Martine parlait peu, approuvait tout simplement, le regard un peu perdu, en buvant très lentement. Elle paraissait moins à l'aise que durant l'interrogatoire. La conversation ne parvenait pas à prendre racines.
Pour remplir le temps, Boudedieu l'invita à regarder des photos accrochées aux murs.
Il découvrait de la candeur dans ce sourire presque souffrant,à peine accroché au bord des lèvres. Charmé par la profondeur des beaux yeux sombres de la jeune femme, il y trouvait quelque chose de mystérieusement triste. L'impression présente n'était cependant plus celle du début de juillet, lors de l'identification du cadavre de son mari. Aujourd'hui, malgré une certaine tristesse, elle lui paraissait posséder toutes les caractéristiques d'une être en plein épanouissement.