Roumanie_legende



		© Métamorphose de Callisto
		Roumanie
		Les pays de l’Est et certaines provinces de la Roumanie en particulier ont gardé intactes les histoires et les légendes de jadis. La Calabre, en Italie, était également un conservatoire des traditions.
		Il y a longtemps, très longtemps, un ours géant ravageait le pays. Et le pays avait un roi qui, voulant protéger ses sujets de l’animal féroce, organisa une vaste battue pour éliminer la bête. C’était sans compter avec la force et la ruse de l’ours qui, sans mal, mit le roi et ses chasseurs en déroute. De retour à son château, ayant durant tout le parcours réfléchi à la manière de mettre fin aux agissements de ce fléau, le roi, ne trouvant aucune solution, déclara qu’il donnerait sa fille en mariage à celui qui lui rapporterait l’ours vivant.
		La récompense valait la peine et un habitant du pays se décida de tenter l’aventure. Il partit capturer l’ours. Après deux jours de marche, il arrive dans la région où sévit le terrible animal. Il cherche, suit les traces et lorsqu’il sait que l’animal n’est plus loin, se couche sur le sol et fait le mort. Guidé par son flair, l’ours n’est pas long à trouver ce qu’il cherche. Il avance en grommelant : « je sens une odeur de viande humaine » et arrivé près de l’homme couché au sol, il rugit « je vais te manger ». Hésitant à continuer de faire le mort, l’homme finalement se ravise et dit à l’ours :
			- Mais non tu ne peux me manger, je suis venu ici pour demander ton aide pour tuer le roi de ce pays (ce roi qui est le grand ennemi de l’ours).
		Etonné, l’ours demande :
			- C’est vrai ? tu veux vraiment tuer le roi ?
			- Oui, répond le paysan, regarde, je vais faire le cercueil pour le mettre dedans, un très grand cercueil !
		L’ours est convaincu et aussitôt travaille avec le paysan pour faire ce cercueil. Les travaux vont bon train et quand la caisse est finie le paysan dit :
			- Je ne voudrais pas qu’il y ait de la lumière qui pénètre à l’intérieur.
			- Et comment faire ? demande l’ours.
			- Eh bien, tu entres dedans, je mets le couvercle et tu me dis où tu vois de la lumière et alors, moi je bouche le trou.
		Aussitôt dit, aussitôt fait, l’ours se couche dans le cercueil, le paysan met le couvercle et demande à l’ours :
			- Tu vois de la lumière ?
			- Ici, répond l’animal, et le paysan donne un coup de marteau.
			- Où vois-tu encore ?
			- Ici, et pan ! un autre coup de marteau
			- Vois-tu encore de la lumière ?
			- Non !
			- Et alors maintenant nous sommes bons.
		Mais cette fois s’en est fini de l’ours, car le malin petit paysan remet quelques pointes supplémentaires pour tenir le couvercle bien fermé et du même coup tient l’ours prisonnier. Il court au village le plus proche chercher un char avec des bœufs et ayant chargé sa précieuse marchandise prend le chemin du retour.
		A son arrivée au château, il est accueilli avec tous les honneurs par le roi. Comme promis le souverain lui donna sa fille et le mariage fut célébré le jour suivant. Et le conte se termine ainsi.


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