Un film bien meilleur qu'on ne croit.

Dernièrement, j'ai revu ce film (je n'aime pas regarder mes films) suite à un atelier documentaire que j'avais organisé avec Maurice Failevic. Généralement, je retiens les défauts de mes films et oublie un peu trop facilement leurs qualités. Jacques Fansten m'avait téléphoné, après le passage sur Canal Plus, pour attirer mon attention sur la façon dont ce film renouait avec mes premiers films Pop'Game (1962) et La Michetonneuse (1972). Je croyais qu'il voulait être gentil, mais en fait il avait raison. Ce film contient une authenticité, un naturel et une spontanéité qui échappe à celui qui l'a fait. Pourtant quelle folle aventure ! Partir sans préparation, au printemps 90,  dans la Russie à cheval entre le libéralisme de la soit-disante "pérestroïka" et le goulag qui pendait au-dessus des têtes à la moindre incartade, demandait une dose d'inconscience  assez délirante. On ne plaisantait pas avec les institutions à cette époque !  Pourtant dès notre arrivée, nous avions constaté le désordre ambiant. Je revois Gregory, notre directeur de production, en train de compter, à l'aéroport, avec le douanier les 30.000 dollars, billet par billet, pendant que, dans son dos, nous débarquions  illégalement 200 kg de matériel. Alain Siritzky, le producteur, avait identifié un jeune garçon plein de ressources, pour nous servir d'assistant. Cet Alex avait préparé les taxis et les camions pirates pour y engouffrer le matériel et l'équipe (François About- le chef op - un assistant, l'ingénieur du son et François Jouffa) . Un taxi  transportait Grégory avec ses 30.000 dollars et le réalisateur pas rassuré vers une destination inconnue. Gregory n'avait pas arrêté, pendant le vol, de me prendre la tête avec les policiers ripoux russes et les douaniers qui n'avaient qu'une seule idée en tête : lui piquer les 30.000 $. Il ne cessait de répéter : " Jamais je mourrai pour 30.000 $ !" et voilà t'y pas que sur l'autoroute hyper-sombre (il était bien 2 h du mat), une poignée de flics arrête notre taxi sur le bas-côté. Le Greg pissait dans son froc de terreur, prêt à remettre sur le champ les 25 billets de 1.000 $ et la monnaie des 5.000 ! Notre chauffeur s'arrête calmement. Il va ouvrir son coffre arrière, en sort un gos poisson fumé et   le donne aux policiers. Et il repart froidement, nous expliquant dans un sabir anglo-franco-russe qu'il avait un phare éteint !
Ouf, fit Gregory avant de remballer ses $ dans son slip !
Personne ne lui piqua ses dollars, sauf les FILLES qui furent pour nous, petits franchouillards, de furieuses BÊTES DE SEXE.
Si ça vous intéresse d'en savoir plus sur les bêtes de sexe n'hésitez pas, elle sont à portée de souris, ci-dessous :

LES FOLLES DU Q !
 

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