[Arès avoir vu dans le même jour sa mère génétique et son père transgénétique mourir, Gilles n'en pouvait plus. Il mange donc sa dernière Jelly Bean à saveur artificielle de morue avec regret, aussi discrètement que possible. Gisèle s'approche de Gilles d'un air menaçant, mais elle recule soudainement de dégoût.]

- Que viens-tu d'ingurgiter ainsi, Couture ?

- Mrignien du pftout ?

- Pouwa ! Ça sent la morue ou je me trompe ?

[Gilles n'offrait que pour seule réponse un gros sourire imbécile qui montrait bien la Jelly Bean à la morue qui saillait entre ses dents jaunies par tant d'années de sandwichs aux oeufs passées date.]

- Ginou ? Dis moi que je rêve !? Ce n'est pas là une Jelly Bean à la morue que cet imbécile a avalé ?

- Je... Je crois bien que si...

- Mais comment est-ce possible !?!!? Ne me dites pas que cet imbécile de McGuliver n'a pas supprimé les Jelly Bean à la morue du distributeur comme nous le lui avions ordonné ?

[Dans un dernier souffle McGulliver soupira:]

*soupir*

[Puis il mourut dans une souffrance atroce.]

- Non, ce n’est pas possible ! Pauvre imbécile ! Tu viens de manger la seule chose que tu ne devais pas !!! Tu viens de mettre en péril toute notre secte des francs-maçons ! Il ne faut surtout pas que...

[Au même moment des bruits de gargouillis coupent la parole à Gisèle. Des bruits atroces, horribles, épouvantables émanèrent des intestins de Gilles.]

- Merde et remerde... Cette Jelly Bean à la morue va combattre des dizaine d'années de sevrage aux sandwiches aux oeufs...

- COUREZ ! COUREZ ! LA PROPHÉTIE S'ACCOMPLIE !!! C'EST LA FIN !!!!

[Gilles, qui ne comprenait pas tout l'ampleur de son geste, reste béat à écouter les sons qui émanaient de son estomac, jamais il ne s'en était cru capable d'aussi beaux et gros. Soudainement, il est pris d'une grosse crampe qui le cloue au sol. Les fesses pointées au ciel, il évacue alors ce qui ne devait jamais l'être...]

*PROOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUTTTTTTTTT*

[Une énorme flatulence envahit le temple à une vitesse incroyable. Mais pas aussi incroyable que l'odeur qui l'accompagnait. Gilles s'évanouit devant un effort aussi grand. Tout ceux qui avait reçu le sceau des francs-maçons sur la fesse gauche périrent dans un tourment infini. Ils le savaient, seul un Jelly Bean à la morue pété par les intestins mêmes de celui qui leur avait donné la vie éternelle pouvait ainsi mettre fin à leur rajeunissement artificiel et par le fait même détruire leur secte à jamais. Gisèle et Ginou n'y survécurent pas non plus.]

*Un hennissement de zèbre, comme on en avait jamais entendu d'aussi puissant au sud de l'Antarctique, résonea à travers la salle de cérémonie comme un coup de marteau sur le genou d'un poupon auquel on teste les réflexes*

[Tous les francs-maçons qui avaient été tatoué du sceau officiel (qui était le tatou d'une fesse tatouée) sur la fesse droite périrent en chantant, sous l'influence d'une force irrépressible, du Mario Pelchat. Hormis cet incident, tout était normal et paisible dans la salle de cérémonie : la rivière de feu coulait d'est au nord comme elle l'avait toujours fait ; les perroquets sacrés qui avaient fait leur nid à travers les poutres en carton inoxydable discutaient des cours en baisse du Nasdaq ; le couvoir situé à l'extrême sud de la salle continuait à produire des centaines de milliers d'oeufs à l'heure, grâce aux bras mécaniques que mettaient en mouvement des centaines de braves hamsters, et qui allaient chercher les cocos à même le trou du cul des poules à deux têtes. Tout était normal et c'est dans cet état de calme que Gilles Couture revint à la conscience (ou comme son défunt père l'aurait probablement dit – à l'inconscience)]

- Mais quelle heure est-il ? Merde... onze heures et quart, je vais être en retard au bureau, moi...mais...non...il me semble que je me suis déjà levé ce matin... Ma tête...elle bourdonne...j'espère que ce ne sont pas mes migraines ménopausales qui reprennent...oh mon Dieu!!!

[Couture venait d'apercevoir tous les cadavres des francs-maçons qui gisaient dans une mare de cadavres de hamsters et à travers laquelle, il venait de repérer, à sa grande tristesse, celui d'un franc-maçon inconnu mais pour qui il s'était pris d'affection parce qu'il avait un grosse verrue entre ses deux yeux. Mais pire, il venait de voir le corps de son épouse, de sa secrétaire et de son patron qui formaient une position sexuelle que Couture n'avait pas osé perpétrer depuis les folles années de son adolescence - quand il avait 26 ans et toute une vie de misère devant lui.]

- Tout ceci était donc vrai et non pas le fruit pourri de mon imagination déficiente. Mais comment ais-je pu en arriver là ? je veux dire, pourquoi est-ce que tout ça m'arrive...et n'arrive pas plutôt à mon voisin d'en face...et ce dans un autre univers d'espace-temps, la ou le continuum temporel n'a pas prise sur la densité de l'anti-matière...

[Epuisé par cette réflexion profonde, Couture retombe dans les pommes et s'écroule au sol.]