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© Idées de Jens Rosing |
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| Angakok | ||||
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Chez les Esquimaux, le grand ours et le morse devaient être les esprits auxiliaires les plus difficiles à se procurer par le futur angakok, c’est-à-dire par le futur chaman. Pour la dernière phase de son apprentissage, le jeune s’apprête à descendre vers la côte, où il essaie d’évoquer l’ours et le morse en prononçant leurs noms. Seuls les grands angakok ont ces deux animaux comme esprits auxiliaires.
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Si l’évocation aboutit; on entend au large un grognement d’ours retentissant et des bruits de nasaux sifflants, provenant de la respiration du morse. Le jeune est alors si effrayé qu’il essaie de s’enfuir mais d’un seul coup, son corps devient si lourd qu’il ne peut plus bouger. Loin sur la mer apparaissent alors l’ours et le morse. Ils courbent le dos et plongent; remontent et se regardent; leurs grands corps se trouvent serrés l’un contre l’autre et leurs mouvements sont comme ceux d’un seul animal. Au fur et à mesure que cette sorte de monstre approche, le jeune homme devient de plus en plus lourd, jusqu ‘à ce qu ‘ils soient tout près de la côte. L’ours, alors, monte à terre et s’approche de l’homme. Arrivé à sa hauteur, il le mord à l’aine et le lance au morse qui se lève à une vitesse fulgurante au-dessus de la surface de l’eau et l’attrape avec ses grandes nageoires de devant; sans que l’homme affleure l’eau. Ensuite l’ours se jette à l’eau et avec le morse ils commencent à jouer avec l’homme comme avec un ballon. L’homme perd alors connaissance. Quand il revient à lui, il se retrouve tout nu couché sur les roches de la côte. Dorénavant il est capable de “s’envelopper”, les Esquimaux disent pôrsinauleq, un état où l’homme peut évoquer les deux grands esprits pour qu’ils l’emmènent. Une autre explication de cet état pôrsinauleq est que tous les autres esprits sont comme “enveloppés” dans quelque chose et disparaissent pendant que l’ours et le morse emmènent l’angakok sans que d’autres esprits puissent intervenir pour déranger leur projet. L‘angakok ne domine cette conjuration d’enlèvement que longtemps après qu’il est apparu devant ses congénères. Il peut seulement l’accomplir lorsque à travers de nombreuses conjurations il s’est endurci par la rencontre avec de nombreux êtres magiques effrayants. Un angakok qui maîtrise la conjuration d’enlèvement est profondément respecté par ses semblables. Les angakok qui apparaissent sous la tension violente des douleurs de l’esprit, sous délire insensé et qui maîtrisent le vol en esprit; sont considérés par certains comme étant les plus grands, tandis que d’autres considèrent les angakok qui peuvent “envelopper” leur grand cortège d’esprits afin qu’ils disparaissent et se laissent envelopper par le grand ours et le morse comme les plus forts ou étant placés un degré au-dessous de ceux qui maîtrisent les vols en esprits. |
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