Euro
Très déçue
de la décision du président de la Banque centrale
européenne de ne pas autoriser la distribution de billets
en euros aux particuliers avant le 1er janvier, Nicole Fontaine
l'a invité à se rendre avec elle dans sa boulangerie
des Alpes-Maritimes pour se rendre compte des difficultés
que vont rencontrer les commerçants
En désaccord sur la politique à mener pour faciliter
le passage à l'euro, Wim Duisenberg et Nicole Fontaine
pourraient, peut-être confronter leurs points de vue dans
un commerce de Beaulieu-sur-Mer.
Photos AFP
La présidente du Parlement européen Nicole Fontaine a invité, hier, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Wim Duisenberg à l'accompagner dans sa boulangerie de Beaulieu-sur-Mer, près de Nice, « le 1er janvier 2002 à 11 h 30 ».
Mme Fontaine a formulé cette invitation dans un communiqué où elle demande à M. Duisenberg de revenir sur son refus d'autoriser la distribution des billets de cinq et dix euros aux particuliers quelques jours avant le 1er janvier 2002.
Le commerçant n'est
pas banquier
Selon elle, cette distribution devrait commencer en même
temps que la mise en vente des kits de pièce en euro, en
décembre 2001, afin d'éviter un engorgement aux
caisses des petits commerçants qui ne disposeraient pas
de billets pour faire des échanges en euro.
La présidente du Parlement européen estime que les petits commerçants n'ont pas de fonds de caisse suffisants pour faire face à une telle situation et qu'il n'est « pas dans leur rôle de se transformer en banquier. »
Difficultés à
saisir sur le vif
Elle s'est déclarée « très déçue »
par un premier refus de M. Duisenberg et a appelé tous
les Etats qui partagent ses craintes à intervenir auprès
du président de la BCE.
« Si la décision devait rester telle quelle, la présidente du parlement européen invite le président de la Banque centrale à l'accompagner dans sa boulangerie à Beaulieu le 1er janvier à 11 h 30 afin de saisir sur le vif les difficultés engendrées par l'absence de distribution préalables des euros en petites coupures », conclut le communiqué.
Mercredi 09 Mai 2001 - Tous droits réservés - © Nice-Matin.
A moins de deux cent cinquante jours de la mise en circulation de la monnaie unique le Premier ministre a détaillé les actions concrètes pour y parvenir
Lionel Jospin a appelé, hier, à une mobilisation générale pour réussir l'arrivée au 1er janvier 2002 des billets et pièces en euros, « la condition », à ses yeux, « de la pleine affirmation de l'euro comme monnaie mondiale ».
Devant les membres du comité national de l'euro, Lionel Jospin a précisé les décisions prises par le gouvernement à cet effet, passant du plan destiné à assurer la sécurité de l'acheminement des espèces en euros, aux modalités d'échange des francs contre des euros.
Comme le ministre des Finances Laurent Fabius et la présidente du Parlement européen Nicole Fontaine, Lionel Jospin s'est dit favorable à la mise en circulation quelques jours avant le 1er janvier 2002 d'euros en petites coupures afin de familiariser les gens avec la monnaie unique.
53 millions de kits de 40 pièces
pour 100 F
Il s'est prononcé en outre en faveur de la distribution
par les buralistes, en plus des agences bancaires et postales,
des kits de pièces en euros à partir du 14 décembre.
Quelque 53 millions de kits comprenant 40 pièces seront
mis en vente à partir de cette date au prix de 100 francs.
D'ailleurs, la Confédération des débitants de tabac en France s'est félicitée de la bonne nouvelle d'autoriser les buralistes à distribuer des kits de pièces en euro au même titre que La Poste ou les banques. « Les buralistes, premier réseau de commerce de proximité de France, (34 000 commerçants) sauront pleinement jouer leur rôle d'accueil et de conseil auprès des onze millions de consommateurs qui les visite quotidiennement », assure la Confédération.
S'agissant de l'échange des pièces et billets en francs contre leur équivalent en euros, il a rappelé qu'il y a un an le président Jacques Chirac et lui-même avaient souhaité qu'il soit gratuit entre le 1er janvier et le 30 juin 2002. A cet égard, il a souligné qu'il était « déjà acquis » qu'il en serait ainsi dans les banques jusqu'au 17 février 2002. Néanmoins, il a souhaité que « la somme que chacun pourra échanger hors de son propre réseau bancaire soit fixée à un niveau un peu plus élevé que les 2 000 francs dont il est actuellement question ».
Inquiétude pour les
petites entreprises
Lionel Jospin a souhaité également que les Français
apportant des espèces en francs à leur banque, entre
le 18 février et le 30 juin 2002, puissent « se
voir proposer gratuitement des espèces de même montant
en euros et non obligatoirement une inscription sur leur compte ».
Affirmant que les pouvoirs publics n'avaient « nullement l'intention de relâcher leurs efforts » pour réussir le passage à l'euro, Lionel Jospin a appelé à la mobilisation « de tous les acteurs économiques », en s'inquiétant du « retard » pris par des PME et les très petites entreprises dans la préparation à cette échéance. Il a expliqué que le gouvernement multiplierait les opérations d'information des Français afin de faire en sorte que « l'introduction de l'euro ne fasse pas d'exclus ». Il a insisté aussi sur la nécessité d'engager « une refonte rapide des prix psychologiques » afin de faciliter l'usage de la nouvelle monnaie.
Devant le comité, M. Jospin a présenté le plan destiné à assurer la sécurité de l'acheminement des billets et des pièces en euros. Ce plan, qui fera l'objet d'une communication en Conseil des ministres le 16 ou le 23 mai, s'appuiera « sur une mobilisation exceptionnelle de la police, de la gendarmerie et des forces armées ».
Samedi 12 Mai 2001
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