Légendes, conclusion

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 Vue actuelle des lieu de l'ancienne rue principale.

 

Légendes


Trois légendes intéressantes sont issues de l'histoire de Saint-Ignace-du-Lac.  La première à trait à la construction du barrage.  On a dit que des hommes, des polonais travaillant illégalement au Canada, seraient tombés dans les formes et que l'on aurait coulé le béton sur eux.  Bien que peu plausible dans les circonstances,  cette rumeur demeure très vivante dans la région.
La seconde légende, celle qui a le plus longtemps été entretenue, voulait qu'au printemps, alors que le réservoir se rempli, on puisse apercevoir le clocher de l'église dépassant des eaux.  Pourtant, elle était construite sur une colline devenue une île aujourd'hui, l'Île du Village.
La dernière, sans doute la plus jolie, veut que sur le réservoir Taureau, à l'endroit où passait la rue principale, en étant très attentif, on puisse encore entendre, dans le vent, le son des derniers tintements des cloches de Saint-Ignace-du-Lac, comme un éternel larmoiement.

 

En 1980, vue du site de l'ancienne rue principale depuis l'église.  Le temps a déjà eu raison de ces vestiges

 

 

En guise de conclusion


Saint-Ignace-du-Lac était un véritable village de colonisation.  Fondé pour garder à la « race » canadienne-française la terre du pays et ses chances de survie, la paroisse aura vu défiler des dizaines de familles de colons, pour la grande majorité bien plus bûcherons que fermiers.  Après une croissance rapide, la population se stabilise après 1917.  Tout va bien.  Mais les belles histoires sont souvent tristes.  C'est le cas de celle de Saint-Ignace-du-Lac. On avait cru en ces prêtres qui nous guidaient sur de nouvelles terres.   On avait travaillé dur et on avait sué pour s'y installer.  On avait bâti et on avait rêvé.  On ne quittait pas par choix, mais par obligation.  Voilà le drame de l'événement.  La fin est d'autant plus dramatique que le Québec a oublié cette épisode de son histoire, sans doute parce qu'elle n'est pas survenue au bon moment, qu'il ne s'agissait ni d'une minorité ethnique et encore moins de gens importants.  Que de pauvres colons chassés de leurs terres à l'aube d'une grave crise économique. Une fois ces gens dispersés, qui pouvait crier à l'injustice.  Eux ne pouvaient pas le faire, ils étaient trop occupés à se refaire une nouvelle vie.
  Les sentiments douloureux et unanimement ressentis par ceux qui s'exilaient en 1930 sans espoir de retour, allaient refaire surface à l'été 1980, lorsque les gens encore vivants ont été réunis pour commémorer l'événement.   Si le barrage Toro avait momentanément donné du travail en des temps difficiles, la douleur de la perte des amis et du voisinage, elle, sera permanente.
Seules quelques vieilles photos, quelques vieux documents de papier défraîchi et quelques vestiges de pierre peuvent aujourd'hui nous faire revivre une partie de ce que fut Saint-Ignace-du-Lac.  Quelques rares personnes âgées peuvent encore vous en parler.  Mais quand ces gens ne seront plus, nous ne pourrons que relire cette histoire et aller sur le grand réservoir Taureau, près de l'ancienne paroisse, ou sur l'île du village, et là, peut-être, sentirons-nous jaillir du fond des eaux, une histoire, une légende, un mythe imprégné de la sueur de ces hommes et de ces femmes.

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