Varanasi

New Delhi (28°33'59"N 77°06'11"E)                                                   Varanasi (25°27'08"N 82°51'33"E)

                                                                                                                           Total = 667 km

 

Table des matières (cliquez sur les titres !)

Indescriptible Kashi

Tricks of Mind

Power cut

Mon chai wallah

Pawan et le dentiste

Dipoo, le tailleur de pierre

Sarnath et les religions

Ram Nam Satya Hai

Mes marchands

Guide ?

Le yoga

Les enfants

Les scenes de rues

Le temps qu’il fait

Mon hotel

 

Indescriptible Kashi

Il est des villes – telles Benares – encore tellement impregnees de priere, malgre l’invasion du doute moderne, que l’on y est plus qu’ailleurs libere d’entraves charnelles, et plus pres de l’infini.

Pierre Loti

 

Benares est pour beaucoup une revelation, une ville inspiree, ou l’on peut decouvrir la psychologie indienne et surtout la puissance de la religion sur les mentalites. Benares est une ville qui emeut. On n’en repart jamais indemne. On y rencontre un monde a part, l’essence de l’inde. Ici, le vent de la vie, de la mort, le souffle de la spiritualite s’engouffre dans les ruelles, vous collent a la peau, s’insinuent dans vos vetements, s’imiscent dans votre esprit. On ne peut echapper a cette force, a ce pouvoir d’attraction.

Certains passeront a cote et perderont leur temps a raler contre les vaches sacrees, contre le bruit, contre les rickshaws, contre les hoteliers, contre les mendiants, contre... Stop ! Si vous n’aimez pas, partez. Mais comment ne pas apprecier cette vie grouillante au bord du Gange, tous ces petits metiers qui en font la gaite, comment ne pas evoir envie de se perdre dans les venelles sombres et etroites, de discuter avec les uns et les autres, touristes ou indiens, de se faire masser ou raser, de prendre des cours de yogas, d’hindi, de meditation ou de musique, ou tout simplement de se sentir l’ame d’un contemplatif, lespace d’un instant ?

(D’apres le GDR)

 

Elle est sale bruyante et polluee. Elle est belle et pure. C'est une ville indienne. Elle est multiple selon qu'elle s'appelle Varanasi, Banaras, Benares ou Kashi. Elle est schizophrene selon que l'on est en auto-rickshaw dans les rues ou bien a pied dans les ruelles de la vielle ville. Elle est sainte alors c'est une ville "seche", sans alcool. Elle est magique, folle, grouillante, indescriptible, inquietante. Elle est lumineuse la journee au bord du Gange et noire quand l'electricite fait defaut.

Elle m'attire. C’est une de mes trois villes preferees avec Paris et Hong Kong, c'est la plus intrigante. Se perdre dans les ruelles a l’envie pour toujours decouvrir de nouveaux passages, se pousser pour laisser passer un velo ou une vache et glisser mettant son pied dans une bouse, regarder les minuscules echoppes de un ou 2 metres carres qui vendent de tout, des patisseries multicolores aux offrandes pour les innombrables temples, s’assoir sur le gahts en attendant que l’evenement vienne a soi, voila le programme a Varanasi. Les gens s'y croisent, routards arrivant, partant ou s'etant etabli le temps d'un cours, sadhus (ascetes nomades) quetant, enfants jouant pieds nus ou allant a l'ecole en uniforme.

Cette ville je l'ai decouverte dans une chanson rock en 1984. 20 ans plus tard j'en suis a ma 4eme visite en 4 ans. Le morceau rock s'intitulait « Tricks of mind ».

 

Varanasi la ville aux miliers de temples et aussi la ville ou l’on voudrait tout photographier et tout raconter.

Mission impossible, j’ai choisi de la raconter en petites histoires...

Tricks of Mind

" There is no whisky in this town,
no pub, no club to sit me dowm. "

Useless prayers of a bewildered crowd,
down by the Gange, I watch them drown.

I'm buried in Benares,
waiting for the Monsoon.
I told you once, but I can tell you twice :
for a glass full of Red-eye, I could sell my hide.

I won't go to Benares,
even if the sun shines.
Remember,
there is tricks,
tricks to fill up a life,
like empty words mixed with a bottle of wine,
and a girl, a girl just like you.

Entangled in a tune,
my words are sucked up into their shells.

The sound of broken glass
reminds me their uselessness.

Enslaved souls in their funeral piles,
down by the shore, I hear them cry.

I can't stay in Benares
cause I don't have a dream
to realize
to realize

Remember,
there is tricks
to fill up a whole long life,
like empty words mixed with a handfull of rice,
and a girl, a girl
just like you.
Oh give me a girl
just like you,
A simple girl
all dressed like you,
and eyes of blue.

I call your name,
there is no telephone.
I scream myself hoarse,
waiting for the Monsoon,
and no telephone.

Well I call your name hoarse
in the sweltering heat.
I scream myself hoarse
but there is no telephone.

Power cut

On continue de vivre, power cut ou pas. Il y en a plusieurs par jour et plusieurs par nuit. Depuis mon lit, je vois la petite lumiere rouge du tableau electrique : allumee ? j’aurais de l’eau chaude pour ma douche, eteinte ? Douche froide !

Les coupures de courant, plus ou moins programmees, font partie de la vie ici, comme tout le reste. La journee en se promenant on sait s’il y a du courant ou pas en entendant le bruit assourdissant des groupes electrogenes.

 

De retour d’une invitation a diner chez mon sculpteur sur pierre, je marche a travers la vieille ville, j’en ai pour 30 minutes, il fait nuit noire. Power cut ! Je sors ma petite lampe de poche qui va me permettre d’eviter les plus grosses bouses de vaches, les trous et de lire quelques panneaux publicitaires  qui font office de points de reperes. De temps en temps une bougie allumee permet d’en savoir un peu plus.

A droite, tout droit... a droite ? Non en arriere, tout droit... Je fais ca au feeling, il n’y a que ca qui peut marcher. Une vache, quelques chiens, pas de singes, ils dorment. Je sais que je suis plus ou moins dans la bonne direction. La ! je reconnais un resto : tout droit et puis a droite ! Et puis en face du restaurant « Spicy Bites » un passage couvert : 1,80 cm de haut et 80 cm de large, c’est par la que je peux rejoindre mon hotel.

Un matin une vache etait la en train de manger des ordures... Impossible de passer !

 

Arrive a bon port, mais il faut avoir confiance et le coeur bien accroche !

Mon chai wallah

Un wallah est un homme, le chai est le the facon indienne, un chai wallah est un homme qui vend du the. Le the a l’indienne est assez eloigne de la recette britanique. On commence par prendre de l’eau, puis on rajoute du lait et du the noir en poussiere. On porte le tout a ebulition, on assaisone de differentes epices (gingembre, cardamone, poivre) et on sucre abondamment. C’est delicieux mais le gout du the est bien lointain !

Mon chai wallah  est sur les ghats et je le retrouve tous les matins. Ici le chai coute 2 roupies, 3 roupies avec un gateau. Un autre wallah passe aussi proposer un genre de galette de riz – qui fait office de pain – avec une sauce pimentee.

Un vieux chien malade et une chevre  frequentent egalement les lieux. Il est de bon ton, pour soigner son karma, de partager un gateau avec eux.

Une fois le chai bu, les verres sont rinces dans le Gange  dont l’eau, toute sale qu’elle soit, est, comme chacun sait, pure par definition !

Pawan et le dentiste

Voir le recit sur Pawan dans mon livre d’or.

 

J’ai dine  presque tous les soirs avec lui, une diner agreable ou nous parlons de nos journees, nous nous amusons a deviner la nationalite des touristes. Pawan, comme moi, n’aime pas les Israeliens !

Certains soirs Pawan est soucieux. Il n’a pas assez vendu, il n’a pas reussi a attirer des touristes dans la boutique de son patron. Il ne sait pas lire mais le cache tres bien. La vie est difficile pour lui mais il ne se plaint pas.

Certains soir Pawan me fend le coeur. J’aimerai bien lui apprendre a lire... A defaut je lui ai fait un cours sur la geographie de la France. Je l’ai aussi emene dans un cyber cafe pour lui montrer des photos de chez moi. Il a ete etonne par ma rue... n’a pas vraiment compris qu’il y ait plusieurs pieces dans mon appart, mais la photo qu’il a prefere c’est celle ou je suis en costard cravate et lunettes noires !

 

Un soir Pawan arrive, soucieux, en fait de probleme il a une rage de dents... Pauvre gosse de 15 ans, orphelin. Alors a 8 heures du soir je lui explique les caries, l’hygiene dentaire, pourquoi on a mal, etc. etc... Nous partons a la recherche d’essence de clous de girofle pour le soulager et au bout de 3 pharmacies je trouve ce que je veux. Rendez-vous le lendemain matin pour aller chez le dentiste. J’ai voulu lui donner de l’argent mais il prefere que je vienne avec lui et que je paye directement car moi « je sais tout ».

A 11 heures le lendemain nous nous mettons en route avec un ami de Pawan. On lui a donne l’adresse d’un docteur chinois pour arracher la dent. En chemin son ami s’arrete faire une puja puis nous arrivons chez le docteur Liu. Un gros bonhomme tres aimable, qui a l’air de connaitre son affaire. Il me demande d’ou je vens :

            De France

            Ah ! Je suis alle en France, et aux USA, et partout, mais je reviens toujours a mon Varanasi...

Un coup de lampe de poche dans la bouche de Pawan et le verdict tombe :

            La dent est pourrie il faut l‘extraire. Puisque vous etes francais, vous pouvez comprendre. Ici pour soigner les dents on donne des medicaments pendant 5 jours et apres soit ca va mieux, soit on arrache. On ne peut pas faire des soins et mettre des amalgames, regardez mon cabinet : il n’y a meme pas d’electricite en ce moment ! Et puis les soins et les amalgames sont trop chers pour ici. Mais si vous voulez je peux quand meme le faire...

            Non, non, il faut faire comme d’habitude...

            L’extraction coute 350 Rs

            Pas de probleme.

Le docteur Liu nous redige une ordonnance et je paye la consultation 50 Rs (90 cts d’euros). Je resors avec Pawan et son ami. Pawan regarde pensif l’ordonance et conclue « tout de meme 50 Rs juste pour ecrire c’est bien cher ».

Pawan ne sait ni lire ni ecrire, ou bien si peu...

Dipoo, le tailleur de pierre

 Voir le recit sur Dipoo dans mon livre d’or.

Sarnath et les religions

Sarnath se trouve a 12 km de Varanasi, une bonne heure en bus. C’est la que Bouddha a fait son premier « sermon » apres avoir trouver la voie a Bodhgaya.

Bouddha etait indien mais peu d’indiens sont restes bouddhistes. Sarnath est tres frequente par des tibetains et c’est touchant de voir se peuple en exile se recueillir sur ce lieu saint.

 

 

On trouve beaucoup de religions a Benares :

     des indous bien sur, ceux qui venerent Shiva, et les autres !

     beaucoup de musulmans

     des jains

     et des catholiques !

 

Je suis alle a la messe : elle dure 2 heures !

 

Le gange est honore 2 fois par jour par un brahmane hindou. La puja du soir est grandiose et dure pres d’une heure, celle du matin est plus intimiste. Dans le brouillard matinal la scene est irrelle et tres belle

 

Ram Nam Satya Hai

Ram Nam Satya Hai ! Ram Nam Satya Hai ! Ram Nam Satya Hai !

 

Garez vous il arrive. Et la, au detour d’une ruelle  le voila qui passe, porte a bout de bras sur un brancard : un « dead body » puisque c’est comme cela qu’on les appellent ici.

Pendant 3 jours j’ai remonte leur parcour dans ces ruelles incroyables de la vielle ville afin de faire ces photos : . Il est interdit de photographier les cremations mais pas les corps qui passent.

L’interdiction est d’ailleurs toute relative et tres negociable. Des que l’on s’approche des « burning ghats » on est assailli d’Indiens, en apparence tres gentils, qui vous donnent moultes explications. Plus ils parlent et plus il seront en colere quand ils ne recevront pas une roupie. Ils s’empressent de vous dire que la-haut, depuis le balcon, on peut faire des photos. Le balcon est le balcon du mouroir et quiconque y penetre ne peut esperer en ressortir sans une « donation » qui n’ira pas ailleurs que dans la poche de celui qui l’a recue. Et les explications ? En partie vraies, en parties fausses (tout ce qui concerne le prix de bois et le nombre de kilos necesssaires pour une cremation est totalement errone).

On compte plusieurs dizaines de cremations par jour. Ce qui me facine dans ce « spectacle » c’est l’apparence absence de douleur de la famille du defunt. Il est mort, on va l’immerger dans le Gange et cela le lavera de ses peches... On croit a la reincarnation, alors pourquoi s’en faire ? Quel contraste avec les pleurs que j’ai entendu au cimetiere chretien de New Delhi.

 

Ram Nam Satya Hai ! Ram Nam Satya Hai ! Ram Nam Satya Hai ! Recitent ceux qui accompagne un corps dans les ruelles.

 

5 categories de personnes ne sont pas brules mais mises directement dans le Gange :

     Les bebes,

     les femmes enceintes

     les saddhus

     ceux qui sont morts d’une morsure de serpents

     et enfin ceux qui sont mort de la variole (ou de la lepre, ce n’est pas tres clair).

 

Pres de lieux de cremations on peut observer des stelles de Sati . Elles commemorent les femmes qui, par conviction ou legerement poussees, se sont jetees vives sur le bucher de leur defunt mari. Une tradition a laquelle les britanniques ont tentes de mettre fin. On voit egalemet les orpailleurs  au travail pour recuperer l’or et l’argent apres la cremation.

 

Pendant que j’etais a Benares une personne a ete gravement brulee car elle est tombee sur un bucher.

Mes marchands

Je suis client en ville, a une marchande de fruits secs qui vends ca sur un bout de tissus dans la poussiere du carrefour de Godaulia , a un marchand de yaourt et de panneer (le fromage frais en Inde) . Les yaourts de Benares (5 Rs) sont les meilleurs du monde ! Et enfin a un marchand de biscuits (8 biscuits secs pour 1 Rs).

Avec un yaourt, un peu de paneer, des fruits secs et quelques epices, je me fait des dejeuners de roi sur les ghats !

 

Je ne suis pas client chez le marchand de journaux (qui est un marchand de bijoux l’apres-midi) mais dans les ruelles de la vielle ville, c’est ma boutique preferee !

Guide ?

Je peux faire guide a Benares !

Un jour que j’etais pris dans un embouteillage  pres du temple d’or (fameux temple dont le toit est couvert de 800 kilos d’or... mais que l’on ne peut pas voir depuis les rues et dans lequel on a pas le droit de rentrer...), un couple de touriste allemands, loudement charges avec leurs sacs a dos, me demande : « pardon, vous savez ou se trouve l’hotel Alka ? On n’arrete pas de demander mais les gens nous repondent n’importe quoi ».

Pas de probleme, je sais ou se trouve l’hotel ! Avec moi ils y sont arrives en 2 minutes et ils n’auront meme pas paye leur chambre plus chere car je ne suis pas commisionne !

 

Mais si un jour vous allez a Benares, je vous dirais comment on peut VRAIMENT voir le temple d’or  et cela, aucun guide ne vous le dira !

Le yoga

Ma lecon de Yoga  se termine toujours par un « head stand »  et desormais Oh ! Joie, j’arrive a le faire tout seul !

 

Jeudi soir j’ai eu ma lecon de yoga chez mon prof qui m’avait invite a diner.

La lecon chez mon prof cela veut dire dans sa chambre (il est marie et a 2 enfants) que je soupconne d’etre la chambre de toute la famille.

La lecon dans sa chambre cela veut dire... sur son lit car il prend toute la place !

Apres nous avons dine.

Une invitation a diner en Inde cela veut dire que l’on vous apporte a manger, que tres eventuellement on reste avec vous, mais en aucun cas on ne mange AVEC vous !

Les enfants

Ils vendent des offrandes  mais aussi des cartes postales .

Ils jouent a la luge sur des bouteilles en plastique ou bien a un genre de marelle

Les petites filles et les petits garcons sont heureux et joyeux et j’en connais beacoup autour de moi a qui il ne faudrait pas 10 minutes pour partager un jeu ou une occupation malgre la salete et la barriere de la langue !

Les scenes de rues

On voit de tout dans les ruelles, cet incroyable dedale de ruelles dont beacoup ne font pas un metre de large. Les enfants qui courent pieds nus dans les bouses de vaches, les motos qui foncent klaxon a fond, les vielles femmes qui avancent peniblement, d’autres - plus jeunes - qui ramassent les ordures...

J’ai pariculierement aime le travail des terrassiers qui reparent les egouts... . Le lendemain il y avait un innondation et le pauvre gars etait dans l’eau jusau’au cou pour faire les investigations necessaires... !

Les techniques de preventions des risques different quelque peu des notres .

En raison du froid, des autorisations speciales avaient ete donnees pour allumer des « bonfires » destines a rechauffer hommes et betes .

 

Les rues de Benares ne se racontent pas, elles se vivent.

Le temps qu’il fait

En ce moment c’est facile : le matin c’est comme ca  et on n’y voit rien  et l’apres midi comme ca :  !

Mon hotel

Je n’ai pas aime ma premiere chambre alors j’ai demenage pour aller a la « Ajay Guest House ». Elle situee sur les ghats  dans un batiment superbe construit il y a 700 ans par le roi de Udaipur. J’ai une chambre situee sur le balcon  d’ou j’ai une vue extraordinaire ...

En ce qui concerne la chambre... la porte est en grillage recouvert d’une feuille de papier journal, les WC, a la turque, sont au bout du balcon, et la douche (chaude) est a l’etage...

En ce qui concerne la chambre... Il y a une ampoule mais je pense que bien des cellules de prisons francaises sont plus confortables !  

 

Et au sujet des WC, pour ceux qui n’osent pas poser la question, OUI je fais ca a l’indienne ! Et je trouve cela bien plus propre et bien plus hygienique ! Pour une comparaison a mourir de rire des differentes pratiques, rendez-vous ICI sur le site anglais de Lonely Planet !

 

 

 

 

 

 

 

  Wcarre
kk

     Wboule
mm

     Wtiret
ll

     Wpoint
mm

Normal

            Dialogue

            DialogueP

Lien hypertexte

Lien suivi