Virenque aurait acheté une étape du Tour
19 juin 2001

 
Richard Virenque aurait "acheté" à Jan Ullrich sa victoire dans l'étape de Courchevel, lors du Tour de France 1997, révèle l'ancien directeur sportif de Festina, Bruno Roussel, dans un livre dont le quotidien Le Monde publie quelques extraits, dans son édition de mercredi.

   Roussel, dans son ouvrage intitulé "Tour de vices", qui sort en librairie mercredi, affirme que Virenque se serait mis d'accord avec le coureur allemand, qui portait alors le maillot jaune, pour que ce dernier le laisse gagner l'étape contre 100 000 francs.

  Selon un autre passage du livre cité par Le Monde, Virenque aurait pu gagner le Tour cette année là lors d'une étape dans les Vosges au cours de laquelle Ullrich avait connu une grosse défaillance. Mais, toujours selon l'ancien directeur sportif, la somme proposée par Virenque (10 000 francs) aux hommes importants de l'échappée où il se trouvait, à savoir l'Espagnol Abraham Olano et l'Italien Marco Pantani, était trop ridicule pour que ces derniers acceptent de rouler en sa faveur.

  Bruno Roussel, en évoquant cette épisode, affirme que "les bonnes pointures présentes dans l'échappée auraient pu, conscientes de la situation, faire monter le budget de l'opération à 500 000 francs en cas de participation générale".     



Virenque: ''Pour mieux me détruire''
20 juin 2001  

Richard Virenque estime que les accusations dont il est l'objet dans l'ouvrage de Bruno Roussel, "Tour de vices", où l'ancien directeur sportif de Festina l'accuse d'avoir acheté l'étape de Courchevel à Jan Ullrich dans le Tour de France 1997, "sont destinées à mieux me détruire".

   "J'ai pris connaissance, avec tristesse, des accusations de Bruno Roussel qui m'amènent à préciser que Festina a toujours été pour moi plus qu'une équipe mais une sorte de famille, a-t-il déclaré à l'AFP. Je ne souhaite donc pas entrer dans une nouvelle polémique, car j'estime que nous nous sommes assez déchirés. Je constate que pour avoir avoué le dopage généralisé du peloton, Willy (Voet, Ndlr), Bruno (Roussel) et moi avons été exclus de celui-ci. Chacun cherche à rebondir à sa manière." 

Secoué par les retombées médiatiques, l'ancien maillot à pois du Tour de France a cependant exclu toute poursuite. "Le fait de m'accuser, encore et toujours, est n'importe quoi tout en semblant être vendeur pour offrir une promotion gratuite à un livre, souligne-t-il. Je déplore cet état de fait qui m'a amené à comparaître devant un Tribunal correctionnel, injustement accusé de facilitation ou d'incitation au dopage avant que mon innocence ne soit reconnue."

  Sans employeur pour l'instant, le Méridional se sait dans une position délicate. "Je n'aspire aujourd'hui qu'à reprendre le cours de ma carrière et retrouver une équipe le plus rapidement possible, confie-t-il. Cette histoire survient aujourd'hui pour mieux me détruire. J'espère qu'Ullrich pourra également répondre aux accusations de Roussel afin qu'il y ait plusieurs sons de cloche."

  Richard Virenque a été suspendu par la Fédération suisse après ses aveux de dopage lors du procès Festina en octobre dernier à Lille. Il a été autorisé par le Tribunal arbitral du sport de Lausanne à recourir à partir du 15 août et sera donc absent du Tour de France. (Avec l'AFP)