- Imaginez! Après avoir bu leur jus de tomate, les deux plus âgés se lèvent pour s'approprier les verres de vin laissés aux endroits inoccupés. J'en compte déjà trois devant Chricro, le fis de Cézère, trois autres devant Gino, le petit italien qu'Ernest a adopté. Les deux enfants s'amusent à les enligner devant eux, comme s'ils s'apprêtaient à se lancer dans quelque folle équippée. Arlen, le fils de Célia, et Natacha, la fille de Cézère, ne se font pas tirer l'oreille pour imiter leurs aînés... Ils courent bientôt, tous les quatre, dans les allées, à la recherche d'autres verres, de biscuits, de beurre, qu'ils rapportent à leur place... J'ai l'impression qu'ils se moquent des regards d'avertissement que je leur adresse.... Les petits malotrus ! J'ai les yeux sortis des orbites... Ils n'en continuent pas moins, me dévisagent, se regardant le sourire aux lèvres, l'air narquois...
- Et ce n'est pas tout, Monsieur...d'enchaîner dame Antoniche... Ils viennent me prendre par la main pour m'entraîner dans une ronde folle, autour des tables... Il n'y a rien à faire, je me mets à sauter avec eux... à crier après eux pour essayer de les arrêter d'ennuyer les convives... Rien à faire... Il a fallu que les parents interviennent et les séparent, chacun dans un coin de la salle, assis bien droit sur une chaise... quelle aventure, ces enfants... Vous savez, Monsieur, on les gâte trop...Aujourd'hui, il y a trop de richesse. C'est comme si les parents voulaient leur donner tout ce dont ils ont rêvé d'avoir dans leur enfance... Mais ce n'est pas une raison ! L'éducation doit toujours demenrer... D'ailleurs, est-ce que l'argent va toujours couler comme aujourd'hui ? Bonne question, n'est-ce pas ...
- Mais je parle sans doute beaucoup trop, fit-elle... Allons prendre le café avec mon mari...