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[De retour dans le bureau de
Couture.]
- C'est drôle... les voix ont cessé... Peut-être que l'effet du lait au
sucre est passé... Je vais enfin pouvoir prendre ma première pause en paix.
Je m'occupe de toi à mon retour, beau colis mystérieux !
[Couture sort de son bureau et s'approche du bureau de Ginou, sa
secrétaire]
- Allo Ginou, à propos du colis...
*bruit d'une personne qui sursaute*
- Mon Dieu, monsieur Couture, vous m'avez fait faire un saut. Je ne vous
avais pas entendu venir puisque vous vous promenez à la journée longue en
pieds de bas sur le tapis.
- Qu'est-ce que vous regardiez comme ça, en dessous de votre bureau, Ginou ?
- Ma petite télé miniature...J'étais en train d'écouter un film à propos de
deux cambrioleurs de vidanges... C'est avec Mel Bigson et Nicolas Gage.
- Hum! J'imagine qu'un brin de distraction, une fois de temps en temps, ça
ne peut pas nuire au rendement d'une employée.
- À dix heures, c'est le feuilleton General Mental Hospital. Celui-là, je ne
le rate jamais... même si j'aime moins ça que les reprises de Varginie à
onze heures... ça, c'est le top au niveau du feuilleton pour obèses
solitaires écrasés dans leur divan à coeur de journée.
- Bon, je vous laisse travailler... j'ai quelque chose d'urgent à faire.
[Ginou s'enfonce la tête entre les deux jambes et continue à suivre les
péripéties de son film. Pendant ce temps, Couture se dirige vers les
toilettes d'un pas très rapide.]
- Toutes ces histoires ce matin ont réveillé mes intestins...
[Couture s'engouffre dans le premier cabinet de toilette, barre la
serrure, baisse ses pantalons en velours brun et s'assis sur le trône.]
- Bon, j'espère que personne ne va entrer aux toilettes pendant que je...
*Bruit d'un objet visqueux chutant dans le bol plein d'eau*
- AAAAAAAWWWWWWW!
*Plusieurs autres bruits similaires*
[Une odeur forte et puante se lève telle une fosse sceptique qui déborde
sur le terrain d'un voisin.]
- On aura beau dire ce qu'on veut....maudit que ça fait du bien...
*Voix sourde semblant venir de la bouche d'aération*
--->....OUVRE....TU VEUX....VIENS.....<---
[Couture se serre les deux fesses et porte son attention sur cette voix.]
--->REVIENS ICI...TU VEUX M'OUVRIR...TU LE SAIS...APPORTE TON EXACTO ET
VIENS...<---
- Ah non, merde...
*Bruit d'un objet visqueux chutant dans le bol plein d'eau*
- Encore cette hallucination...
--->VIENS M'ÉVISCÉRER AVEC TON EXACTO....JE SAIS QUE TU EN RÊVES...<---
*Venant de très loin, le hennissement d'un zèbre se fait entendre*
[Couture se torche le cul en vitesse, se lève du bol, remonte ses
pantalons en velours brun, tire la chasse d’eau et se sauve à toutes
jambes.]
- Merde de merde, qu'est-ce qui se passe, nom de Dieu...
[Couture vient pour sortir des toilettes mais entend
un bruit bizarre derrière lui. On aurait dit que quelqu'un venait de
déverser le contenu d'une cruche d'eau géante. Il se tourne et se rend
compte qu'il est poursuivi par l'eau marronne du bol de toilette qui a, de
toute évidence, sorti de son lit telle une rivière au moment des crues.
Couture sort des toilettes au galop mais l'eau continue néanmoins à la
pourchasser à travers les corridors du bureau à travers lesquels il court
comme une poule aux oeufs d'or pas de tête]
- C'est un cauchemar.
[Paniqué, il décide d'entrer dans le premier bureau sur son chemin. Il
est dans une partie de l'édifice qu'il connaît très peu, mais la volonté de
vouloir se sauver du reflux marron est trop forte et il entre tout de même
dans le bureau d'un inconnu.]
- Mais qu'est-ce que...
[Ce qu'il venait de voir dans ce bureau allait le changer à jamais.]
- Couture ! Ah... mon cher Couture... Mais entrez donc ! J'avoue que de vous
voir dans ce bureau secret ne me surprend qu'à moitié. Vos multiples envies
de chier matinales ont toujours eu le don de tous nous foutre dans la merde.
[Un homme vêtu d'un complet blanc immaculé s'approche de Gilles. L'homme
affiche un air sûr de lui. Il prend Gilles par les épaules et lui pointe du
doigt le contenu de la salle]
- Des années de travail, Couture... Des années...
[On aperçoit alors des dizaines de milliers de billets de mille dollars
suspendus à des cordes à linge. Des dizaines de photocopieurs travaillent
sans relâche.]
- Mais... Je ne comprends pas...
- Couture, mon cher Couture. Vous avez beau être le chef du département des
ventes, vous n'es pas plus futé qu'un asticot. Ne me replacez-vous pas ?
- Euh non. Pas du tout ! On se connaît ?
- Monsieur McCalister, celui qui signe vos chèques de paye.
- ???
[Gilles se tourne et regarde une photo sur le mur. La même que celle qui
se trouve dans son bureau dans un cadre en forme de coeur. Sur la photo on
peut voir un homme obèse, chauve, avec de grosses lunettes et plein de
boutons dans la figure.]
- Mais... c'est lui mon patron... vous ne lui ressemblez pas du tout !
- Oubliez cette photo, Couture... Je n'étais pas sous mon meilleur jour. Ce
qui importe c'est que c'est bel et bien moi qui signe vos chèques de paye.
- Que... Que signifie tout ça ?
- C'est simple, Couture...
[L'homme prend une boîte de cigares.]
- Un cigare ?
- Non...
- C'est
bien... un test... ce bureau est non fumeur. Alors, comme je disais... tout
ceci est très simple. Tout a commencé le jour où je me suis fait voler un
stylo dans mon bureau, il y a deux ans de cela. Comme je déteste les gens
malhonnêtes, ça ma mis la puce à l'oreille. Je me suis demandé si les gens à
mon emploi était tous intègres. J'ai donc eu la brillante idée d'élaborer ce
stratagème pour mesurer l'honnêteté des gens de ce bureau. Est-ce que vous
vous souvenez du billet de mille dollars que vous avez trouvé ce matin dans
le stationnement ?
- Euh... ben... oui...
- Eh bien, il avait été placé là par l'un de mes agents, afin de tester la
personne qui le ramasserait. Qu'avez-vous fait de ce billet, Couture ?
- Je... je l'ai gardé... Il n'y avait personne aux alentours... sinon ce
vieux mendiant avec la barbe pleine de morve... et...
- Et ?...
- Et... ce vieux cabot brun et noir qui pissait sur le vieux mendiant...
et...
- Et ?
- Et... et... c'est tout !
- Non ! C'est faux ! Il y avait moi aussi ! Caché derrière le mur de béton
du stationnement. Là où personne ne pouvait me voir. Vous auriez dû me
demander si le billet m'appartenait.
- Mais... Je ne vous ai jamais vu... vous étiez caché !
- Baliverne ! Je n'étais aucunement caché ! Rien de plus qu'un vieux bloc de
béton de trente pieds par cent... De toutes façons... ce n'est pas tout.
- Quoi ?....
- Examinez attentivement le billet que vous avez ramassé, Couture.
[Gilles sort le billet des ses poches et l'observe.]
- Je ne vois rien de particulier... Sinon les grosses traces de photocopieur
défectueux...
- Regardez mieux que ça... tenez... prenez cette loupe...
[Gilles scrute de nouveau le billet...]
- Ben je vois à peine sept chiffres...
- Voilà !!! Un numéro de téléphone... Le mien en l'occurrence... Si vous
aviez été vraiment honnête, vous auriez trouvé ce numéro et vous m'auriez
rendu le billet...
*gulp*
- Alors maintenant ? Que va-t-il m'arriver ?
- C'est simple... vous êtes à la porte. Prenez vos affaire et déguerpissez !
- Qu... q... Est-ce que je peux aller me servir un dernier café au lait et
au sucre avant de partir ?
- NON ! FOUTEZ-LE CAMP, IMMÉDIATEMENT…
[Gilles sort du bureau, penaud... Par mégarde, il met le pied dans une
énorme flaque marronne sur le sol.]
- Nom de Dieu.... Quelle journée de merde finalement... Il ne me reste plus
qu’à dégager, je suppose...
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