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Pierre Desproges |
PEUT-ON RIRE DE LA MORT ? |
On dirait que c'était rien que pour de rire. Fierrot le Pou mort "d'une courte maladie rigolote", la bonne blague. Il y a deux ans s'est eteint le plus grand auteur tragique francais d'apres-guerre. Car si l'auteur tragique se caracterise par une conscience aigue de sa propre mort, Pierre Desproges depasse de plusieurs longueurs bon nombre d'ecrivaillons persuades d'etre serieux (certains se croient immortels, c'est tout dire...). Ordoncques Monsieur Cyclopede nous offre quelques minutes necessaires (mais o combien insuffisantes) en rab. Post mortem. Par pudeur sans doute : "si c'est les meilleurs qui partent les premiers alors que penser des ejaculateurs precoces ?". Bien sur il a fallu racler les "Fonds de tiroir". Bien sur, ca sent le rechauffe. Mais avec toutes les monstruosites qu'il a sorties de son vivant, Pierre Desproges ne pouvait decemment pretendre a autre chose qu'aux flammes de l'enfer. Qu'est-ce qu'un type comme lui irait faire, du reste, dans un Paradis si tristounet ? "Le sabre dans une main, le goupillon dans l'autre, Jeanne d'Arc sut brandir jusqu'a la mort deux symboles phalliques pour proteger a jamais la fleur imprenable qui se fanait dans sa culotte d'acier trempe " (NDLR : l'acier, je precise). |
Le bougre n'avait-il pas annonce : "je resiste a la tentation de m'asseoir a la droite de Dieu de peur que ca soit bon. C'est par morale chretienne." Alors quitte a se retrouver chez Satan, autant le meriter. Les (auto)portraits qu'il nous inflige sont sans concession : "c'est a cela que l'on reconnait les communistes : ils sont fous, possedes par le diable, ils mangent les enfants et en plus, ils manquent d'objectivite"... L'ultime cruaute de notre bouffon tragique aura donc été de nous distiller ce dernier recueil amer, histoire de se faire encore plus regretter. Y'en a un qui doit bien se marrer, en savourant avec Belzebuth un bon Bordeaux de derriere (et sur) les fagots. Mets ta stase, Pierre : tu vas prendre froid. Stephane MOT Pierre Desproges "Fonds de tiroir" (Seuil) 69 (!) F |
PS : Pierre repose au Pere Lachaise, mais gigote encore sur son site officiel. |
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Si je n'ai pas a proprement parler de maitre a penser, Pierre Desproges est le philosophe que je respecte le plus. Sa plume brillante et sa certitude d'etre au-dessus du lot le rapprochent d'un Nietzche, avec en prime l'humour (il en faut pour porter ces initiales et ce bouton au-milieu du front) et une profonde affection pour ses congeneres. Un savoir-vivre au sens fort, de celui qui se sait mortel. Je vous invite a vous (re)plonger dans son oeuvre. "Fonds de tiroir" n'en est certes pas le fleuron, mais vous trouverez ci-dessous un article que j'ai publie a l'occasion de sa parution (in "Synchro - Le magazine de l'ESSEC" n°12 - avril-mai 1990). Stephane MOT 1990 et 2003 |
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