[ lundi 18 novembre ][ 11:32 ]

Et je dis des bêtises ; je dis des bêtises et il n’y a que lorsque je les fais rire que je me sens présente. Alors je dis des bêtises, souvent, c’est ma façon à moi d’être vivante.
Je fais mon cinéma, c’est vrai, quelquefois. Lorsque tel est le cas, je n’y réfléchis pas, jamais. Je laisse parler cette autre du fond de moi, dans sa naïveté, dans son absurdité souvent, dans son incohérence et son insouciance aussi. Et quand elle décide de se taire, je m’efface avec elle, je m’efface tout simplement, sur la pointe des pieds je m’efface dans le silence, garde mes grandes questions pour moi, mes amertumes et mes craintes pour moi.
L’autre moi leur ressemble un peu. Un peu plus que le moi d’ici, le moi de la maison, celle qui écrit et qui s’étale en nostalgie. L’autre moi leur ressemble tellement plus, tellement plus enjouée, épanouie, comblée par l’instant, vivante dans l’instant. Alors je dis des bêtises et je n’y suis pour rien lorsque je redeviens rêveuse. Je dis des bêtises et n’y suis pour rien lorsque je redeviens sage. Je dis des bêtises, tant que je peux, et n’y suis pour rien lorsqu’un soudain silence me met les larmes aux yeux.

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