Mind Walking



La télépathie et l'empathie sont deux phénomènes qui, d'un certain point de vue, sont assez courants. Il est difficile de les mesurer, mais je ne doute pas qu'ils sont souvents présents à divers degrés selon les personnes et les relations. Par définition, la télépathie est le partage, la transmission ou la perception des pensées entres individus alors que l'empathie concerne les émotions. Empathie prend parfois le sens plus large de sympathie, mais je ne le sous-entends pas ici. Pensées, émotions et intentions ne sont pas souvent vraiment distinctes les unes des autres, il n'y a pas de limite claire les séparant. Les pensées peuvent être des mots, mais aussi des concepts plus ou moins flous éveillant des sensations variées. Par expérience, deux des premières choses qui sont perçues par une personne sensible sont le type de personnalité de l'autre et son intention à court terme. Les expériences qui suivent impliquent un contact d'esprit à esprit, pas simplement de la sympathie pour une autre personne ou de la manipulation pour faire ressentir une émotion précise.

Fae et esprits

Une des premières expériences que j'ai eu avec la télépathie et assurément une des plus marquantes. C'était un Beltane, il y a quelques années. Au cours de mon rituel, j'ai eu une visite. Fae. Une manifestation considérablement plus puissante, plus imposante que ce dont j'ai l'habitude. Elle l'était d'autant plus qu'il venait me parler. Il n'avait pas de forme vraiment distincte, pas de traits précis. Je me souviens avant tout du vert, la couleur qu'il était... en vue comme en pensée. Je l'ai entendu. Dans ma tête. Mais sans un mot. Des concepts, purs et simples, bien plus épurés que les mots que l'on utilise. J'ai vite compris comment entendre, et comment parler. Je n'ai pas pour autant réussi à dire quoi que ce soit... j'étais surprise et confuse. Je sentais renvoyée vers moi une "image sans visuel" montrant ma propre confusion, et demandant de clarifier. Je pouvais sentir ce qu'impliquait la demande, à savoir qu'il n'y avait aucune pression, aucune agressivité. J'ai vite appris que la discussion avec un esprit ressemble toujours un peu à ça... que les mots sont inutiles. C'est leur principal moyen de communication.

Petites expériences involontaires

J'ai eu des contacts souvent avec des gens variés, humains, sans le chercher. Plusieurs fois lorsque j'avais comme jobbine: vendeuse dans une petite boutique. Je savais tout de suite qui essaierais de me voler. En entrant dans une boutique, un jour, je suis "entrée" dans l'esprit du vendeur. Propulsée directement dedans, sans avertissement, je voyais son point de vue sur l'extérieur. J'étais dégoûtée... le type était un salaud. J'ai été magasiner ailleurs, après avoir attendu une demi-heure que le mal de tête passe. Je ne rentre habituellement pas dans les gens, et cette fois-là était assurément désagréable! Dans les gens que je croise tous les jours, dans la rue, au travail, au magasin, je repère vite les types de personnalités, les intentions et le jugement que l'on a de moi, surtout s'il est profondément négatif. Certains types de personnalité sont vraiment marquants et faciles à repérer. J'en discutais avec N., elle aussi repère certains types particuliers à la sensation bien avant de les voir. Le plus notable sont ces gens qui sont profondément mauvais mais ne l'affichent jamais. Profondément mauvais, mais aucune marque de méchanceté dans le visage. On les sent de loin, même quand ils arrivent par en arrière. N. me disait à leur propos: Je dinerais avec le diable avant de dîner avec l'un d'eux. Le diable, lui, affiche ses couleurs! Quelque part, il y a un contact, une ouverture générale qui laisse passer toutes sortes de choses.

Exercice entre amies

Il y a quelques années, nous avions voulu développer un contact entre nous, Gege, Coukye et moi. Nous avions décidé de pratiquer avec des objets variés, tout en prenant soin de ne pas regarder dans la direction de l'objet sur la table pour ne pas que le mouvement des yeux donne la réponse aux autres, ni de choisir en fonction d'une quelconque logique. Nous le faisions à tour de rôle, l'une choisissait, et une autre devait deviner. On a vite découvert que certaines étaient plus douées pour un rôle que pour l'autre. La manière de faire deviner se ressemblait toujours, mais la manière de percevoir était radicalement différente d'une personne à l'autre. L'une percevait plus les formes, directement dans sa tête, l'autre les couleurs. Je percevait, les yeux ouvert, la position de l'objet. Je pouvais voir une ligne, du dos de la tête de celle qui émettais à l'objet lui-même, avec mes yeux. Nous n'avions pas une affinité extraordinaire, mais la pratique donnait des résultats très corrects. Pour ce qui est de l'utilisation à distance, elle était floue et utile uniquement dans le sens qui nous était le plus naturel. Ça a beau ne jamais avoir vraiment mené quelque part, c'était un excellent exercice.

Entre copains ou vieilles connaissances

C'est entre amis que le contact est le plus fort, même sans qu'il soit voulu. Ça l'a toujours été pour moi, du reste. Il y a trois personnes avec qui je l'ai réellement et profondément partagé, N., Cheetah et Arathan. Pour N... les avertissements de danger, un partage très général de la position et de l'état de l'autre. Pas quelque chose d'extraordinaire, mais un contact malgré tout. Entre Arathan et moi, quelques mots, une présence, mais surtout l'état général de l'autre. Quand un jour ce lien a été coupé brusquement... ça a fait très mal. De quoi en pleurer longtemps. Avec Cheetah, mon copain... nous avons partagé quelques morceaux de phrases complètement formulés, des mots, des maux et malaises, l'emplacement de l'autre et son état et même des rêves la nuit... Un lien a commencé avec une quatrième personne, on va voir où il mène...

Je pourrais décrire longuement chacun des contacts et raconter quelques faits vécus, mais je ne crois pas que je viendrais à bout de finir mon texte. En plus, je suis sûre d'avoir développé quelques autres liens dont je n'ai même pas conscience et que je découvrirai sans doute plus tard. Je finirai donc ici, vous laissant imaginer un peu de ce vécu que je ne raconte pas.



Tam



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