[ mardi 9 juillet 2002 ] [ 16:21 ] [ Colère ]

Je gerbe le grand Sud et je gerbe son soleil. Je gerbe sa Méditerranée et je gerbe ses plages. Grasses et vulgaires. Je gerbe ses palmiers et ses pins parasols. Je gerbe ses routes de campagne et je gerbe mon histoire, celle de l'homme qui m'a mené jusqu'ici. Je ne veux pas de ses villes sans âmes. Je ne veux pas de cette vie-là, je ne veux pas de ces gens-là. Je ne veux ni de cette année-là ni de ces voyages-là. Je gerbe la couleur du ciel et l'odeur du sel. Je ne veux pas de vacances. Je ne veux pas de ces contrées-là, non.
J'appartiens aux villes sombres, j'appartiens au froid de l'hiver. Je suis une fille du nord, je ne suis pas une fille de l'air. Je suis une fille au regard dur quand je croise des hypocrisies trop douces. Je suis une fille de la pluie, je ne serai jamais une fille du soleil. Je ne veux pas de cette chaleur-là, je ne veux pas de cette lumière-là. Pourtant dans un petit jour, tout ce que je voulais et que je gerbe aujourd'hui sera là au creux de mes mains et je ne sais quoi en faire. Quoi en faire de ces jours qui m'attendent à bras ouverts. Quoi en faire de tous ces putains de soleils d'hiver qui brillent déjà à des mois devant moi. Je veux déjà rentrer là-bas. Là-bas fouler le bitume où marche un ange pendant que je crève sur ces putains de plages que je gerbe de toute mon âme.

hier

archives

imèle