Samedi 22 Juin 2002
*15h16*
Le philosophe qui veut éteindre ses passions ressemble au chimiste qui voudrait éteindre son feu.
-N. de Chamfort-
Mes conversations qui résonnent dans ma tête en un bruit sourd. Et tout ce que j'ai fait de bien, c'était pour toi. Et tout ce que j'ai fait de mal, c'était contre toi. Il y a toujours eu Toi.
Alors je suis la fille dans le train, lorsque le sort s'acharne contre l'homme et moi. Funny how...nos routes se croisent sans cesse et ont tellement de mal à se rejoindre.
Riez. Riez de celà pour une fois, je vous y invite.
Alors que je franchissais les huit cent kilomètres au sud, il filait tout droit pour huit cent kilomètres au nord. Les réseaux nous ont fait défaut, et me voilà à quitter son soleil pour aller le retrouver sous ma pluie.
Il y a cinq ans, il écrivait sur la carte Marseille c'est beau, mais sans toi bébé c'est nul. Et moi aujourd'hui sur le carnet Sans toi, le soleil je ne le vois pas. Il m'étouffe, il me brûle, mais sa lumière n'atteind pas mes yeux.
Bien ou mal, c'est encore une odyssée de plus accomplie sous sa volonté silencieuse, une action de plus dans son interaction.
En un petit jour, mais le jour le plus long, me voilà redevenue le ridicule personnage d'une femme dans toute la splendeur de ses passions et toute la laideur de sa dépendance à un seul moteur. En un petit jour me voilà propulsée à nouveau dans ce rôle que je connais, de certains l'admirent, de certains le dénigrent, ce rôle de ma vie que je réalise je n'ai jamais choisi, juste le seul que je me suis vue offrir. Enfermée dans ce personnage de moi contre lequel je ne peux pas lutter. Parce qu'encore il est au bout de la route, qu'elle me rende sévère, honteuse, nerveuse, qu'elle m'arrache rires, larmes, rancoeur, tièdeur, des peines plutôt que le malheur, des joies plutôt que le bonheur, encore il est est au bout de mes routes.
Qui est-il? Qui est-il réellement pour se glisser avec ma folle bénédiction entre moi et le fil de mon simple destin? Que vaut-il? Que vaut-il vraiment sur l'échelle de ma vie pour que mon inconscient m'impose ses lois et rejette sur lui la responsabilité de chacun de mes actes?
Hier les rues d'Aix-en-Provence auraient pu être le milieu de nulle part, n'importe quel nulle part, rien qu'un lieu de plus où inscrire mes doutes sur les murs, où reposer mes prières les yeux rivés sur le pavé. Passer sous la lumière et implorer Me donnerez-vous un jour le droit de reposer mon âme et de trouver la paix, dans nos hasards et nos mauvaises fortunes?
Toujours la même question, parce que le dégoût de nos actes manqués n'est pas suffisant pour m'empêcher de voler à leur secours pour les soigner. Ainsi je réalise que j'ai la foi, ce qui ne m'apparaît pas clairement se dessine dans le noir sur blanc de mes gestes. Ainsi païenne d'un univers désabusé je découvre mon inconscient étant un de ceux qui s'obstinent à croire, sans cesse dans l'expectative.
Parce que si je ne croyais en rien, à cet instant je le sais, je ne serais pas dans ce train.