L'avenir de l'Europe

Savoir plus
«Lorsque l'Union comptera dix-huit membres, toutes les réunions du Conseil européen auront lieu à Bruxelles.»
Cette annexe au traité européen de Nice est connue. Mais qu'avaient les Quinze derrière la tête en choisissant précisément ce nombre? Le prochain élargissement de l'Union sera-t-il limité à trois pays? Les interprétations divergent.
«Ce n'est pas innocent»
, estime un diplomate belge, présent en décembre au sommet de Nice. Selon lui, des éminences grises françaises «imaginent que l'élargissement se fera en 2004 à trois pays: l'Estonie, la Hongrie et la Slovénie.»
Cette vision n'est cependant pas partagée par tous. «Vous savez, aux sommets européens, les dirigeants se parlent dans des langues qu'ils ne maîtrisent qu'à moitié, sur des sujets qu'ils ne connaissent pas bien et des dossiers qu'ils n'ont pas souvent lus!», ironise un haut fonctionnaire de la Commission, impliqué dans le dossier de l'élargissement. «Ce choix de dix-huit ne porte pas à conséquence.»
«C'est la présidence française qui a arrêté ce chiffre. Il fallait un nombre pour parler du début de l'élargissement, c'est tout»
, nous explique Guy Verhofstadt. «On ne voulait pas laisser croire qu'on avait un calendrier pour les premières adhésions. On a préféré parler de dix-huit membres plutôt que d'arrêter une date artificielle», ajoute un diplomate français. «On a parlé des trois premiers pays qui entreront dans l'Union, mais on ne sait pas s'ils seront trois, cinq ou dix.»


UNION EUROPÉENNE

Le gratin européen s'exprimait à Bruxelles
(BELGA)
- Mis en ligne le 07/03/2001
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(BELGA)

Le «sport le plus célèbre en Europe n'est pas le football, mais de critiquer la Commission» européenne, a ironisé mercredi son président, Romano Prodi.

Romano Prodi a toutefois reconnu qu'il lui était arrivé également de ne pas être tendre «parfois» envers la Commission européenne lorsqu'il était Premier ministre italien, de 1996 à 1998.

Le président de la Commission européenne s'exprimait devant plusieurs centaines d'élèves des écoles européennes de Bruxelles réunis à l'occasion du lancement d'un débat sur l'avenir de l'Europe.

Ce débat, que les institutions européennes souhaitent le plus largement ouvert au public, s'inscrit dans le cadre de l'horizon 2004, date à laquelle se tiendra une nouvelle conférence intergouvernementale (CIG) sur l'organisation future de l'Union élargie à 27 membres.

Un site internet sur l'«avenir de l'Europe», permettant de rassembler les contributions au débat, a été inauguré (http://europa.eu.int/futurum).

La suite à donner au débat sera déterminée lors du sommet européen de Laeken, en décembre.

Romano Prodi était accompagné des Premiers ministres suédois et belge, Göran Persson et Guy Verhofstadt, ainsi que du commissaire européen en charge des Réformes institutionnelles, Michel Barnier, et du vice-président du Parlement européen, David Martin.

La Belgique prendra la relève de la Suède à la tête de l'Union européenne (UE) au deuxième semestre de 2001.

Interrogé sur la tiédeur actuelle vis-à-vis de l'Europe dans de nombreux pays membres de l'UE, Göran Persson a expliqué ce sentiment par le fait que d'importants défis, comme l'euro et l'élargissement, étaient en cours de réalisation.

«Nous sommes actuellement dans une période de décisions considérables qui n'ont pas encore été mises en oeuvre», a-t-il déclaré. Une fois le pas franchi, «l'UE deviendra bien plus populaire chez les simples citoyens», a-t-il estimé.

Michel Barnier a plaidé pour sa part en faveur d'une «Europe unie et non uniforme». Il a fait valoir que l'Europe pouvait mieux se faire entendre dans certains domaines, comme les discussions commerciales internationales, en parlant d'«une seule voix». «Nous avons une force européenne qui est beaucoup plus grande que l'addition des forces nationales», a-t-il ajouté.

Les écoles européennes rassemblent essentiellement les enfants de fonctionnaires européens ou de diplomates en poste à Bruxelles.

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