- Vous m'avez dit que Théo ne buvait pas. Etait-ce une habitude chez lui ? demanda l'inspecteur.
- Théo n'a jamais bu. Il est venu m'encourager: "- C'est sérieux, ton affaire, me demanda-t-il " - " Pourquoi pas...ai-je répondu." Le ton ne laissait pas voir de sympathie. Vous comprendrez, Monsieur, que dans l'état d'esprit où je me trouvais... Biel insista ensuite pour me faire jouer de la guitare. Il se rappelait que je transportais habituellement cet instrument en voyage. J'allai prendre l'instrument dans le coffre de la voiture, heureuse du moment de répit que m'apportait cette sortie... La pluie tombait doucement au moment où je marchai vers l'automobile. Le tonnerre grondait au loin... L'atmosphère était lourd. J'eus alors l'impression de me trouver dans une serre... L'humidité adhérait à mes habits. Une odeur de transpiration semblait régner partout. Je revins presque au pas de course. Biel chanta une complainte que j'essayai d'accompagner... Il me reprocha bien vite de manquer de rythme... Je me mis à sanglotter...
- Ma mère entra dans l'entrefaite, parut indifférente à mes larmes. Elle embrassa Célia et son mari..." Enfin, me dit-elle, le petit s'est assoupi." À ce moment-là, Biel voulut lui présenter Juliette... Elle ignora leur présence, s'entretint avec Célia et son mari, après s'avoir pris un siège auprès d'eux. Mon frère, sa femme et ses deux enfants arrivèrent ensuite. quand Cézèere eut avalé sa consommation, ma mère lui demanda de chanter. Je l'accompagnai dans la chanson "Catari",,, Juliette , assise en face de lui mimait le mouvement des lèvres. Elle se leva peu de temps après, se contorsionna grossièrement. Elle aurait pu deviner, la pauvre que ni sa danse, ni sa personne n'étaient de mise à cette réception. Ma mère se détourna de Cézère. Il jugea bon d'interrompre sa chanson.
Malgré tout, il ne pouvait s'empècher de penser aux misères de cette enfant, une enfant quoi qui revivait , comme adulte, les années de la petite enfance du complexe d'Oedipe devenue maintenant celui de la femme frustrée... C'était chez lui une habitude de relier à l'enfance les moments vécus aux périodes ultérieures de la vie..." La vie, se disait-il, ce n'est qu'une seule scène qui se répète à diverses étapes."
- A part les personnes dont vous avec fait mention, d'autres sont-elles venues ? demanda-t-il.
-Ernest vint nous saluer. Il nous suggéra de ne pas trop tarder car une table avait été réservée à notre intention dans la grande salle à manger du Manoir Richelieu.
- Si je comprends bien, on ne servait pas les repas au chateau Bay?
- À l'exception du banquet suivant la messe de mariage, le lendemain.
-Ernest devait-il vous rejoindres, au manoir ?
- Il s'y rendait en compagniee des parents du marié.
Martine décrivit le village des parents.Boudedieu fit signe qu'il connaissait bien le coin.
