Introduction aux traductions - About translations
Introduction aux traductions








Quelques sutta sont donnés ici à titre purement indicatif. Les terminologies choisies reprennent les traductions généralement utilisées en anglais et en français (quand des transcriptions existent). Il faut bien voir que le découpage conceptuel de l'Inde ne correspond pas au même sens, ni aux mêmes modes de préhension que les mots que nous utilisons (on le voit bien avec la notion de dukkha que la transcription "souffrance" trahit).

Les sutta retenus sont ceux dont la traduction paraît la plus fidèle aux conceptions originales du bouddhisme. Il n'en reste pas moins que certains termes, ou que certaines traductions dans les ouvrages spécialisés ou sur d'autres sites internet, renvoient à des concepts ou des idéaux qui n'ont rien à voir avec le bouddhisme théravada. (Cf. la note sur la traduction du mot sammâ, où l'on voit bien que par des glissements sémantiques légers successifs, on arrive à transfigurer complètement une pensée et à y réintroduire des concepts qu'elle ne contient pas. On arrive ainsi à une uniformité, où les spécificités sont inexorablement perverties.)

Il faut souligner que beaucoup des traducteurs depuis le milieu du XIXe siècle n'avaient pas de formations dans le domaine philosophique, philologique ou linguistique. Peu d'entre eux ont eu sur les textes traduits une démarche critique notamment par rapport à l'environnement conceptuel à l'époque pré-bouddhique et par rapport aux différentes écoles bouddhiques qui ont remanié, amendé et transformé les conceptions des origines. En outre, certains concepts ont été ajoutés et améliorés à l'intérieur même du bouddhisme théravada, car la philosophie elle-même évolue avec le temps et avec l'histoire.

S'il peut paraître étonnant de voir des auteurs, y compris parmi les plus récents, continuer à se référer à d'anciennes traductions, qui apparaissent comme inadaptées ou fortement réductrices, il faut bien voir que le traducteur est lui-même conditionné par sa culture, par sa propre histoire et par ses orientations.

Parmi les auteurs contemporains, on en trouve encore beaucoup qui ne sont même pas bouddhistes, quand ils ne sont pas activement engagés dans d'autres courants de pensée européens. Certains n'ont pas non plus une sensibilisation à la pensée indienne et extrême orientale et sont choisis pour écrire des ouvrages à partir des hasards de leur parcours professionnel. En langue française, il y a peu de livres véritablement écrits par des orientaux bonzes bouddhistes à l'exception des ouvrages de Walpola Rahula.

Enfin, sur cette question, je voudrai dire ici que je ne comprends pas cette incapacité de certains à s'affranchir complètement de leur système de valeurs (mais quelques-uns n'en ont d'ailleurs pas l'intention du tout), et à chercher en permanence à mettre en parallèle des logiques qui sont fondamentalement différentes et certainement inconciliables. (on ne peut pas toujours chercher à concilier l'inconciliable !).

C'est pour ces raisons que le choix de sutta a été limité et que seules les parties les plus signifiantes ont été retenues.

Il est nécessaire de se rappeler que ces textes ne sont que l'exposé et l'explication de la méthode bouddhique. Ils ne sont pas des textes "fondateurs" comme ailleurs. Rappelons aussi que la méthode bouddhique ne repose sur aucun dogme, ni sur aucun "interdit" écrit.

Il convient de se rappeler que la transcription des discours du bouddha et des analyses de certains de ses disciples ne peut pas être dissociée du contexte spirituel, philosophique, culturel, politique et social de l'Inde de l'époque pré-bouddhique.

C'est le cas par exemple de la notion de "libération" qui a toujours eu une place centrale dans la pensée indienne. Dans les textes bouddhiques, l'importance donnée à cette "libération" et aux moyens d'y parvenir occulte un certain nombre d'autres aspects tout aussi fondamentaux. De même, la notion de "karma" ne doit pas être associée systématiquement à celle de "réincarnation" ou de "transmigration", mais renvoie à un ensemble de constantes réapparaissant de manière récurrente (ou cycliques). Concernant le sujet, le karma est le pendant de l'impermanence des états physiques et mentaux, et doit être compris comme une solution assurant la continuité de l'individu avec lui-même (voir le petit texte critique au sujet du karma).

Il serait tout à fait inapproprié de coordonner la lecture de ces textes à d'autres environnements culturels, intellectuels ou idéologiques qui n'ont rien à voir avec ceux du bouddhisme historique. Il faut voir l'approche bouddhique comme novatrice et unique, mais aussi comme perfectible.

Enfin, les nombreux conseils, orientations, attitudes à observer, recommandations, ... doivent aussi être vus comme une contribution à la socialisation de populations diverses au sein d'organisations sociales et territoriales nouvelles. La fonction moralisante est une composante permanente de tout mouvement de cette importance, surtout quand celui-ci se développe à l'échelle de territoires entiers. La dimension moralisante n'est pas ce qui fait l'intérêt de la pensée bouddhique, les règles éthiques existent dans toute société, même chez les plus primitives, indépendamment de toute connotation philosophique. Il faut donc rattacher cet aspect aux règles sociales plus qu'aux concepts philosophiques du bouddhisme.


Un petit texte critique a été composé sur la notion de renoncement aux plaisir des sens




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