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© Jarfar Saraj, XI° siècle, manuscrit arabe |
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Sahr Ibn Abdallâh
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Sahr Ibn Abdallâh raconte le plus grand prodige qu’il lui ait été donné de connaître |
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- Je m’en allai un jour vers un endroit désert qui me ravit tant mon cœur s’y sentit proche du très-Haut. Je me disposai à y prier et voulus me purifier. Aussi bien, depuis mon enfance, avais-je pris l’habitude de renouveler mes ablutions à chaque prière. |
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Le manque d’eau me trouva fort en peine. J’en étais là, lorsqu’un ours survint, marchant sur ses pattes de derrière à la façon d’un être humain portant dans ses pattes une jarre verte. |
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En le voyant de loin, je crus avoir affaire quelqu’un de notre espèce mais lorsque, après s’être rapproché, il me salua et posa la jarre devant moi, je me rendis à l’évidence, tellement elle s’imposait. |
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Comme je m’interrogeais sur l’origine de la jarre et de l’eau, l’ours me dit : | |||||
« Sahr, je représente ici un peuple d’animaux sauvages qui se sont consacrés au Très-Haut. Notre compagnie s’entretenait d’une question lorsqu’un appel se fit entendre |
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« Sahr Ibn Abdallâh désire de l’eau pour ses ablutions. » J’ai pris alors cette jarre dans ma main, cependant qu’à mes cotés deux anges y versaient, pendant que je m’approchais, une eau céleste dont je percevais le murmure. » |
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Sahr Ibn Abdallah reprend : | |||||
- Je m’évanouis. A mon réveil je vis la jarre posée là. L’ours avait disparu je ne savais où et je regrettai de ne pas lui avoir adressé la parole. Je fis mes ablutions et puis je voulus boire mais j’entendis un appel dans la vallée : |
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« Sahr cela suffit, boire de cette eau, tu ne le peux ! » | |||||
la jarre était là, je la regardai, elle s’agita et je ne sais où elle passa. » | |||||
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