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Chapitre 2 : Cauchemort

partie 2: Le repas est servit


Jeune gardien : DEBOUT LÀ-DEDANS !!! Fini les roupillions, y a une grosse journée qui t'attend, détenu.

 

Bob : Quelle heure il est ?

 

Gardien : Sept heures du matin.

 

Bob : Mais j'avais demandé d'être réveillé à dix heures. Je suis un lève-tard moi.

 

[Le gardien frappa Bob derrière la tête.]

 

Bob: Ça va, j'ai compris. Dites donc vous êtes seul ou je rêve ?

 

Gardien: Oui, les coupures budgétaires. Que voulez-vous ?!

 

Bob: Les coupures, hein ? Le directeur coupe sur le nombre de gardiens pour me frapper maintenant ?

 

Gardien: Je... en fait oui. Je suis seul ce matin. À genoux maintenant, je veux en finir au plus vite. J'ai trois autres gars à faire après pis en plus y faut que je passe la mope dans la salle communautaire.

 

Bob: Mais, vous savez qui je suis, n'est-ce pas ?

 

Gardien: Sur la fiche c'est écrit Robert Brochu.

 

Bob: C’est ça, Bob Brochu, l'assassin de Hugo Hugo. On m'a mis dans l'aquarium parce que je suis fou à lier. Normalement, ils sont dix gars armés jusqu'aux dents pour s'occuper de moi. Et là ce matin vous êtes seul ici avec une simple matraque.

 

 

Gardien: L'aquarium ? C'est quoi exactement ?

 

Bob: Non mais c'est une blague ou quoi ? Vous êtes nouveau ici en plus ?

 

Gardien: Oui.

 

Bob: C'est une honte ! Lapierre ose m’envoyer un petit nouveau ! À moi ?! Il fait des économies de marché maintenant le vieux salaud ! L'aquarium, c'est la cellule pour les malades, les assassins et les monstres comme moi. C'est pour ça que les murs sont en pellicule moulante.

 

Gardien: Écoutez, n'en dites pas plus, j'ai déjà fait dans mon frock. Je... j'ai une femme et trois enfants en bas âge. Je ne peux pas mourir maintenant... je... je vous en supplie !

 

[Le gardien s'écroula sur ses genoux, en pleurs.]

 

Bob: Vous savez ce que je dois faire maintenant ? Vous savez bien que je n'ai pas le choix ?

 

Gardien: Je le sais, allez-y, mais faites rapidement.

 

[Bob s'approcha de l’homme en uniforme qui ferma les yeux en signe de soumission (ce qui rappela au gardien ses bonnes années au collège lorsque le frère Dubuc le gardait en retenu). Bob souleva le poing et donna un violent coup de pied sur le genou du gardien. Ce dernier s'écroula au sol en douleur. En fait, il faisait semblant d'avoir mal comme le coup avait raté la cible par un mètre, mais il ne voulait pas prendre de chance. Bob en profita donc pour se sauver de la cellule. Il était en cavale.]

 

Bob: Que faire…? Ils vont me repérer rapidement. Je dois agir vite.

 

[Bob se mit à courir comme un éperdu dans les corridors de la prison qui semblait étrangement déserte pour une heure pareille. Après quelques secondes de course, il dut prendre une pause largement méritée. Il avait le cardio d'un fumeur asthmatique en rémission d'un troisième cancer du poumon alors que pourtant il n'avait jamais fumé autre chose que des cigarettes Popaye.]

 

Bob (pour lui-même d’une voix essoufflée) : J'aurais du arrêter la cigarette Popaye comme je me l'étais juré au jour de l'an. Mais non ! Il a fallu que je tienne ma résolution d'arrêter la soupe aux pois à la place. La pire décision de toute ma vie...

 

[Bob continua sa course folle un bon cent mètres de plus. Il s'arrêta à nouveau.]

 

Bob: ...Mike le Boulet ! C'est ça ! C'est peut-être ma seule chance...

 

[La cellule de Mike se trouvait juste un peu plus loin. Il s'y rendit à la marche rapide. Ce faisant, il passa devant son ancienne cellule, celle qu'il avait bien aimée d'ailleurs car elle avait un petit cachet rustique qui lui rappelait le moyen âge, l'époque qu'il préférait. Il en avait vite fait un petit nid douillet, son petit coin d'amour comme il aimait l'appeler après une bonne séance de masturbation frénétique. Bob trouva sa cellule, vide et souillée de l’horrible sang de Hugo Hugo. Brochu pensa que le directeur Lapierre avait sûrement du couper également sur le ménage. La cellule de Mike se trouvait juste un peu plus loin.]

 

Bob: Mike ! Mike ! Réveilles-toi !

 

Mike: Hum...quoi... Putain c'est quoi ce vacarme aussi tôt ! Vous ne dormez jamais vous autres les gardiens ou quoi ?

 

Bob: C'est pas le gardien, c'est moi Bob !

 

[Mike se leva d'un bond.]

 

Mike: Bob ! Mais, que fais-tu là ? Tu es libre ?!

 

Bob: C'est une longue histoire, écoute j'ai quelque chose d'important à te confier, une mission...

 

Mike: Une mission, hein ?! Hum ! La seule mission qu'on ne m’a jamais confiée dans ma vie, je l'ai échouée pitoyablement. J'avais douze ans, ma mère voulait que j'aille poster une lettre. Je me suis perdu en route. Je crois que c’est à cause de cet incident traumatique que je suis devenu un meurtrier d’ailleurs. Mais ça c’est une autre histoire. Tu es certain de vouloir me confier cette mission, Bob ?

 

Bob: Tu es mon seul espoir de toute façon.

 

Mike: Ok ! Je serai à la hauteur tu peux me faire confiance, je réussis toujours ce que j'entreprends.

 

Bob : Mais tu viens juste de dire que… bon. En tout cas. Ce que j’attends de toi mon vieil ami c’est que ce soir, au souper, tu vérifies comment il prépare le repas, car vois-tu je ne sais pas si je serai encore libre pour le faire moi-même. Je sens qu'il y a quelque chose de louche avec ce qu'ils nous servent au repas.

 

Mike: Ah oui ? Moi j'ai rien remarqué d’anormal ! À part d’avoir bizarrement la pisse très chaude, le regard flou, des gaz nauséabonds, des douleurs à l'estomac et des poils qui me pousse sur le dessus du nez.

 

Bob: Peux-tu faire ça pour moi, c'est très important ? Peut-être que cela pourrait nous permettre de nous débarrasser de ce malade de Lapierre.

 

Mike: Tu sais, tu vas avoir de la difficulté, tout le monde l'aime bien Lapierre...

 

Bob: Mais c'est une sale ! Un violent, un escroc !

 

Mike: Peut-être, mais il nous donne régulièrement des langues de porc dans le vinaigre ainsi que des suçons. D'ailleurs tu devrais essayer les vert et brun, ils sont particulièrement savoureux. Un peu gras oui, mais savoureux.

 

Bob: Des suçons gras ??? Une autre affaire... Est-ce que tu vas faire ce que je t'ai demandé ?

 

Gardiens : IL EST LÀ !!! EMPAREZ-VOUS DE LUI !

 

[Une bonne dizaine de gardes arrivèrent au pas de course, l'air menaçant.]

 

Bob: Promets moi que tu vas le faire Mike ! Au nom de notre longue amitié !

 

Mike: Je te connais depuis deux jours...

 

[Les gardes s'emparèrent de Bob en simulant un effet de ralenti pour marquer l'effet dramatique de la scène. Il s'éloignèrent lentement avec Bob prit au piège. Bob se retourna vers Mike une dernière fois.]

 

Bob: PROMET LE MOIIIIIII !

 

[Mike répliqua.]

 

Mike: JE LE FERAI BOB !

 

[Puis pour lui-même...]

 

Mike: Je le ferai... je le promets.

 

[Après avoir généreusement matraqué la tête du pauvre Bob qui les suppliait de ne pas viser son omoplate gauche (il avait une faiblesse  à cet endroit  du à un manque de lait maternel de sa mère que ne produisait pas assez avec ses deux seins plats en forme de queue de castor), les gardes, par compassion sans doute, décidèrent donc de concentrer leur coup à cet endroit précis. Après plusieurs minutes de cette torture, ils finirent par le remettre dans l'aquarium.]

 

John: Ton compte est bon cette fois Brochu. Comment as-tu pu ???

 

Bob: Pu quoi ?

 

John: Ne fait pas l'idiot ! Deux autres crimes crapuleux à ta fiche ! Et tout ça en moins de trente minutes. Tu es vraiment un monstre. Comment as-tu pu tuer ce pauvre Gilbert ?

 

Bob : Gilbert ??? Qui est-ce ?

 

John: Notre recrue, le gardien de nuit qui vient de rentrer... C'est outrageux. Tu viens de te mettre tous les gardes à dos.

 

Bob: C'était pas déjà le cas ?

 

John: Non, on t'aimait bien. Mais là la lune de miel est finie.

 

Bob: Putain ! J'ai pas hâte de voir ce que ce sera. Déjà que l'amour était plutôt douloureux !

 

John: Un des tiens en plus... incroyable… tu es sans merci.

 

Bob: Mais bordel ! De quoi tu parles ??? J'ai juste couru dans les corridors... et j'ai pris une gorgée d'eau à l'abreuvoir, c’est tout !

 

John: Ce que tu as fait est horrible, arracher la langue à un détenu, un des tiens ! Puis l'égorger comme un chat de ruelle. Le coeur me lève.

 

Bob: J'imagine que ça ne sert à rien de dire que je suis innocent de tout ?

 

[John ne put répondre à cette dernière question. C'est plutôt le directeur Lapierre qui entra dans la cellule et qui répondit.]

 

Lapierre: Non, en effet. On a plusieurs témoins des deux crimes.

 

Bob: Mais il n'y avait personne, la prison était mystérieusement vide ce matin.

 

Lapierre: Pourtant les témoins sont nombreux, mon cher Bob. Très nombreux. Mais permet moi de t'offrir une langue de porc dans le vinaigre comme petit déjeuner, puisque que tu es un client particulier.

 

[Lapierre ouvrit un pot remplit de ce qui avait tout l'air de langues de porc. Une forte odeur de vinaigre remplit la pièce, ce qui donna un haut le coeur à Bob. Le directeur offrit une langue à Bob, qui refusa, puis à tous les gardes présents, qui eux ne se gênèrent pas. Ils avaient l'air de vautours autour d'un corps mort. L'un des gardes repassa même une quatrième fois en se lichant les babines de bonheur.]

 

John: Toujours aussi excellentes vos langues de porc, patron !

 

Lapierre: Je sais... je sais... Bon, je dois retourner à mon bureau maintenant. J'ai pas encore fini de calculer tous les profits de cette prison au cours du troisième trimestre. Veuillez garder l'oeil sur le détenu Brochu. Son procès est pour bientôt. Je salive déjà à l'idée de ce que le juge Garon va bien pouvoir lui donner comme sentence cruelle lorsque les détails méticuleux de ses crimes crapuleux auront été dévoilés au grand jour.

 

Bob : Comment ça des profits ? Depuis quand est-ce qu'une prison est supposée faire des profits ? C'est quoi cette histoire ?

 

[Au signal du directeur, John asséna un violent coup de ses bottes à cap directement dans le cul de Bob – qui en lâcha un gros pet de surprise et de douleur.]

 

Lapierre : Brochu ! Je me ferai moi-même le plaisir de tout vous dévoiler dans le creux de l'oreille le jour où vous serez assis sur la chaise électrique à quelques secondes de griller comme une tranche de pain aux raisins dans un four industriel. Ah ! Ah ! Ah !

 

[Le directeur s'en alla en continuant à rire aux éclats et en écrasant les rats qui tournaient autour de lui sous ses souliers. Juste avant de disparaître complètement, il s'arrêta devant la cellule de Pipo Sanchez.]

 

Lapierre : Tu vois ce pot, sale chien Mexicain. Regarde le comme il faut parce que bientôt ta langue bien pendue de demeuré risque fort d'y trouver son dernier repos. Ah ! Ah ! Ah !

 

Pipo : Moi penser que monsieur directeur a de bien jolis souliers.

 

Lapierre : Tu trouves ?! Regarde bien leur dessous. Ils sont vraiment exceptionnels.

 

[Le Mexicain se pencha pour mieux apprécier la qualité des semelles des souliers du directeur quand il reçut en plein visage un violent coup de pied de la part de ce dernier. Pipo se releva, avec deux dents en moins, et hurla à pleins poumons.]

 

Pipo : MOI PENSER QUE MONSIEUR DIRECTEUR EST MÉCHANT. MOI PENSER QUE MONSIEUR DIRECTEUR EST HOMOSEXUEL. MOI PENSER QUE MONSIEUR DIRECTEUR PREND DU VIAGRA. MOI PENSER...

 

[Pipo ne termina jamais sa dernière insulte. Tout ce que Bob entendit à ce moment fut le bruit d'un son sourd suivit de celui d'un corps s'écrasant au sol et que l'on traîne par la suite. Mais il ne put en voir davantage car les gardes, qui arboraient des airs apeurés, projetèrent Brochu au fond de sa cellule et l'enchaînèrent à un gros rat qui pataugeait dans le fond de sa toilette. Quelques heures plus tard, quand on vint le détacher pour l'emmener à la cafétéria pour le souper, Brochu remarqua que la cellule de Pipo était souillée de sang à la grandeur. Brochu avait un mauvais pressentiment concernant le souper en question. Mais il espérait fortement en apprendre plus sur le fonctionnement des cuisines de la prison via son bon ami Mike Goulet, sa taupe. Mais lorsqu'il arriva enfin dans l'immense cafétéria de la prison, les premiers détenus qu'il croisa sur son chemin le regardèrent avec un air terrifié. Ils le pointèrent en l'accusant.]

 

Détenus : C'est lui. Le monstre de la prison. C'est lui l'assassin de Pipo. C'est lui l'assassin de Mike Goulet.

 

[En apprenant que Goulet était mort, Brochu fut dévasté comme une toilette publique prise d'assaut par un gros tas de 350 livres ayant la diarrhée. Il était découragé au possible car il venait de perdre son contact dans les cuisines. Comment allait-il faire pour enquêter sur ce qui s'y tramait ? Il n'en avait aucune idée. On assit Bob à une table isolée des autres détenus qui le dévorait des yeux. Un des cuistots prit le haut-parleur pour annoncer le menu.]

 

Cuistot : CE SOIR MA GANG DE CHAROGNARDS, C'EST DU MEXICAIN. J'ESPÈRE QUE VOUS AVEZ LE COEUR SOLIDE !

 

Couillard : Hum, du mexicain ! Ça va nous changer du putain de steak haché !

 

Bob: Merde mais c'est pas vrai ?! Du Mexicain...? Pipo...!? Est-ce une coïncidence vraiment ??? C'est presque impossible !

 

[Bob regarda d'un air terrifié les autres détenus se faire servir et manger comme des cochons comme s'il n'y avait pas de lendemain. Il regarda son assiette et le coeur lui leva juste à penser à la provenance probable de ce menu typiquement mexicain.]

 

Bob : Euh, cuistot...

 

Cuistot: Kossé ?

 

Bob: Je suis désolé, mais je suis extrêmement allergique à la bouffe mexicaine. Ça me donne des nausées, mais surtout une forte propension à faire des énormes boutons dans le cul.

 

Cuistot: Bah, on a un menu de remplacement pour les allergiques justement, c'est pas tous les rats de la place qui digère ce qu'on fait...

 

[Le cuistot alla à la cuisine aussi rapidement que ses 323 livres de graisses le lui permettait. Il revint quelques instants plus tard, le tablier maculé de rouge, avec une assiette bien remplit. Il laissa l'assiette sur la table en face de Bob et prit un air moqueur.]

 

Cuistot: MONsieur est servit. Est-ce que MONsieur est satisfait ?

 

Bob: C'est quoi ce truc ? Ça l’air dégueulasse !

 

Cuistot: C'est du ragoût de boulet ! Tu t'attendais à quoi assassin, à du filet mignon peut-être ?

 

Bob: Hein ? Du ragoût de boulet ?

 

Cuistot : Euh ! Je veux dire du ragoût de boulettes. Boulettes pas boulet.

 

[Bob regardait le cuistot avec un air soupçonneux.]

 

Cuistot: Qu'est-ce que t'as à me dévisager comme ça ? Y a une boîte à suggestions à la sortie si t'es pas content.

 

Bob: La boite toute rouillée avec le cadenas là-bas ?

 

Cuistot: Oui.

 

Bob: Est-ce que quelqu'un lit ce qu'il y a là-dedans au moins ?

 

Cuistot: Le jour où on va retrouver la clé on va sûrement s'y mettre...

 

[Le cuistot partit en riant.]

 

Bob: Bon, faudrait bien que je reprenne des forces un peu, mangeons.

 

[Bob regarda son assiette et ce qu'il vit le figea net. Il se leva et se mit les mains devant la bouche car il sentait qu'il allait être véritablement malade. Les gardes s'approchèrent comme l'action n'était pas conforme.]

 

Garde: Brochu ! Assis et mange !

 

Bob: Je... je vais être malade ! Vite les toilettes !!!

 

[John qui était d'office ce midi s'approcha de la scène.]

 

John: Brochu, tu es bien pâle ! Que ce passe-t-il ? On dirait que tu as vu un revenant dans ton assiette...

 

[Sur ces paroles, Bob ne pu retenir la montée volcanique provenant de son estomac et régurgita un beau jet bien droit et puissant directement sur John. Fou de colère, celui-ci le matraqua généreusement. Bob s'évanouit sous les coups.]

 

 

[À suivre lors de la prochaine mise à jour...]


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