
Un Été
Les
journées nous sont un peu comptées.
Les
fleurs sont à leur mâturité.
Le
lac est un peu esseulé, le canoe est rentré,
le
chalet est fermé.
Oubliée
sur la pointe toute avancée :
cette
vieille table où nous aimons piqueniquer .
Le
temps d'un dernier souper, tout est consommé,
le
feu est noyé...
Les
derniers jours d'un Été,
il
te faut rentrer et oublier....
Je
dois rester.
Pour
effacer du destin :
des
amours sans lendemains,
des
rêves pris dans notre vin,
nos
festins, de nos reins...
Le
ciel tend un peu à se moutonner,
Les
soirs se font plus écourtés.
Les
matins sont de rosées, les nuits sont gelées,
la
plage est gercée.
Les
derniers jours d'un Été,
il
te faut rentrer et oublier....
Je
dois rester...
Pour
effacer ces baisers :
sur
une écorce comptés,
sculptée
de coeurs enlacées,
que
nous avons paraphés ...
Mais
non il ne faut pas pleurer,
Nous
gardons notre amitié.
Il y
aura d'autres étés.
Nous
pourrons nous retrouver.
Si
ce n'est ici, dans une autre vie,
il y
a des lacs aussi.
Nous
viendrons à lui .
Aimer
pour nous n'aura duré qu'un été .
Ce
qu'on s'est donné :
c'est
bien plus qu'un Temps arrêté,
c'est
un Amour, toujours, une Étertnité pas inventée.
Les
derniers jours d'un Été,
il
te faut rentrer et oublier....
Je
dois rester.
Pour
effacer ces sentiers :
ces
passions dans nos pensées,
ces
cyclones dans les buissons,
ces
tempêtes dans les moissons
et
préparer la maison,
pour
qu'un autre jour...
Une
Saison, nous recommencions ...
Éloix
08/99
