Mes quatre acteurs
David Warner | Robert Newton | John Hurt | Henri Guybet
En décembre 1997, je fus heureuse de voir l'un de mes acteurs préférés,
David Warner, voyager à bord du Titanic de James Cameron.A 13 ans, en 1979, j'avais été vaguement amoureuse de lui le temps d'un film (Ragtime Summer) et je n'avais jamais tout à fait perdu ma tendresse pour lui...
Toutefois, pour être tout à fait honnête, je dois avouer que j'avais très, très peu pensé à lui depuis mon adolescence. Je croyais même qu'il avait arrêté de faire du cinéma après The Man With 2 Brains en 1983.
Je voulus savoir ce que David Warner avait fait entre 1983 et 1997. La première chose que je constatai fut qu'il avait une filmo interdite longue d'un kilomètre, qui s'étalait de 1986 à 1996. Je voulus découvrir pourquoi il avait connu un tel purgatoire... Le magazine People Weekly l'avait même traité de "B-Brit" le jour de son anniversaire, en 1997 !
J'appris bientôt qu'il avait été une grande star dans les années soixante et qu'il avait atteint l'apogée de sa popularité à la fin des années soixante-dix. Sa carrière avait commencé à décliner avec le début des années 1980...
Je faisais alors mes premiers pas sur l'Internet et grâce à ce merveilleux instrument, je me liai d'amitié avec des fans américaines de David Warner. Dès l'été 1998, grâce à leur générosité, je pus consulter de nombreux articles sur l'acteur et ses films. Plus tard, après l'achat de mon premier magnétoscope, elles m'envoyèrent des dizaines de vidéocassettes.
Ses performances d'acteur dans des chefs-d'œuvre comme Morgan! A Suitable Case for Treatment, La Mouette de Lumet, The Ballad of Cable Hogue de Peckinpah, l'obscur Drive, etc. me firent comprendre que j'avais affaire à un comédien hors du commun, à un génie de la composition avec le charisme d'une star. Cet homme-là pouvait à peu près tout jouer, et même exceller dans d'abominables navets. Ses mauvaises interprétations se comptent sur les doigts d'une seule main...
En août 1998, devenue accro à l'Internet et aux ordinateurs, je voulus créer mon propre site Web. J'hésitai entre quelques sujets, mais, franchement, David Warner s'imposait. Ce comédien m'enthousiasmait... En fait, c'était la première fois de ma vie que j'étais une vraie "fan". Bien sûr, j'aimais beaucoup d'acteurs et d'actrices, mais jamais aucun d'entre eux ne m'avait encore passionnée à ce point.
Mon site Web sur David Warner.En décembre 1999, ma copine américaine,
Susan Dauenhauer Ciriello, lançait un site sur l'acteur Robert Newton. Je connaissais le nom, mais pas le visage... En consultant sa filmographie, je m'aperçus que je l'avais vu dans le Oliver Twist de David Lean presque 20 ans plus tôt. J'avais trouvé son Bill Sikes extraordinaire.Pour commencer, Susan tenta de me convertir avec une vidéocassette de L'Île au trésor (1950). Malheureusement, j'ai horreur des films de pirates et le Long John Silver de Newton, avec son affreux accent et ses roulements d'yeux incessants, m'énerva tellement que je doutai du bon sens de mon amie.
Je vis ensuite Autour de monde en 80 jours, la super-production de Mike Todd et Oscar du meilleur film en 1956. Malgré le pittoresque de certaines des séquences, je trouvai le film plutôt ennuyeux et la prestation de Newton, en Inspecteur Fix, assez terne.
Ensuite, ce fut le tour de Jamaica Inn, décrié par les critiques comme l'un des pires films d'Alfred Hitchcock. Newton, en policier qui a infiltré une bande de pilleurs d'épaves, était jeune, mince et beau, certes, mais encore là, plutôt terne.
Enfin, je vis The Desert Rats, le film qui changea mon opinion sur Newton et sur la santé mentale de Susan (je plaisante). Newton aurait mérité une nomination aux Oscars pour sa performance parfaite... En prof de maths déchu par l'alcool et couard pendant les batailles, il est subtil et tout à fait convaincant. Ses scènes avec son ancien élève devenu son capitaine (Richard Burton) sont inoubliables.
Je revis alors L'Île au trésor, Autour du monde et Jamaica Inn. Mais qu'est-ce que j'avais pensé les premières fois ??? Je devais être dans le coma ces soirs-là... Newton était un génie, aussi à l'aise dans le cabotinage que dans la subtilité. Et quel charisme!
Devenue aussi folle de Newton que Susan, je commençai à l'aider dans ses recherches et créai même ma propre page Web en français sur l'acteur en avril 2000.
Ma page Web sur Robert Newton.En août 2000, je commençai à chercher un sujet pour un nouveau site Web en anglais. Je pensai à
John Hurt parce que c'est l'un des plus grands acteurs vivants. Toutefois, je perdis rapidement presque tout mon intérêt. Contrairement à Warner et à Newton, le côté "découverte" était absent puisque je n'avais jamais perdu Hurt de vue depuis 1979. De plus, la recherche s'avéra extrêmement facile, donc sans défi stimulant, Hurt ayant accordé des dizaines et des dizaines d'interviews depuis 1966. Une biographie autorisée (1982) est même disponible...Comme j'ai déjà fait beaucoup de travail sur ce site, il restera sur le Web, mais je ne crois pas y consacrer beaucoup de mon temps à l'avenir.
Mon site Web sur John Hurt.
(photo récente : Josseline Minet)
En novembre 2000, je regardais Les Aventures de Rabbi Jacob avec ma mère quand elle a remarqué que "Salomon" ressemblait beaucoup à Robert Newton. J'ai d'abord trouvé son observation assez idiote, et puis je l'ai énervée parce que je n'arrêtais pas de figer l'image sur
Henri Guybet pour lui prouver qu'elle avait tort. Mais à force de contempler la physionomie de "Salomon", je suis devenue fascinée... Pour apaiser ma mère, j'ai même reconnu que les deux acteurs avaient des yeux et des cheveux noirs en commun, ainsi qu'un corps plutôt costaud, un visage rond, un teint basané, un appendice nasal assez impressionnant et un sourire irrésistible.
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Après le départ de ma mère, j'ai de nouveau regardé quelques scènes avec Salomon avant de m'asseoir devant mon ordinateur pour faire une recherche sur Henri Guybet.
L'une des premières choses que j'ai dénichées à son sujet -qu'il fut l'un des fondateurs du Café de la Gare- m'a encouragée à pousser ma recherche un peu plus loin ; cela me permettait en effet d'espérer que Guybet avait beaucoup de talent et qu'il valait la peine d'être (re)découvert. Et puis, beaucoup de pages Web se moquaient de lui, et j'ai voulu savoir pourquoi il avait une telle image de "ringard".
Certes, Henri Guybet avait partagé mon cœur avec David Warner (et une douzaine d'autres stars) en 1979. Mais la nostalgie ne pèse pas lourd quand son objet est sans intérêt...
J'avais sans doute fait sa connaissance avec Le Pion dans lequel Guybet incarnait un type très semblable à l'anti-héros de Ragtime Summer.
Hélas ! Tout comme Warner, j'avais perdu Guybet de vue après le début des années 1980.
Les chemins tortueux qui m'ont menée à créer un site sur Henri Guybet pourraient me faire croire à la prédestination... J'avais enregistré Rabbi Jacob en août 2000. Une semaine plus tard, j'ai eu besoin d'une cassette pour enregistrer Midnight Express... Trois mois plus tard, quand j'ai voulu regarder Young Frankenstein, c'est le générique de Rabbi Jacob qui est apparu. Que voulez-vous, les Post-it, ça ne colle pas très bien !
Si j'avais regardé le film tout de suite, le site n'aurait jamais vu le jour. J'étais en effet très occupée. En novembre 2000, fin d'un contrat et début d'un repos de trois mois, donc beaucoup, beaucoup de temps libre en perspective. De plus, à cause de la remarque innocente de ma mère, "Salomon" m'a peut-être plus captivée que si j'avais regardé le film seule. Certes, Guybet est adorable dans ce rôle, mais je n'avais pas pensé à lui depuis très, très longtemps. De David Warner à Henri Guybet, c'est tout à fait logique quand on y pense, même avec le "détour" Robert Newton.
Depuis novembre 2000, j'ai vu 17 autres films avec lui. À l'instar de "mes" trois acteurs anglais, il possède un grand talent pour la composition. Je ne sais jamais à quoi m'attendre quand je mets une nouvelle cassette dans mon magnétoscope. Ce qui est merveilleux...
Mon site Web sur Henri Guybet.Les 10 et 19 décembre 2000, les 4 et 6 janvier 2001, le 22 mars 2001.