CHANSONS RETRO

Cette page contient des chansons qui ont un certain âge, mais qui ne sont pas des chansons traditionnelles.

Elles ne sont pas toutes libres de droit. Utilisation personnelle seulement.

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Tout va très bien, Madame la Marquise

Paroles
NWC
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KAR

P.Misraki 1936

Etoile des neiges

Paroles
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KAR

Franz Winkler - Jacques Plante

Le prisonnier de la tour

Paroles

NWC

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KAR

F.Blanche

Le mariage démocratique

Paroles
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MIDI

D.Bonnaud - S.Heintz

Mon amant de Saint-Jean

Paroles
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KAR

L.Agel - E.Carrara 1945

Une chanson douce

Paroles
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KAR

M.Pon - H.Salvador 1950

Ma grand'mère (Combien je regrette)

Paroles
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KAR

Béranger - R.Avray

Le petit Grégoire

Paroles
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KAR

Th. Botrel

Le galérien

Paroles
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MIDI

M.Druon 1947 chanson russe

En revenant de la revue
(Voir et complimenter l'armée française)

Paroles
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KAR

L.Delormel et Garnier - L.C. Desormes

Si la Garonne avait voulu

Paroles
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KAR

G.Nadaud (1820-1893)

La Chanson des blés d'or

Paroles
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KAR

F.Doria

La Paimpolaise

Paroles
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KAR

Th.Botrel - E.Feautrier 1896

Combien j'ai douce souvenance

Paroles
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KAR

trad. Auvergne, paroles: Chateaubriand

Les trois cloches

Paroles
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KAR

Jean Villard

Parlez-moi d'amour

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KAR

Jean Lenoir 1930

La Sérénade du pavé

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Jean Varney

A Paris

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Francis Lemarque 1948

Si tous les gars du monde

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KAR

M.Achard - G.Van Parys 1956

La java bleue

Paroles
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KAR

G.Koger, N.Renard - V.Scotto 1939

Tu verras Montmartre

Paroles
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KAR

L.Boyer - Ch.Borel-Clerc 1922

Les trois gendarmes

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KAR

J.Nohain - Mireille 1938

La Marie-Joseph

Paroles
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KAR

S.Golmann 1951

A la Saint-Médard

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KAR

R.Révil - M. Vaucaire 1953

File la laine

Paroles
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MIDI

Robert Marcy - M.Corneloup 1976

Nini Peau d'chien

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KAR

Aristide Bruant

Complainte de la Butte

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KAR

Jean Renoir - G.Van Parys 1954

Sous les ponts de Paris

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KAR

Jean Rodor - V.Scotto 1914

Un jour, tu verras

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KAR

Mouloudji - G.Van Parys 1954

Ya d'la joie

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Ch. Trenet 1937

Nantes

Paroles
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MIDI

Barbara 1964

Gottingen

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Barbara 1965

Les p'tits papiers

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MIDI

S.Gainsbourg

Frou frou

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KAR

Monréal et Blondeau - H.Chatau

Bruyères Corréziennes

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KAR

J.Leymarie - J.Segurel

Les feuilles mortes

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KAR

J.Prévert - J.Kosma 1947

L'âme des poètes

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KAR

C.Trenet 1951

On n'a pas tous les jours vingt ans

Paroles
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KAR

C.F.Pothier - L.Raiter 1934

La plus bath des javas

Paroles
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KAR

Georgius - Tremolo 1925

Un gamin de Paris

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KAR

Mick Micheyl - A. Marès 1951

J'ai la mémoire qui flanche

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KAR

B.Bassiak 1962

Le monde est stone

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KAR

M.Berger - Luc Plamondon 1978

Ballade irlandaise

Paroles
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KAR

E.Marnay - E.Stern 1958

Petite Tonkinoise

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KAR

V.Scotto 1906

La Java des bombes atomiques

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KAR

B.Vian - A.Goraguer 1956

Félicie aussi

Paroles
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KAR

A.Willemetz - C.L.Pothier - C.Oberfeld 1939

Madame Arthur

Paroles
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KAR

Yvette Guilbert 1927

Ma cabane au Canada

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KAR

Louis Gasté - Mireille Brocey 1947

Cécile, ma fille

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KAR

C.Nougaro J.Datin 1963

Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux

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KAR

P.Misraki - A.Hornez 1937

Je cherche après Titine

Paroles
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KAR

L.Daniderff - Bertal Maubon 1952

La tendresse

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KAR

H.Giraud - Noel Roux 1964

La Java

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KAR

M.Yvain - A.Willemetz 1922

Ça c'est Paris

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KAR

J.Padilla - L.Boyer 1926

La Parisienne

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KAR

M.P.Belle - F.Mallet-Joris - M.Grisolia 1976

Le déserteur

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KAR

Boris Vian - Harold Berg 1964

Pauvre Rutebeuf

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Rutebeuf - Léo Ferré 1959

C'était mon copain

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KAR

G.Bécaud - L.Amade 1953

J'm'embrouille

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KAR

Yvette Guilbert 1923

L'accordéoniste

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KAR

Michel Emer 1945

Mon homme

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A.Willemetz - Maurice Yvain 1939

J'ai deux amours

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KAR

V.Scotto - G.Koger - H.Varna 1930

Le marchand de bonheur

Paroles
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KAR

J.Broussolle - J.P.Calvet 1959

Mon Dieu

Paroles
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KAR

Michel Vaucaire - Charles Dumont 1960

La maîtresse d'école

Paroles
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KAR

G.Brassens 1996

Ma petite chanson

Paroles
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KAR

Gaby Verlor - Robert Nyel 1959

Le petit âne gris

Paroles
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KAR

Vline Buggy - Hugues Auffray 1968

Sarah

Paroles
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KAR

Georges Moustaki 1969

Complainte de l'homme sandwich

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KAR

Luc Poiret 1962

Le doux chagrin - Qu'il est difficile d'aimer

Paroles
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KAR

Gilles Vigneault 1969

Gosse de Paris (Je suis née dans le Faubourg Saint-D'nis)

Paroles
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KAR

R.Sylvano - L.Lelievre - H.Varna 1929

Le Barbier de Belleville

Paroles
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KAR

Claude Lemesle - Alice Dona 1977

Les Champs-Elysées

Paroles
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KAR

P.Delanoe 1969

La Seine

Paroles
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KAR

F.Monod - Guy Lafarge 1948

La révolte des joujoux

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KAR

C.Webel - C.Pingault 1936

Caroline, Caroline

Paroles
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KAR

L.Benech-V.Telly - V.Scotto 1950

Demain je dors (J'attends l'sam'di)

Paroles
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KAR

Jean Nohain - Mireille 1955

Au lycée Papillon

Paroles
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KAR

Juel - Georgius 1936

Le tourbillon de la vie

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KAR

G.Delerue - G.Bassiak 1962

Le credo du paysan

Paroles
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KAR

G.Goublier - S.Borel 1890

La Caissière du Grand Café

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KAR

Louis Bousquet - Louis Izoird 1914

Le Couteau

Paroles
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KAR

Th. Botrel 1900

Elle était souriante

Paroles
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KAR

Bouchaud - Raoul Georges 1908

L'Orage

Paroles
NWC

KAR

G.Brassens

J'en ai marre

Paroles
NWC

KAR

Maurice Yvain - Albert Willementz - Georges Arnould 1921

Les Tisseuses de soie

Paroles
NWC

KAR

Chrétien de Troyes (XII°) - Jacques Douai (1968)

La Passerelle

Paroles
NWC

KAR

G.Boyer - A.Coedes

Par le petit doigt

Paroles
NWC

KAR

Th. Botrel 1908

Le Chat Noir

Paroles
NWC

KAR

A. Bruant

La belote

Paroles
NWC

KAR

M. Yvain - A.Willemetz-C.A.Carpentier 1924

La Nougaronne
(avec l'aimable autorisation des auteurs)

Paroles
NWC
mélodie
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KAR
mélodie

Benoît Letard - Roland Gerbeau

La pluie fait des claquettes

Paroles
NWC
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KAR

M.Vander - C.Nougaro

Le Zizi

Paroles

KAR

P.Perret 1974

La Chansonnette

Paroles
NWC

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KAR

Jean Dréjac - M.Philippe-Gérard 1961

 

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TOUT VA TRÈS BIEN MADAME LA MARQUISE

   1
Allo, allo, James ! Quelles nouvelles ?
Absente depuis quinze jours,
Au bout du fil je vous appelle
Que trouverai-je à mon retour.

 REFRAIN
Tout va très bien, Madame la Marquise,
Tout va très bien Tout va très bien
Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise,
On déplore un tout petit rien
Un incident, une bétise,
La mort de votre jument grise
Mais à part ça, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.

   2
Allo, allo, James ! quelle nouvelle !
Ma jument gris’ morte aujourd’hui !
Expliquez-moi, valet fidèle,
Comment cela s’est-il produit ?

 REFRAIN
Cela n’est rien, Madame la Marquise,
Cela n’est rien tout va très bien,
Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise,
On déplore un tout petit rien
Elle a péri dans l’incendie
Qui détruisit vos écuries
Mais à part ça….

   3
Allo, allo, James ! quelle nouvelle !
Mes écuries ont donc brûlé ?
Expliquez-moi, valet modèle,
Comment cela s’est-il passé ?

 REFRAIN
Cela n’est rien, Madame la Marquise,
Cela n’est rien tout va très bien,
Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise,
On déplore un tout petit rien
Si l’écurie brûla, Madame,
C’est qu’le château était en flammes.
Mais à part ça…..

   4
Allo, allo, James, quelle nouvelle ?
Notre château est donc détruit ?
Expliquez-moi, car je chancelle,
Comment cela s’est-il produit ?

 REFRAIN
Eh bien voilà, Madame la Marquise,
Apprenant qu’il était ruiné,
A peine fut-il rev’nu de sa surprise,
Qu’Monsieur l’Marquis s’est suicidé.
Et c’est en ramassant la pelle
Qu’il renversa tout’s les chandelles
Mettant le feu à tout l’château
Qui s’consuma de bas en haut
Le vent soufflant sur l’incendie
Se propagea sur l’écurie
Et c’est ainsi qu’en un moment
On vit périr votre jument !
Mais à part ça….

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ETOILE DES NEIGES

1
Dans un coin perdu de montagne,
un tout petit savoyard
chantait son amour dans le calme d'un soir
près de sa bergère au doux regard.
 

Etoile des neiges,
mon coeur amoureux
est pris au piège
de tes grands yeux.
Je te donne en gage
cette croix d'argent
et de t'aimer toute ma vie je fais serment.

2
Hélas, soupirait la bergère,
que répondront mes parents ?
Comment ferons-nous, nous n'avons pas d'argent,
pour nous marier dès le printemps ?
 

Etoile des neiges,
sèche tes beaux yeux
le ciel protège les amoureux.
Je pars en voyage
pour qu'à mon retour,
à tout jamais plus rien n'empêche notre amour.

3
Alors il partit pour la ville
et ramoneur il se fit:
sur les cheminées dans le vent et la pluie
comme un petit diable noir de suie.
 

Etoile des neiges
sèche tes beaux yeux
le ciel protège ton amoureux.
Ne perds pas courage
il te reviendra
et tu seras bientôt encore entre ses bras.

4
Et quand les beaux jours refleurirent
il s'en revint au hameau,
et sa fiancée l'attendait tout là-haut
parmi les clochettes des troupeaux.
 

Etoile des neiges
tes garçons d'honneur
vont en cortège
portant des fleurs.
Par un mariage
finit mon histoire
de la bergère et de son petit savoyard.

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LE PRISONNIER DE LA TOUR

1
Le prisonnier de la Tour
S'est tué ce matin,
Grand'mère.
Nous n'irons pas à la messe demain.
Il s'est jeté de la Tour
En me tendant les mains,
Grand-mère.
Il m'a semblé que j'avais du chagrin.

Refrain
Si le roi savait ça, Isabelle,
Isabelle, si le roi savait ça,
A la robe de dentelle,
Vous n'auriez plus jamais droit,
Isabelle, si le roi savait ça.

2
Le prisonnier de la Tour
Était mon seul ami,
Grand-mère.
Nous n'irons pas à la messe aujourd'hui.
Il était mon seul amour,
La raison de ma vie,
Grand-mère
Et ma jeunesse est éteinte avec lui.

3
Le prisonnier de la Tour,
Chaque jour, m'attendait,
Grand-mère.
Nous n'irons plus à la messe, jamais.
C'est un péché que l'amour
Et le monde est mal fait,
Grand-mère.
On a tué mon amant que j'aimais.

4
Le prisonnier de la Tour
N'aura pas de linceul
Et rien
Rien qu'un trou noir où s'engouffrent les feuilles,
Mais moi, j'irai chaque jour
Pleurer sous les tilleuls
Et rien,
Pas même le roi, n'empêchera mon deuil.

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LE MARIAGE DÉMOCRATIQUE

1
Sous l'arche hautaine
de la Madeleine
les agents contiennent
le peuple brutal,
les cloches bourdonnent,
le grand orgue tonne,
la maîtrise entonne
un chant nuptial.
Que de touristes,
de journalistes,
et de modistes
venus là pour
voir cette héritière
que Monsieur Fallières
à son secrétaire
marie en ce jour.

2
Mais des équipages
se fraient un passage
c'est un arrivage
de gens surprenants:
dames qui s'admirent
dans leurs cachemires
messieurs qui transpirent
à mettre leurs gants.
Ces gens s'avancent,
pleins d'importance
et l'assistance
les admirant, dit:
Ces autochtones
venus en personne
du Lot-et-Garonne,
ce sont les parents.

3
La tante Julie,
la tante Sophie,
la tante Octavie,
le cousin Léon,
l'oncle Théodule,
l'oncle Trasybule,
les cousins Tibulle,
et Timoléon.
Grand-père Emile,
grand-mère Odile,
tante Cécile,
tante Elisa,
le cousin Paphnuce,
la cousine Luce,
l'oncle Mariusse
et l'oncle Numa.

4
La tante Clémence,
la tante Constance,
la cousine Hortense,
l'oncle Marcellin,
le grand-oncle Horace,
le grand-père Ignace,
le cousin Pancrace,
l'oncle Célestin.
Soudain, les Suisses
les avertissent
que le service
va commencer,
et vite derrière
l'excellent Fallières
la famille entière
court pour se placer.

5
Puis chacun, bien sage,
guette le passage
du discours d'usage
que le bon curé
prépare d'avance
non sans quelque transe
car il faut qu'il pense
à chaque invité.
Ils sont soixante
parents, parentes
qu'il faut qu'il vante
sans sourciller
d'un oeil qui s'attarde
tous il les regarde
pensant: n'ayons garde
surtout d'oublier

6
La tante Julie,
la tante Sophie,
la tante Octavie,
le cousin Léon,
l'oncle Théodule,
l'oncle Trasybule,
les cousins Tibulle,
et Timoléon.
Grand-père Emile,
grand-mère Odile,
tante Cécile,
tante Elisa,
le cousin Paphnuce,
la cousine Luce,
l'oncle Mariusse
et l'oncle Numa.

7
La tante Clémence,
la tante Constance,
la cousine Hortense,
l'oncle Marcellin,
le grand-oncle Horace,
le grand-père Ignace,
le cousin Pancrace,
l'oncle Célestin.
Puis chez Dehouve
on se retrouve
chacun approuve
le choix des mets.
Auprès de sa fille
ouvrant le quadrille
notre Armand gambille
comme un farfadet.

8
Enfin l'heure sonne,
la maman raisonne
sa fille et lui donne
des conseils à part
pendant que le père
dit d'un air sévère
au gendre: j'espère
qu'avant le départ,
pour que nos proches
ne nous décochent
quelques reproches
vous leur ferez
les adieux d'usage,
et, docile et sage
le jeune ménage
s'en fut embrasser:

9
La tante Julie,
la tante Sophie,
la tante Octavie,
le cousin Léon,
l'oncle Théodule,
l'oncle Trasybule,
les cousins Tibulle,
et Timoléon.
Grand-père Emile,
grand-mère Odile,
tante Cécile,
tante Elisa,
le cousin Paphnuce,
la cousine Luce,
l'oncle Mariusse
et l'oncle Numa.

10
La tante Clémence,
la tante Constance,
la cousine Hortense,
l'oncle Marcellin,
le grand-oncle Horace,
le grand-père Ignace,
le cousin Pancrace,
l'oncle Célestin.

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MON AMANT DE SAINT-JEAN (Léon Agel, Emile Carrara)

1
Je ne sais pourquoi j'allais danser
A Saint-Jean, au musette
Mais quand un gars m'a pris un baiser,
J'ai frissonné, j'étais chipée.

Refrain
Comment ne pas perdre la tête
Serrée par des bras audacieux
Car l'on croit toujours
Aux doux mots d'amour
Quand ils sont dits avec les yeux.
Moi qui l'aimais tant
Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean
Je restais grisée
Sans volonté
Sous ses baisers.

2
Sans plus réfléchir je lui donnai
Le meilleur de mon être
Beau parleur chaque fois qu'il mentait
Je le savais, mais je l'aimais. (Au refrain)

3
Mais hélas, à Saint-Jean comme ailleurs
Un serment n'est qu'un leurre
J'étais folle de croire au bonheur
Et de vouloir garder son cœur.

Dernier refrain
Comment ne pas perdre la tête
Serrée par des bras audacieux
Car l'on croit toujours
Aux doux mots d'amour
Quand ils sont dits avec les yeux.
Moi qui l'aimais tant
Mon bel amour, mon amant de Saint-Jean
Il ne m'aime plus
C'est du passé
N'en parlons plus.

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LE LOUP, LA BICHE ET LE CHEVALIER
(Une chanson douce)
Henri Salvador, Maurice Pon

1
Une chanson douce
Que me chantait ma maman
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant
Cette chanson douce
Je veux la chanter pour toi
Car ta peau est douce
Comme la mousse des bois.
La petite biche est aux abois
Dans le bois se cache le loup
ouh, ouh, ouh, ouh
Mais le brave chevalier passa
Il prit la biche dans ses bras
la, la, la, la.

2
La petite biche
Ce sera toi si tu veux
Le loup on s'en fiche
Contre lui nous serons deux.
Une chanson douce
Que me chantait ma maman
Une chanson douce
Pour tous les petits enfants.
O le joli conte que voilà
La biche en femme se changea
la, la, la, la
Et dans les bras du beau chevalier
Belle princesse elle est restée
A tout jamais.

3
La belle princesse
Avait tes jolis cheveux
La même caresse
Se lit au fond de tes yeux.
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi
Pour toi ô ma douce
Jusqu'à la fin de ma vie.

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SI LA GARONNE AVAIT VOULU

1
Si la Garonne avait voulu, lanturlu,
Quand elle sortit de sa source
Diriger autrement sa course,
Et sur le Midi s'épancher,
Qui donc eût pu l'en empêcher ?
Tranchant vallons plaines et montagnes,
Si la Garonne avait voulu, lanturlu,
Elle aurait arrosé l'Espagne.

2
Si la Garonne avait voulu, lanturlu,
Elle aurait pu boire la Saône,
Boire le Rhin après le Rhône.
De là se dirigeant vers l'Est
Absorber le Danube à Pest
Et puis, ivre à force de boire
Si la Garonne avait voulu, lanturlu,
Elle aurait grossi la Mer Noire.

3
Si la Garonne avait voulu, lanturlu,
Elle aurait pu dans sa furie,
Pénétrer jusqu'en Sibérie,
Passer l'Oural et la Volga,
Et d'Atlas déchargeant l'épaule,
Traverser tout le Kamtchatka,
Si la Garonne avait voulu, lanturlu,
Elle aurait dégelé le Pôle.

4
La Garonne n'a pas voulu, lanturlu,
Humilier les autres fleuves,
Seulement pour faire ses preuves,
Elle arrondit son petit lot,
Ayant pris le Tarn et le Lot,
Elle confisque la Dordogne.
La Garonne n'a pas voulu, lanturlu,
Quitter le pays de Gascogne.

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EN REVENANT DE LA REVUE

1
Je suis l'chef d'un' joyeus' famille

d'puis longtemps j'avais fait l'projet
d'emm'ner ma femm', ma soeur, ma fille
voir la r'vue du Quatorz' juillet.
Après avoir cassé la croûte
en choeur nous nous somm's mis en route
les femmes avaient pris l'devant
moi j'donnais l'bras à bell' maman.
Chacun d'vait emporter
d'quoi pouvoir boulotter,
d'abord moi j'portais les pruneaux
ma femm' portait deux jambonneaux,
ma bell' mèr' comm' fricot
avait un' têt' de veau,
ma fill' son chocolat
et ma soeur deux oeufs sur le plat.

Gais et contents
nous marchions triomphants
en allant à Longchamp
le coeur à l'aise,
sans hésiter
car nous allions fêter,
voir et complimenter
l'armée française.

2
Bientôt d'Longchamp on foul' la p'louse
nous commençons par nous installer
puis j'débouch' les douz' litres à douze
et l'on s'met à saucissonner.
Tout à coup on crie: "Viv' la France"!
Crédié c'est la r'vue qui commence.
j'grimp' sur un marronnier en fleurs
et ma femm' sur l'dos d'un facteur.
Ma soeur qu'aim' les pompiers
acclam' ces fiers troupiers,
ma tendre épouse bat des mains
quand défilent les Saint-Cyriens,
ma bell' mère pouss' des cris
en r'luquant les spahis,
moi j'faisais qu'admirer
notr' brav' général Boulanger!

Gais et contents
nous étions triomphants
de nous voir à Longchamp
le coeur à l'aise,
sans hésiter
nous voulions tous fêter,
voir et complimenter
l'armée française.

3
En rout' j'invit' quèqu's militaires
à v'nir se rafraîchir un brin
mais à forc' de licher des verres
ma famille avait son p'tit grain.
Je quitt' le bras de ma bell'-mère,
je prends celui d'une cantinière
et le soir lorsque nous rentrons
nous somm's tous complètement ronds.
Ma soeur qu'était entrain
ram'nait un fantassin,
ma fille qu'avait son plumet
sur un cuirassier s'appuyait,
ma femme sans façon
embrassait un dragon,
ma bell'mère au p'tit trot
galopait au bras d'un Turco.

Gais et contents
nous allions triomphants
en revenant d'Longchamp
le coeur à l'aise,
sans hésiter
nous venions d'acclamer,
voir et complimenter
l'armée française.

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LA PAIMPOLAISE

1
Quittant ses genêts et sa lande
Quand le breton se fait marin
En allant aux pêches d'Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas:
- J'aime Paimpol et sa falaise,
Son église et son grand pardon,
J'aime surtout la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton.

2
Quand leurs bateaux quittent nos rives
Le curé dit: Mes bons fieux
Priez souvent Monsieur Saint-Yves
Qui nous voit, des cieux toujours bleus.
Et le pauvre gars fredonne tout bas:
- Le ciel est moins bleu, n'en dé;plaise
A Saint Yvon, notre patron,
Que les yeux de ma Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton.

3
Guidé par la petite étoile
Le vieux patron, d'un air très fin,
Dit souvent que sa blanche voile
Semble l'aile d'un Séraphin...
Et le pauvre gars fredonne tout bas...
-Ta voilure, mon vieux Jean-Blaise,
Est moins blanche au mât d'artimon
Que la coiffe à la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton.

4
Puis, quand la vague le désigne,
L'appelant de sa grosse voix,
Le brave Islandais se résigne
En faisant un signe de croix...
Et le pauvre gars, quand vient le trépas
Serrant la médaille qu'il baise,
Glissant dans l'océan sans fond,
En songeant à la Paimpolaise
Qui l'attend au pays breton.

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MA GRAND' MÈRE

1
Ma grand' mère un soir à sa fête,
de vin pur ayant bu deux doigts,
nous disait en branlant la tête
que d'amoureux j'eus autrefois.

Refrain
Combien je regrette
mon bras si dodu
ma jambe bien faite et le temps perdu. (bis)

2
Quoi! maman vous n'étiez pas sage,
-Non, vraiment, et de mes appas
seule à quinze ans j'appris l'usage
car la nuit je ne dormais pas.  (au refrain)

3
Maman vous aviez le coeur tendre
-Oui, si tendre qu'à dix-sept ans
Lindor ne se fit pas attendre
et qu'il n'attendit pas longtemps.  (au refrain)

4
Maman, Lindor savait donc plaire
-Oui, seul il me plut quatre mois,
mais bientôt j'estimai Valère
et fis deux heureux à la fois.  (au refrain)

5
Quoi! Maman deux amants ensemble
-Oui, mais chacun d'eux me trompa,
plus fine alors qu'il ne vous semble,
j'épousai votre grand-papa.  (au refrain)

6
Maman, que lui dit la famille ?
-Rien, mais un mari plus sensé
eût pu connaître à la coquille
que l'oeuf était déjà cassé.  (au refrain)

7
Maman, lui fûtes-vous fidèle ?
-Oh! sur cela je me tais bien,
à moins qu'à lui Dieu ne m'appelle,
mon confesseur n'en saura rien.  (au refrain)

8
Bien tard, maman, vous fûtes veuve ?
-Oh! oui, mais grâce à ma gaîté,
si l'église n'était plus neuve,
le saint n'en fut pas moins fêté.  (au refrain)

9
Comme vous, maman, faut-il faire ?
-Eh! mes petits-enfants, pourquoi
Quand j'ai fait comme ma grand'mère,
Ne feriez-vous pas comme moi ?  (au refrain)

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LE GALÉRIEN

1
Je m'souviens ma mère m'aimait
Et je suis aux galères
Je m'souviens ma mèr' disait
Mais je n'ai pas cru ma mère,
Ne traîn' pas dans les ruisseaux
T'bats pas comme un sauvage
T'amus' pas comm' les  oiseaux
Ell' me disait d'être sage.
Ho di ho di ho di ho
ho ho di ho (bis).

2
J'ai pas tué, j'ai pas volé
J'voulais courir ma chance
J'ai pas tué, j'ai pas volé,
J'voulais qu'chaqu' jour soit dimanche.
Je m'souviens ma mèr' pleurait
Dès qu'je passais la porte
Je m'souviens comme ell' pleurait
Ell' voulait pas que je sorte.

3
Toujours, toujours ell' disait
T'en va pas chez les filles
Fais donc pas toujours c'qui t'plaît
Dans les prisons y'a des grilles.
J'ai pas tué, j'ai pas volé
Mais j'ai cru Madeleine,
J'ai pas tué, j'ai pas volé
J'voulais pas lui fair' de peine.

4
Un jour les soldats du roi
T'emmèn'ront aux galères
Tu t'en iras trois par trois
Comme ils ont emm'né ton père.
Tu auras la têt' rasée
On te mettra des chaînes
T'en auras les reins brisés
Et moi j'en mourrai de peine.

5
J'ai pas tué, j'ai pas volé
Mais j'ai pas cru ma mère
Et je m'souviens qu'elle m'aimait
Pendant qu'je rame aux galères.

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LE PETIT GRÉGOIRE

1
La maman du petit homme lui dit un matin:
A seize ans t'es haut tout comme notre huche à pain!
A la villle tu peux faire un bon apprenti,
Mais pour travailler la terre
T'es ben trop petit, mon ami!
t'es ben trop petit, dame oui.

2
Vit un maitre d'équipage
qui lui rit au nez
en lui disant: Point n'engage
les tout nouveau-nés!
Tu n'as pas laide frimousse
mais t'es mal bâti
pour faire un tout petit mousse
t'es encor trop petit, mon ami,
t'es encor trop petit, dame oui!

3
Dans son palais de Versailles
fut trouver le roi:
Je suis gars de Cornouailles
Sire, équipez-moi.
Mais le bon roi Louis Seize
en riant lui dit:
Pour être "garde française"
t'es ben trop petit, mon ami,
t'es ben trop petit, dame oui.

4
La guerre éclate en Bretagne
au printemps suivant,
et Grégoire entre en campagne
avec Jean Chouan.
Les balles passent nombreuses
au-dessus de lui,
en sifflotant, dédaigneuses:
Il est trop petit, ce joli,
Il est trop petit, dame oui.

5
Cependant une le frappe
entre les deux yeux,
par le trou l'âme s'échappe:
Grégoire est aux cieux.
Là Saint Pierre qu'il dérange
lui dit: Hors d'ici!
Il nous faut un grand archange,
t'es ben trop petit, mon ami,
t'es ben trop petit, dame oui.

6
Mais en apprenant la chose
Jésus se fâcha,
entr'ouvrit son manteau rose
pour qu'il s'y cachât.
Fit entrer ainsi Grégoire
dans son paradis
en disant: Mon ciel de gloire
en vérité, je le dis,
est pour les petits, dame oui.

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LA CHANSON DES BLÉS D'OR

1
Mignonne, quand la lune éclaire la plaine
Aux bruits mélodieux,
Lorsque l'étoile du mystère revient
Sourire aux amoureux,
As-tu parfois sur la colline
Parmi les souffles caressants
Entendu la chanson divine
Que chantent les blés frémissants:

REFRAIN
Mignonne, quand le soir descendra sur la terre
Et que le rossignol viendra chanter encor,
Quand le vent soufflera sur la verte bruyère
Nous irons écouter la chanson des blés d'or (bis)

2
As-tu parfois sous la ramure à l'heure
Où chantent les épis,
Ecouté leur joyeux murmure au bord
Des vallons assoupis.
Connais-tu cette voix profonde
Qui revient au déclin du jour
Chanter parmi la moisson blonde
Des refrains palpitants d'amour.

3
Mignonne, allons à la nuit close rêver
Aux chansons du printemps
Pendant que des parfums de rose viendront
Embaumer nos vingt ans.
Aimons sous les rameaux superbes
Car la nature aura toujours
Du soleil pour dorer les gerbes
Et des roses pour nos amours.

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COMBIEN J'AI DOUCE SOUVENANCE

1
Combien j'ai douce souvenance
Du joli lieu de ma naissance !
Ma soeur qu'ils étaient beaux les jours de France,
O mon pays, sois mes amours, toujours.

2
Te souvient-il que notre mère
Au foyer de notre chaumière
Nous pressait sur son coeur joyeux, ma chère,
Et nous baisions ses blancs cheveux, tous deux.

3
Ma soeur te souvient-il encore
Du château que baignait la Dore ?
Et de cette tant vieille tour du Maure
Où l'airain sonnait le retour du jour ?

4
Te souvient-il du lac tranquille
Qu'effleurait l'hirondelle agile,
Du vent qui courbait le roseau mobile
Et du soleil couchant sur l'eau si beau ?

5
Te souvient-il de cette amie
Tendre compagne de ma vie
Dans les bois en cueillant la fleur jolie
Hélène appuyait sur mon coeur son coeur.

6
Oh! qui me rendra mon Hélène
Et ma montagne et mon grand chêne ?
Leur souvenir fait tous les jours ma peine,
Mon pays sera mes amours toujours !

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LES TROIS CLOCHES

1
Village au fond de la vallée,
comme égaré, presque ignoré,
voici dans la nuit étoilée
qu'un nouveau né nous est donné;
Jean-François Nicot, il se nomme
il est joufflu, tendre et rosé.
A l'église, beau petit homme,
demain tu seras baptisé.

Une cloche sonne, sonne,
sa voix d'écho en écho,
dit au monde qui s'étonne,
c'est pour Jean-François Nicot.
C'est pour accueillir une âme,
une fleur qui s'ouvre au jour;
à peine, à peine une flamme
encor faible qui réclame
protection, tendresse, amour.

2
Village au fond de la vallée
loin des chemins, loin des humains,
voici qu'après dix-neuf années,
coeur en émoi, le Jean-François
prend pour femme la douce Elise,
blanche comme fleur de pommier.
Devant Dieu, dans la vieille église
ce jour ils se sont mariés.

Toutes les cloches sonnent, sonnent,
leurs voix d'écho en écho,
merveilleusement couronnent
la noce à François Nicot.
"Un seul corps, une seule âme"
dit le prêtre "et pour toujours,
soyez une pure flamme
qui s'élève et qui proclame
la grandeur de votre amour".

3
Village au fond de la vallée
des jours des nuits, le temps a fui:
voici dans la nuit étoilée,
un coeur s'endort, François est mort.
Car toute chair est comme l'herbe,
elle est comme la fleur des champs:
Epis, fruits mûrs, bouquets et gerbes,
hélas tout va se desséchant.

Une cloche sonne, sonne,
elle chante dans le vent,
obsédante, monotone,
elle redit aux vivants:
"Ne tremblez pas, coeurs fidèles,
Dieu vous fera signe un jour,
vous trouverez sous son aile,
avec la vie éternele,
l'éternité de l'amour.

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 PARLEZ-MOI D'AMOUR

Parlez-moi d'amour,
Redites-moi des choses tendres,
Votre beau discours,
Mon coeur n'est pas las de l'entendre,
Pourvu que toujours
Vous répétiez ces mots suprêmes:
Je vous aime.

1
Vous savez bien
Que dans le fond je n'en crois rien
Mais cependant je veux encore
Ecouter ces mots que j'adore,
Votre voix aux sons caressants
Qui le murmure en frémissant
Me berce de sa belle histoire
Et malgré moi je veux y croire.

2
Il est si doux,
Mon cher trésor, d'être un peu fou,
La vie est parfois trop amère
Si l'on ne croit pas aux chimères.
Le chagrin est vite apaisé,
Et se console d'un baiser,
Du coeur on guérit la blessure
Par un serment qui le rassure.

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AH ! LE PETIT VIN BLANC

1
Voici le printemps,
La douceur du temps
Nous fait des avances,
Partez mes enfants,
Vous avez vingt ans,
Partez en vacances.
Vous verrez, agiles,
Sur l'onde tranquille,
Les barques dociles
Au bras des amants,
De fraîches guinguettes,
Des filles bien faites,
Les frites sont prêtes,
Et y a du vin blanc.

Refrain
Ah! le petit vin blanc,
Qu'on boit sous les tonnelles
Quand les filles sont belles
Du côté de Nogent.
Et puis de temps en temps
Un air de vieille romance
Semble donner la cadance
Pour fauter, pour fauter
Dans les bois, dans les prés,
Du côté, du côté de Nogent.

2
Suivons le conseil
Monsieur le Soleil
Connaît son affaire,
Cueillons en chemin
Ce minois mutin,
Cette robe claire.
Venez, belle fille,
Soyez bien gentille,
Là, sous la charmille,
L'amour nous attend.
Les tables sont prêtes,
L'aubergiste honnête,
Y a des chansonnettes
Et y a du vin blanc. (au refrain)

3
A ces jeux charmants,
La taille souvent
Prend de l'avantage,
Ça n'est pas méchant,
Ça finit tout l'temps
Par un mariage.
Le gros de l'affaire,
C'est lorsque la mère
Demande, sévère,
A la jeune enfant:
Ma fille, raconte,
Comment, triste honte,
As-tu fait ton compte ?
Réponds, je t'attends. (au refrain)

Coda
Car c'est toujours pareil,
Tant qu'il y aura du soleil,
On verra les amants au printemps
S'en aller
Pour fauter
Dans les bois,
Dans les prés
Du côté,
Du côté
De Nogent.

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LA SERENADE DU PAVÉ

1
Si je chante sous ta fenêtre
Ainsi qu'un galant troubadour
Et si je veux t'y voir paraître,
Ce n'est pas, hélas, par amour.
Peu m'importe que tu sois belle,
Duchesse ou lorette aux yeux doux,
Ou que tu laves la vaisselle,
Pourvu que tu jettes deux sous.

Refrain
Sois bonne, oh! ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté,
Ton offrande est la bienvenue,
Fais-moi la charité.
Sois bonne, oh! ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté,
Devant moi, devant moi sois la bienvenue.

2
L'amour, vois-tu, moi, je m'en fiche,
Ce n'est beau que dans les chansons:
Si quelque jour je deviens riche
On m'aimera bien sans façons.
J'aurais vite une châtelaine
Si j'avais au moins un château
Au lieu d'un vieux tricot de laine
Et des bottines prenant l'eau.

3
Le soir, dans ta chambre bien chaude
Dans ton lit aux draps parfumés,
Tu ne songes pas que je rôde
Quand tous les hôtels sont fermés.
Heureux lorsque ma nuit s'achève
Dans un four à plâtre, à Pantin,
Où je dors au chaud et je rêve,
Le ventre creux, d'un bon festin.

4
Mais ta fenêtre reste close
Et les deux sous ne tombent pas,
J'attends cependant peu de chose;
Jette-moi ce que tu voudras:
Argent, pain sec, ou vieille harde,
Tout me fera plaisir de toi,
Et je prierai Dieu qu'il te garde
Un peu mieux qu'il n'a fait pour moi.

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A PARIS

1
A Paris,
Quand un amour fleurit
Ça fait pendant des s'maines
Deux coeurs qui se sourient
Tout ça parce qu'ils s'aiment
à Paris.
Au printemps,
Sur les toits, les girouettes
Tourn'nt et font les coquettes
Avec le vent
Qui passe indifférent,
Nonchalant.
Car le vent
Quand il vient à Paris
N'a plus qu'un seul souci,
C'est d'aller musarder
Dans tous les beaux quartiers
De Paris.
Le soleil
Qui est un vieux copain
Est aussi de la fête,
Et comm' deux collégiens
Ils s'en vont en goguette
Dans Paris.
Et la main dans la main
Ils vont sans se frapper
Regardant en chemin
Si Paris a changé.

2
Y'a toujours
Des taxis en maraude
Qui vous chargent en fraude
Avant le stationn'ment
Où y'a encore l'agent,
Des taxis.
Au café,
On voit n'importe qui,
On boit n'importe quoi,
Qui parle avec ses mains,
Qu'est là depuis l'matin,
Au café.
Y'a la Seine
A n'importe quelle heure
Elle a ses visiteurs,
Qui la r'gard'nt dans les yeux,
Ce sont les amoureux
De la Seine.
Et y'a ceux,
Ceux qui ont fait leur lit
Près du lit de la Seine,
Et qui s'lav'nt à midi
Tous les jours de la s'maine,
Dans la Seine.

3
Et les autres,
Ceux qui en ont assez
Parce qu'ils en ont vu d'trop
Et qui veul'nt oublier,
Alors ils s'jettent à l'eau.
Mais la Seine,
Elle préfère
Voir les jolis bateaux
Se promener sur elle,
Et au fil de son eau,
Jouer aux caravelles,
Sur la Seine.
Les ennuis,
Y'en a pas qu'à Paris,
Y'en a dans l'monde entier,
Oui, mais dans l'monde entier,
Y'a pas partout Paris,
V'là l'ennui.
A Paris
Au quatorze juillet
A la lueur des lampions
On danse sans arrêt
Au son de l'accordéon,
Dans les rues.
Depuis qu'à Paris
On a pris la Bastille,
Dans tous les faubourgs
A chaque carrefour,
Il y a des gars et il y a des filles
Qui sur les pavés
Sans arrêt
Font des tours
Et des tours
A Paris.

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SI TOUS LES GARS DU MONDE

Refrain
Si tous les gars du monde
Décidaient d'être copains
Et partageaient un beau matin
Leurs espoirs et leur chagrins;
Si tous les gars du monde
Devenaient de bons copains
Et marchaient la main dans la main
Le bonheur serait pour demain.

1
Ne parlez pas de différences,
Ne dites pas qu'il est trop blond,
Ou qu'il est noir comm' du charbon
Ni mêm' qu'il n'est pas né en France.
Aimez-les n'importe comment,
Mêm' si leur gueul' doit vous surprendre;
L'amour c'est comme au régiment:
Il faut pas chercher à comprendre.(au refrain)

2
J'ai mes ennuis et vous les vôtres,
Mais moi, je compte sur les gars;
Les copains qu'on ne connaît pas
Peuvent nous consoler des autres;
Tous les espoirs nous sont permis,
Le bonheur, c'est une habitude;
Avec deux cent millions d'amis
On ne craint pas la solitude. (au refrain puis Coda)

Coda
Si tous les gars du monde
Devenaient des copains...

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LA JAVA BLEUE

Refrain
C'est la java bleue,
La java la plus belle,
Celle qui ensorcelle,
Et que l'on danse les yeux dans les yeux,
Au rythme joyeux
Quand les corps se confondent,
Comme elle au monde il n'y en a pas deux,
C'est la java bleue.

1
Il est au bal musette
Un air rempli de douceur
Qui fait tourner les têtes,
Qui fait chavirer les coeurs.
Tandis qu'on glisse à petits pas,
Serrant celle qu'on aime dans ses bras,
Tout bas on dit dans un frisson,
En écoutant jouer l'accordéon: (au refrain)

2
Chérie sous mon étreinte
Je veux te serrer plus fort,
Pour mieux garder l'empreinte
Et la chaleur de ton corps.
Que de promesses, que de serments,
On se fait dans la folie d'un moment.
Mais ces serments remplis d'amour,
On sait qu'on ne les tiendra pas toujours. (au refrain)

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TU VERRAS MONTMARTRE

1
Il y a dans la plaine
Boul'vard des Italiens
Un tas d'énergumènes
Qui s'croient très parisiens.
Partout mêm' chez l'ministre
Ils arriv'nt bon premiers
S'il s'produit un sinistre
Ils appell'nt les pompiers.
Aussi quand je rencontre
Un de ces matuvus
J'lui dis faut que j'te montre
C'que tu n'as pas encor vu:

REFRAIN
Mont' là-d'ssus
Mont' là-d'ssus
Mont' là-d'ssus et tu verras Montmartre
Et sois bien convaincu
Qu'tu verras sûr'ment quequ' chos' de plus
De là haut
S'il fait beau
Tu verras de Paris jusqu'à Chartres
Si tu n'l'as pas vu
T'as qu'à monter là d'ssus:
Tu verras Montmartre.

2
Vous rentrez de voyage
Madame n'est pas là...
Vous vous mettez en rage,
On sonne, la voilà !
Ell' murmur' d'un air triste:
Chéri, j'arrive en r'tard,
J'suis restée chez l'dentiste
Au moins trois heur's un quart !
Y n'faut pas battre un' femme
Même avec une fleur,
Au lieu de faire un drame
Fredonnez d'un air moqueur: (au refrain)

3
Allo, Mademoiselle,
Répète l'abonné,
D'puis une heure j'appelle,
J'en suis congestionné.
Avec la surveillante
Pour un' réclamation
Je veux séanc' tenante
La communication.
Arriv' la surveillante
Qui dit: Bien, c'est noté !
Et tout l' personnel chante
Dans l'bureau des P.T.T. (au refrain)

4
A chaque conférence
Nos anciens alliés
Veul'nt isoler la France
Pour la voir à leurs pieds.
Leur plan machiavélique
Etait de nous fâcher
Même avec la Belgique...
Ell' ne veut pas marcher !
Et quand Monsieur Lloyd Georges
Chante " De Profundis"
Riant à pleine gorge
V'là c'que répond Mann'ken Piss ! (au refrain)

5
Quand votre illégitime
Désire un diamant,
Au moment l'plus intime
Ell' vous flatte et comment !
Ell' gémit: C'est terrible,
C'que tu m'donn's du bonheur,
Arthur, c'est pas possible,
Vous devez être plusieurs!
Ayez de l'indulgence,
Offrez-lui un bijou,
Mais si ell' recommence,
Dit's-lui: Ta bouch' mon Loulou ! (au refrain)

6
Notre jeun' République
A Montmartre, là-haut,
Vient de faire une clique
Pour les petits poulbots.
C'est un enfant prodige
Qui dirig' l'orphéon,
Il s'appell' Joe Bridge
Gueul' d'Empeign' Gédéon.
Forain, Neumont, Willette
Ont l'bibi tracassin
Lorsque le coeur en fête
Nous leur chantons ce refrain: (au refrain)

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LES TROIS GENDARMES

1
En m'en allant à Bergame
L'autre jour vendre mes oeufs,
J'ai rencontré trois gendarmes
Un tout jeune et deux grands vieux.
En m'apercevant, les lâches,
Ils m'ont barré le chemin.
Le p'tit frisa sa moustache
Et m'a prise par les mains.

Refrain
Ne croyez pas qu'les gendarmes
Soient toujours des gens sérieux,
Mais non, mais non, mais non, mesdames,
Mais non, mais non, mais non, messieurs.
Malgré mes cris et mes larmes
Ils ont voulu voir mes oeufs,
Mais oui, mais oui, mesdames,
Mais oui, mais oui, messieurs.

2
Hélas j'eus beau me débattre
Mes oeufs étaient sacrifiés,
Le premier m'en prit vingt-quatre,
Le second vida l'panier.
Quant au pauvr' petit troisième,
Il n'lui restait rien du tout,
Alors il m'a dit: J'vous aime.
Et m'a pris' sur ses genoux.

Refrain
Ne croyez pas qu'les gendarmes
Soient toujours des gens sérieux,
Mais non, mais non, mais non, mesdames,
Mais non, mais non, mais non, messieurs.
Le premier sécha mes larmes,
Les deux grands gobèr'nt mes oeufs.
Mais oui, mais oui, mesdames,
Mais oui, mais oui, messieurs.

3
Pendant qu'ses deux camarades
Mangeaient plus que de raison,
Au point d'en être malades,
Le petit sur le gazon
Avait déchiré ma robe
En me couvrant de baisers.
Il m'a dit: "C'est toi que j'gobe,
Viens par là j'vais t'épouser".

Refrain
Ne croyez pas qu'les gendarmes
Soient toujours des gens sérieux,
Mais non, mais non, mais non, mesdames,
Mais non, mais non, mais non, messieurs.
Et je suis dev'nue la femme
Du p'tit qu'aimait pas les oeufs.
Mais oui, mais oui, mesdames,
Mais oui, mais oui, messieurs.

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LA MARIE-JOSEPH

Ça nous a pris trois mois complets
Pour découvrir quels étaient ses projets,
Quand le père nous l'a dit c'était trop beau,
Pour les vacances nous avions un bateau.

1
D'un bond d'un seul et sans hésitation
On s'documente sur la navigation
En moins d'huit jours nous fûmes persuadés
Qu'la mer pour nous n'aurait plus de secrets.

Refrain
Encore heureux qu'il ait fait beau
Et qu'la Marie-Joseph soit un beau bateau (bis)

2
Le père alors fit preuve d'autorité
"J'suis ingénieur, laissez-moi commander"
D'vant le résultat, on lui a suggéré
Qu'un vrai marin vienn' nous accompagner.

3
Alors j'ai dit: "J'vais prendre la direction,
Ancien marin j'sais la navigation"
J'commence à croire qu'c'était prématuré,
Faut pas confondre guitare et naviguer.

4
Côté jeunes filles aussi, c'était pas mal,
Ça nous a coûté l'écoute de grand'voile
En la coupant, Maguy dit: "J'me rappelle
Qu'un d'mes louv'teaux voulait de la ficelle.

5
Pour la deuxième fallait pas la laisser
Toucher la barre ou même s'en approcher
Car en moins d'deux on était vent debout
"J'aime tant l'expression, disait-elle, pas vous ?"

6
Quand finalement on a pu réparer
Alors on s'est décidé à rentrer.
Mais on n'a jamais trouvé l'appontement
Car à minuit on n'y voit pas tellement.

7
On dit "maussade comme un marin breton",
Moi j'peux vous dire qu'c'est pas mon impression,
Car tous les gars du côté d'Noirmoutier
Ne sont pas prés d'arrêter d'rigoler.

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A LA SAINT-MEDARD

1
A la Saint-Médard mon Dieu qu'il a plu
Au coin du boul'vard et de la p'tit' rue.
A la Saint-Médard mon Dieu qu'il a plu
Y'aurait pas eu d'bar on était fichus!
A la Saint-Médard mon Dieu qu'on s'est plu
Tous deux au comptoir en buvant un jus.
A l'abri dans l'bar on s'est tell'ment plu
Qu'on est sortis tard quand il a plus plu.

2
Quand il pleut le jour de la Saint-Médard
Pendant quarant' jours faut prendr' son riflard.
Les marchands d'pépins et de waterproufs
Se frottent les mains, faut bien qu'ces gens bouff'nt !
Dans notr' petit bar on se retrouvait
A midi un quart et on attendait.
Quand il pleut dehors, dedans on est bien
Car pour le confort, la pluie ne vaut rien.

3
Pour tout arranger il a encor plu
La Saint-Barnabé oh ça tant et plus !
Pour bien nous sécher au bar on a bu
Trois jus arrosés puis on s'est replu.
Saint-Truc, Saint-Machin, toujours il pleuvait
Dans le bar du coin au sec on s'aimait.
Au bout d'quarant' jours quand il a fait beau
Notre histoir' d'amour est tombée dans l'eau.

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FILE LA LAINE

1
Dans la chanson de nos pères,
Monsieur de Malbrough est mort.
Si c'était un pauvre hère,
On n'en dirait rien encor.
Mais la dame à sa fenêtre
Pleurant sur son triste sort,
Dans mille ans, deux mille peut-être
Se désolera encor.

Refrain
File la laine, file les jours,
Garde ma peine
Et mon amour,
Livre d'images,
Des rêves lourds
Ouvre la page
A l'éternel retour.

2
Hénins aux rubans de soie
Chanson bleue des troubadours
Regret des festins de joie
Ou fleur du joli tambour
Dans la grande cheminée
S'éteint le feu du bonheur
Car la dame abandonnée
Ne retrouvera son coeur.

3
Croisés des grandes batailles
Sachez vos lances manier
Ajustez cottes de maille
Armures et boucliers
Si l'ennemi vous assaille
Gardez-vous de trépasser
Car derrière vos murailles
On attend sans se lasser.

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NINI PEAU D'CHIEN

1
Quand elle était p'tite
Le soir elle allait
A Saint' Marguerite
Où qu'a s'dessalait
Maint'nant qu'elle est grande
Ell' marche le soir
Avec ceux d'la bande
Du Richard Lenoir.

Refrain
A la Bastille on aime bien Nini Peau d'chien
Elle est si bonne et si gentille !
On aime bien
Nini Peau d'chien
A la Bastille.

2
Elle a la peau douce
Aux taches de son
A l'odeur de rousse
Qui donne un frisson.
Et de sa prunelle
Aux tons vert-de-gris
L'amour étincelle
Dans ses yeux d'souris.

3
Quand le soleil brille
Dans ses cheveux roux
L'génie d'la Bastille
Lui fait les yeux doux.
Et quand a s'promène
Du bout d'l'Arsenal
Tout l'quartier s'amène
Au coin du canal.

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 COMPLAINTE DE LA BUTTE

En haut de la rue Saint-Vincent
Un poète et une inconnue,
S'aimèr'nt l'espace d'un instant
Mais il ne l'a jamais revue.
Cette chanson il composa
Espérant que son inconnue
Un matin d'printemps l'entendra
Quelque part au coin d'une rue.

La lune trop blème
Pose un diadème
Sur tes cheveux roux
La lune trop rousse
De gloire éclabousse
Ton jupon plein d'trous.
La lune trop pâle
Caresse l'opale
De tes yeux blasés,
Princess' de la rue
Sois la bienvenue
Dans mon coeur blessé.

Les escaliers de la Butte
Sont durs aux miséreux,
Les ailes des moulins
Protègent les amoureux.

Petit' mendigote
Je sens ta menotte
Qui cherche ma main,
Je sens ta poitrine
Et ta taille fine
J'oublie mon chagrin.
Je sens sur tes lèvres
Une odeur de fièvre
De goss' mal nourrie
Et sous ta caresse
Je sens une ivresse
Qui m'anéantit.

Les escaliers de la Butte
Sont durs aux miséreux,
Les ailes des moulins
Protègent les amoureux.

Mais voilà qu'il flotte
La lune se trotte
La princesse aussi,
Sous le ciel sans lune
Je pense à la brune
Mon rêve évanoui.

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SOUS LES PONTS DE PARIS

1
Pour aller à Suresnes,
Ou bien à Charenton,
Tout le long de la Seine
On passe sous les ponts.
Pendant le jour, suivant son cours,
Tout Paris en bateau défile,
L'coeur plein d'entrain, ça va, ça vient,
Mais l'soir lorsque tout dort tranquille.

Sous les ponts de Paris
Lorsque descend la nuit,
Tout's sort's de gueux se faufilent en cachette
Et sont heureux d'trouver une couchette
Hôtel du courant d'air,
Où l'on ne paie pas cher,
L'parfum et l'eau c'est pour rien, mon marquis,
Sous les ponts de Paris.

2
A la sortie d'l'usine
Julot rencontr' Nini,
Ça va-t-il la rouquine,
C'est ta fête aujourd'hui.
Prends ce bouquet, quelques brins d'muguet,
C'est peu, mais c'est tout' ma fortune.
Viens avec moi, j'connais l'endroit
Où l'on craint même pas l'clair de lune.

Sous les ponts de Paris
Lorsque descend la nuit,
Comm' il n'a pas d'quoi s'payer un' chambrette,
Un couple heureux vient s'aimer en cachette.
Et les yeux dans les yeux,
Faisant des rêves bleus,
Julot partag' les baisers de Nini,
Sous les ponts de Paris.

3
Rongée par la misère,
Chassée de son logis,
L'on voit un' pauvre mère
Avec ses trois petits.
Sur leur chemin, sans feu ni pain,
Ils subiront leur sort atroce.
Bientôt la nuit, la maman dit:
"Enfin ils vont dormir mes gosses".

Sous les ponts de Paris
Un' mère et ses petits
Viennent dormir là tout près de la Seine,
Dans leur sommeil ils oublieront leur peine.
Si l'on aidait un peu,
Tous les vrais miséreux,
Plus de suicid's ni de crim's dans la nuit
Sous les ponts de Paris.

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 UN JOUR TU VERRAS

Un jour, tu verras,
On se rencontrera,
Quelque part, n'importe où,
Guidés par le hasard.
Nous nous regarderons
Et nous nous sourirons
Et la main dans la main
Par les rues nous irons.
Le temps passe si vite,
Le soir cachera bien nos coeurs
Ces deux voleurs qui gardent leur bonheur,
Puis nous arriverons
Sur une place grise
Où les pavés seront doux à nos âmes grises.
Il y aura un bal,
Très pauvre et très banal,
Sous un ciel plein de brume et de mélancolie,
Un aveugle jouera de l'orgu' de barbarie,
Cet air sera pour nous le plus beau, l'plus joli !

Moi, je t'inviterai,
Ta taille je prendrai,
Nous danserons tranquill's
Loin des gens de la ville,
Nous danserons l'amour,
Les yeux au fond des yeux,
Vers une nuit profonde,
Vers une fin du monde.

Un jour, tu verras,
On se rencontrera,
Quelque part, n'importe où,
Guidés par le hasard.
Nous nous regarderons
Et nous nous sourirons
Et la main dans la main
Par les rues nous irons.

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Y A D' LA JOIE

1
Y a d'la joie bonjour bonjour les hirondelles
Y a d'la joie dans le ciel par dessus les toits
Y a d'la joie et du soleil plein les ruelles
Y a d'la joie partout y a d'la joie.
Tout le jour mon coeur chavire et chancelle,
C'est l'amour qui vient avec je ne sais quoi,
C'est l'amour bonjour bonjour les demoiselles
Y a d'la joie partout y a d'la joie.

Le gris boulanger bat la pâte à pleins bras
Il fait du bon pain, du pain si fin que j'ai faim
On voit le facteur qui s'envole là-bas
Comme un ange bleu portant ses lettr's au Bon Dieu.
Miracle sans nom, à la station Javel
On voit le métro qui sort de son tunnel
Grisé de ciel bleu, de chansons et de fleurs,
Il court vers le bois, il court à tout' vapeur.

Y a d'la joie, la tour Eiffel part en balade
Comme un' foll' elle saut' la Seine à pieds joints
Puis elle dit: Tant pis pour moi si j'suis malade
J'm'ennuyais tout' seul' dans mon coin.
Y a d'la joie, le percepteur met sa jaquette
Plie boutique et dit d'un air très doux, très doux:
Bien l'bonjour, pour aujourd'hui finie la quête
Gardez tout, messieurs, gardez tout.

Mais soudain voilà, je m'éveill' dans mon lit.
Donc j'avais rêvé, oui, car le ciel est gris.
Il faut se lever, se laver, se vêtir
Et ne plus chanter si l'on n'a plus rien à dire.
Mais je crois pourtant que ce rêve a du bon
Car il m'a permis de faire une chanson,
Chanson de printemps, chansonnette d'amour,
Chanson de vingt ans, chanson de toujours.

Y a d'la joie bonjour bonjour les hirondelles
Y a d'la joie dans le ciel par dessus le toit
Y a d'la joie et du soleil plein les ruelles
Y a d'la joie partout y a d'la joie.
Tout le jour mon coeur chavire et chancelle,
C'est l'amour qui vient avec je ne sais quoi,
C'est l'amour bonjour bonjour les demoiselles
Y a d'la joie partout y a d'la joie.

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NANTES

Il pleut sur Nantes
Donne-moi la main
Le ciel de Nantes
Rend mon coeur chagrin.

1
Un matin comme celui-là
Il y a juste un an déjà
La ville avait ce teint blafard
Lorsque je sortis de la gare.
Nantes m'était alors inconnue,
Je n'y étais jamais venue
Il avait fallu ce message
Pour que je fasse le voyage:
Madame, soyez au rendez-vous,
Vingt cinq, rue de la Grange-aux-Loups,
Faites vite, il y a peu d'espoir,
Il a demandé à vous voir.

2
A l'heure de sa dernière heure,
Après bien des années d'errance,
Il me revenait en plein coeur,
Son cri déchirait le silence.
Depuis qu'il s'en était allé
Longtemps je l'avais espéré,
Ce vagabond, ce disparu,
Voilà qu'il m'était revenu.
Vingt cinq rue de la Grange-aux-Loups,
Je m'en souviens du rendez-vous,
Et j'ai gravé dans ma mémoire
Cette chambre au fond d'un couloir.

3
Assis près d'une cheminée,
J'ai vu quatre hommes se lever,
La lumière était froide et blanche,
Ils portaient l'habit du dimanche,
Je n'ai pas posé de questions
A ces étranges compagnons.
J'n'ai rien dit mais à leur regard
J'ai compris qu'il était trop tard,
Pourtant j'étais au rendez-vous
Vingt cinq, rue de la Grange-aux-Loups.
Mais il ne m'a jamais revue,
Il avait déjà disparu.

4
Voilà, tu la connais, l'histoire,
Il était revenu un soir
Et ce fut son dernier voyage,
Et ce fut son dernier rivage.
Il voulait avant de mourir
Se réchauffer à mon sourire,
Mais il mourut à la nuit même,
Sans un adieu, sans un je t'aime.
Au chemin qui longe la mer,
Couché dan un jardin de pierres,
Je veux que tranquille il repose,
Je l'ai couché dessous les roses,
Mon père, mon père !

Il pleut sur Nantes
Et je me souviens,
Le ciel de Nantes
Rend mon coeur chagrin.

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GOTTINGEN

Bien sûr ce n'est pas la Seine,
Ce n'est pas le Bois de Vincennes,
Mais c'est bien joli tout de même
à Gottingen à Gottingen.
Pas de quais et pas de rengaines
Qui se lamentent et qui se traînent,
Mais l'amour y fleurit quand même,
A Gottingen, à Gottingen.

Ils savent mieux que nous, je pense,
L'histoire de nos rois de France,
Herman, Peter, Elga et Hans
A Gottingen.
Et que personne ne s'offense,
Mais les contes de notre enfance
"Il était une fois" commencent
A Gottingen.

Bien sûr nous nous avons la Seine,
Et puis notre Bois de Vincennes
Mais Dieu que les roses sont belles
A Gottingen, à Gottingen.
Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l'aube grise de Verlaine,
Eux, c'est la mélancolie même
A Gottingen, à Gottingen.

Quand ils ne savent rien nous dire
Ils restent là à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même
Les enfants blonds de Gottingen.
Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes
A Paris ou à Gottingen.

Faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine,
Car il y a des gens que j'aime
A Gottingen, à Gottingen.
Et lorsque sonnerait l'alarme
S'il fallait reprendre les armes
Mon coeur verserait une larme
Pour Gottingen, pour Gottingen.

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LES P'TITS PAPIERS

1
Laissez parler
Les p'tits papiers
A l'occasion
Papier chiffon
Puiss'nt-ils un soir
Papier buvard
Vous consoler.

Laissez brûler
Les p'tits papiers
Papier de riz
Ou d'Arménie
Qu'un soir ils puissent
Papier maïs
Vous réchauffer.

2
Un peu d'amour
Papier velours
Et d'esthétique
Papier musique
C'est du chagrin
Papier dessin
Avant longtemps.

Laissez glisser
Papier glacé
Les sentiments
Papier collant
Ça impressionne
Papier carbone
Mais c'est du vent.

3
Machin machine
Papier machine
Faut pas s'leurrer
Papier doré
Celui qu'y touche
Papier tue-mouches
Est moitié fou.

C'est pas brillant
Papier d'argent
C'est pas donné
Papier monnaie
Ou l'on en meurt
Papier à fleurs
Ou l'on s'en fout.

4
Laissez parler
Les p'tits papiers
A l'occasion
Papier chiffon
Puiss'nt-ils un soir
Papier buvard
Vous consoler.

Laissez brûler
Les p'tits papiers
Papier de riz
Ou d'Arménie
Qu'un soir ils puissent
Papier maïs
Vous réchauffer.

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FROU FROU

1
La femme porte quelquefois
La culotte dans son ménage
Le fait est constaté, je crois,
Dans les liens du mariage.
Mais quand elle va pédalant
En culotte comme un zouave
La chose me semble plus grave
Et je me dis en la voyant:

REFRAIN
Frou frou frou frou par son jupon la femme
Frou frou frou frou de l'homme trouble l'âme
Frou frou frou frou certainement la femme
Séduit surtout par son gentil frou frou.

2
La femme ayant l'air d'un garçon
Ne fut jamais très attrayante,
C'est le frou frou de son jupon
Qui la rend surtout excitante.
Lorsque l'homme entend ce frou frou
C'est étonnant ce qu'il ose,
Soudain il voit la vie en rose,
Il s'électrise, il devient fou.

3
En culotte, me direz-vous,
On est bien mieux à bicyclette
Mais moi je dis que sans frou frou
La femme n'est pas complète.
Lorsqu'on la voit se retrousser
Son cotillon vous ensorcelle
Son frou frou c'est comme un bruit d'aile
Qui passe et vient vous caresser.

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BRUYÈRES CORRÉZIENNES

1
Sur le riant coteau
La bergère s'en va
Garder son blanc troupeau
A travers la bruyère
Sur le riant coteau
La bergère s'en va.
Nul souci dans son coeur
Pourquoi chercher plus loin le bonheur.

Refrain
Plus que les rues de Paris
Elle aime ses bruyères
Car c'est là qu'elle a grandi
Au pied des coteaux jolis
Quand la bruyère est fleurie
Au flanc des Monédières
Qu'ils sont loin les soucis
Qu'ont les gens de Paris.

 

2
Par les beaux matins clairs
Elle voit au lointain
Des vallons, des prés verts
Et des étangs limpides.
Par les beaux matins clairs
Elle voit au lointain
Sur toutes les hauteurs
Les bruyères aux douces couleurs.

3
Elle chante à mi-voix
En gardant son troupeau
De vieux airs d'autrefois
Aux naïves paroles.
Elle chante à mi-voix
En gardant son troupeau
Les jolis airs anciens
Où vit tout le pays corrézien.

4
Quelque gars du pays
Un jour l'épousera
Et tous deux dans la vie
Iront pleins de confiance.
Quelque gars du pays
Un jour l'épousera
Oh ! le calme bonheur
Au milieu des bruyères en fleur.

Dernier refrain:
Plus que les rues de Paris
Ils aiment leurs bruyères
Car c'est là qu'ils ont grandi
Au pied des coteaux jolis
Quand la bruyère est fleurie
Au flanc des Monédières
Qu'ils sont loin les soucis
Qu'ont les gens de Paris.

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LES FEUILLES MORTES

1
Oh! je voudrais tant que tu te souviennes
 Des jours heureux où nous étions amis,
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois je n'ai pas oublié,
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi.
Et le vent du Nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais:

REFRAIN
C'est une chanson qui nous ressemble,
Toi tu m'aimais, et je t'aimais.
Et nous vivions tous deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.

2
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi,
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie.
Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t'oublie
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Tu étais ma plus douce amie,
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais,
Toujours, toujours je l'entendrai !

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L'AME DES POÈTES

Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues.
La foule les chante un peu distraite en ignorant le nom de l'auteur,
Sans savoir pour qui battait leur coeur.
Parfois on change un mot, une phrase,
Et quand on est à court d'idées,
On fait: la la la la la la la la la la la la.

Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues.
Un jour peut-être, bien malgré moi,
Un jour on chantera cet air
Pour bercer un chagrin,
Ou quelque heureux destin.
Fera-t-il vivre un vieux mendiant
Ou dormir un enfant ?
Tournera-t-il au bord de l'eau
Au printemps sur un phono ?

Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues.
Leur âme légère et leurs chansons
Qui rendent gais, qui rendent tristes
Filles et garçons,
Bourgeois, artistes
Ou vagabonds.

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ON N'A PAS TOUS LES JOURS VINGT ANS

L'atelier d'couture est en fête,
On oublie l'ouvrage un instant,
Car c'est aujourd'hui qu'Marinette
Vient juste d'avoir ses vingt ans.
Trottins, petites mains et premières
Ont toutes apporté des gâteaux
Et Marinette, offrant l'porto,
Dit, joyeuse, en levant son verre :

On n'a pas tous les jours vingt ans,
Ça nous arrive une fois seul'ment,
Ce jour-là passe hélas trop vite !
C'est pourquoi faut qu'on en profite.
Si l'patron nous fait les gros yeux,
On dira : "Faut bien rire un peu !
Tant pis si vous n'êtes pas content,
On n'a pas tous les jours vingt ans !"

L'patron donne congé à ces p'tites
Et comme le printemps leur sourit,
A la campagne elles vont tout d'suite
Chercher un beau p'tit coin fleuri.
Dans une auberge, en pleine verdure,
Elles déjeunent sur le bord de l'eau,
Puis valsent au son d'un phono
En chantant pour marquer la m'sure :

On n'a pas tous les jours vingt ans,
Ça nous arrive une fois seul'ment,
C'est le jour le plus beau d'la vie,
Alors on peut faire des folies.
L'occasion il faut la saisir,
Payons-nous un p'tit peu d'plaisir,
Nous n'en f'rons pas toujours autant,
On n'a pas tous les jours vingt ans !

Tous les amoureux d'ces d'moiselles
Sont venus le soir à leur tour,
Et l'on entend sous les tonnelles
Chanter quelques duos d'amour !
Passant par là, prêtant l'oreille,
Un bon vieux s'arrête en chemin...
A sa femme, en prenant sa main,
Lui dit : Souviens-toi ma bonne vieille

On n'a pas tous les jours vingt ans,
Ça nous arrive une fois seul'ment,
Et quand vient l'heure de la vieillesse,
On apprécie mieux la jeunesse.
De ce beau temps si vite passé
On ne profite jamais assez...
Et plus tard on dit tristement :
On n'a pas tous les jours vingt ans !

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LA PLUS BATH DES JAVAS

1

Je vais vous raconter
Une histoire arrivée
A Nana et Julot Gueul' d'Acier
Pour vous raconter ça
Il fallait un' java
J'en ai fait un' bath écoutez-la
Mais j'vous préviens surtout
J'suis pas poèt' du tout
Mes couplets n'rim'nt pas bien mais j'm'en fous!

L'grand Julot et Nana
Sur un air de java
S'connur'nt au bal musett'
Sur un air de Javette
Ell' lui dit :"J'ai l'béguin"
Sur un air de Javin
Il répondit :"tant mieux"
Sur un air déjà vieux

 

REFRAIN

Ah! Ah! Ah! Ah!
Écoutez ça si c'est chouette !
Ah! Ah! Ah! Ah!
C'est la plus bath des javas

 

2

Ils partir'nt tous les deux
Comme des amoureux
A l'hôtel du Pou nerveux
Le lendemain, Julot
Lui dit :"j't'ai dans la peau"
Et il lui botta le bas du dos
Ell' lui dit :"j'ai compris"
"Tu veux d'l'argent, chéri"
"J'en aurai à la sueur du nombril"

Alors ell' s'en alla
Sur un air de java
Boul'vard de la Chapelle
Sur un air de javelle
Ell' s'vendit pour de l'or
Sur un air de javor
A trois francs la séance
Sur un air de jouvence

3

Son homm' pendant ce temps
Ayant besoin d'argent
Mijotait un vol extravagant
il chipa, lui, Julot
Une ram' de métro
Qu'il dissimula sous son pal'tot
Le coup était bien fait
Mais just' quand il sortait
Une roue péta son gilet

 

Alors, on l'arrêta
Sur un air de java
Mais rouge de colère
Sur un air de javère
Dans le ventre du flic
Sur un air de javic
Il planta son eustache
Sur un air de jeun' vache

4

Nana, ne sachant rien
Continuait son turbin
Six mois se sont passés... Un matin
Ell' rentre à la maison
Mais elle a des frissons
Ell' s'arrête devant la prison
L'échafaud se dresse là
L'bourreau qui n's'en fait pas
Fait l'coup'ret à la pâte Oméga

Julot vient à p'tits pas
Sur un air de java
C'est lui qu'on guillotine
Sur un air de javine
Sa têt' roul' dans l'panier
Sur un air de javier
Et Nana s'évanouille
Sur un air de javouille

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UN GAMIN DE PARIS

Un gamin d'Paris
C'est tout un poème
Dans aucun pays
Il n'y a le même
Car c'est un titi
Petit gars dégourdi
Que l'on aime

 

Un gamin d'Paris
C'est le doux mélange
D'un ciel affranchi
Du diable et d'un ange
Et son oeil hardi
S'attendrit devant une orange

 

Pas plus haut que trois pommes
Il lance un défi
A l'aimable bonhomme
Qui l'appelait "mon petit"

 

Un gamin d'Paris
C'est une cocarde
Bouton qui fleurit
Dans un pot d'moutarde
Il est tout l'esprit
L'esprit de Paris
Qui musarde

 

Pantalons trop longs pour lui
Toujours les mains dans les poches
On le voit qui déguerpit
Aussitôt qu'il voit un képi

 

Un gamin d'Paris
C'est tout un poème
Dans aucun pays
Il n'y a le même
Car c'est un titi
Petit gars dégourdi
Que l'on aime

 

Il est héritier
Lors de sa naissance
De tout un passé
Lourd de conséquence
Et ça il le sait
Bien qu'il ignore l'histoire de France

 

Sachant que sur les places
Pour un idéal
Des p'tits gars pleins d'audace
A leur façon firent un bal

 

Un gamin d'Paris
Rempli d'insouciance
Gouailleur et ravi
De la vie qui danse
S'il faut, peut aussi
Comm' Gavroch' entrer dans la danse

 

Un gamin d'Paris
M'a dit à l'oreille
Si je pars d'ici
Sachez que la veille
J'aurai réussi
A mettre Paris
En bouteille.

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J'AI LA MÉMOIRE QUI FLANCHE

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Comme il était très musicien
Il jouait beaucoup des mains.
Tout entre nous a commencé
Par un très long baiser
Sur la veine bleutée du poignet
Un long baiser sans fin.

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Quel pouvait être son prénom ?
Et quel était son nom ?
Il s'appelait, je l'appelais
Comment l'appelait-on ?
Pourtant c'est fou ce que j'aimais
L'appeler par son nom.

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
De quelle couleur étaient ses yeux
J'crois pas qu'ils étaient bleus.
Etaient-ils verts, étaient-ils gris ?
Etaient-ils vert-de-gris ?
Ou changeaient-ils tout l'temps d'couleur
Pour un non pour un oui.

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Habitait-il ce vieil hôtel
Bourré de musiciens
Pendant qu'il me, pendant que je,
Pendant qu'on f'sait la fête.
Tous ces saxos, ces clarinettes
Qui me tournaient la tête.

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Lequel de nous deux s'est lassé
De l'autre le premier ?
Etait-ce moi, était-ce lui ?
Etait-ce moi ou lui ?
Tout ce que je sais, c'est que depuis
Je n'sais plus qui je suis.

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Voilà qu'après tout's ces nuits blanches
Il ne me reste plus rien.
Rien qu'un p'tit air qu'il sifflotait
Chaqu' jour en se rasant
Pa dou di dou da di dou di
Padou di dou da di dou.

Pa dou di dou da di dou
pa dou da di dou di
Pa dou di dou da di dou da
Pa dou da dou da di dou

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LE MONDE EST STONE

J'ai la tête qui éclate
J'vou-drais seul'ment dormir
M'étendre sur l'asphalte
Et me laisser mourir.

Stone le monde est stone
Je cherche le soleil
Au milieu de la nuit.
J'sais pas si c'est la terre
Qui tourne à l'envers
Ou bien si c'est moi
Qui m'fais du cinéma
Qui m'fais mon cinéma.

Je cherche le soleil
Au milieu de la nuit.
Stone, le monde est stone
J'ai plus envie d'me battre
J'ai plus envie d'courir
Comme tous ces automates
Qui bâtissent des empires
Que le vent peut détruire
Comme des châteaux de cartes.

Stone le monde est stone.
Laissez-moi me débattre
N'venez pas m'secourir
Venez plutôt m'abattre
Pour m'empêcher d'souffrir.
J'ai la tête qui éclate,
J'voudrais seul'ment dormir,
M'étendre sur l'asphalte
Et me laisser mourir.
Laissez-moi me débattre
N'venez pas m'secourir,
Venez plutôt m'abattre
Pour m'empêcher d'souffrir.

J'ai la tête qui éclate
J'voudrais seul'ment dormir,
M'étendre sur l'asphalte
Et me laisser mourir.
Et me laisser mourir.

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BALLADE IRLANDAISE

Un oranger sur le sol irlandais
On ne le verra jamais.
Un jour de neige embaumé de lilas
Jamais on ne le verra.

Qu'est-ce que ça peut faire
Qu'est-ce que ça peut faire,
Je dors auprès de toi.
Qu'est-ce que ça peut faire
Qu'est-ce que ça peut faire,
Près de la rivière
Où notre chaumière
Bat comme un coeur plein de joie.

Un oranger sur le sol irlandais
On ne le verra jamais.
Un jour de neige embaumé de lilas
Jamais on ne le verra.

Un oranger sur le sol irlandais
On ne le verra jamais.
Un jour de neige embaumé de lilas
Jamais on ne le verra.

Qu'est-ce que ça peut faire
Qu'est-ce que ça peut faire,
Je dors auprès de toi.
Qu'est-ce que ça peut faire
Qu'est-ce que ça peut faire,
L'eau de la rivière
Fleure la bruyère
Et ton amour est à moi.

Un oranger sur le sol irlandais
On ne le verra jamais.
Un jour de neige embaumé de lilas
Jamais on ne le verra.

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PETITE TONKINOISE

1
Pour qu'j'finisse
Mon service
Au Tonkin je suis parti
Ah ! quel beau pays, mesdames
C'est l'paradis des p'tit's femmes.
Elles sont belles
Et fidèles
Et je suis dev'nu l'chéri
D'un' p'tit' femme du pays
Qui s'appelle Mélaoli.

REFRAIN

Je suis gobé d'un' petite
C'est une Anna, c'est une Anna, une Annamite,
Elle est vive, elle est charmante,
C'est comme un z'oiseau qui chante.
Je l'appelle ma p'tit' bourgeoise,
Ma Tonkiki, ma Tonkiki, ma Tonkinoise,
Y en a d'autres qui m'font les doux yeux
Mais c'est elle qu j'aim' le mieux.

2
L'soir on cause
Des tas d'choses
Avant de se mettre au pieu
J'apprends la géographie
D'la Chine et d'la Mandchourie.
Les frontières
Les rivières
Le fleuv' jaune et le fleuv' bleu,
Y a mêm' l'Amour, c'est curieux,
Qu'arros' l'Empire du Milieu.
(au refrain)

3
Très gentille,
C'est la fille
D'un mandarin très fameux
Et c'est pour ça qu'sur la poitrine
Elle a deux p'tit's mandarines,
Peu gourmande
Ell' ne d'mande
Quand nous mangeons tous les deux
Qu'un' banan' c'est peu coûteux,
Moi j'y en donne autant qu'elle veut.

4
Mais tout passe
Et tout casse,
En France je dus rentrerr
J'avais l'coeur plein d'tristesse
L'âme en peine
Ma p'tit' reine
Etait v'nue m'accompagner
Mais avant d'nous séparer
Je lui dis dans un baiser:

(dernier refrain)

Ne pleur' pas si je te quitte
Petite Anna, petite Anna, p'tite Annamite.
Tu m'as donné ta jeunesse
Ton amour et tes caresses:
T'étais ma petite bourgeoise
Ma ton Kiki, ma ton kiki, ma Tonkinoise,
Dans mon ceour j'garderai toujours
Le souv'nir de nos amours

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LA JAVA DES BOMBES ATOMIQUES

1

Mon oncl' un fameux bricoleur
Faisait en amateur
Des bombes atomiques
Sans avoir jamais rien appris
C'était un vrai génie
Question travaux pratiques.
Il s'enfermait tout' la journée
Au fond d'son atelier
Pour fair' des expériences
Et le soir il rentrait chez nous
Et nous mettait en trans'
En nous racontant tout.

Pour fa-briquer une bombe A
Mes enfants croyez-moi
C'est vraiment de la tarte
La question du détonateur
S'résout en un quart d'heur'
C'est de cell's qu'on écarte.
En c'qui concerne la bombe H
C'est pas beaucoup plus vach'
Mais un' chos' me tourmente
C'est qu'cell's de ma fabrication
N'ont qu'un rayon d'action
De trois mètres cinquante.
Ya que'qu' chos' qui cloch' la-d'dans
J'y retourne immédiat'ment.

2

Il a bossé pendant des jours
Palpant avec amour
Ses atom's d'hydrogène
Pour le distrair' sa mère lui mit
Des pétards sous son lit
Mais il sourit à peine
Et puis un jour qu'il essayait
D'fair' sauter l'poulailler
Il prit tout en pein' gueule
Alors couvert de sparadrap
En buvant son tilleul
Tonton nous déclara:
A mesur' que je deviens vieux
Je m'en aperçois mieux
J'ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux disons le mot
C'est mêm' plus un cerveau
C'est comm' de la sauc' blanche.
Voilà des mois et des années
Que j'essaie d'augmenter
La portée de ma bombe
Et je n'me suis pas rendu compt'
Que la seul' chos' qui compt'
C'est l'endroit ous' qu'elle tombe.
Ya que'qu' chos' qui cloch' la-d'dans
J'y retourne immédiat'ment.

3

Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d'état
Lui ont rendu visite.
Il les reçut et s'excusa
De ce que sa cagna
Etait aussi petite.
Mais sitôt qu'ils sont tous entrés
Il les a enfermés
En disant soyez sages.
Et quand la bombe a explosé
De tous ces personnages
Il n'est plus rien resté.

Tonton devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles.
Au tribu-nal on l'a traîné
Et devant les jurés
Le voilà qui bafouille:
Messieurs c'est un hasard affreux
Mais je jur' devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu'en détuisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D'avoir servi la France.

On était dans l'embarras
Alors on l'condamna
Et puis on l'amnistia.
Et l'pays reconnaissant
Lui fit immédiat'ment
El'ver un monument.

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FELICIE

1

C'est dans un coin du Bois d'Boulogne
Que j'ai rencontré Félicie.
Elle arrivait de la Bourgogne
Et moi j'arrivais en taxi.
Je trouvai vite une occasion
D'engager la conversation.
Il faisait un temps superbe,
Je me suis assis sur l'herbe,
Félicie aussi.
J'pensais: les arbres bourgeonnent,
Et les gueul's de loup boutonnent,
Félicie aussi.
Près de nous sifflait un merle,
La rosée faisait des perles,
Félicie aussi.
Un clocher sonnait tout proche,
Il avait un' drôl' de cloche,
Félicie aussi.

2

Afin d'séduire la petit' chatte,
Je l'emm' nai dîner chez Chartier.
Comme elle est fine et délicate,
Ell' prit un pied d'cochon grillé.
Et pendant qu'ell' mangeait le sien
J'lui fis du pied avec le mien.
J'pris un homard sauc' tomate,
Il avait du poil aux pattes
Félicie aussi.
Puis un' sorte d'plat aux nouilles...
On aurait dit une andouille,
Félicie aussi.
Je m'offris une gib'lotte,
Elle embaumait l'échalotte,
Félicie aussi.
Puis un' poire et des gaufrettes...
Seul'ment la poire était blette,
Félicie aussi.

3

L'aramon lui tournant la tête,
Ell' murmura: Quand tu voudras !
Alors j'emmenai ma conquête
Dans un hôtel, tout près de là.
C'était l'Hôtel d'Abyssinie
Et du Calvados réunis.
J'trouvai la chambre ordinaire,
Elle était plein' de poussière,
Félicie aussi.
Je m'lavai les mains tout d'suite,
L' lavabo avait un' fuite,
Félicie aussi.
Sous l'armoire y avait un' cale,
Car elle était tout' bancale,
Félicie aussi.
Y avait un fauteuil en plusse,
Mais il était rempli d'puces,
Félicie aussi.

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MADAME ARTHUR

1
Madame Arthur est une femme
Qui fit parler d'elle longtemps.
Sans journaux, sans rien, sans réclame,
Elle eut une foule d'amants.
Chacun voulait être aimé d'elle,
Chacun la courtisait, pourquoi ?
C'est que sans être vraiment belle,
Elle avait un je ne sais quoi.

Refrain

Madame Arthur est une femme
qui fit parler d'elle longtemps.
Sans journaux, sans rien, sans réclame,
Elle eut une foule d'amants.
Madame Arthur est une femme
qui fit parler d'elle longtemps.

2

Sa taille était fort ordinaire,
Ses yeux petits mais sémillants,
Son nez retroussé, sa voix claire,
Ses pieds cambrés et frétillants.
Bref, en regardant sa figure,
Rien ne vous mettait en émoi;
Mais par derrière, sa tournure
Promettait un je ne sais quoi !

3

Ses amants lui restaient fidèles,
C'est elle qui les renvoyait,
Elle aimait les ardeurs nouvelles,
Un vieil amour lui déplaisait.
Et chacun, le chagrin dans l'âme,
De son coeur n'ayant plus l'emploi,
Disait: hélas ! une autre femme
N'aura pas son je ne sais quoi.

4

Il fallait la voir à la danse,
Avec son charme sans égal.
Par ses mouvements, sa prestance,
Elle était la reine du bal.
Au cavalier lui faisant face
Son pied touchait le nez, ma foi,
Chacun applaudissait sa grâce
Et surtout son je ne sais quoi.

5

De quoi donc vivait cette dame ?
Ayant si grand train de maison,
Courant au vaudeville, au drame,
Rien qu'à l'avant-scène, dit-on.
Elle voyait pour l'ordinaire
Venir son terme sans effroi,
Car alors son propriétaire
Admirait son je ne sais quoi.

 

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 MA CABANE AU CANADA

Ma cabane au Canada
Est blottie au fond des bois
On y voit des écureuils sur le seuil.
Si la porte n'a pas de clef
C'est qu'il n'y a rien à voler
Sous le toit de ma cabane au Canada.
Elle m'attend engourdie sous la neige,
Elle m'attend sous les fleurs du printemps.
Ma cabane au Canada
C'est le seul bonheur pour moi,
La vie libre qui me plaît, la forêt.

Si le sort m'enchaîne ailleurs
Toujours l'élan de mon coeur
Reviendra vers ma cabane au Canada.
Mais je rêve d'y emmener
Celle qui voudra me suivre
Viens avec moi si tu veux vivre
Au cher pays où je suis né.

Ma cabane au Canada
J'y reviendrai avec toi
Nous rallumerons le feu tous les deux.
Nous n'aurons pas de voisins,
Parfois seul un vieil indien
Entrera dans ma cabane au Canada.
Je te dirai le nom des fleurs sauvages,
Je t'apprendrai le chant de la forêt.
Ma cabane au Canada
Tant que tu y resteras,
Ce sera le paradis, ma chérie.
A quoi bon chercher ailleurs
Je sais bien que le bonheur
Il est là dans ma cabane au Canada.

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 CÉCILE, MA FILLE

 Elle voulait un enfant,
Moi je n'en voulais pas,
Mais il lui fut pourtant facile
Avec ses arguments
De te faire un papa,
Cécile, ma fille.

Quand son ventre fut rond
En riant aux éclats
Elle me dit: allons, jubile,
Ce sera un garçon
Et te voilà, Cécile, ma fille.

Et te voilà, et me voici, moi,
Moi, j'ai trente ans, toi six mois
On est nez à nez, les yeux dans les yeux,
Quel est le plus étonné des deux.

Bien avant que je t'aie,
Des filles j'en avais eu
Jou-ant mon coeur à face ou pile
De la brune gagnée
A la blonde perdue
Cécile, ma fille.

Et je sais que bientôt
Toi aussi tu auras
Des idées et puis des idylles
Des mots doux sur tes hauts
Et des mains sur tes bas
Cécile, ma fille.

Moi, je t'attendrai toute la nuit,
T'entendrai rentrer sans bruit
Mais au matin c'est moi qui rougirai
Devant tes yeux plus clairs que jamais.

Que toujours on te touche
Comme moi maintenant
Comme mon souffle sur tes cils
Mon baiser sur ta bouche
Dans ton sommeil d'enfant
Cécile, ma fille. Cécile.

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QU'EST-CE QU'ON ATTEND POUR ÊTRE HEUREUX

 

Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?
Qu'est-ce qu'on attend pour faire la fête ?
Y a des violettes
Tant qu'on en veut.
Y a des raisins des roug's, des blancs, des bleus.
Les papillons s'en vont par deux
Et le mill' patt's met ses chaussettes,
Les alouettes
S'font des aveux.
Qu'est-ce qu'on attend
Qu'est-ce qu'on attend
Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?

Quand le bonheur passe près de vous,
Il faut savoir en profiter.
Quand pour soi on a tous les atouts,
On n'a pas le droit d'hésiter.
Cueillons tout's les roses du chemin,
Pourquoi tout remettre à demain ?

Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?
Qu'est-ce qu'on attend pour perdr' la tête ?
La route est prête,
Le ciel est bleu.
Y a des chansons dans le piano à queue.
Il y a d'l'espoir dans tous les yeux.
Y a des sourir's dans chaqu' fossette
L'amour nous guette,
C'est merveilleux.
Qu'est-ce qu'on attend
Qu'est-ce qu'on attend
Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?

Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux
Qu'est-ce qu'on attend pour faire la fête
Les maisonnettes
Ouvrent les yeux
Et la radio chant' un p'tit air radieux.
Le ciel a mis son complet bleu
Et le rosier mis sa rosette,
C'est notre fête
Puisqu'on est deux
Qu'est-ce qu'on attend
Oh dis !
Qu'est-ce qu'on attend Oh voui !
Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux.

 

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JE CHERCHE APRES TITINE

REFRAIN
 Je cherche après Titine,
Titine oh Titine
Je cherche après Titine,
Et ne la trouve pas.
Je cherche après Titine,
Titine oh Titine
Je cherche après Titine,
Et ne la trouve pas.
Aïe aïe aïe Aïe aïe aïe

1
Mon oncl' le baron des Glycines
Qui a des ferm's et des millions
M'a dit: je pars pour l'Argentine
Et tu connais mes conditions.
Mon héritage je te l'destine
Mais tu ne touch'rais pas un rond
Si tu n'prenais pas soin d'Titine
Pour qui j'ai une adoration.
Y a huit jours qu'elle nes pas rentrée
Et je suis bien entitiné.

2
Elle avait des yeux en losange
Un regard très compromettant,
Elle était frisée comme un ange
Et s'tortillait tout en marchant.
Titine avec son coeur frivole
Changeait de flirt dix fois par jour
J'en avais honte mais c'qui m'désole
C'est qu'elle est partie pour toujours.
C'était vous la r'connaîtrez bien
Un' chienn' qui a vraiment du chien.

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LA TENDRESSE

On peut vivre sans richesse,
Presque sans le sou,
Des seigneurs et des princesses
Y en a plus beaucoup.
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas.
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas.  

On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Etre inconnu dans l'Histoire
Et s'en trouver bien
Mais vivre sans tendresse,
Il n'en est pas question
Non non non non
Il n'en est pas question

 Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment
Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l'amour fait des prouesses
Pour nous éblouir.
Oui mais sans la tendresse
L'amour ne serait rien
Non non non non
L'amour ne serait rien.

Un enfant nous embrasse
Parc' qu'on le rend heureux
Tous nos chagrins s'effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos coeurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l'amour
règne l'amour
Jusqu'à la fin des jours.

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LA JAVA

1

Quand arriv' le sam'di
Sans fout' de vernis
Ni fair' de toilette
Nous partons au galop,
Avec mon costaud,
Dans un bal musette.
Où nous nous retrouvons
Rien qu'entre mectons
Et vraies gigolettes.
Deux par deux on tourne, on tourne et on
Fredonne au son de l'accordéon.

 

REFRAIN

Qu'est-c'qui dégot' le fox-trot
Et mêm' le shimmy
Les pas englischs, la schottisch,
Et tout c'qui s'en suit,
C'est la Java, la vieill' mazurka
Du vieux Sébasto.
J'suis ta ménesse,
Je suis ta gonzesse,
Tu es mon Julot !
Tout contre toi,
Serre-moi,
Bien fort dans tes bras.
Je te suivrai,
Je ferai ce que tu voudras !
Quand tu me prends,
Dans mon coeur je sens
Comme un vertigo,
J'aim' ta casquette
Tes deux rouflaquettes,
Et ton bout d'mégot !

 

2

Mais l'boul'vard Saint-Germain
Les gens du gratin
I' n'ont pas d'principes,
Dès que les purotins
Ont quequ' chos' de bien,
I' faut qu'i' leur chipent !
A présent les mondains
Essay'nt mais en vain
De copier nos types
Et les poul's de lux' dans les salons
Chant'nt en se pâmant à leurs mich'tons:

3

Mais dans un temps très bref
De la T. S. F.
Empruntant les ondes,
Cet air par la radio
S'en alla jusqu'aux
Iles de la Sonde,
Et dès qu'il arriva
Dans l'île de Java
En moins d'un' seconde,
Trouvant cett' chanson mieux que la leur
Tous les Javanais reprir'nt en choeur:

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ÇA C'EST PARIS

REFRAIN

Paris, reine du monde
Paris, c'est une blonde
Le nez retroussé, l'air moqueur,
Des yeux toujours rieurs.
Tous ceux qui te connaissent,
Grisés par tes caresses,
S'en vont mais revienn'nt toujours.
Paris, à tes amours.

1.

La p'tit' femm' de Paris,
Malgré ce qu'on en dit,
a les mêmes attraits
Que les autres, oui, mais...
Elle possède à ravir
La manièr' d's'en servir:
Elle a perfectionné
La façon d'se donner.
Ça... c'est Paris !
Ça... c'est Paris !

2

Ce n'est pas la beauté
Dans un péplum drapé
Ell' s'habille d'un rien
Mais ce rien lui va bien.
Quand elle a dix-sept ans,
C'est un bouton d'printemps
Mais l'bouton s'ouvrira,
Et tout l'mond' s'écriera:
Ça... c'est Paris !
Ça... c'est Paris !

3

Elle a des boniments
Tout a fait surprenants.
Vous lui dit's: Ma mignonn'
Viens danser l'charleston.
Quand elle est dans vos bras,
Elle vous murmur' tout bas:
Qu'est-c'qu'y a sous ton veston
Dis-le-moi, Charles est-c'ton.
Ça... c'est Paris !
Ça... c'est Paris !

4

Mesdam's quand vos maris
Vienn'nt visiter Paris,
Laissez-les venir seuls,
Vous tromper tant qu'ils veul'nt.
Lorsqu'ils vous reviendront
J'vous promets qu'ils sauront
Ce qu'un homm' doit savoir
Pour bien fair' son devoir.
Ça... c'est Paris !
Ça... c'est Paris !

 

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LA PARISIENNE

1

Lorsque je suis arrivée dans la capitale
J'aurais voulu devenir une femme fatale
Mais je ne buvais pas,
Je ne me droguais pas
Et je n'avais aucun complexe,
Je suis beaucoup trop normale,
Ça me vexe.

Je ne suis pas parisienne
Ça me gêne, ça me gêne,
Je ne suis pas dans le vent,
C'est navrant, c'est navrant.
Aucune bizarrerie,
Ça m'ennuie, ça m'ennuie,
Pas la moindre affectation,
Je ne suis pas dans le ton.
Je n'suis pas végétarienne,
Ça me gêne, ça me gêne,
Je n'suis pas karateka,
Ça me met dans l'embarras.
Je ne suis pas cinéphile,
C'est débile, c'est débile,
Je ne suis pas M.L.F.
Je sens qu'on m'en fait grief,
M'en fait grief, m'en fait grief.

 

2

Bientôt j'ai fait connaissance d'un groupe d'amis
Vivant en communauté dans le même lit,
Comm' je ne buvais pas, je ne me droguais pas
Et n'avais aucun complexe,
Je crois qu'ils en sont restés tout perplexes.

Je ne suis pas nymphomane
On me blâme, on me blâme,
Je ne suis pas travesti,
Ça me nuit, ça me nuit.
Je ne suis pas masochiste,
Ça existe, ça existe
Pour réussir mon destin
Je vais voir le médecin.
Je ne suis pas schizophrène,
Ça me gêne, ça me gêne,
Je ne suis pas hystérique
Ça s'complique, ça s'complique,
Oh ! dit le psychanaliste
Que c'est triste, que c'est triste.
Je lui dis: Je désespère,
Je n'ai pas de goûts pervers,
De goûts pervers, de goûts pervers.

3

Mais si, me dit le docteur, en se rhabillant,
Après ce premier essai, c'est encourageant.
Si vous ne buvez pas, vous ne vous droguez pas
Et n'avez aucun complexe,
Vous avez une obsession: c'est le sexe.

Depuis je suis à la mode,
Je me rôde, je me rôde
Dans les lits de Saint-Germain,
C'est divin, c'est divin.
Je fais partie de l'élite,
Ça va vite, ça va vite,
Et je me donne avec joie
Tout en faisant du yoga.
Je vois des films d'épouvante,
Je m'en vante, je m'en vante,
En serrant très fort la main
Du voisin, du voisin.
Me sachant originale
Je cavale, je cavale,
J'assume ma libido,
Je vais draguer en vélo.
Maint'nant je suis parisienne
J'me surmène, j'me surmène,
Et je connais la détresse
Et le cafard et le stress.
Enfin à l'écologie
J'm'initie, j'm'initie
Et loin de la pollution
Je vais tondre des moutons,
Et loin de la pollution
Je vais tondre des moutons,
Des moutons, des moutons.

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LE DÉSERTEUR

1

Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps,
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir.
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire.
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer de pauvres gens.
C'est pas pour vous fâcher,
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter.

2

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants.
Ma mère à tant souffert
Qu'elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers.
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé.
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins.

3

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je crierai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir.
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre,
Vous êtes bon apôtre,
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer.

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PAUVRE RUTEBEUF

1

Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés ?
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

2

Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille à terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d'hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quell' manière.

3

Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés ?
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est avenu.

4

Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta.

L'espérance de lendemain
Ce sont mes fêtes.

 

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 C'ETAIT MON COPAIN

1

J'avais un seul ami
Et on me l'a tué.
Il était plus que lui,
Il était un peu moi
Je crois qu'en le tuant
On m'a aussi tué
Et je pleure la nuit
Mais on ne le sait pas.

C'était mon copain
C'était mon ami
Pauvre vieux copain
De mon humble pays.
Je revois son visage
Au regard généreux
Nous avions le même âge
Et nous étions heureux.

Ami, mon pauvre ami
Reverrai-je jamais
Ton sourire gentil
Parmi l'immensité ?
C'était mon copain
C'était mon ami
J'écoute la ballade
De la mort, de la Vie
Le vent de la frontière
Veut consoler mes pleurs,
Mais l'eau de la rivière
A d'étranges couleurs.

2

Cependant dans les bois
Un mystérieux concert
M'a dit qu'il faut garder
L'espoir à tout jamais
Car ceux qui ont bâti
Ensemble un univers
Se retrouveront tous
Puisqu'ils l'ont mérité.
O mon vieux camarade
Mon copain, mon ami,
Parmi les terres froides
Je te parle la nuit.
Et ton pesant silence
Est un mal si cruel
Que j'entends ta présence
Parfois au fond du ciel.

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 J'M'EMBROUILLE

1

Ah ! mon Dieu que l'on est heureux
De pouvoir écrir' ses mémoires,
Moi c'est toujours en vain que j'veux
Me rappeler tout's mes histoires.
Je n'ai pas encor' trente ans,
Déjà ma mémoir' se rouille,
Quand j'veux parler d'mes amants,
Je n'sais pas pourquoi, j'm'embrouille.

REFRAIN

Je n'ai pas encor' trente ans,
Déjà ma mémoir' se rouille,
Quand j'veux parler d'mes amants,
Je n'sais pas pourquoi, j'm'embrouille.
Quand j'veux parler d'mes amants,
Je n'sais pas pourquoi, j'm'embrouille.

2

Pourtant je me rappelle bien
Que j'perdis mon coeur en vendange;
Mon premier amant n'avait rien
Mais il était beau comme un ange;
Mon second était doreur,
Pas plus d'esprit qu'une citrouille;
L'troisième était un frotteur
Après... ah ! mon Dieu, j'm'embrouille !

3

J'ai dû connaître aussi, je crois,
Un Anglais d'humeur peu commune,
Qui, sans rire une seule fois,
Avec moi mangea sa fortune.
Après un Gascon sans souci,
Un Prussien pour moi fit patrouille
Je m'souviens d'un Russe aussi
Ensuite... ah ! mon Dieu, j'm'embrouille !

4

Un enfant beau comme l'amour
Me nomme sa tante et pour cause
Il connaîtra sa mère un jour...
Pour son père, c'est autre chose.
J'avais alors maint séducteur,
Cet enfant causa plus d'une brouille.
A l'un d'eux j'en veux faire honneur,
Mais lequel ? Dame, j'm'embrouille !

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 L'ACCORDÉONISTE

1

La fill' de joie est belle
Au coin d'la rue là-bas.
Elle a un' clientèle
Qui lui remplit son bas.
Quand son boulot s'achève,
Ell' s'en va à son tour
Chercher un peu de rêve
Dans un bal du faubourg.
Son homme est un artiste,
C'est un drôl' de p'tit gars,
Un accordéoniste
Qui sait jouer la java.
Elle écout' la java
Mais ell' ne la dans' pas
Ell' ne regarde mêm' pas la piste,
Mais ses yeux amoureux
Suivent le jeu nerveux
Et les doigts secs et longs de l'artiste.
Ça lui rentr' dans la peau,
Par le bas, par le haut,
Elle a envie d'chanter, c'est physique
Tout son être est tendu,
Son souffle est suspendu,
C'est une vraie tordue d'la musique.

 2

La fill' de joie est triste
Au coin d'la rue, là-bas.
Son accordéoniste,
Il est parti soldat.
Quand il r'viendra d'la guerre,
Ils prendront sa maison;
Ell' sera la caissière,
Et lui fera l'patron.
Que la vie sera belle,
Ils s'ront de vrais pachas.
Et tous les soirs pour elle,
Il jouera la java.
Elle entend la java
Qu'elle fredonne tout bas,
Ell' revoit son accordéoniste,
Et ses yeux amoureux
Suivent le jeu nerveux
Et les doigts secs et longs de l'artiste.
Ça lui rentr' dans la peau,
Par le bas, par le haut,
Elle a envie d'pleurer, c'est physique
Tout son être est tendu,
Son souffle est suspendu,
C'est une vraie tordue d'la musique.

3

La fill' de joie est seule
Au coin d'la rue là-bas.
Les fill's qui font la gueule,
Les hommes n'en veul'nt pas !
Et tant pis si ell' crève,
Son homm' ne r'viendra plus;
finis, tous ses beaux rêves,
Sa vie, elle est foutue.
Pourtant ses jambes tristes
L'entraînent au bouis-bouis
Où y'a un autre artiste
Qui joue toute la nuit.
Elle écout' la java
- - - - - -
Elle entend la java
- - - -
Elle a fermé les yeux
- - - - - -
Les doigts secs et nerveux
- - - -
Ça lui rentr' dans la peau,
Par le bas, par le haut,
Elle a envie d'crier, c'est physique
Alors pour oublier
Ell' s'est mise à danser
A tourner au son de la musique.

Arrêtez la musique.

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MON HOMME

1

Sur cette terr', ma seul' joie, mon seul bonheur,
C'est mon homme.
J'ai donné tout c'que j'ai, tout mon amour et mon coeur
A mon homme.
Et même la nuit,
Quand je rêve c'est de lui,
De mon homme.
Ce n'est pas qu'il est beau,
Qu'il est riche ni costaud
Mais je l'aime c'est idiot
I' m'fout des coups,
I' m'prend mes sous,
Je suis à bout
Mais malgré tout
Que voulez-vous.

Je l'ai tell'ment dans la peau
Qu'j'en suis marteau,
Dès qu'il me touch' c'est fini,
Je suis à lui,
Quand ses yeux sur moi se pos'nt
Ça m'rend tout' chose.
Je l'ai tell'ment dans la peau
Qu'au moindre mot
I' m'f'rait fair' n'importe quoi
J'tuerais ma foi
J'sens qu'il me rendrait infâm'
Mais je n'suis qu'un' femme
Et j'l'ai tell'ment dans la peau.

 

2

Pour le quitter c'est fou ce que m'ont offert
D'autres hommes,
Entre nous, voyez-vous, ils ne valent pas très cher,
Tous les hommes.
La femme à vrai dir'
N'est faite que pour souffrir
Par les hommes.
Dans les bals j'ai couru,
Afin d'l'oublier j'ai bu,
Rien à faire, j'ai pas pu.
Quand i' m'dit: viens,
J'suis comme un chien,
Ya pas moyen
C'est comme un lien
Qui me retient.

Je l'ai tell'ment dans la peau
Qu'j'en suis dingo,
Que cell' qui n'a pas connu
Aussi ceci
Ose venir la premièr'
Me j'ter la pierre.
En avoir un dans la peau
C'est l'pir' des maux,
Mais c'est connaître l'amour
Sous son vrai jour
Et j'dis qu'il faut qu'on pardonn'
Quand un' femm' se donne
A l'homm' qu'elle a dans la peau.

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J'AI DEUX AMOURS

1

On dit qu'au-delà des mers
Là-bas sous le ciel clair,
Il existe une cité
Au séjour enchanté.
Et sous les grands arbres noirs,
Chaque soir
Vers elle s'en va tout mon espoir.

Refrain

J'ai deux amours
Mon pays et Paris
Par eux toujours
Mon coeur est ravi.
Ma savane est belle
Mais à quoi bon le nier
Ce qui m'ensorcelle
C'est Paris, Paris tout entier.
Le voir un jour
C'est mon rêve joli.
J'ai deux amours
Mon pays et Paris.

2

Quand sur la rive parfois,
Au lointain j'aperçois
Un paquebot qui s'en va
Vers lui je tends les bras.
Et le coeur battant d'émoi:
A mi-voix
Doucement je dis:
"Emporte-moi".

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LE MARCHAND DE BONHEUR

1

Je suis le vagabond
Le marchand de bonheur
Je n'ai que des chansons
A mettre dans vos coeurs.
Vous me verrez passer
Chacun à votre tour
Passer au vent léger
Au bon vent de l'amour.

J'ai les quatre saisons
Pour aller flâner
Et semer des moissons
De baisers.
J'ai l'automne et l'hiver
Le ciel et la mer
Le printemps et l'été
Pour chanter.

Vous êtes des enfants
Qui vous donnez du mal
Du mal pour vous aimer
Et du mal pour pleurer.
Mais moi, j'arrive à temps
A temps c'est bien normal
Pour aller réparer
Ce que vous déchirez.

J'ai les quatre saisons
Pour sécher vos pleurs
Et changer l'horizon
De vos coeurs.
J'ai l'automne et l'hiver
Le ciel et la mer
Le printemps et l'été
Pour chanter.

2

Je donne bon marché
De quoi rire de tout
De quoi rire de tout
Plutôt que d'en pleurer
Je ne demande rien.
Pour me dédommager
Qu'à voir sur mon chemin
La joie que j'ai donnée.

J'ai les quatre saisons
Pour sécher vos pleurs
Et changer l'horizon
De vos coeurs.
J'ai l'automne et l'hiver
Le ciel et la mer
Le printemps et l'été
Pour chanter.

Je suis le vagabond
Le marchand de bonheur
Je n'ai que des chansons
A mettre dans vos coeurs.
Vous me verrez passer
Chacun à votre tour
Passer au vent léger
Au bon vent de l'amour.

 

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MON DIEU 

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu,
Laissez-le-moi
Encore un peu,
Mon amoureux.
Un jour, deux jours, huit jours,
Laissez-le-moi
Encore un peu
A moi !

Le temps de s'adorer,
De se le dire,
Le temps de fabriquer
Des souvenirs.

Mon Dieu !
Oh ! oui,
Mon Dieu !
Laissez-le-moi
Remplir un peu
Ma vie !

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu,
Laissez-le-moi
Encore un peu,
Mon amoureux.
Six mois,
Trois mois,
Deux mois,
Laissez-le-moi,
Oh ! seulement
Un mois.

Le temps
De commencer
Ou de finir...
Le temps
D'illuminer
Ou de souffrir.

Mon Dieu, Mon Dieu, Mon Dieu
Même si j'ai tort
Laissez-le-moi
Un peu...
Même si j'ai tort
Laissez-le-moi encor !

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LA MAITRESSE D'ECOLE

1

A l'école où nous avons appris l'A B C
La maîtresse avait des méthodes avancées,
Comme il fut doux le temps bien éphémère, hélas,
Où cette bonne fée régna sur notre class',
Régna sur notre class'.
 

2

Avant elle, nous étions tous des paresseux,
Des lève-nez des cancres, des crétins crasseux,
En travaillant exclusivement que pour nous,
Le marchand d'bonnets d'âne était sur les genoux,
Etait sur les genoux.

3

La maîtresse avait des méthodes avancées,
Au premier de la classe ell' promit un baiser,
Un baiser pour de bon, un baiser libertin,
Un baiser sur la bouche enfin bref un patin,
Enfin bref un patin.

4

Aux pupitres d'alors quelque chose changea,
L'école buissonnièr' n'eut plus jamais un chat,
Et les pauvres marchands de bonnets d'âne, crac,
Connurent tout à coup la faillite, le krack,
La faillite, le krack.

5

Lorsque le proviseur à la fin de l'année,
Nous lut le résultat, il fut bien étonné,
La maîtresse, elle, rougit comme un coquelicot,
Car nous étions tous prix d'excellence ex-aequo,
D'excellence ex-aequo.

6

A la récréation la bonne fée se mit
En devoir de tenir ce qu'elle avait promis,
Et comme elle embrassa quarante lauréats,
Jusqu'à une heure indue la séance dura,
La séance dura.

7

Ce système bien sûr ne fut jamais admis
Par l'imbécile alors Recteur d'Académie,
De l'école en dépit de son beau palmarès,
On chassa pour toujours notre chère maitress',
Notre chère maîtress'.

8

Le cancre fit alors sa réapparition
Le fort en thème est redevenu l'exception,
A la fin de l'année suivante, quel fiasco,
Nous étions tous derniers de la classe ex-aequo,
De la classe ex-aequo.

 

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 MA PETITE CHANSON

1

Qu'est-ce qu'elle a
Mais qu'est-ce qu'elle a donc
Ma p'tite chanson ?
Qu'est-ce qu'elle a
Mais qu'est-ce qu'elle n'a plus
Ma p'tite chanson,
Qui n'te plaît plus ?

Elle avait
Tout's les qualités
Ell' ne ressemblait
A aucune autr' chanson,
Ell' mettait
Au fond de ton coeur
Autant de couleurs
Qu'une fleur au balcon,
Ell' parlait
D'amour et de joie
Et lorsque parfois
Elle changeait de ton,
Ell' prenait
Un air attendri
Comme un enfant qui
Demanderait pardon.

2

Qu'est-ce qu'elle a
Mais qu'est-ce qu'elle a donc
Ma p'tite chanson ?
Qu'est-ce qu'elle a
Mais qu'est-ce qu'elle n'a plus
Ma p'tite chanson,
Qui n'te plaît plus ?

Tu n'as plus
Rien à lui offrir
Pas même un sourire
Un instant d'attention,
Elle a dû
Sans doute vieillir
Comme un souvenir
Un pauvre air d'occasion.
Elle avait
Vécu avec nous
On partageait tout
Sans faire de façon,
Mais c'était
Y a quelques années
Le temps a passé
Et l'eau court sous les ponts.

3

Qu'est-ce qu'elle a
Mais qu'est-ce qu'elle a donc
Ma p'tite chanson ?
Qu'est-ce qu'elle a
Qui ne te plaît plus,
Ma p'tite chanson ?
Sans toi,
Elle est foutue..

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LE PETIT ANE GRIS

1

Ecoutez cette histoire
Que l'on m'a racontée,
Du fond de ma mémoire
Je vais vous la chanter
Elle se passe en Provence
Au milieu des moutons
Dans le sud de la France
Au pays des santons. (bis)

2

Quand il vint au domaine
Y avait un beau troupeau,
Les étables étaient pleines
de brebis et d'agneaux
Marchant toujours en tête
Aux premières lueurs,
Pour tirer sa charrette
Il mettait tout son coeur. (bis)

3

Au temps des transhumances
Il s'en allait heureux
Remontant la Durance
Honnête et courageux
Mais un jour de Marseille
Des messieurs sont venus
La ferme était bien vieille
Alors on l'a vendue. (bis)

4

Il resta au village
Tout le mond' l'aimait bien
Vaillant malgré son âge
Et malgré son chagrin
Image d'évangile
Vivant d'humanité
Il se rendait utile
Auprès du cantonnier. (bis)

5

Cette vie honorable
Un soir s'est terminée
Dans le fond d'une étable
Tout seul il s'est couché
Pauvre bête de somme
Il a fermé les yeux
Abandonné des hommes
Il est mort sans adieux. (bis)

6

Mm (Bouches fermées)
Cette chanson sans gloire
Vous racontait la vie
Vous racontait l'histoire
D'un petit âne gris.  (bis)

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SARAH

La femme qui est dans mon lit
N'a plus vingt ans
Depuis longtemps.
Les yeux cernés
Par les années
Par les amours
Au jour le jour.
La bouche usée
Par les baisers
Trop souvent mais
Trop mal donnés.
Le teint blafard
Malgré le fard
Plus pâle qu'une
Tache de lune.

2

La femme qui est dans mon lit
N'a plus vingt ans
Depuis longtemps.
Les seins si lourds
De trop d'amour
Ne portent pas
Le nom d'appâts.
Le corps lassé
Trop caressé
Trop souvent mais
Trop mal aimé
Le dos voûté
Semble porter
Les souvenirs
Qu'elle a dû fuir.

3

La femme qui est dans mon lit
N'a plus vingt ans
Depuis longtemps.
Ne riez pas
N'y touchez pas
Gardez vos larmes
Et vos sarcasmes.
Lorsque la nuit
Nous réunit
Son corps, ses mains
S'offrent aux miens.
Et c'est son coeur
Couvert de pleurs
Et de blessures
Qui se rassure.

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COMPLAINTE DE L'HOMME SANDWICH

 1

Homm' sandwich
Tout habillé en affich's
Je promèn' le ridicul'
Des mondes sans scrupul's.
Je suis tasse à café,
Bouteille Saint-Galmier,
En fantôme habillé,
Tristement cravaté
D'joyeus's publicités.

Refrain

Et tout ça pour manger
Manger pour recommencer,
Recommencer à marcher
Et marcher pour manger.

2

Homm' sandwich
Je promèn' mes appétits
Tout au long des magasins
Aux vitrines indécent's.
Mes souliers fatigués
Tout en baillant d'envie,
Se baladent sans joie,
En aspirant les pluies
Et les gadoues des rues.

3

Homm' sandwich
Un fantôm' vient de passer
Pour fair' rir' les enfants
Se moquer des ignorants;
Ignorants habillés
Comme ils sont tous les jours
De leur stupidité,
Triste de faire rire
Ou bien de fair' pitié.

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LE DOUX CHAGRIN

1

J'ai fait de la peine à ma mie
J'ai fait de la peine à ma mie
Elle qui ne m'en eût point fait
Qu'il est difficile
Qu'il est difficile d'aimer
Qu'il est difficile.

2

Et moi qui tant en méritais
Et moi qui tant en méritais
Je sais, ma mie, qu'vous m'en feriez
Qu'il est difficile
Qu'il est difficile d'aimer
Qu'il est difficile.

3

Mais depuis long de temps je sais
Mais depuis long de temps je sais
Que sans peine il n'est point d'aimer
Qu'il est difficile
Qu'il est difficile d'aimer
Qu'il est difficile.

4

Que sans peine il n'est point d'aimer
Que sans peine il n'est point d'aimer
Mais sans amour pourquoi chanter
Qu'il est difficile
Qu'il est difficile d'aimer
Qu'il est difficile.

 

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 GOSSE DE PARIS
(Je suis née dans l'faubourg Saint-D'nis)

1

Quand je m'promèn' maintenant
Partout j'entends des boniments
Avec plus ou moins d'accent.
Si l'Anglais m'dit: "I love you"
J'réponds mon p'tit vois-tu chez nous
On dit: "J'suis chipé pour vous
A l'Espagnol amoureux
Qui m'dit: "Yo t'aime et yo te veux"
J'réponds: "T'as du r'tard mon vieux",
Et quand un All'mand m'dit
"Asch fraülen volen zi"
Afin de couper court
Je réplique à tous ces discours:

Je suis née dans l'faubourg Saint-D'nis
Et j'suis restée un' vraie goss' de Paris,
Vos promess's et tous vos serments
Je n'y crois pas car c'est du boniment.
Mon air gouailleur
Mes yeux moqueurs
De midinette
Sont pleins d'bonheur
Et j'gard' mon coeur
Car j'vous l'répète
Je suis née dans l'faubourg Saint-D'nis
Faut pas m'la fair' j'suis un' goss' de Paris.

2

Un jour un rich' Brésilien
M'dit: "Vraiment vous avez du chien
Et si vous le voulez bien
Vous allez pendant un mois
Dans le GrafZepp'lin avec moi
Faire un voyag' plein d'émoi
Parcourant le monde entier
Partout je veux vous acheter
Tout c'que vous voudrez porter
Des rob's de Santiago,
Des châl's de Bilbao"
Mais sans lui laisser l'temps
J'ai répondu tout simplement:

Je suis née dans l'faubourg Saint-D'nis
Et j'suis restée un' vraie goss' de Paris,
Les toilett's pour moi voyez-vous
Y a qu'à Paris qu'on en trouve à son goût,
Un bout d'satin
Mis dans les mains
D'un' parisienne
Par un p'tit rien
Bientôt devient
L'manteau d'un' reine.
Je suis née dans l'faubourg Saint-D'nis
Faut pas m'la fair' j'suis un' goss' de Paris.

3

Et c'est pareil tous les jours
Quand les homm's me font des discours
Et vienn'nt me parler d'amour
L'un me propose un château
Un autr' m'offre un' hispano
Celui-là c'est des joyaux
Je me pose cett' question
Si j'écout' leurs propositions
J'aurai déjà des millions
Mais pas un ne me dit:
"Je serai votr' mari"
Aussi sans perdr' de temps
Je leur réponds bien gentiment:

Je suis née dans l'faubourg Saint-D'nis
Et j'suis restée un' vraie goss' de Paris,
Quand l'amour amèn' le désir
Mon coeur se donn' mais c'est pour le plaisir.
J'aime bien mieux
Un amoureux
Simple et honnête
Qui vient m'offrir
Pour m'fair' plaisir
Quelques violettes.
Je suis née dans l'faubourg Saint-D'nis
Ça n'se vend pas, les p'tit's goss's de Paris.

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LE BARBIER DE BELLEVILLE

1

Je suis le roi du ciseau,
De la barbiche en biseau,
Je suis le Barbier de Belleville
Des petits poils jusqu'aux cheveux
Je fais vraiment ce que je veux.
J'ai toujours été hanté
Par le désir de chanter
Manon, Carmen ou Corneville
Alors avouez que c'est râlant
D'avoir la vocation sans le talent.

REFRAIN

Je n'ai pas de voix,
J'essaye quelquefois,
Mais ça ne vient pas,
Je n'suis pas doué pour l'opéra.

2

Les clients me comparent au
Fameux raseur Figaro
Je n'suis qu'le Barbier de Bell'ville
Je peux vous passer un shampooing,
Mais vous faire un tour de chant point.
Je suis, je prends les paris
Le meilleur de tout Paris,
Pour tous les goûts dans tous les styles,
Je fais un métier que j'adore
Mais je voudrais chanter "Toréador..."

3

C'est comme ça, je ne suis ni
Caruso ni Rossini,
Je suis le Barbier de Bell'ville,
Je ne serai jamais hélas,
Le partenaire de la Callas.
Alors de mon bistouri
Je taille les favoris
Des bonnes gens de la grand' ville
En rêvant que je suis à la
Salle Garnier ou bien à la Scala.

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LES CHAMPS-ELYSÉES

1

Je m'baladais sur l'avenue le cœur ouvert à l'inconnu
J'avais envie de dire bonjour à n'importe qui
N'importe qui et ce fut toi, je t'ai dit n'importe quoi
Il suffisait de te parler, pour t'apprivoiser.

REFRAIN

Aux Champs-Elysées, aux Champs-Elysées
Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit
Il y a tout c'que vous voulez aux Champs-Elysées.

2

Tu m'as dit "J'ai rendez-vous dans un sous-sol avec des fous
Qui vivent la guitare à la main, du soir au matin"
Alors je t'ai accompagnée, on a chanté, on a dansé
Et l'on n'a même pas pensé à s'embrasser.

3

Hier soir deux inconnus et ce matin sur l'avenue
Deux amoureux tout étourdis par la longue nuit
Et de l'Étoile à la Concorde, un orchestre à mille cordes
Tous les oiseaux du point du jour chantent l'amour.

 

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 LA SEINE

1

La Seine est aventureuse
De Châtillon à Méry,
Et son humeur voyageuse
Flâne à travers le pays...
Elle se fait langoureuse
De Juvisy à Choisy
Pour aborder, l'âme heureuse,
L'amoureux qu'elle a choisi !

Elle roucoule, coule, coule
Dès qu'elle entre dans Paris !
Elle s'enroule, roule, roule
Autour de ses quais fleuris !
Elle chante, chante, chante, chante,
Chant' le jour et la nuit,
Car la Seine est une amante
Et son amant c'est Paris !

2

Elle traîne d'île en île,
Caressant le Vieux Paris,
Elle ouvre ses bras dociles
Au sourire du roi Henri...
Indifférente aux édiles
De la mairie de Paris,
El-le court vers les idylles
Des amants des Tuileries !

Elle roucoule, coule, coule
Du Pont-Neuf jusqu'à Passy !
Elle est soûle, soûle, soûle
Au souvenir de Bercy !
El-le chante, chante, chante, chante,
Chant' le jour et la nuit...
Si sa marche est zigzagante
C'est qu'elle est grise à Paris !

3

Mais la Seine est paresseuse,
En passant près de Neuilly,
Ah ! comme elle est malheureuse
De quitter son bel ami !
Dans une étreinte amoureuse
Elle enlace encore Paris,
Pour lui laisser, généreuse,
Une boucle à Saint-Denis !

Elle roucoule, coule, coule
Sa complainte dans la nuit...
Elle roule, roule, roule
Vers la mer où tout finit...
Elle chante, chante, chante, chante,
Chant' l'amour de Paris!
Car la Seine est une amante
Et Paris dort dans son lit !

 

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LA RÉVOLTE DES JOUJOUX 

1

On vient d'éteindre la lumière
Bébé succombe à son sommeil
Mais les joujoux très en colère
Dans leur placard tiennent conseil.

Les joujoux font grève, ils en ont assez
D'être tracassés et fracassés
Le ballon qu'on crève
La poupée qu'on bat
Son lassés des jeux et des combats.

Le pompier n'a plus d'échelle
Le tambour est plein de trous
Le cheval n'a plus de selle
Et l'auto n'a plus de roues
Mais ils se soulèvent contre cet enfant
Il va voir comment on se défend.

2

Le placard entrouvre sa porte
Ça grince un peu, ma foi tant pis
Et voilà que les joujoux sortent
Sautant sans bruit sur le tapis.

Les joujoux discutent pour savoir comment
Ils vont préparer leurs armements.
Pour mener la lutte un chef est nommé
C'est un vieil indien tout déplumé.

Le pompier fourbit sa lance
Le tambour bat le rappel
Le cheval déjà s'élance
Le moment est solennel
Quittant leur cahute ils forment les rangs
Le mot d'ordre étant : "Mort au tyran".

3

Le chef a dit marchons en ordre
Vers celui qui nous démolit
Pour le griffer et pour le mordre
Nous grimperons aux draps de lit.

Mais l'enfant sommeille
Tendre et gracieux
Comme un chérubin tombé des cieux
Devant ces merveilles, les joujoux surpris
Se sont arrêtés tout attendris.

Le pompier dit : "Tout de même
Un bébé c'est bien gentil"
Le tambour dit : "Moi je l'aime"
Alors ils sont repartis.

Quand l'enfant s'éveille
Vers huit heures un quart
Les joujoux sont tous
Dans le placard !

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CAROLINE, CAROLINE

1

Voilà huit heures qui sonnent,
C'est dimanch' mon coco
Déjà l'soleil rayonne
A travers les rideaux.
J'ai touché ma quinzaine
Si tu le veux tantôt
Nous irons à Vincennes
Dîner au bord de l'eau.
Vite en bas du lit
Pass'-moi mes habits
Et j'tons du jus dans Paris.

Caroline, Caroline
Mets tes p'tits souliers vernis
Ta rob' blanche
Des dimanches
Et ton grand chapeau fleuri.
Caroline, Caroline
T'arrêt' pas comm' ça en ch'min
March' plus vite
Ma petite
Tu vas nous fair' rater l'train.

2

Installons-nous ma chère
Sur le bord du talus
Mets un journal par terre
On va manger là-d'ssus.
Pourquoi qu'tu fais la tête
Tu n'as qu'à fair' comm' moi
Quand on n'a pas d'fourchette
On mange avec les doigts.
T'as fini déjà
Ah ! quel estomac
Où qu't'as donc fourré tout ça.

Caroline, Caroline
On a tout d'mêm' bien dîné
Plus personne
Viens mignonne
C'est l'moment d'aller s'prom'ner
Caroline, Caroline
Les p'tits oiseaux font cui cui
Sur la mousse
Fraîche et douce
Moi je l'ferais bien aussi.

3

Mais là-bas y a la fête
J'entends l'accordéon
Prépare tes gambettes
On va faire un boston.
J'cède à tous tes caprices
J'te paie un mirliton,
Un cochon d'pain d'épice
Ous qu'il y a mon nom.
Tu le mangeras
Quand j'serai pas là
Ça t'fera penser à moi.

Caroline, Caroline
Relèv' la jupe en dansant
Aie d'l'allure
Va en m'sure
On s'croirait chez l'Président.
Caroline, Caroline
Qu'est-c'qu'ils ont à nous r'garder
Tu m'fais honte
Allons r'monte
Ton pantalon qu'est tombé.

4

C'est pas d'chanc' ma poulette
Voilà qu'il tomb' de l'eau
Mets ta jup' sur la tête
Pour garer ton chapeau.
Moi j'te suis par derrière
Ta ch'mis' dépasse un peu
Mais grâce à ta bannière
J'te perdrai pas des yeux.
Nous v'là arrivés
C'qu'on est éreinté
C'est pas trop tôt d'se r'poser.

Caroline, Caroline
Ah ! c'qu'on est bien dans son lit
Tu soupires
Tu veux rire
Ça n'est pas pour aujourd' hui.
Caroline, Caroline
Veux-tu bien r'tirer ta main
Pas d'tapage
Si t'es sage
Ça s'ra pour dimanch' prochain.

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DEMAIN JE DORS

Tout' la s'maine depuis lundi,
J'attends l'sam'di,
J'attends l'sam'di...
Et quand c'est sam'di, je m'dis:
Demain je dors jusqu'à midi !
Jusqu'à midi dans mon lit !
Et si ça m'dit,
Et si ça m'dit,
Non seul'ment jusqu'à midi,
Mais tant pis c'est permis,
Midi et d'mi !

Je me prélasse
Sur l'oreiller,
Des rêves passent
Pour m'égayer...
Le réveil ne sonn'ra pas à sept heur's moins le quart,
Non, car
Je l'ai mis dans le placard !
Quand je fais la grasse matinée
Il peut sonner, sonner !

2

Tout' la s'maine depuis lundi
J'attends l'sam'di
J'attends l'sam'di...
Et quand c'est sam'di, je m'dis:
Demain je dors jusqu'à midi !
- Et's-vous tout seul dans vot' lit ? - Non mais dit's donc,
J'vous d'mande pardon !
Ça n'regard' que moi si j'suis
Seul ou non
Dans mon lit
Jusqu'à midi...

Je mets ma tête
Sous l'oreiller
C'est ma cachette
Pour oublier...
Je me fais une maison
Sous mes draps, sous l'édredon.
C'est bon
Je m'installe à ma façon
Ah ! ne pas me lever de bonne heure
Voilà mon vrai bonheur !

3

Et je r'commence le lundi
J'attends l'sam'di
J'attends l'sam'di
Et quand c'est sam'di je m'dis:
Demain je dors jusqu'à midi!
Tout' la s'maine j'ai des ennuis,
Mais dans mon lit,
Mais dans mon lit,
Mes ennuis je les oublie.

Coda

Dans mon lit.
Dans mon lit.
Jusqu'à midi.... et d'mi !

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AU LYCÉE PAPILLON

1

-Elève Labélure -Présent !
-Vous êtes premier en histoir' de France ?
Eh bien, parlez-moi d'Vercingétorix
Quelle fut sa vie ? sa mort ? sa naissance ?
Répondez-moi bien et vous aurez dix.
-Monsieur l'Inspecteur,
Je sais tout ça par cœur.
Vercingétorix né sous Louis-Philippe
Battit les Chinois un soir à Ronc'vaux
C'est lui qui lança la mode des slip(es)
Et mourut pour ça sur un échafaud.
-Le sujet est neuf,
Bravo, vous aurez neuf.

Refrain

On n'est pas des imbéciles
On a mêm' de l'instruction
Au lycée Pa-pa
Au lycée Pa-pi
Au lycée Papillon.

2

-Elève Peaudarent -Présent !
-Vous connaissez bien l'histoir' naturellle ?
Eh bien, dites-moi c'qu'est un ruminant.
Et puis citez-m'en et je vous rappelle
Que je donne dix quand je suis content.
-Monsieur l'Inspecteur,
Je sais tout ça par cœur.
Les ruminants sont des coléoptères
Tels que la langouste ou le rat d'égout,
Le cheval de bois, le pou, la bell'-mère...
Qui bav' sur sa proie et pis qu'aval' tout.
-Très bien répondu,
Je vous donn' huit, pas plus

(au refrain)

3

-Elève Isaac -Présent
-En arithmétique' vous êt'ss admirable,
Dites-moi ce qu'est la règle de trois
D'ailleurs votre pèr' fut-il pas comptable
Des films Hollywood, donc répondez-moi.
-Monsieur l'Inspecteur,
Je sais tout ça par cœur.
La règle de trois c'est trois hommes d'affaires
Deux grands producteurs de films et puis c'est
Un troisièm' qui est le commanditaire
Il fournit l'argent et l'revoit jamais.
-Isaac, mon p'tit
Vous aurez neuf et d'mi.

(au refrain)

4

-Elève Trouffigne -Présent !
-Vous êtes unique en géograaphie
Citez-moi quels sont les départements
Les fleuv's et les vill's de la Normandie
Ses spécialités et ses r'présentants ?
-Monsieur l'Inspecteur,
Je sais tout ça par cœur.
C'est en Normandie que coul' la Moselle
Capital' Béziers et chef-lieu Toulon.
On y fait l'caviar et la mortadelle
Et c'est là qu'mourut Philibert Besson.
-Vous êt's très calé;
J'donn' dix sans hésiter.

(au refrain)

5

-Elève Cancrelas -Présent !
Vous êt's le dernier ça me rend morose.
J'vous vois dans la class' tout là-bas dans l'fond
En philosophie, savez-vous quèqu'chose ?
Répondez-moi oui, répondez-moi non.
-Monsieur l'Inspecteur,
Moi je n'sais rien par cœur.
Oui, je suis l'dernier, je pass' pour un cuistre
Mais j'm'en fous, je suis près du radiateur
E puis comm' plus tard j'veux dev'nir ministre
Moins je s'rai calé, plus j'aurai d'valeur,
-Je vous dis : bravo !
Mais je vous donn' zéro.

(au refrain)

6

-Elève Legateux -Présent !
Vous êt's le meilleur en anatomie
Répondez, j'vous prie, à cette question
Pour qu'un être humain puiss' vivre sa vie
Quels sont ses organ's, quell's sont leurs fonctions ?
-Monsieur l'Inspecteur,
Je sais tout ça par cœur.
Nous avons un crân', pour fair' des crân'ries
Du sang pour sentir, des dents pour danser
Nous avons des bras
C'est pour les brass'ries
Des reins pour rincer
Un foie pour fouetter.
Bien. C'est clair et net
Mais ça n'vaut pas plus d'sept.

(au refrain)

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LE TOURBILLON DE LA VIE

1

Elle avait des bagues à chaque doigt,
Des tas d'bracelets autour des poignets,
Et puis elle chantait avec une voix
Qui, sitôt, m'enjôla.
Elle avait des yeux, des yeux d'opale,
Qui m'fascinaient, qui m'fascinaient.
Y avait l'ovale de son visage pâle
De femme fatale qui m'fut fatale,
De femme fatale qui m'fut fatale.

On s'est connus,
on s'est reconnus,
On s'est perdus d'vue,
on s'est r'perdus d'vue
On s'est retrouvés,
on s'est réchauffés,
Puis on s'est séparés.
Chacun pour soi est reparti
Dans l'tourbillon d'la vie
Je l'ai r'vue un soir, aïe, aïe, aïe,
Ça fait déjà un fameux bail
Ça fait déjà un fameux bail.

2

Au son des banjos je l'ai reconnue
Ce curieux sourire qui m'avait tant plu.
Sa voix si fatale, son beau visage pâle
M'émurent plus que jamais.
Je m'suis soûlé en l'écoutant
L'alcool fait oublier le temps
Je m'suis réveillé en sentant
Des baisers sur mon front brûlant
Des baisers sur mon front brûlant.

On s'est connus,
on s'est reconnus.
On s'est perdus d'vue,
on s'est r'perdus d'vue
On s'est retrouvés,
on s'est séparés.
Puis on s'est réchauffés.
Chacun pour soi est reparti.
Dans l'tourbillon d'la vie
Je l'ai r'vue un soir ah là là
Elle est retombée dans mes bras
Elle est retombée dans mes bras.

3

Quand on s'est connus
Quand on s'est reconnus
Pourquoi s'perdre de vue,
Se reperdre de vue?
Quand on s'est retrouvé
Quand on s'est réchauffés
Pourquoi se séparer ?
Alors tous deux on est r'partis
Dans l'tourbillon d'la vie
On a continué à tourner
Tous les deux enlacés
Tous les deux enlacés
Tous les deux enlacés.

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LE CREDO DU PAYSAN

1

L'immensité, les cieux, les monts, la plaine,
L'astre du jour qui répand sa chaleur,
Les sapins verts dont la montagne est pleine
Sont ton ouvrage, ô divin créateur !
Humble mortel devant l'oeuvre sublime
A l'horizon quand le soleil descend
Ma faible voix s'élève de l'abîme
Monte vers toi, vers toi Dieu tout-puissant.

Refrain

Je crois en toi, ô maître de la nature
Semant partout la vie et la fécondité
Dieu tout-puissant qui fis la créature
Je crois en ta grandeur, je crois en ta bonté ! (bis)

2

Dans les sillons creusés par la charrue
Quand vient le temps je jette à large main
Le pur froment qui pousse en herbe drue
L'épi bientôt va sortir de ce grain.
Et si parfois la grêle ou la tempête
Sur la moisson s'abat comme un fléau
Contre le ciel loin de lever la tête
Le front courbé, j'implore le Très-Haut !

3

Mon dur labeur fait sortir de la terre
De quoi nourrir ma femme et mes enfants.
Mieux qu'un palais j'adore ma chaumière
A ses splendeurs je préfère mes champs.
Et le dimanche au repas de famille
Lorsque le soir vient tous nous réunir
Entre mes fils, et ma femme et ma fille
Le coeur content j'espère en l'avenir.

4

Si les horreurs d'une terrible guerre
Venaient encor fondre sur le pays
Sans hésiter, là-bas vers la frontière
Je partirais de suite avec mes fils.
S'il le fallait je donnerais ma vie
Pour protéger, pour venger le drapeau
Et fièrement tombant pour la patrie
Je redirais aux portes du tombeau :

Dernier refrain

Je crois en toi, ô maître de la nature
Toi dont le nom divin remplit l'immensité
Dieu tout-puissant qui fis la créature
Je crois, je crois en toi comme à la liberté ! (bis)

 

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LA CAISSIERE DU GRAND CAFE

1

V'là longtemps qu'après la soup' du soir,
De d'ssus l'banc ous que je vais m'asseoir
Je vois une femme, une merveille,
Qu'elle est brune et qu'elle a les yeux noirs;
En fait d'femm's j'm'y connais pas des tas,
Mais je m'dis en voyant ses appas:
Sûrement que des beautés pareilles,
Je crois bien qu'y en a pas.

Refrain

Elle est belle, elle est mignonne,
C'est un' bien jolie personne,
De dedans la rue on peut la voir
Qu'elle est assise dans son comptoir.
Elle a toujours le sourire,
On dirait d'un' femme en cire
Avecque son chignon qu'est toujours bien coiffé,
C'est la caissièr' du Grand Café.

2

Entouré d'un tas de verr' à pied,
Bien tranquill' devant son encrier,
Elle est dans la caisse, la caissière
Ça fait qu'on n'en voit que la moitié.
Et moi que déjà je l'aime tant,
J'dis: "Tant mieux, qu'on cache le restant,
Car si je la voyais tout entière,
Je d'viendrais fou complèt'ment".

Refrain

Elle est belle, elle est mignonne,
C'est un' bien jolie personne,
Et quand j'ai des sous pour mieux la voir
Je rentre prendre un café noir,
En faisant fondre mon "suque"
Pendant deux, trois heur's je r'luque
Avecque son chignon qu'est toujours bien coiffé,
C'est la caissièr' du Grand Café.

3

C'est curieux comme les amoureux
On s'comprend rien qu'avecque les yeux,
Je la regarde, elle me regarde,
Et nous se regardons tous les deux.
Quand elle rit c'est moi que je souris,
Quand j'souris, c'est elle qu'elle rit,
Maintenant je crois pas que ça tarde
Je vais voir le paradis.

Refrain

Elle est belle, elle est mignonne,
C'est un' bien joli' personne,
Pour lui parler d'puis longtemps j'attends
Qu'dans son café y ait plus d'clients,
Mais j't'en moqu', c'est d'pire en pire,
On di-rait qu'ell' les attire,
Avecque son chignon qu'est toujours bien coiffé,
C'est la caissièr' du Grand Café.

4

N'y t'nant plus, j'ai fait un mot d'écrit,
J'ai voulu l'lui donner aujourd' hui,
Mais je suis resté la bouche coite
Et je sais pas qu'est c' qu'elle a compris.
En r'gardant mon papier dans sa main
Ell' m'a dit, avec un air malin:
"Au bout du couloir, la porte à droite,
Tout au fond vous trouv'rez bien".

Refrain

Elle est belle, elle est mignonne,
C'est un' bien joli' personne,
Mais les femm's, ça n'a pas de raison
Quand ça dit oui, ça veut dir' non.
Maint'nant ell' veut plus que j'l'aime,
Mais j'm'en moqu', j'l'aim'rai quand même,
Et j'n'oublierai jamais le chignon bien coiffé
D'la bell' caissièr' du Grand Café.

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LE COUTEAU

1

Pardon, Monsieur le Métayer,
Si de nuit je dérange,
Mais je voudrais bien sommeiller
Au fond de votre grange.
- Mon pauvre ami, la grange est pleine Du blé de la moisson:
Donne-toi donc plutôt la peine
D'entrer dans la maison !

2

"Mon bon Mon-sieur, je suis trop gueux,
Quel gâchis vous ferai-je !
Je suis pieds nus, sale et boueux
Et tout couvert de neige !
- Mon pauvre ami, quitte bien vite
Tes hardes en lambeaux.
Pouille-moi ce tricot, de suite,
Chasse-moi ces sabots !"

3

"De tant marcher à l'abandon
J'ai la gorge bien sèche:
Mon bon Monsieur, bail-lez-moi donc
Un grand verre d'eau fraîche !
- L'eau ne vaut rien lorsque l'on tremblle,
Le cidre guère mieux:
Mon bon ami, trinquons ensemble,
Goûte-moi ce vin vieux !"

4

"Mon bon Monsieur, on ne m'a rien
Jeté le long des routes,
Je voudrais avec votre chien
Partager deux, trois croûtes.
- Si depuis ce matin tu rôdes,
> Tu dois être affamé,
Voici du pain, des crêpes chaudes,
Voici du lard fumé !"

5

"Chassez du coin de votre feu
Ce rôdeur qui ne bouge.
Etes-vous Blanc, êtes-vous Bleu,
Moi je suis plutôt Rouge !
- Qu'importent ces mots Républiquue,
Commune ou Royauté:
Ne mêlons pas la politique
Avec la Charité !"

6

Puis le Métayer s'endormit,
La minuit étant proche,
Alors le vagabond sortit
Son couteau de sa poche,
L'ouvrit, le fit luire à la flamme,
Puis se dressant soudain,
Il planta sa terrible lame
Dans... la miche de pain !

7.

Au matin-jour, le gueux s'en fut
Sans vouloir rien entendre,
Oubliant le couteau pointu
Au milieu du pain tendre:
Vous dormirez en paix, ô riches,
Vous et vos capitaux,
Tant que les gueux auront des miches
Où planter leurs couteaux !

 

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ELLE ÉTAIT SOURIANTE

1

Un jour ma petit' châtelaine
Enl'vée par des romanichels
Fut mis' dans un' chambre malsaine
Tout en haut d'la rue Saint-Michel.
La p'tite au caractèr' rieur
Prit joyeusement son malheur.

Refrain

Le lendemain elle était souriante
A sa fenêtre fleurie, chaque soir
Elle arrosait ses petit's fleurs grimpantes
Avec de l'eau de son arrosoir.

2

Les brigands furieux d'la voir rire
Lui attachèr'nt les mains, les pieds
Puis par ses cheveux la pendirent
Au plafond en face du plancher;
Puis la laissant là, les voyous
Allèrent chez l'bistro boire un coup.

3

Les bandits jaloux d'son courage
Un soir à l'heure de l'angélus
La jetèr'nt du sixième étage
Son corps tomba d'vant l'autobus.
L'autobus qui n'attendait qu'ça
Sur la belle aussitôt passa.

4

Mais les assassins s'acharnèrent
Sur elle à coups d'pieds, à coups d'poings
De mill' coups d'poignard la lardèrent
Pour lui fair' passer l'goût du pain.
Et pour en finir les ch'napans
Ils la noyèrent dans l'océan.

 5

Au moment où la pauvre fille
Allait remonter sur les flots
Un sous-marin avec sa quille
Coupa son corps en deux morceaux,
Puis un' torpill' qui éclata
Fit voler le reste en éclats.

 6

La tempête, le vent et l'orage
Soulèv'nt les vagues de l'océan,
La petit' lutte avec courage
Bravant le terrible océan.
Mais le tonnerre à ce moment
Tombe et foudroie la pauvre enfant.

7

Elle disparut dans l'eau profonde
Un' baleine lui bouffa les mains
Sa jolie chevelure blonde
Fut arrachée par les requins
Un p'tit maqu'reau qui s'baladait
Lui barbotta son port'-monnaie.

 8

Vous croyez p't'être qu'elle en est morte
Et cependant il n'en est rien.
Après cett' secousse un peu forte
La p'tit' ne se sentait pas bien
Elle prit pour se remettr' d'aplomb
Un p'tit cachet d'pyramidon.

Dernier refrain

Voilà l'histoire de la p'tit' souriante
En la chantant je n'ai eu qu'un espoir:
Vous rappeler ces belles années charmantes
Que les bons vieux ne pourront plus revoir.

 

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L'ORAGE 

1

Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoûte et m'fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m'fut donné sur terre
Je l'dois au mauvais temps, je l'dois à Jupiter
Il me tomba d'un ciel d'orage.

2

Par un soir de novembre, à cheval sur les toits
Un vrai tonnerre de Brest avec des cris d'putois
Allumait ses feux d'artifice
Bondissant sur ma couche, en costume de nuit,
Ma voisine affolée vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices.

3

"Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi par pitié
Mon époux vient d'partir faire son dur métier
Pauvre malheureux mercenaire
Contraint d'coucher dehors quand il fait mauvais temps
Pour la bonne raison qu'il est représentant
D'un' maison de paratonnerres".

4

En bénissant le nom de Benjamin Franklin
Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins
Et puis l'amour a fait le reste !
Toi qui sèmes des paratonnerres à foison
Que n'en as-tu planté sur ta propre maison
Erreur on ne peut plus funeste.

5

Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs
La belle ayant enfin conjuré sa frayeur
Et retrouvé tout son courage
Rentra dans ses foyers, faire sécher son mari
En m'donnant rendez-vous les jours d'intempérie
Rendez-vous au prochain orage.

6

A partir de ce jour j'n'ai plus baissé les yeux
J'ai consacré mon temps à contempler les cieux
A regarder passer les nues
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus
A faire les yeux doux au moindre cumulus
Mais elle n'est pas revenue.

7

Son bonhomme de mari avait tant fait d'affaires
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer
Qu'il était dev'nu millionnaire
Et l'avait emmenée vers des cieux toujours bleus
Des pays imbéciles où jamais il ne pleut
Où l'on ne sait rien du tonnerre.

8

Dieu fass' que ma complainte aille tambour battant
Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps
Auquel on a t'nu tête ensemble
Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin
Dans le mill' de mon coeur a laissé le dessin
D'une petite fleur qui lui ressemble.

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J'EN AI MARRE
(Créée par Mistinguett)

1

De tout l'temps me tair' j'en ai plein l'dos
Il faut qu'ça sorte
J'suis lass' d'encaisser sans dire un mot
Tout c'que j'supporte.
Je sais bien
Qu'c'est idiot de me r'biffer
J'en conviens
C'est pas ça qui m'f'ra bouffer
Ça n'fait rien
Je sens qu'ça finit par m'étouffer
J'ai fait tout c'que j'ai pu
A la fin j'en peux plus :

Toujours au turbin,
Du soir au matin,
Moi j'en ai marre
De toujours manger
D'la vache enragée,
Moi j'en ai marre
Se dir' faut qu'ma peine
J'la traîne fourbue
Jusqu'à c'que je crève
Sans rêve,
Sans but.
N'avoir pour toilett's
Que cell's que l'on jett'
Moi j'en ai marre,
N'avoir pour croqu'nots
Que ceux qui prenn'nt l'eau
Moi j'en ai marre.
Si c'est ça la vie
Eh bien ! je vous l'déclare
Sans êtr' socialo,
C'est pas rigolo,
Et moi j'en ai marre.

2

Ne croyez surtout pas que j'envie
Ceuss' qui sont riches,
Les autos, les bijoux, la grand' vie
Moi je m'en fiche.
Mais enfin
Tout est bien mal balancé
Et l'destin
A quoi donc qu'il a pensé
Quand certains
En ont tant et d'autres pas assez ?
Au fond c'est ça qui fait
Qu'parfois on d'vient mauvais:

Toujours au turbin
Du soir au matin,
Moi j'en ai marre,
Vivre nuit et jour
Sans un peu d'amour,
Moi j'en ai marre,
En fait de tendresses,
D'caresses,
J'n'ai rien
Que cell's que si bonnes
Me donne mon chien.
Recevoir des beign's
Sans qu'personn' me plaign',
Moi j'en ai marre
Voir quand on m'approch'
Que les gens m'trouv'nt moche,
Moi j'en ai marre,
Si c'est ça la vie eh bien je vous l'déclare
Sans être socialo,
C'est pas rigolo,
Et moi j'en ai marre.

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LES TISSEUSES DE SOIE 

Toujours draps de soie tisserons
Et n'en serons pas mieux vêtues
Toujours serons pauvres et nues
Et toujours faim et soif aurons.

Jamais tant ne saurons gagner
Que mieux en ayons à manger
A grand peine avons-nous du pain
Pour le matin, au soir bien moins.

Car de l'ouvrage de nos mains
N'aura chacune pour son vivre
Que quatre deniers de la livre
Et de cela ne pouvons pas
Avoir assez viandes et draps

Car qui gagne dans sa semaine
Vingt sous il n'est pas hors de peine
Eh bien sachez-le donc vous tous
Qu'il n'y a celle d'entre nous
Qui ne gagne pas ses vingt sous
De cela serait riche un duc
Et nous sommes en grand misère
Mais s'enrichit de nos salaires
Celui pour qui nous travaillons
Des nuits grand partie nous veillons
Et tout le jour pour peu gagner

On nous menace de rouer
Nos membres si nous reposons
Ainsi reposer nous n'osons.

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LA PASSERELLE

Jeanne, le poing sur la hanche
Sur sa tête un lourd panier,
Va menant sa chèvre blanche
Au grand marché d'Olanier,
Sur un pont elle s'engage,
Mais elle avait oublié
Qu'il avait fait grand orage,
Le pont était tout mouillé.

La chèvre glisse et la belle
Aussitôt vient à tomber.
O mon doux Jésus, dit-elle
Ici je vais succomber,
Ne verrai-je plus ma mère,
La grand' place où j'ai dansé,
Ni Manon la chevrière,
Ni Colin mon fiancé.

Colin passa d'aventure
A point pour la relever,
Il la vit et je vous jure
Qu'il fut prompt à la sauver.
Est-ce sauver qu'il faut dire
Je n'oserais l'affirmer...
Jeanne se prit à sourire
Et voulut s'en retourner.

Oh que nenni, reprit l'autre,
Le soleil va se montrer
Sous mon bras passez le vôtre
Tous deux nous allons rentrer.
Et dans le bois il l'emmène,
Ils se mettent à jaser...
En passant sous le grand chêne
Colin dérobe un baiser
Puis deux, puis trois, puis ensuite
On les vit bien s'attarder,
Voulez-vous savoir la suite ?

Allez donc le demander
Aux oiseaux qui sur leur tête
N'ont cessé d'en gazouiller.
Ici, pour moi, je m'arrête
Non pas sans vous conseiller :
Fillette au gentil corsage
Que jamais rien n'a souillé
Quand il a fait de l'orage
D'éviter le pont mouillé.

Avec l'aimable autorisation
de Philippe Goninet
http://goninet.philippe.akeonet.com/salon.htm

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PAR LE PETIT DOIGT

1

Quand tu revenais de classe,
Tout le long du grand chemin,
Dès que je te voyais lasse,
Vers toi je tendais la main;
Et je te ramenais chez toi
En te tenant bien gentiment,

Refrain

Par le petit doigt,
Lon la, lon laire,
Par le petit doigt, Lon la,
Par le petit doigt, lon la.

2

Lorsque venait le dimanche
Tu mettais ton gilet bleu
Je mettais ma coiffe blanche
Et nous allions prier Dieu
Au vieux bourg de Saint Jean Didois
en nous tenant modestement

au Refrain

Puis au bons soirs d'assemblée,
Après la moisson d'août,
Nous dansions la Dérobée
Au doux son du gai biniou,
Et tu ne dansais qu'avec moi
En me tenant bien gentiment

au Refrain

Mais un vilain soir d'automne,
Mon Pierre part à Toulon,
Disant "Adieu, mon Yvonne,
Quatre ans marin... c'est bien long"
Moi j'avais l'âme en désarroi,
Te tenant bien tristement,

au Refrain

Quatre ans passent, quoi qu'on dise,
Tant et si bien qu'un beau jour,
Nous sortîmes de l'église
Tous les deux, unis d'amour,
Le coeur épris d'un doux émoi,
En nous tenant bien fièrement

au Refrain

Et nous voici père et mère
D'un mignon petit enfant
Qui se traîne encore à terre
Quoi qu'il ait bientôt un an,
Il ne marche sans trop d'effroi,
qu'en me tenant bien fortement

au Refrain

Il serait doux il me semble
Quand nous serons vieux, très vieux,
De fermer, tous deux ensemble,
Pour toujours nos pauvres yeux,
Dans notre vieux lit clos étroit,
En nous tenant bien doucement,

au Refrain

Et nous dirons à Saint-Pierre
Ouvre-nous vite les Cieux!...
Mais il faut prendre la paire,
Ou nous refuser tous deux.
Car nous voulons entrer chez toi
En nous tenant bien gentiment,

au Refrain

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 LE CHAT NOIR

1

La lune était sereine,
Quand sur le boulevard
Je vis poindre Sosthène
Qui me dit: cher Oscar !
D'où viens-tu vieille branche,
Moi je lui répondis:
C'est aujourd'hui dimanche
Et c'est demain lundi...

Refrain

Je cherche fortune
Autour du Chat Noir,
Au clair de la lune,
A Montmartre,
Je cherche fortune
Autour du Chat Noir,
Au clair de la lune,
A Montmartre, le soir !

2

La lune était moins claire
Lorsque je rencontrai
Mademoiselle Claire
A qui je murmurai:
Comment vas-tu, la belle,
Et vous? Très bien merci.
A propos, me dit-elle,
Que cherchez-vous ici ?

3

La lune était plus sombre,
En haut les chats braillaient
Quand j'aperçus dans l'ombre
Deux grands yeux qui brillaient.
Une voix de rogomme
Me cria: Nom d'un chien !
Je vous y prends, jeune homme !
Que faites-vous ? Moi... rien.

4

La lune était obscure
Quand on me transborda
Dans une préfecture
Où l'on me demanda:
Etes-vous journaliste,
Peintre, sculpteur, rentier,
Poète ou pianiste ?
Quel est votre métier ?

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LA BELOTE

1

On ne joue plus maintenant le zanzi
N I ni, c'est fini
La manille, l'écarté, le besigue
Ce n'est plus pour mézigue
A la gare et même au bout du quai
Le piquet, le jacquet
Ces trucs sont cuits
Ont r'çu un coup d'buis
A leur place aujourd'hui

On fait une petite belote
Et puis ça va
Tout le reste c'est d'la gnognote
A côté d'ça
Quand au café je l'suppose
Pour régler deux quarts Vichy
L'un crie c'est moi qui arrose
Et que l'autre dit
Laissez cher ami...

On fait une petite belote
Et puis ça va
Pour être un typ' dans la note
Faut jouer à ça
Quand les gens du monde s'invitent
Au lieu d'mettre "On bridgera"
Sur les cartes de visite
On met "On belotera"

2

Pour avoir un' femme jusqu'à ce jour
Il fallait faire sa cour
Pour être fixé sur ses intentions
La presser de questions
Il fallait même pour l'asticoter
Fox trotter, tangoter
Maint'nant plus besoin
De tout ce tintouin
Pour la connaître dans les coins

On fait une petite belote
Et puis ça va
on belote et rebelote
à tour de bras
quand on a pour partenaire
une belle poule et que l'on veut
connaître son caractère
et savoir un peu
c'qu'elle a dans son jeu

On fait une petite belote
Et puis ça va
Les fausses maigres et les boulottes
raffolent ce ça
bien avant l'métro je pense
ce jeu-là fut inventé
depuis qu'y a des hommes en France
on a toujours beloté

3

Jadis les querelles entre poteaux
Se réglaient au couteau
Ces messieurs vidaient en cinq minutes
Leur dispute sur la butte
Sur les deux y'en avait toujours un
Qui restait sur l'terrain
Aujourd'hui quand on a un' discussion,
Pour savoir qui qu'a raison

On fait une petite belote
Et puis ça va
On belote et rebelote
A tour de bras
Quand on s'dispute une rombière
Au lieu de verser du sang
C'est un truc bien plus pépère
Plus intéressant
D'la faire en 700

Se démolir la bouillotte
C'est rien ballot
Tandis qu'une petite belote
C'est rigolo
Comme font les gens les plus smartes
Quand ils se sentent injuriés
On échange aussi des cartes
Et le coup est régulier

4

C'est dev'nu tell'ment en vérité
Un jeu de société
Que même la Société des Nations
En a fait l'adoption
Et quand la Grèce avec l'Italie
Se trouve être en conflit
Pour savoir qu'est-ce qui
Prendra la Turquie
Ou la Moldoslovaquie

On fait une petite belote
Et puis ça va
Plus besoin d'armer un' flotte
Ni des soldats
Au lieu d'déclarer la guerre
A quoi bon verser du sang
C'est un truc bien plus pépère
Plus intéressant
D'la faire en sept cents

Se réduire tous en compote
C'est rien ballot
Tandis qu'une petite belote
C'est rigolo
Mais si c'est avec l'All'magne
Que l'on joue c'est plus prudent
Pour toucher lorsque l'on gagne
De se faire payer avant.

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LA NOUGARONNE

Pour danser la Nougaronne,
il faut aimer Nougaro.
Les enfants de la Garonne
ont le rythme dans la peau.
Il faut avoir la voix claire,
le coeur tendre et le sang chaud.
Pour danser la Nougaronne,
faut aimer le Bel Canto,
Pour danser la Nougaronne,
il faut vivre la samba,
et la salsa qui bastonne
les tambours et la bossa,
les musiques africaines
et le vaudou de Cuba.
Les mélopées tibétaines
des bonzes du Dalaï Lama.
Pour danser la Nougaronne,
il faut aimer le rugby,
la castagne et la bigorne,
le cassoulet, le confit.
Louis Amtrong et sa trompette
pour le jazz et la java
avec Marcel c'était chouette,
ça ne s'oublie pas.
Dès que l'on chante O Toulouse,
sous notre ciel le plus beau,
sur le tempo du vieux blues
nos voix s'envolent en échos
de Palavas à Narbonne,
dans le pays catalan,
jusqu'aux tours de Carcassonne,
d'Albi ou de Perpignan.
Sur les bords de la Garonne,
de la Gironde à Bordeaux
pour danser la Nougaronne
on fait péter les sonos.
Sur la place du Capitole
à Toulouse rien n'est trop beau
pour son enfant, son idole,
on danse sur Nougaro.

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 LA PLUIE FAIT DES CLAQUETTES

1
La pluie
La pluie fait des claquettes sur le trottoir à minuit
Parfois je m'y arrête, je l'admire, j'appalaudis
Je suis son chapeau claque, son queue de pie vertical
Son sourire de nacre, sa pointure de cristal
La pluie

2
Aussi douce que Marlène, aussi vache que Dietrich
Elle troue mon bas de laine, que je sois riche ou pas riche
Mais quand j'en ai ma claque elle essuie mes revers
Et m'embrasse dans la flaque d'un soleil à l'envers
La pluie

3
Avec elle je m'embarque en rivière de diamants
J'la suis dans les cloaques où elle claque son argent
Je la suis sur la vitre d'un peète endormi
La tempe sur le titre du poème ennemi
La pluie

4
A force de rasades, de tournées des grands-ducs
Je flotte en nos gambades, la pluie perd tout son suc
"Quittons-nous, dis-je, c'est l'heure et voici mon îlot
Salut, pourquoi tu pleures ?
Parce que je t'aime, salaud."

La pluie fait des claquettes sur le trottoir à minuit.

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 LE ZIZI

1

Afin de nous ôter nos complexes
Ô gué, ô gué
On nous donne des cours sur le sexe
Ô gué, ô gué
On apprend la vie secrète
Des angoissés d' la bébête
Ou de ceux qui trouvent dégourdi
De montrer leur bigoudi
Une institutrice très sympathique
Nous en explique toute la mécanique

Elle dit nous allons planter le décor
Ô gué, ô gué
De l'appareil masculin d'abord
Ô gué, ô gué
Elle s'approche du tableau noir
On va p'têt' enfin savoir
Quel est ce monstre sacré
qui a donc tant de pouvoir
Et sans hésiter elle nous dessine
Le p'tit chose et les deux orphelines

REFRAIN

Tout tout tout
Vous saurez tout sur le zizi
Le vrai, le faux
Le laid, le beau
Le dur, le mou
Qui a un grand cou
Le gros touffu
Le p'tit joufflu
Le grand ridé
Le mont pelé
Tout tout tout tout
Je vous dirai tout sur le zizi

2

Des zizis y'en a d'tout's les couleurs
Ô gué, ô gué
Des boulangers jusqu'aux ramoneurs
Ô gué, ô gué
J'en ai vu des impulsifs
Qui grimpaient dans les calcifs
J'en ai vu de moins voraces
Tomber dans les godasses
Çui d'un mécanicien en détresse
Qui a jamais pu réunir ses pièces

Y a le zizi tout propre du blanchisseur
Ô gué, ô gué
Celui qui amidonne la main de ma sœur
Ô gué, ô gué
J'ai vu le zizi d'un curé
Avec son p'tit chapeau violet
Qui juste en pleine ascension
Fait la génuflexion
Un lever de zizi au crépuscule
Et celui du pape qui fait des bulles

(au Refrain)

3

Le zizi musclé chez le routier
Ô gué, ô gué
Se reconnaît à son gros col roulé
Ô gué, ô gué
J'ai vu le zizi affolant
D'un trapéziste ambulant
Qui apprenait la barre fixe à ses petits-enfants
L'alpiniste et son beau pic à glace
Magnifique au-dessus des Grand's Jorasses

J'ai vu le grand zizi d'un p'tit bedeau
Ô gué, ô gué
Qui sonn' l'angélus les mains dans l' dos
Ô gué, ô gué
Celui d'un marin breton
Qui avait perdu ses pompons
Et celui d'un juif cossu
Qui mesurait le tissu
Celui d'un infirmier d'ambulance
Qui clignotait dans les cas d'urgence

(au Refrain)

4

J'ai vu le p'tit zizi des aristos
Ô gué, ô gué
Qui est toujours au bord de l'embargo
Ô gué, ô gué
J'ai roulé de la pâtisserie
Avec celui de mon mari
Avec celui d'un Chinois
J'ai même cassé des noix
Avec un zizi aux mœurs incertaines
J'ai même fait des ris de veau à l'ancienne

(au Refrain)

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LA CHANSONNETTE

1

La, la, la, mine de rien
La voilà qui revient
La chansonnette
Elle avait disparu
Le pavé de ma rue
Etait tout bête
Les refrains de Paris
Avaient pris l'maquis
Les forains, l'orphéon
La chanson d'Macky
Mais on n'oublie jamais
Le flonflon qui vous met
Le cœur en fête
Quand le vieux musicien
Dans le quartier
Vient revoir les anciens
Faire son métier
Le public se souvient
D'la chansonnette
Tiens, tiens

2

Les titis, les marquis
C'est parti, mon kiki
La chansonnette
A Presley fait du tort
Car tous les transistors
Soudain s'arrêtent
Sous le ciel de Paris
Un accordéon
Joue la chanson d'Macky
Comme avant l'néon
Cueilli par un flonflon
Un têtard en blouson
D'un franc d'violette
Va fleurir sa Bardot
Car malgré son aigle
Au milieu du dos
Le cœur est bon
Et sous ses cheveux gris
La chansonnette
Sourit!

3

La, la, la, hauts les cœurs
Avec moi tous en chœur
La chansonnette
Et passons la monnaie
En garçon qui connait
La chansonnette
Il a fait sa moisson
De refrains d'Paris
Les forains, l'orphéon
La chanson d'Macky
Car on n'oublie jamais
Le flonflon qui vous met
Le cœur en fête
Il faut du temps, c'est vrai
Pour séparer
Le bon grain de l'ivraie
Pour comparer
Mais on trouve un beau jour
Sa chansonnette
D'amour!

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