CONSOMMATIONS
(Joanna de Tessières)
Des biscuits au beurre rangés dans une barquette en plastique, enfermée sous un film aluminium, lui-même embarqué dans une boîte en carton qui sera vraisemblablement transportée dans un sac en plastique. Consommez, emballez, suremballez, il en restera toujours quelque chose. Tout cela est-il bien raisonnable?
A l'évidence, non, répondra sans l'ombre d'une hésitation le Centre de recherche et d'information des organisations de consommateurs (CRIOC) qui, en collaboration avec Test-Achats, la Ligue des Familles et le Réseau Eco-consommation notamment, relaie la journée internationale des consommateurs, célébrée ce 15 mars.
Traditionnellement destinée à rappeler les droits acquis des consommateurs, cette journée de sensibilisation sera cette fois l'occasion d'attirer l'attention du consommateur sinon sur ses devoirs, du moins sur ses responsabilités, en l'invitant à éviter les déchets d'emballage, en particulier ceux dus au suremballage.
Certes l'emballage assure des fonctions essentielles de protection vis-à-vis de la qualité et de l'intégrité du produit, ainsi que d'information à destination du consommateur via l'étiquetage. Mais sa fonction marketing ou de communication est loin d'être anodine.
Or sait-on seulement que, dans le secteur alimentaire, l'emballage représente en moyenne 20 pc du coût du produit fini? Ainsi, argument de poids peut-être, le Belge dépense-t-il près de 10.000 francs par an en emballage! C'est qu'en 1999, on a collecté 99 kg de déchets par habitant en Belgique, dont 55 kg d'emballages ménagers ont été recyclés. Si l'on peut se réjouir de ce taux de recyclage, le traitement des déchets ménagers représente néanmoins un coût, estimé entre 2.000 et 7.000 francs la tonne, soit un coût total annuel supérieur à trois milliards de FB à charge de la collectivité. Comme, en 30 ans, le volume des déchets d'emballage a été multiplié par 5, voire par 50 pour certains matériaux comme le plastique, on comprendra qu'il est effectivement urgent d'arrêter l'escalade.
Diminuer les déchets ménagers n'est pas insurmontable. Témoins ces quelques conseils pratiques diffusés par le CRIOC qui recommande notamment d'adapter les quantités achetées aux besoins de la famille, en optant pour des denrées en vrac, à la découpe ou en grands conditionnements, de privilégier les produits non emballés, concentrés et les éco-recharges, les emballages réutilisables consignés, monomatière ou intégrant des matériaux recyclés
© La Libre Belgique 2001