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Un Monde Sans Argent : Le Communisme
II. Communisme Ou Capitalisme ?



RÉCUPÉRATION

Quel intérêt des capitalistes ont-ils à se faire appeler communistes ? C'est une règle générale que les capitalistes n'aiment pas être appelés capitalistes !

Cette appellation a une origine précise liée à la révolution russe. Se dire communiste c'est prétendre que l'on se dévoua pour la classe ouvrière plutôt que de reconnaître qu'on l'exploite. C'est pouvoir donner au développement inhumain du système un sens humain : la construction du communisme. Ailleurs on suspend devant les masses des projets de "nouvelle frontière" ou de "nouvelle société" !

Lorsque le capital en proclame communiste, lorsqu'il récupère la pensée de Marx pour la distiller dans ses universités aux intellectuels ou pour en abrutir les ouvriers dans ses usines il ne fait qua singer un mouvement que par ailleurs il accomplit réellement. Le capital ne crée pas, il récupère. Il se nourrit de la passion et de l'initiative des prolétaires, c'est-à-dire qu'il se nourrit du communisme.

On ne peut comprendre grand chose au communisme si l'on n'a pas compris la nature capitaliste des pays de l'est. Le combat révolutionnaire ne peut pas ménager le stalinisme qui est un système et une idéologie fondamentalement anticommuniste. Le fait qu'il ait des bastions au sein même de la classe ouvrière ne doit pas nous attendrir mais au contraire nous inciter à ne pas faire de compromis.

L'on a rendu un fier service au stalinisme en ne le critiquant pas en tant que système capitaliste. Des révolutionnaires, notamment anarchistes, l'ont reconnu comme communiste à condition de pouvoir accoler à ce terme celui d'autoritaire. L'autorité, voilà le monstre ! En guise d'explication on va chercher dans le caractère de Karl Marx.

Les trotskistes ont développé à la suite de Trotsky, l'adversaire malheureux de Staline, des interprétations aussi compliquées qu'imbéciles. Base socialiste et superstructure capitaliste cohabiteraient tout au moins en U.R.S.S. Pour les autres pays on continue à en discuter. De toute façon ils n'ont jamais rien compris au communisme. Pas plus que Trotsky qui voyait dans le travail obligatoire un principe communiste. Ils ne sont pas révolutionnaires, Trotsky, lui, l'était. Mais il n'a jamais été autre chose qu'un révolutionnaire bourgeois et un bureaucrate malheureux. Laissons tout ce petit monde à son intellectualisme, ses querelles byzantines et à son ridicule fétichisme de l'organisation.

Les maoïstes, ces "mystico-staliniens", ramènent toute l'affaire à une question de politique et de morale. L'U.R.S.S. est devenu social-impérialiste et peut-être bien capitaliste. Heureusement la Chine et l'Albanie sous la sage direction prolétarienne de Mao, de H. Hodja et de Bibi Fricotin n'ont pas été contaminés. Le communisme c'est le profit et la politique mis au service du peuple !

A mesure que les idées communistes vont se répandre, y compris en U.R.S.S. et en Chine, pour satisfaire aux besoins d'un prolétariat redevenant révolutionnaire ces sectes vont paraître de plus en plus farfelues ! Elles essaient de tenir sur la scène de la politique le rôle de la révolution. Elles sont à l'avant-garde, mais à l'avant-garde du capital. Car en période de révolution c'est l'ensemble des guignols de la politique qui tentera de prendre des airs révolutionnaires pour ne pas être jeté à bas. C'est devenu une tradition que la révolution soit combattue au nom de la révolution. Les militants staliniens bu gauchistes qui se sont fourvoyés rejoindront le véritable parti communiste.

Certains, moins aveugles, ont reconnu dans le capitalisme oriental la division en classes sociales. Malheureusement ils ont cru aussi y reconnaître un mode de production nouveau et supérieur. C'était faire bien d'honneur à Staline et consorts.



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