Les Municipales
La gauche a remporté une victoire historique hier soir en conquérant Paris pour la première fois depuis un siècle, ses habitants ayant « décidé librement de l'alternance », a lancé son chef de file Bertrand Delanoe, auquel est promis le fauteuil de maire
En l'emportant dans des arrondissements-clefs au deuxième tour des municipales notamment les IXe, XIIe, XIIIe et XIVe, la liste PS-PCF-MDC-PRG, alliés au deuxième tour aux Verts, ont mis fin à une suprématie RPR sur Paris qui avait été initiée en 1977 par Jacques Chirac.
Lionel Jospin participe à
la fête
Peu après l'annonce du résultat, le futur maire
de Paris, Bertrand Delanoe, a pris à pied le chemin de
l'Hôtel de Ville en compagnie du Premier ministre, Lionel
Jospin, et de plusieurs ministres.
Ils ont rejoint une foule de partisans sur le parvis de l'Hôtel de Ville où un podium, et un écran géant avaient été installés. Des parisiens étaient juchés sur les lampadaires, tous faisant tinter leurs clefs en criant « Donnez nous les clés ! Donnez-nous les clés ! » et brandissant des affichettes aux couleurs de leur champion.
« Place à la fête de Paris sur l'Hôtel de Ville », a lancé Bertrand Delanoe, après avoir affirmé depuis la tente installée, près de son QG rue des Juges-Consuls : « Je serai le maire de tous les Parisiens ». « Aujourd'hui, les Parisiennes et les Parisiens ont décidé librement de l'alternance dans la capitale », a-t-il dit sous les acclamations. « C'est avant tout, un choix exigeant pour le renouvellement de la culture et des pratiques démocratiques, mais aussi pour un changement profond dans la gestion municipale au service de la vie quotidienne ».
Dans le XIIe arrondissement, clef pour la victoire, qui donne à la gauche six sièges supplémentaires de conseillers de Paris, la liste de la gauche plurielle conduite par la PS Michèle Blumenthal l'emporte avec 51,06% contre 48,94% au maire sortant l'UDF Jean-François Pernin.
Toubon accuse Tiberi
Dans le XIIIe, Jacques Toubon a admis sa défaite, et a
pointé la responsabilité des listes dissidentes
de M. Tiberi.
Le maire sortant Jean Tiberi a fait une brève déclaration, accusant « les états-majors » qui avaient « une lourde responsabilité », dans une éventuelle défaite de la droite à Paris, et « qui ont refusé l'union par la fusion ».
Michèle Alliot-Marie avait auparavant estimé que la perte éventuelle de Paris semblait être le « prix à payer » des querelles de personnes. « Si nous devions perdre Paris, nous perdrions non à cause des défauts ou des qualités du candidat, mais je crois que nous payons le prix des querelles de personnes », a-t-elle affirmé.
Jean Tiberi a cependant assurée sa victoire dans le Ve arrondissement face à la PS Lyne Cohen-Solal. « Quel gâchis », a soupiré le maire qui reste à son fauteuil jusqu'au 25 mars, jour de l'élection du nouveau premier magistrat pour 6 ans.
Au QG de Philippe Séguin, la tristesse et la déception étaient grandes.
Lundi 19 Mars 2001
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JO"ELLE MESKENS, envoyée permanente à Paris
La nouvelle aurait eu de quoi enivrer la gauche ! Son candidat, Bertrand Delanoë, sera le nouveau maire de Paris, offrant aux socialistes et aux Verts l'alternance dans cette ville ancrée en " chiraquie " depuis un quart de siècle et que la droite, déchirée par la guerre entre le gaulliste Philippe Séguin et le maire sortant dissident Jean Tiberi, a échoué à conserver. A Lyon aussi, le candidat de la gauche, Gérard Collomb, l'emporte face à la droite éclatée de Charles Millon (ex-UDF) et de Jean-Michel Dubernard (RPR). Et pourtant...
De sérieuses déconvenues viennent décevoir ceux qui, au sein de la gauche plurielle, auraient été tentés de tirer des enseignements nationaux de cette élection municipale. Comme au premier tour, dimanche dernier, la droite a fait beaucoup mieux que résister dans ses bastions. Elle conserve Toulouse, où le centriste Philippe Douste-Blazy s'installe au Capitole avec 56 % des voix, douchant les espoirs du socialiste François Simon et du mouvement des Motivé(e)s qui, avec l'appui de Zebda, avaient réalisé une percée au premier acte. Elle s'empare en outre de Strasbourg où la socialiste Catherine Trautmann (40 %), en proie à la dissidence de son ancien adjoint Jean-Claude Petitdemange (9 %), n'a pas su résister à l'assaut de la candidate centriste Fabienne Keller (49 %).
Surtout, les ministres de Lionel Jospin confirment leurs contre-performances du premier tour. Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi, s'incline sans surprise à Avignon, où son combat était désespéré face au maire sortant, la gaulliste Marie-Josée Roig (36 % contre 46). Jack Lang, ministre de l'Education, perd quant à lui de quelques voix sa mairie de Blois, qui tombe dans l'escarcelle du centriste Nicolas Perruchot (44 % contre 45). Pierre Moscovici, titulaire des Affaires européennes, échoue lui aussi à Montbéliard (36 % contre 49). Quant à Martine Aubry, l'ancienne " star " du gouvernement Jospin, elle capte certes l'héritage de Pierre Mauroy à Lille, mais elle a obtenu tout juste la majorité absolue (50 %), au terme d'une triangulaire.
Au final, le paysage de la France se colore de... bleu ! Une vingtaine de villes de l'Hexagone basculent à droite (contre une dizaine seulement qui basculent dans l'autre sens), dont six qui étaient gérées jusque-là par des maires communistes. Le PC poursuit sa lente érosion tandis que les Verts confirment leur ancrage. A l'autre bout de l'échiquier politique, l'extrême droite conserve, outre Orange déjà conquise au premier tour, les mairies mégrétistes de Marignane et de Vitrolles.
Le Soir du lundi 19 mars 2001
© Rossel et Cie SA, Le Soir en ligne, Bruxelles, 2000
Paris et Lyon, bastions traditionnels de la droite, se sont réveillées lundi à gauche, dans une France qui, au lendemain du deuxième tour des élections municipales, se révèle majoritairement acquise à l'opposition RPR-UDF-DL.
Le scrutin de dimanche a confirmé, en les amplifiant, les résultats du 11 mars, intronisant deux nouvelles personnalités à gauche, Bertrand Delanoë à Paris et Gérard Collomb à Lyon, alors que deux autres figures du Parti socialiste mordent la poussière, Jack Lang à Blois et Catherine Trautmann à Strasbourg.
La droite marque des points dans un grand nombre d'autres villes de province. Promise par les sondages au même sort que la capitale, Toulouse n'a pas basculé: Philippe Douste-Blazy (UDF) l'a emporté largement avec 55,13% des suffrages, contre 44,85% à son adversaire PS François Simon, soutenu par les Verts et la liste alternative Motivé-e-s. Lille reste à la gauche, Marseille à la droite.
Toute la classe politique a désormais les yeux tournés vers les échéances de 2002, présidentielle et législatives, chacun mesurant le parti que la gauche va pouvoir tirer de la conquête de Paris dont Jacques Chirac avait fait le tremplin de son accession à l'Elysée.
Michèle Alliot-Marie, présidente du RPR, a aussitôt pris la défense du président de la République, estimant qu'on ne peut lui faire porter dans la capitale "des responsabilités qui ne sont pas les siennes". "Jacques Chirac n'est plus maire depuis six ans. Quand il était maire, nous gagnions très largement", a-t-elle fait valoir.
Pour François Hollande, premier secrétaire du PS, "tout est ouvert pour 2002". A ses yeux, "il ne s'agit pas de changer de politique puisqu'elle fonctionne plutôt bien, mais de trouver des formes de gouvernement qui soient adaptées".
Venu partager à son QG de campagne le succès de Delanoë, le Premier ministre Lionel Jospin, a reconnu "des échecs auxquels il faudra réfléchir". La gauche plurielle apparaît en effet déséquilibrée par l'effondrement du Parti communiste et le raffermissement des Verts. Yves Contassot, chef de file des écologistes dans la capitale, a jugé lundi "inéluctable" que les Verts soient davantage représentés au gouvernement.
Parmi les ministres, le succès de Marylise Lebranchu à Morlaix ne compense pas les échecs d'Elisabeth Guigou à Avignon ou de Pierre Moscovici à Montbéliard. Mais la gauche parisienne n'a pas boudé son plaisir, qui a célébré sa victoire sur la place de l'Hôtel de Ville dans une atmosphère de 10 mai 1981. Bertrand Delanoë, qui se veut "maire de tous les Parisiens", s'est même permis de tendre la main à ses rivaux malheureux Philippe Séguin et Jean Tiberi qui restera maire du Ve arrondissement.
Peu avant 07h00, la totalisation en voix du ministère de l'Intérieur affichait un taux d'abstention de 37,46%, inférieur de 1,27 point à celui du premier tour. La droite emporte 51,85% des voix, la gauche 48,15%. Même à Paris et Lyon, l'opposition battue en sièges, reste majoritaire en voix.
Ces résultats annoncent aussi de sanglants règlements de compte. Charles Millon, dont l'alliance avec le RPR Jean-Michel Dubernard au deuxième tour n'a pas empêché la gauche de s'emparer de Lyon, a accusé l'UDF d'"avoir fait battre la droite d'une manière froide et volontaire".
"C'est le signe de la nécessité pour l'opposition de s'organiser différemment si elle veut aborder les élections législatives dans de bonnes conditions", a commenté de son côté l'ancien ministre François Fillon, conseiller politique du RPR.
L'extrême droite, pourtant affaiblie au niveau national, a réussi à garder trois de ses villes: Orange au premier tour, Marignane au second, ainsi que Vitrolles où la MNR Catherine Mégret l'emporte avec 200 voix d'avance.
Moins exposées aux regards des analystes, les cantonales sont un peu plus favorables à la gauche qui a remporté cinq départements - l'Eure, la Creuse, l'Isère, la Haute Saône et le Vaucluse -, mais en a perdu un, l'Allier, dirigé jusqu'à présent par le PCF.
Les Verts, qui ont confirmé leur progression au second tour des municipales et cantonales, souhaitent que leur poussée soit prise en compte dans les négociations à venir avec les socialistes pour les législatives de 2002 et nourrissent de nouvelles ambitions pour la présidentielle.
Forts de leur progression à travers le pays, mais surtout de la part qui leur revient dans les victoires de la gauche à Paris et Lyon, les Verts se considèrent comme fondés à supplanter les communistes, en déroute, comme deuxième force de la gauche plurielle. Et à se montrer exigeants à l'égard de leurs partenaires socialistes dans le partage des circonscriptions gagnables.
Si Noël Mamère a conservé sans surprise la mairie de Bègles (Gironde), les Verts ont désormais une mairie d'arrondissement à Paris, celle du IIème avec Jacques Boutault, et 23 postes de conseillers à l'Hôtel de Ville. Ils revendiquent aussi leur première ville de plus de 30.000 habitants aux Mureaux (Yvelines) avec François Garay et remportent l'Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui compte un peu moins de 7.000 habitants.
Aux cantonales, les Verts réalisent des percées notables, dans l'Isère et en Seine-Saint-Denis, où ils gagnent dans chaque cas deux cantons. Ils en obtiennent un en Charente, dans l'Essonne, en Haute-Loire, dans les Hauts-de-Seine, en Mayenne et en Savoie.
Les discussions qui doivent s'ouvrir entre Verts et PS risquent toutefois d'être difficiles. Les socialistes sont en effet particulièrement agacés par le maintien de listes vertes dans quelques villes tenues par la gauche, comme Morlaix (Finistère) ou Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).
Dans le premier cas, la candidate socialiste, la ministre de la Justice Marylise Lebranchu en a été quitte pour quelques sueurs froides. Dans le second, ce fief historique du PS, détenu par Bruno Le Roux, secrétaire national aux élections, est passé à droite.
Les responsables écologistes défendent le maintien de leur listes dans des villes de gauche en affirmant que leurs partenaires de la gauche plurielle n'avaient pas "respecté" les Verts au moment des négociations.
Face à cette exigence de "respect", les socialistes mettent l'accent sur la "loyauté". Pour Vincent Peillon, porte-parole du PS, la division est d'ailleurs "la cause principale" des échecs de la gauche au second tour.
Les rancoeurs devront pourtant être oubliées rapidement. Mme Lebranchu a montré la voie en assurant dès dimanche qu'elle "fera beaucoup de pas pour travailler" avec les Verts à Morlaix.
Le secrétaire national des Verts Jean-Luc Bennahmias souligne que les écologistes souhaitent obtenir du PS "du qualitatif et du quantitatif". En clair, des engagements fermes sur un programme et plus de sièges de députés.
Cela fait des mois qu'ils le répètent, les Verts veulent pouvoir former en 2002 un groupe à l'Assemblée nationale et puisque Lionel Jospin n'a pas cédé à leurs pressantes demandes d'une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin législatif, le PS va devoir trouver des circonscriptions pour les écologistes.
M. Bennahmias est donc formel: il faudrait au minimum 70 circonscriptions, dont une trentaine de gagnables. Cela risque d'être une véritable foire d'empoigne que le PS devra gérer, admet-il.
Et encore, le secrétaire national dit ne pas pouvoir assurer que son parti qui fera le bilan de ces discussions au mois de juin, n'en demande pas plus. A moins que Lionel Jospin n'accepte finalement de répondre à leur demande réitérée de proportionnelle.
Les électeurs de l'extrême droite ont globalement apporté leurs suffrages à la droite classique dimanche lors du second tour des élections municipales, apparemment déboussolés par la division née de la scission au sein du Front national (FN).
Fin 1998, le FN de Jean-Marie Le Pen avait éclaté et donné naissance à un second parti, le Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret.
Divisée, l'extrême droite n'a pu jouer comme en 1995 les trouble-fête dans des triangulaires qui avaient pour une large part favorisé la gauche. Cette fois, les dirigeants de l'extrême droite avaient, dans plusieurs cas, affirmé leur volonté de faire battre les candidats de gauche au profit de candidats de la droite républicaine.
Sur 205 villes de plus de 30.000 habitants dimanche, elle n'était présente au second tour que dans 41 compétitions au total, contre 103 en 1995 sur 185 villes, ce qui a confirmé sa perte d'influence.
A Blois, le candidat FN avait ainsi obtenu 17,47% des voix au premier tour et aurait logiquement pu peser au second tour après avoir vainement proposé la fusion à la droite. Son maintien aurait donc pu profiter au maire sortant Jack Lang. M. Lang a été battu, le FN a obtenu 9,6%.
A Argenteuil, en région parisienne, bastion historique du PCF, le maire communiste sortant a été battu dans une triangulaire provoquée par le FN qui avait obtenu au premier tour 14,31% des suffrages. Au second, le parti de Jean-Marie Le Pen n'a recueilli que 7,28%, ses électeurs s'étant manifestement reportés sur le candidat de la droite (51,08%).
A Marseille, le recul de l'extrême droite, surtout représentée par le MNR, a profité à la droite. A Strasbourg, un bon report des voix de l'extrême droite sur la candidate UDF a contribué à la défaite du maire sortant Catherine Trautmann, ancienne ministre socialiste.
Il y a eu des exceptions comme à Lille où Martine Aubry a remporté l'élection à l'issue d'une triangulaire avec le FN et la droite. Elles sont peu nombreuses, les électeurs de MM. Le Pen et Mégret ayant manifestement voulu faire barrage à la gauche en "votant utile" pour le candidat de droite.
Les battus à gauche ont dénoncé ce qu'ils ont nommé des "ententes" extrême droite/droite à l'instar de la ministre de l'Emploi Elisabeth Guigou, battue à Avignon, qui a reproché au RPR et au RPF d'"avoir organisé, en connivence avec le Front national, le recyclage électoral de l'extrême droite". A Nîmes, autre bastion perdu des communistes, le sortant Alain Clary a dénoncé lui une "collusion".
FN et MNR avaient officiellement
appelé à faire barrage à la gauche, le parti
de M. Le Pen réclamant d'hypothétiques fusions de
listes au prix de son retrait.
La France des villes qui se dessine après le second tour des municipales est plus à droite, légèrement plus Verte, plus féminine, avec une victoire de la droite dans les communes d'importance diverse: rurales, villes moyennes et capitales régionales.
Par courant politique et dans les villes de plus de 30.000 habitants, c'est le RPR qui engrange la moisson la plus importante (13 conquêtes), devant le PS (11 victoires) et l'UDF (10). Le courant divers droite tire aussi son épingle du jeu en ravissant à la gauche sept villes, Démocratie libérale en prend cinq et le RPF de Charles Pasqua, une, Colombes.
Dans le camp de la gauche, dont le score global est de trois points en dessous (46,3% des voix) de celui de la droite (49,8%) dans les villes de plus de 3.500 habitants, le PS a de nombreuses pertes (16) mais en partie compensées par les victoires historiques à Paris et Lyon et la conquête de neuf autres nouvelles villes.
En revanche, le PCF, qui a perdu 13 villes, n'a eu que deux victoires pour se consoler, Arles et Sevran.
Les Verts peuvent être plus satisfaits car leur implantation locale progresse, avec notamment Saumur, Les Mureaux dont ils revendiquent la victoire, et le 2ème arrondissement de Paris ainsi qu'une douzaine de sièges de conseillers généraux.
Globalement, la physionomie de la France politique s'est substantiellement modifiée au profit de la droite. Le scrutin municipal a également été marqué par une nouvelle augmentation de l'abstention: 33% en moyenne sur les deux tours.
En 1995, les précédentes municipales, qui se tenaient après la victoire de Jacques Chirac à l'Elysée, s'étaient traduites par une série de mouvements en sens contraire aboutissant finalement à un statu quo: 22 villes de plus de 30.000 habitants étaient passées de gauche à droite (Avignon, Le Havre), contre 16 qui avaient basculé de droite à gauche (Grenoble, Rouen et Nîmes).
Cette fois, la droite est victorieuse dans les communes de tailles diverses. Dans celles de moins de 3.500 habitants, elle réalise un score (41,64%) de quinze points supérieur à celui de la gauche (26,21%), selon le ministère de l'Intérieur.
Sur les 340 villes de plus de 30.000 habitants et préfectures, 38 ont été ravies à la gauche par la droite, tandis que toutes les composantes de la gauche plurielle n'en ont gagné que dix-sept.
Enfin, l'opposition est aussi gagnante dans les 37 villes de plus de 100.000 habitants: 10 ont changé de camp, trois de droite à gauche, Paris, Lyon et Dijon, une de l'extrême droite à la droite (Toulon) et six de gauche à droite: Aix-en-Provence, Rouen, Nîmes, Orléans, Strasbourg et Saint Denis de la Réunion.
Alors qu'avant ce scrutin municipal, sur ces 37 villes, la gauche en gérait 20, la droite 16 et l'extrême droite, une (Toulon), la situation s'est inversée depuis dimanche: la droite va en gérer 20 (13 anciennes et 7 nouvelles), la gauche en dirigera 17 (14 anciennes et 3 nouvelles) et l'extrême droite n'en a plus.
Au plan géographique, les pertes et les gains de chaque camp sont plutôt dispersés, aussi bien au plan municipal que cantonal.
La droite gagne des villes dans à peu près toutes les régions de France, que ce soit sur les terres radicales du sud-ouest, en Bretagne, en Normandie, ou à la Réunion où elle prend au PS Saint-Denis-de-la-Réunion. Et elle ravit au PCF le département de l'Allier.
Quant à la gauche, ses quelques gains sont aux quatre coins du pays: outre Paris et Lyon, elle conquiert deux communes en région parisienne (Sevran, Clamart) mais aussi dans la moitié nord (Auxerre, Dijon et Amboise), une ville du sud-est (Salon-de-Provence) et du sud-ouest (Agen).
L'extrême droite a gardé trois de ses quatre villes du sud-est mais n'a pas fait de nouvelle conquête dans les villes de plus de 30.000 habitants.
Enfin, la France des villes sera demain gérée par davantage de femmes qu'hier, grâce à l'entrée en vigueur de la parité. Il en sera ainsi par exemple de Caen, Colombes, Charleville-Mézières, Beauvais, Sens, Le Puy-en-Velay, Villepinte ou plusieurs arrondissements de Paris.