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"Bon Dieu! soupira Bozo, vraiment ces gens ressemblent à tous ceux d'ailleurs.Ils supportent aisément les décibels?
Bozo connaissait des milieux vraiment difficiles, bien que son expérience l'ait plutôt amené à agir dans des endroits plus sophistiqués. Il se retrouvait vraiment à son aise dans cette ville aux habitudes calmes, beaucoup plus rassises que celles de Montréal.
Il revit en pensée Martine, dans la salle du bar où ils s'étaient connus. Il était incapable de s'imaginer qu'elle puisse vivre dans de tels endroits. Pourtant, Miss Albinos semblait y être à l'aise.
Le moine introduisit les deux visiteurs dans un salon aux dimensions imposantes. La pénombre empêchait d'en définir exactement les contours. L'illumination émanait directement d'écrans de télévision disposés ça et là sur les tables. Bozo réussit à mettre les pieds l'un devant l'autre sans bousculer aucun des spectateurs. Un murmure discret mais suffisamment élevé plongeait les occupants dans un atmosphère étrange. Le policier distingua l'arôme un peu âcre de la fumée de mari. Le lieu était à tout le moins mystérieu.x.
Ils prirent place à une table.
- C'est le seul endroit où nous serons véritablement à l'aise pour converser, Monsieur, dit Miss Albinos en pénétrant dans un des petits salons discrets dont la grande pièce centrale était entourée. Ici, ajouta-t-elle, c'est mon repaire ! J'y suis reçue à titre de client, comme les autres.
- C'est un endroit original. Vous êtes en train de m'initier aux charmes des plaisirs du monde, complimenta Bozo en s'assoyant après avoir offert un siège à sa compagne.
- Vous voulez vous moquer de moi ! dit-elle, une fois assise. L'avantage de ces petits salons est de nous permettre de jaser à l'abri des indiscrétions.
- Je ne veux pas en douter, fit Bozo, l'air plus ou moins crédule.

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