Bâtard de son état, le jeune Lockhart Flawse a reçu de son grand-père une étrange éducation.
Capable de lire l'Ancien Testament en ourdou, de réciter ses tables en latin, il est,
à dix-huit ans, totalement ignorant des choses du sexe. Aussi, lorsqu'il tombe amoureux,
sa vie se transforme-t-elle en une farce cocasse.
On sait depuis Mêlée ouverte au Zoulouland que Tom Sharpe est un auteur sanglant. Après avoir atomisé l'ancien régime sud-africain, il a fait exploser toutes les conventions et traditions anglaises à travers Panique à Porterhouse et Le Bâtard récalcitrant. Dans Le Cru de la comtesse, on retrouve tous les ingrédients propices aux détonations de fous rires en série.
Pèlerin, un grand dadais, rejeton de bonne famille, est envoyé au collège de Groxbourne, spécialisé dans la récupération des cancres... Il faut en faire un homme malgré tout. Bien sûr, rien ne se passe normalement chez Tom Sharpe. Pèlerin devient l'ami de Glodstone, un professeur obtus et avide d'aventures viriles. Persuadé qu'une comtesse est victime de dangereux assassins, Glodstone embarque Pèlerin pour un voyage en France dans le but de sauver la malheureuse.
La paire de justiciers d'opérette va ainsi se retrouver en Dordogne dans un château
peuplé de touristes et de politiciens fascistes réunis pour une conférence intitulée
"Détente ou destruction". Quand les deux naïfs se mettent alors à confondre assassins,
victimes et canulars, l'épopée se transforme en un Cluedo mortel et hilarant.
Opération Bambino ou l'histoire d'un désastre. Politiciens corrompus ou nostalgiques de l'époque coloniale,
flics pourris, nouveaux riches égoïstes aux moeurs dissolues, fils de famille délinquants
(l'un deux a volé les 158,000 livres d'économie de sa tante), etc., s'en donnent à coeur joie
dans ce roman drôle, féroce et délirant.
Tom Sharpe mériterait un second Grand Prix de l'humour noir (il l'a obtenu en 1986)
pour sa descente en flamme de la société anglaise thatcherienne.
Frensic, honorable agent littéraire, reçoit un jour le manuscrit d'un roman, Pitié, ô hommes, pour la vierge. Le sujet en est délicieusement scandaleux : il traite des amours d'un jeune homme avec une très vieille dame, et l'auteur tient absolument à rester anonyme. Frensic et son assistante Sonia Futtle décident alors de "monter un coup" littéraire. Ils choisissent, comme prête-nom, un obscur écrivaillon qui s'est vu refuser un ouvrage : Peter Piper. Ils remettent le livre à un éditeur de renom mais ruiné, Geoffrey Corkadale, et obtiennent de l'argent du richissime Hutchmeyer. La machine est en route pour lancer sur le marché ce qui doit être, assurément, un best-seller. Et tout rate. Les intrigues amoureuses succèdent aux querelles de pouvoir, les complots aux combines, à une vitesse ahurissante. La grande poursuite est un des romans les plus drôles que la Grande-Bretagne ait jamais produits.
Attention, ce livre commence par un remerciement laconique : "À tous les membres de la police sud-africaine qui consacrent leur vie à la préservation de la civilisation occidentale en Afrique australe." Mais, sachant qu'il a été écrit en 1971, à une époque plutôt contestataire et que son auteur combat tous les préjugés qu'il côtoie, il ne faut surtout pas s'y tromper. Cette mêlée du genre ouverte est pleine de bons sentiments, sauf à l'égard de la politique blanche menée à cette époque en Afrique du Sud.
L'histoire se déroule dans une petite ville morte et surchauffée, nommée Piemburg. Au sein d'une vaste demeure règne Miss Hazelstone, dernière descendante pas trop attardée d'une vieille famille aristocratique. Autour d'elle gravitent les notables, la police, quelques clochards et tous les noirs de la communauté zoulou. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Miss Hazelstone n'avait pas annoncé aux autorités qu'elle avait assassiné son cuisinier zoulou, Fivepence. Ce qui normalement n'a aucune importance.
De quiproquos en situations délirantes, il s'ensuit un vaste et terrifiant vaudeville avec des personnages
tous plus déjantés les uns que les autres qui finissent dans un bain de sang d'une drôlerie incroyable.
À déconseiller aux esprits chagrins et aux âmes sensibles.
Roman farfelu dont le personnage principal est un chef de police à qui on a greffé le coeur d'un évêque anglican.
Après plusieurs années passées à utiliser sa plume ou plutôt son sabre à décapiter quelques mauvais principes et personnages peu ragoûtants, Tom le Futé revient à Porterhouse, le délirant collège de Cambridge. Là, quelques vieilles barbes essayent à tout prix de perpétuer les traditions de l'enseignement britannique. Lesdites vieilles barbes (doyen, chef tuteur et maître du collège) étant complètement allumées, le résultat est le plus souvent dramatique et hilarant. Mais les extravagants de Porterhouse ont parfois affaire à encore plus dérangés. En premier lieu, Lady Mary, veuve de Sir Godber, un ancien maître du collège, disparu dans d'étranges conditions. Une cohorte d'individus peu recommandables, ensuite, dont un truand spécialisé dans la mise en scène de haute voltige. Le tout servi, à la sauce Sharpe, relevée d'une volée de bois vert contre les institutions les plus rigides de son pays.
Un pays peu rancunier cependant, Sharpe étant depuis Wilt reconnu comme l'un des plus grands
humoristes anglais contemporains. Il a en outre reçu le Grand Prix de l'humour noir pour
l'ensemble de son oeuvre.
Porterhouse, ou, La vie de collège
Un nouveau Maître, travailliste, veut faire des réformes dans un des collèges de Cambridge (Angleterre). Une suite de variations très drôles sur la querelle qui oppose les Anciens et les Modernes depuis l'aube de l'humanité.
Une littérature de détente, à son meilleur.
La route sanglante du jardinier Blott
Une châtelaine anglaise hystérique, mariée à un parlementaire "impuissant", décide coûte que coûte d'avoir un enfant. Même si pour arriver à ses fins, il lui faut faire passer une autoroute au milieu du parc familial. Un roman très drôle. Une galerie de personnages excentriques, maniaques, abrutis, hargneux. Un sacré phénomène ce Sharpe, entre Woody Allen et Alfred Jarry (comme le suggère J. Folch-Ribas dans ##La Presse## du 25 mai 1985).
Wilt 1, ou, Comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore
Violente satire anti-bourgeoise, légèrement misogyne, qui atteint les Anglais engoncés dans leur quotidien et les Américains hystériques par rapport aux précédents. Cyniquement drôle, c'est du gros humour qui se sert ironiquement du roman pour faire rire ... et ça réussit. D'origine anglaise, 1976.
Wilt 2, ou, Comment se débarrasser d'un crocodile, de terroristes et d'une jeune fille au pair
" Il faut avec Tom Sharpe faire son deuil de l'appellation contrôlée " humour angIais ".
Sharpe considère la réalité quotidienne avec un don d'observation corrosif, impitoyable.
Certes Wodehouse et Waugh ne sont pas si loin. Mais l'époque est plus rude que jamais.
Il n'y a plus qu'à coups de hache qu'on peut terrasser dans un grand éclat de rire le dragon
de la crise économique, politique et morale "
Wilt supervise l'enseignement des " Humanités " dans un lycée technique : le Tech. A la suite d'une rivalité entre deux policiers qui se livrent une guerre sans merci, il est soupçonné d'avoir trempé dans la mort suspecte par overdose d'une élève du Tech. La police truffe alors sa voiture d'émetteurs. Or, pour arrondir ses fins de mois, Wilt donne des cours particuliers à des officiers de la base américaine voisine. La base, détectant les émetteurs de la police, le prend pour un espion soviétique et tente de le faire disparaître. On retrouve ici décuplées les qualités qui ont fait de Sharpe l'héritier moderne de Wodehouse et de Waugh, un écrivain ébouriffant qui manie l'humour au coupe-coupe.
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