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Boudedieu reçut des nouvelles de Lanchard. Il s'était rendu enquêter auprès du vieux fermier des Antoniche. Ce dernier lui avait raconté qu'effectivement, Ernest avait emprunté son arme à feu et avait tiré un coup. Il lui avait dit qu'il voulait tuer un lièvre mais qu'il l'avait raté. Le vieux fermier n'avait rien vu mais il avait entendu le coup.

Bozo avait été admis dans la famille Antoniche.A la demande du père Anton, ils avaient loué un Cessna 152 pour aller survoler Ste-Anne-De-Beaupré et ses environs, le jour de la fête de la sainte. Le vieux ne pouvait s'y rendre en automobile à cause de son arthrose et comme il voulait respecter la tradition , il avait convaincu tous les autres de faire ce voyage. Bozo qui connaissait bien le pilotage du Cessna conduisait lui même l'appareil. Ils avaient eu des problèmes durant le vol, lorsque Bozo avait voulu lui voir le mont Ste-Anne. L'avion n'avait pas eu le temps de prendre de l'altitude et avait failli décrocher. C'est en faisant demi-tour qu'ils ont dangereusement approché la basilique. Le pilote a réussi à passer entre les deux clochers. Le père Antoniche a crié au miracle et depuis ce moment, Bozo est devenu croyant. Heureusement que les pèlerins n'étaient pas encore arrivés. Ça aurait causé tout un émoi...

- Mais Bozo te racontera ça mieux que moi, conclut-il.

- Ouais ! fit Boudedieu, pensif...

- Tu n'as pas l'air de me croire... Au cas où tu aies des doutes, je t'ai apporté les journaux du matin; tu n'as qu'à ragarder la première page, une photo fait la une du journal d'aujourd'hui, c'est celle de l'avion de Bozo...

- Tu as l'air de t'amuser avec Bozo. Faudrait que je le vois demain, en début de journée...

- O.K., boss! quand tu en auras fini de la première page, n'oublie pas de tourner à la suivante.

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