[ vendredi 26 décembre 2008 ]

Cinq ans sans venir ici, cinq ans sans même vraiment essayer, sans prendre le temps de m'asseoir, de m'arrêter, de respirer, d'écouter une chanson, d'en fredonner une pour voir, d'ouvrir les fenêtres en grand. Cinq ans de tout, de rien, de tout. Comme si cinq ans pouvaient contenir l'échec ou la victoire de toute une vie...drôle comme j'ai tendance à dramatiser. Cinq ans c'est rien finalement, non?

Il y a eu le dernier hiver de l'insouciance. Moi transie d'amour osant encore mettre des bottes vernies, blanches. Moi toute seule toute seule dans mon petit appartement. Souvenirs d'une liberté aussi grande que la blessure de la solitude. Funny how...
A cinq ans d'ici, les lumières de fêtes qui dansent sous ma fenêtre et moi je pensais sûrement avoir le monde à mes pieds. Mais il n'y avait là que ma petite ville; des gens que j'appréciais; du monde à la maison parfois; le samedi soir les pizzas; passant le temps à nous plaindre...la fenêtre entr'ouverte même en hiver... L'avenir plein de points d'interrogation, cet avenir plein d'interrogations tout court; des perspectives d'avenir que j'ai oubliées; des rêves de réussite, ceux-là aussi, oubliés.
Je ne me souviendrai jamais plus de quoi ils étaient fait.
brainwashed
La seule chose qui fait la différence c'est le moteur à vivre, le moteur à tenir quoiqu'il arrive. Les yeux d'un gamin pour qui je n'aurais jamais plus droit à l'erreur. La différence, la seule.

Un grand appartement n'y change rien. Les machines à laver, les frigidaire, les chambres d'enfants, les chemises d'homme, les larmes à deux, les rires à trois, la nécessité d'un garage à deux places, tout ça n'y change rien.
Je n'ai pas su changer. Du jour au lendemain, de cinq ans au lendemain, et même en plus de temps qu'il n'en faut je n'ai pas su changer. Je ne sais pas faire ça, never could. Mon existence a avancé plus vite que moi. Je me suis laissée sur le bas côté en somme. Parfois la sensation que je passe à côté de moi.
Et le sentiment paradoxal de ne pas avoir pris le train en marche, pour une fois. On se rassure on se rabâche ces choses-là; puisque l'enfer les autres, c'est rassurant. C'est pas moi qui suis derrière, 'en reste' comme on dit. Et pourtant. Funny how...

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