L' automne est un
paradis.
Éloix 09/99
