Pentacle de fer



Le pentacle de fer est un exercice dans la Feri Wicca. Son but est de nous permettre de nous défaire de nos idées toutes faites et de nos blocages à propos du sexe, de la fierté, du soi, du pouvoir et de la passion. Une purification sur nos mauvaises idées et nos peurs liées à ces mots peut être utile aussi. Cet exercice peut paraître choquant à première vue, les cinq pointes sont cinq des sept péchés capitaux chrétiens. La Wicca n'est pas le Christianisme, et nous n'avons pas de péché, et pour notre bien-être nous nous défaisons de nos vieilles idées. Un avertissement: cet exercice est très contre-courant.

Ceci est une adaptation faite par Geneviève, Coukye et Tam pour nous-mêmes, nos sources sont Storm Faerywolf, Starhawk, Franceska de Grandis (sages paroles et sages questions), Mike Nichols, plusieurs reportages sérieux et très intéressants, un lien que j'ai perdu, des discussions précédentes sur le forum d'ésoterika, Susun S. Weed, lucy, la mère de Tam, Kristin Madden, nos expériences personnelles et besoins respectifs et le Québec Science: l'article anthropologique sur le rôle du père dans les différentes sociétés.

From sex to pride,
from pride to self,
from self to power,
from power to passion,
from passion to sex,
The gate is formed,
Open wide!

La première partie du texte est destinée à être utilisée comme un mantra, d'abord répétée lentement en pensant au sens des mots, ensuite de plus en plus vite, jusqu'à ce que leurs énergies se mêlent et ne fassent plus qu'une.

Fierté
La fierté... être fier de ce que l'on est capable de faire, de ce que l'on a fait, de ce que l'on est. C'est avoir de l'estime de soi, reconnaître ses qualités avec honnêteté, c'est avoir un bien-être par rapport à ça, ne pas être gêné. Ça n'est pas d'être orgueuilleux ni de se penser meilleur que tout le monde. C'est aussi de se mettre nu, sans bijou ni maquillage, devant son mirroir et de se trouver beau. On est tous beaux, la beauté prend juste une différente forme d'une personne à l'autre. Mieux vaut une bonne fierté qu'une fausse humilité. Quand on est humble juste pour être humble, avec la prétention d'être humble, on est faux. L'humilité est très valorisée dans notre société, et ce qui fait que beaucoup de personnes se disent humbles, c'est de la prétention. La fierté est désapprouvée, il n'y a qu'à voir les réactions quand quelqu'un dit « je suis belle » ou « je suis intelligente ». Quand quelqu'un nous dit « tu es belle », quelle est la première réponse qui nous vient? Non, pas tant que ça, toi aussi, etc. On n'accepte pas le compliment, alors qu'il suffirait de dire merci. La fierté, ce n'est pas « mal ».

Soi
Le soi. Le respect de soi, la recherche de bien-être, d'une vie saine (peu importe notre définition du mot). Le soi ici veut dire aussi de ne pas se sentir coupable de se donner des cadeaux à nous-mêmes, de nous donner du temps, de s'aimer, de dire qu'on se sent mal ou qu'on va mal même s'il y en a d'autres qui sont pires. Il est impossible de penser à aider quelqu'un d'autre si on ne s'aide pas soi-même avant. Le don de soi ou le sacrifice personnel sont très valorisés, mais très inutiles s'ils mènent à la destruction de soi-même ou à un inconfort permanent. Le soi, c'est de vouloir être bien, de vouloir avancer là où on veut aller et non là ou les autres veulent qu'on aille. C'est de ne pas se retenir pour les autres, de ne pas se laisser retenir par les autres, de faire notre chemin quoiqu'ils en pensent, surtout quand on sait où on va, qu'on a vu notre chemin. Si nos chemins se séparent des chemins de ceux que l'on connaît, il est probable qu'on se séparera d'eux aussi. Il est rare qu'une personne laisse à une autre la liberté de choisir où elle met ses pieds. Les chemins se séparent et se croisent souvent, c'est juste comme ça que la vie est faite, il faut vivre pour soi et non pour les autres. Le soi, c'est aussi avoir, éprouver un amour libre, un amour rude, un amour où l'on peut dire « non » . On n'aimera jamais tout le monde; on sera toujours l'imbécile de quelqu'un; le principal c'est soi.

Pouvoir
Le pouvoir. Ne dit-on pas qu'il rend corrompu et qu'il abuse? N'en n'avons-nous pas très peur? Qu'est-ce qui fait peur? Est-ce vraiment le pouvoir qui corrompt? Ou serais-ce plutôt la personne qui le possède qui s'en sert à mauvais escient? Je pencherais pour la personne, et un peu aussi ceux autour. Une personne ne devrait jamais avoir de pouvoir sur d'autres, et il ne faut pas laisser ça arriver. Mais le pouvoir, ce n'est pas juste ça. Le pouvoir, c'est aussi décider de ce qu'on fait de nos vies, de là où on va. Le pouvoir de choisir, de porter les jugements dont nos choix vont dépendre. C'est le pouvoir de changer sa vie, d'avancer. Il ne faut pas avoir peur du pouvoir. S'il y a une chose qui effraie, c'est de faire des erreurs et des choix, par conséquent de porter des jugements, d'avoir un pouvoir. On préfère souvent obéir et suivre ce que les autres disent, ou ce qui est normal, droit/bien, c'est plus facile. On préfère souvent rester coincé plutôt que de rechercher le pouvoir de s'en sortir, pourtant il faut y aller. Il faut chercher la connaissance pour le pouvoir de penser par nous-mêmes, et l'affirmer. On a le pouvoir de protester quand quelque chose qui ne nous plaît pas arrive, pourtant bien peu s'en servent. Il faut réclamer notre pouvoir quand on est une minorité, réclamer justice et égalité. Le pouvoir, c'est aussi la magie. Quand on commence sur un chemin ésotérique, c'est pour le pouvoir. On aime la magie, on aime le pouvoir, on aime faire nos propres choix, on aime pouvoir appliquer ces choix, on apprend à porter de bons jugements. On aime le pouvoir parce que chaque personne veut décider pour elle, quelque part. Même quand on suit un chemin spirituel on recherche le pouvoir. On recherche le pouvoir de changer sa vie, de laisser ses problèmes ou celui de se sortir de l'un ou l'autre cycle de réincarnation, ça varie selon les croyances mais la recherche reste la même. La seule chose qui change, c'est qu'on l'admette ou non, qu'on le clame haut et fort ou non. Comme beaucoup d'autres choses, c'est quand on l'appelle qu'il vient.

Passion
La passion c'est la capacité à vivre profondément les plus grands hauts et les plus grands bas. C'est de vivre pleinement, complètement, vivre pour que ça en vaille la peine et ne pas se retenir. C'est la volonté d'aller jusqu'au bout, ça donne des capacités pour se rendre quelque part. C'est l'amour de la vie, un amour vrai, complet et rude, l'extase continuelle de vivre, quelque chose qui nous pousse à vraiment vivre. Ça n'est pas nécessairement joyeux ou plaisant, c'est complet. La passion a un mauvais côté, elle est dangereuse quand elle rend aveugle ou nous emprisonne. Vivre la passion ne veut pas dire ne vivre qu'une passion et se fermer à tout le reste, ni diviniser une chose au point d'être aveugle à ses défauts et aux qualités du reste.

Sexe
Le sexe ici c'est de ne pas le faire comme la société dit que ce serait bien ou propre. C'est de le faire pour son plaisir et le plaisir de l'autre (si autre il y a, ou autres), avec respect, comme ça nous tente de le faire. C'est d'essayer, d'inventer, d'aller jusqu'au bout de son plaisir même si c'est ce que la société appelle de la perversité ou du sexe sale. Le principal, c'est le respect. Ça peut être de l'amour, de l'amitié, ou une entente de plaisir à deux inconnus tant que le respect est là. Ça peut être aussi par amour de la beauté, de la beauté chez tous les autres ou par amour de la douceur. Ça peut être un cadeau donné, un cadeau reçu. Ça peut être homo, hétéro, bi, poly ou sado-maso. C'est pour n'importe quoi d'autre ou presque que la reconnaissance sociale. Ça ne veut pas dire d'être infidèle du tout, ce serait manquer de respect. Le but n'est pas non plus de trouver en d'autres ce qu'on ne trouve pas en nous. La sexualité n'a pas à être hors normes pour être hors normes, elle a juste besoin d'être satisfaisante et de s'adapter au besoins d'une personne (parenthèse de Coukye: une sexualité réellement satisfaisante de nos jours est aussi appelée hors normes). Il ne faut pas avoir peur d'aimer ni être gêné de le faire.

Des faits pour défaire de vieilles idées sur le sexe
Un à-côté qui montre très bien les préjugés que l'on peut avoir: certaines prostituées (rares, certes) aiment leur travail et l'ont choisi. Le choisir est probablement un pré-requis pour l'aimer. J'avais surtout entendu parler de l'une d'entre elles, assez âgée, dans la quarantaine. Elle vendait son corps surtout à des hommes de plus de 65 ans, dont les femmes ne veulent plus. À chaque homme qu'elle rencontre, elle trouve des qualités, de la beauté, et elle prend plaisir à faire son travail. Il n'y a pas d'avillissement ni d'asservissement ici, pas de violence ou de quasi-viol non plus. Le plus vieux métier du monde est illégal, et autant ceux qui payent que ceux qui sont payés doivent se cacher. Les mauvais clients sont fréquents et dangereux (ceux qui ne paient pas, ne mettent pas de condom, sont violents, etc.). À mon avis (c'est Tam qui écrit) la prostitution serait considérablement moins dangereuse et moins laide si elle était ouverte, permise.

Aux époques égyptienne, romaine, etc., se pratiquait la prostitution sacrée. Pas seulement dans ces deux civilizations, aussi à Babylone, entre autres. Les femmes qui la pratiquaient vivaient au temple, étaient très bien traitées et avaient une formation, comme des prêtresses de leur déesses de l'amour. Elles devaient coucher avec tout homme le demandant, mais avaient toujours droit au respect. Parmi les déesses qui couvraient cette pratique: Bastet, Isis, Hathor, Ishtar, etc. Je ne sais pas pour quelles déesses romaines, mais je sais que cela était pratiqué. Je crois que ça a dû ressembler à ce que la prostituée de l'exemple plus haut vit sans la composante sacrée. J'imagine très mal une femme être mal traitée ou ne pas aimer ça et continuer de servir de cette façon, ni que ça plairait à sa divinité.

Le sexe est un choix, tout comme la chasteté. La chasteté peut être un choix de sexualité hors normes tout à fait valable. Les prêtresses de Vesta, les vestales, se devaient d'être chastes. Si elles trahissaient, elles risquaient de se retrouver emmurées vivantes. Pourtant, elles pouvaient quitter le service de la Déesse quand il leur plaisait, et aller vivre avec un homme si elles le voulaient.

Certaines femmes psychologues (sexologues, plus précisément), aux États-Unis, ont développé d'étranges techniques pour permettre aux femmes ne pouvant pas avoir de plaisir d'en avoir. Le sexe est tellement mal vu et c'est tellement appris aux jeunes filles qu'une fois femmes elles éprouvent de la douleur durant l'acte sexuel, qu'elles soient mariées depuis longtemps ou solitaires. L'une des femmes qui avait ce problème a passé un commentaire, avec envie, qui m'a marquée: « Les prostituées, les « salopes », elles, elles jouissent, elles sont capables ». Avec le biofeedback, la cause de la douleur est vite trouvée, et est presque toujours la même: les muscles intérieurs du vagin sont douleureusement tendus et stressés. Le biofeedback permet aux femmes d'apprendre à détendre ces muscles. Outre ça, on leur apprend à être « cochonnes », et pour celles qui n'ont pas de relation stable: la masturbation, avec ou sans jouets, faire des strip teases, etc. D'autres femmes frigides ont consulté dans une autre clinique, et la raison pour laquelle elles éprouvaient des difficultés est celle-ci: elles ne voient pas, ne savent pas que leur corps répond aux stimuli. Dès qu'il leur est montré que la température de leur corps change, que leur corps répond, elles sont capables. La méthode utilisée est des senseurs pendant le visionnement d'un film pornographique. Ils ont passé un commentaire comme quoi si les homme n'ont pas de problème de ce genre, c'est que leur excitation est flagrante.

La pédophilie... c'est très mal vu et souvent avec raison. Il se fait des enlèvements et autres choses vraiment affreuses pour ça et pour l'argent que ça rapporte. C'est sale, c'est violent. Pourquoi est-ce qu'on considère qu'un adulte aimant un enfant de moins de 14 ans ce n'est pas correct, que ce soit du sexe ou de l'amour? Parce que dans notre société, un enfant qui fait l'amour avec un adulte s'est nécessairement fait manipuler par lui. Pourtant, ce n'est pas pareil partout. À certains endroits, des enfants de neuf ans font l'amour avec qui il leur plaît, comme n'importe qui d'autre. Est-ce qu'il y a quelque chose qui empêche un amour véritable entre adultes et enfants? pas du tout. C'est très possible qu'ils s'aiment. Il y a un danger: les enfants sont très manipulables. Mais si ça arrive, c'est parce que c'est quelque chose dont on ne parle pas. Si les parents connaissent bien leur enfant, et qu'il y a discussion ouverte, ils peuvent savoir s'il s'agit de manipulation ou d'amour. Les enfants aussi ont une sexualité, et on tend à l'oublier. Je rajoute une note plus récente ici... si ce genre de relations a entièrement sa place dans plusieurs sociétés, il ne l'a pas dans la nôtre, où le silence et l'abus sont normalité. Je tiens à préciser, suite à des messages que j'ai reçu, que je ne suis en aucun cas pour l'enlèvement, la manipulation et la séquestration de qui que ce soit... Il y a un fort danger par rapport à ce genre de situation, et j'ai encore à trouver un cas ayant bien viré dans notre société occidentale...

Il y a un phénomène relativement semblable qui se passe avec des gens plus âgés, quand les partenaires ont des âges très différents. Quand une personne de vingt ans couche avec une de cinquante, beaucoup de personnes semble croire que la personne de vingt fait un cadeau et que l'autre profite. Je peux vous assurer que ce n'est pas le cas, et que c'est une relation qui n'a pas plus de dominance et moins de respect que n'importe quelle autre. J'ai aussi entendu que c'était de la manipulation (comme ce que j'ai décrit pour la pédophilie) ou que la personne plus jeune le faisait juste pour l'argent. Je dis que c'est juste de l'amour, un amour hors normes tout simplement. Ce genre de couples est de plus en plus nombreux, et de mieux en mieux accepté.

Quelques petits faits: les jeunes filles apprennent souvent la masturbation de leur mère, et perdent parfois leur virginité de cette façon. Les films et revues pornos sont souvent regardés en couple, pour le plaisir. Les violeurs, quand à eux, sont plus souvent qu'autrement des gens qui trouvent ça dégueu (pornographie et perversité), qui disent que eux sont propres.

Un autre sujet on ne peut plus délicat... la sexualité humaine par rapport avec la sexualité animale. La plupart du temps, du moins dans les histoires d'horreur dont on entend parler, une relation entre un animal et un humain c'est une sorte de viol et je trouve ça innacceptable, et ce n'est pas de ça que je veux parler. Je vais juste raconter une histoire vraie, une relation entre un cheval et une fille. La fille faisait de l'équitation sur son cheval, toujours le même. Elle le caressait souvent, et il faisait de même la grattant lui aussi entre les oreilles et mettant sa tête entre ses seins sous son chandail. Le cheval était amoureux de la fille, et la fille du cheval. Il s'excitait quand elle le caressait et elle continuait, et il lui rendait ses caresses. Le relation amoureuse est restée comme ça, respectueuse, douce et sensuelle, pendant longtemps. Il y a une grosse différence entre cette relation et les histoires d'horreur qu'on entend souvent sur le sujet. Pourtant, ça aussi c'est une histoire sexuelle entre un humain et un animal. Une relation respectueuse, je crois que c'est possible. Le sexe ce n'est pas juste une histoire de pénétration, les caresse faites étaient une forme de sexe. Une autre note récente... s'il vous plaît, évitez de dire que j'approuve le viol d'un animal, ça n'est absolument pas le cas!!!

P.S.: Perversité n'est pas pris dans le sens de harcèlement moral mais d'aimer le sexe.



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