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![]() Historique Pourquoi? Comment?
Je suis la mère de quatre enfants adorables (la plupart du temps): Cassandria-10 ans, Frédric-8 ans 1/2, Coriandre-7 ans et Clairette-presque 5 ans. Trois filles et un garçon. Nous habitons à Calgary, en Alberta, au Canada "anglophone". J'ai commencé à faire "l'école à la maison" en septembre 1995, quand mon aînée est entrée au CP (France) / 1ère année (Québec). Ce n'était pas parce que je m'oppose au système scolaire. Ce n'était même pas pour une raison précise, en vérité. Les circonstances m'ont poussée à étudier cette option et j'ai décidé de m'embarquer dans cette grande "aventure" - sans m'engager pour plus d'une année à la fois! Je n'avais aucune formation en pédagogie. Ma propre éducation avait dû suivre la fantaisie de mes parents, leurs humeurs et leurs déménagements (changements d'école, interruptions, etc...). J'ai survécu tout cela, avec d'excellents résultats en prime - probablement, je suppose, parce que j'adorais apprendre (ainsi que le défi d'être première) mais pas l'école en soi car j'étais extrêmement timide, un défaut (ou plutôt un obstacle) dont, heureusement, aucun de mes enfants ne semble avoir à se plaindre! Quand j'ai entendu parler de l'enseignement à la maison pour la première fois, j'ai pensé que c'était ridicule! Les enseignants ont une formation et de l'expérience, les écoles ont des ressources, tous les élèves suivent un même programme d'études ensemble - comment pouvait-on permettre à des parents d'enseigner ce qu'ils veulent comme ils veulent à leurs enfants, hors du système scolaire? Et toutes les (fausses) idées préconçues habituelles: comment peut-on avoir la patience nécessaire pour enseigner à ses propres enfants?!!! (la patience n'a jamais été et ne sera probablement jamais mon point fort, loin de là!!!). Ne vont-ils pas s'ennuyer de leurs amis? Vont-ils devenir timides ou renfermés? Mon aînée a commencé la maternelle avec enthousiasme et passion et l'idée d'enseigner à la maison était très éloignée de mes pensées. Je n'aurais pas pu imaginer la retirer d'un environnement qui lui plaisait tant et la séparer de tous ses amis... Mais la vie nous réserve bien des surprises - plaisantes ou non. Afin de maintenir vivant le français - ma langue natale et celle de mes enfants par choix - en milieu anglophone, l'école francophone est indispensable. Il y avait deux écoles francophones à Calgary à l'époque, toutes deux loin de chez nous (15 km et 30 km)... Le transport devint un problème majeur. Nous avions trois options à considérer: - Evidemment, l'option la plus facile était de déménager afin de nous rapprocher de l'une des deux école - mais cela n'entrait pas dans notre budget. - La deuxième option était de mettre les enfants dans l'autobus scolaire trois heures par jour cinq jours par semaine - mais cela n'était pas une option que je souhaitais envisager. - La troisième, et apparemment dernière, option était de conduire les enfants à l'école chaque jour, avec un voyage supplémentaire pour les plus jeunes allant à la maternelle seulement pour des demi-journées. Cela me paraissait beaucoup, même pour quelqu'un comme moi qui adore être au volant! Je ne voulais pas me transformer en chauffeur de taxi à plein temps! Quoi qu'il en soit, cette option avait une grande faille: nous avions bien deux voitures mais toutes deux étaient vieilles et peu fiables... Nous n'avions pas de budget pour les remplacer et notre priorité était d'assurer le transport maison-boulot-maison de notre soutien de famille! Alors, si l'une des voitures tombait en panne et ne valait pas la peine d'être réparée? Nous devrions tous partager une seule voiture avec des horaires contradictoires et des détours à n'en plus finir... Pas une perspective agréable! "OK, qui me parlait de l'enseignement à la maison? Je ne l'aurai jamais cru possible, mais ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée après tout..." Et voilà comment j'ai commencé à étudier le pour et le contre de l'enseignement à la maison, avec beaucoup de réticence d'abord, puis avec de plus en plus d'enthousiasme. A tel point que si l'on nous avait offert deux voitures neuves, j'aurai choisi l'école à la maison de toutes façons! Pourquoi être sur les routes deux à trois heures par jour quand on peut compléter une journée d'école à la maison en trois heures? En fait, j'ai eu de la chance: je n'ai pas eu à faire beaucoup de recherches, en vérité, car une de mes amies s'était déjà lancée dans l'enseignement à la maison et avait déjà tous les renseignements nécessaires (législation, contacts, programmes d'études, etc...). Un autre facteur non négligeable dans ma décision finale fut le fait que mon mari est dans la restauration et qu'il travaille toutes les fins de semaine. Il prend deux jours de congé en semaine. Cela lui plaisait beaucoup quand les enfants étaient petits mais, qu'adviendrait-il s'ils allaient à l'école toute la journée pendant ses jours de congés? Il ne les verrait pratiquement jamais - sept soirs par semaine, jamais de journée complète sauf pendant les congés scolaires ou ses deux semaines de congé annuel... Cela ne semblait pas très raisonnable. L'enseignement à la maison semblait, de plus en plus, être l'option la mieux adaptée à nos besoins... ![]() Mais je n'étais pas encore complètement convaincue. J'avais encore deux obstacles de taille à surmonter: (a) Etais-je capable d'enseigner à mes propres enfants? et (b) Comment pourrais-je les retirer de leur école? (ils aiment tant ça et leurs amis leur manqueraient...) Pour (a), je me suis donné un test: si je pouvais apprendre à lire à mon aînée pendant l'été, alors je me sentirais suffisamment qualifiée pour lui enseigner toute son année scolaire à la maison. Sinon - je ne voulais pas me retrouver une nouvelle fois face aux trois options déjà rejetées, mais il me faudrait bien, alors, les réexaminer. Puisque le programme de français de CP / 1ère année que j'avais commandé n'était pas encore arrivé et que les ressources françaises sont assez rares et très chères par ici, j'ai décidé de lui apprendre à lire d'abord en anglais, avec une série de livres empruntés à la bibliothèque municipale. Nous lisions dix à quinze minutes par jour, Cassandria adorait cela et n'a pas tardé à dépassé le niveau de 1ère année avant la fin de l'été! Bon, maintenant que je savais que j'étais capable d'enseigner, comment allais-je pouvoir la soustraire à son école et ses amis (b)? J'ai tout d'abord parlé aux parents de ses meilleurs amis pour connaître leurs sentiments et voir s'ils seraient prêts à faire un effort supplémentaire pour que nos enfants puissent continuer à se voir en fin de semaine. Leur réponse fut positive et ils étaient tout à fait prêts à traverser la ville régulièrement pour des visites! Cela m'a rassurée de savoir que je ne brisais pas tous les liens... Restait maintenant à convaincre ma fille... La maternelle, c'est amusant et ne demande pas beaucoup d'effort ou de concentration. Surtout ici ou cela dure à peine une demi-journée (9h à 11h30). J'ai donc concentrer mon argumentation sur la question de "temps": travaille des demi-journées à la maison ou des journées complètes à l'école. Ma fille a happé l'hameçon sans hésitation! Elle était enthousiasmée par l'idée d'avoir tous ses après-midis libres! C'était beaucoup plus facile que je ne me l'étais imaginé! Mais je savais bien qu'elle ne réalisais pas pleinement ce à quoi elle s'engageait. Pour m'assurer qu'elle ne se sentirait pas isolée, je l'ai inscrite pour de nombreuses excursions avec d'autres enfants élevés à la maison, je lui ai fait prendre des cours de natation et de gymnastique, je lui ai organisé une fête de Halloween et une fête de Noël à la maison pour réunir ses amis et faire en sorte qu'ils ne l'oublient pas, et - j'ai croisé les doigts! ![]() J'ai passé tout l'été rongée par un certain sentiment de culpabilité et de doute! Mais, depuis, je n'ai jamais eu à regretter ma décision d'enseigner à la maison. ![]() Ça marche vraiment. Notre salle à manger a changé de "look" et s'est très bien adaptée à son double rôle: salle de classe le matin et salle à manger le reste du temps! On a mis un gros calendrier scolaire sur un mur; un alphabet illustré en trois langues sur un autre; les dessins des enfants sur un troisième et le quatrième consiste exclusivement d'une grande porte-fenêtre s'ouvrant sur le jardin. La pièce est claire, chaude et confortable, et la table assez grande pour nous tous et pour étaler tous nos livres et matériaux! Ma fille n'a vraiment regretté son école qu'une seule fois au cours de cette première année d'enseignement à la maison: le jour de la Saint-Valentin, quand ses frère et soeurs ont rapporté plein de cartes de leurs amis de leur maternelle et prématernelle et qu'elle n'en a reçu aucune... C'était de ma faute, je n'ai pas réfléchi: elle avait fait des cartes pour ses amis et je l'avais emmenée à l'école le matin même pour les leur remettre mais eux n'avaient pas pensé la voir ce jour-là et n'avait donc rien préparé pour elle... Je lui ai promis de lui organiser une fête de Saint-Valentin l'année suivante à la maison! Sinon, elle a continué de voir ses amis en fin de semaine, régulièrement, et n'a jamais regretté de ne pas être à l'école avec eux. L'écriture était son principal problème - son programme d'études en français était très exigeant sur ce plan. C'était une bataille quotidienne! Mais apprendre ensemble, en incluant les plus jeunes parfois, c'était très agréable. On travaillait quatre ou cinq matins par semaine avec beaucoup de temps libre et beaucoup de sorties! On a fait bon usage de notre carte de membre du Zoo, on allait rendre visite à des amis aux quatre coins de la ville, et il y avait les leçons de natation et de gymnastique. Il y avait aussi le frère à conduire et aller chercher à la maternelle chaque jour (ce qui compliquait un peu notre emploi du temps). Tout bien considéré, ce fut une bonne année. L'école finit à la fin du mois de mai et nous avons pris trois mois de vacances (à la maison) sans regarder un seul livre de classe (mais en lisant beaucoup, beaucoup - Cassandria a lu quelques 50 livres cet été-là)! Le succès de l'année fut confirmé par le test final: quand je le lui ai demandé, Cassandria a déclaré qu'elle préfèrait continuer l'école à la maison plutôt que de retourner à l'école pour le C.E.1 / 2ème année. Je me suis sentie tellement fière et soulagée! ![]() Notre deuxième année fut un peu plus difficile car mon fils s'est joint à nous et il n'était pas aussi "prêt" que sa soeur ne l'avait été l'année précédante. C'est un enfant né en automne tandis qu'elle est née au printemps. Six mois de maturité en moins, cela n'est pas négligeable, et il a su me le prouver! Sa soeur était passée par l'époque: "Je ne veux pas faire l'école à la maison et je ne veux pas aller à l'école non plus. Je veux seulement faire ce que je veux quand je veux!" mais ça lui avait passé. Frédric, lui, en a fait sa devise et je crois qu'il pense encore comme ça aujourd'hui! Il avait un peu de difficulté à tenir son crayon ce qui rendait mes "batailles pour l'écriture" avec lui bien plus sanglantes que celles de l'année précédante avec sa soeur qui n'avait aucune difficulté sur ce plan! Si bien que je n'insistais plus et lui faisais faire de plus en plus de travail oral. Heureusement, il n'avait aucune difficulté en math et en lecture (aussi bien en français qu'en anglais) mais l'écriture et l'orthographe - inutile d'y penser! Ma patience a atteint sa limite plusieurs fois mais je me consolais en me disant que, si je l'envoyais à l'école, ce serait probablement pire, il ferait sans doute moins d'efforts qu'avec moi, n'écouterait pas, se mettrait dans le fond de la classe - et il rapporterait des devoirs supplémentaires qu'il devrait faire avec moi, mais avec l'opposition supplémentaire: "la maîtresse ne fait pas comme ça!"... Bref, j'ai tenu bon et on a terminé l'année en évitant, temporairement, sa hantise de l'écriture. Cassandria, heureusement, est devenue plus indépendante, effectuant la majorité de son travail toute seule, ne réclamant mon aide qu'à l'occasion. Je n'avais plus qu'à conduire et aller chercher ma troisième à la prématernelle que deux matins par semaine (au lieu de cinq matins pour la maternelle de mon fils l'année précédante) ce qui était un soulagement. Nous avions encore beaucoup d'activités (sorties, excursions, leçons) - au point où je commençais à avoir l'impression d'organiser nos journées d'école autour des autres activités au lieu de faire le contraire! J'ai organisé une fête de Halloween comme l'année précédante mais j'ai remplacée la fête de Noël par trois fêtes de Saint-Valentin (une pour chacun des trois aînés) comme promis. Ces trois petites fêtes se sont avérées beaucoup plus faciles qu'une seule grande fête pour tout le monde (une bonne quinzaine de filles et garçons de tout âge) comme je faisais d'habitude. Cette fois-ci, chacun à son tour avait invité six ou sept amis du même âge, il y avait un bricolage, un snack et un film sur vidéo. C'était calme et agréable! Cassandria a reçu un peu moins d'amis que l'année précédante mais les meilleurs, les plus proches, sont revenus. La salle de classe a subi quelques petits changements. Le calendrier et la "gallerie d'art" des enfants ont été mis à jour, et un petit tableau noir a été ajouté. On a continué de faire l'histoire, la géographie et les sciences en famille, au niveau de l'aînée, et cela a très bien marché. Même les deux plus jeunes voulaient souvent participer! Malheureusement, on a fait moins que prévu en éducation physique (patin à glace, leçons de natation et football / soccer uniquement) mais les trois aînés ont pris deux séries de leçons d'art dramatique qui leur ont beaucoup plu. Nous n'avons pas fait beaucoup en musique, non plus, et en art (deux disciplines où je ne brille guère). Pour ce qui est de l'art, les enfants ont fait beaucoup de bricolages (y compris des cadeaux de Noël pour la famille proche) mais peu de travail structuré. Pour ce qui est de la musique, ils ont appris quelques chansons et étudié les différents instruments d'un orchestre. Cassandria et Frédric ont eu la chance de participer aux cérémonies d'ouverture des World Police/Fire Games (Jeux Mondiaux des Policiers et des Pompiers) le 28 juin 1997 dans un stade de football, devant 50,000 personnes et des caméras de télévision! Ils représentaient la France (leur seconde patrie). Ils portaient des costumes révolutionnaires bleu-blanc-rouge et dansaient "Sur le pont d'Avignon"... Ils se sont bien amusés pendant les répétitions et n'ont eu aucun trac le jour "J" (personne n'aurait pu me faire pénétrer moi, à leur âge, dans ce stade rempli de spectateurs!!!). L'école à la maison ne les a défitivement pas transformés en ermites! Il n'y avait toujours pas d'emploi du temps régulier ou de routine (au grand désespoir de mon mari qui trouve cela de prime importance!), surtout pendant la deuxième moitié de l'année alors que j'étais assez fatiguée... L'école s'est terminé à la fin juin, un mois plus tard que l'année précédante mais en même temps que les petits camarades d'école. L'été a passé très vite, biensûr. Les enfants sont allés, tous les quatre, dans des camps de vacances toutes les deux semaines (soit quatre semaines en tout) de 8h30 à 17h. Avec seulement quatre semaines tous ensemble à la maison, il y avait peu de temps pour la lecture et les sorties! Je pense que cela a fait du bien a tout le monde d'être séparés un peu et les enfants ont pu faire quelques activités nouvelles et différentes de celles de l'année scolaire. Deux mois de vacances ont donc suffit à recharger nos batteries! Et les deux aînés ont affirmé vouloir continuer l'école à la maison. Alors, nous avons continué! ![]() Pour notre troisième année, Coriandre est allée à la maternelle. Heureusement, ce n'était plus cinq demi-journées mais deux journées complètes par semaine. Cela revient à dire: beaucoup moins de conduite, surtout qu'elle prenait l'autobus scolaire pour rentrer à la maison (une heure et demie dans l'autocar mais seulement deux fois par semaine et elle a beaucoup aimé cela!). Elle se joignait à notre "classe" les jours où elle était à la maison et a commencé un peu le CP / 1ère année car elle semblait alors très précoce. La plus jeune, Clairette, seulement 3 ans, voulait souvent participer mais la télévision l'occupait aussi (heureusement pour nous!)... L'aînée, Cassandria, a perdu un peu de son autonomie et mon fils, Frédric, a continué de réclamer toute mon attention, comme l'année précédente. Dès que je me détournais de lui, il s'arrêtait de travailler! Nous avons entrepris moins de sorties et moins d'activités - surtout des activités locales et des sports hebdomadaires (basketball, tae kwon do, natation). Aussi, une classe d'Art et un cours d'art dramatique. La salle de classe/salle à manger s'est "encombrée" de deux pupitres individuels (que les enfants se sont souvent disputés!) et de nouveaux placards pour ranger tous nos livres et matériel scolaire! Les enfants ont appris beaucoup et ont, une fois de plus, demandé à poursuivre l'école à la maison plutôt que de retourner à l'école. L'année scolaire a dû être écourtée, toutefois, pour raison de... déménagement! Dés le 15 mai, nous avons fermé les livres de classe pour nous consacrer exclusivement à l'emballage de tous nos effets! Heureusement, la plupart des buts pédagogiques de l'année avaient été atteints. Nous avons déménagé le 2 juin et passé pratiquement tout l'été à nous installer. Les enfants ont ainsi pu bénéficier de quatre mois et demi de (très) grandes vacances! Ils ont maintenant chacun leur chambre avec un bureau pour les "devoirs" (travail individuel à effectuer après la classe) et nous avons une véritable petite "salle de classe" au sous-sol (à la demande des enfants qui voulaient que "ça ressemble à une vraie école" cette année!). Il y a 4 pupitres, un bureau pour la maîtresse, un tableau noir, des affiches partout et deux ordinateurs avec des écouteurs pour ne pas déranger les autres! Oui, le changement valait bien 4 mois et demi sans école et tous nos efforts! Quatre semaines de camp de jour réparties sur tout l'été nous ont permis de recharger nos batteries - séparément - et j'ai pu finir de peindre et nettoyer la maison tranquillement! Les moustiques, les guêpes et la chaleur nous ont peu attiré au-dehors cet été-là. Tant mieux, car il y avait tant de choses à déballer et à organiser dans la maison, que l'on n'a pratiquement pas vu le temps passer! ![]() Pour notre quatrième année, nous avons commencé l'école, après quatre mois et demi de vacances, le mercredi 2 septembre, comme prévu. Le premier jour, nous avons passé en revue tous les sujets à étudier pendant année et les objectifs à atteindre. J'ai fait de l'autonomie (devoirs, recherche et projets) et de la responsabilité (organisation, plannification et plus d'excuses) les deux priorités à développer. On aurait pu commencé un jour plus tôt, mais c'était notre onzième anniversaire de mariage! Notre classe s'est agrandie: C.M.1 / 4ème année, C.E.2 / 3ème année, C.P. / 1ère année, et Maternelle Moyenne Section / Prématernelle! Si la division de mon temps entre tous mes "élèves" a continué d'être un grand dilemne pour moi, dumoins chaque année augmente mon expérience et ma confiance... Je pense aussi que d'avoir une vraie salle de classe a facilité les choses pour nous également - on était bien trop à l'étroit dans la salle à manger de notre ancienne maison! Nous avons changé un peu nos activités: ballet pour les deux plus jeunes, claquettes pour l'aînée, gymnastique pour Cassandria et Coriandre, et hockey sur glace pour Frédric. Et, nette amélioration, toutes ces activités étaient en fin de journée: je n'avais donc plus à conduire dans la journée ce qui a permis d'augmenter notre temps libre "à la maison". Clairette n'est pas allée à la Prématernelle puisqu'elle avait son cours de ballet (sa propre classe hebdomadaire avec discipline et autonomie) en plus de notre "classe" quotidienne. Frédric est resté toujours aussi avare de ses efforts et a continué à détester l'écriture. Toutefois, comme il a une grande facilité en math, j'ai décidé de le faire travailler au même niveau que Cassandria (espérant ainsi le motiver davantage tout en me facilitant le travail d'enseignement et de correction!). Il n'a eu aucun problème avec le niveau, tant qu'il n'y avait pas trop à écrire! Nous avons fait les Sciences, l'Histoire, la Géographie et l'éducation Civique en famille au niveau de Cassandria (avec quelques projets individuels choisis par les enfants - Cassandria a étudié la ruée vers l'or de Californie, Londres et le système solaire; Frédric a étudié les vrais cowboys, son équipe de hockey préférée, les Mighty Ducks de Anaheim et les plantes; Coriandre a étudié l'électricité et sa ville, Calgary). Pour la Musique, j'ai enseigné les rudiments de la flûte à bec aux trois aînés. Ils étaient enthousiastes mais, quelle migraine quand ils pratiquaient tous les trois en même temps! Cassandria, l'aînée, a retrouvé l'enthousiasme d'apprendre qu'elle avait montré en Maternelle. Rien n'assouvissait plus sa soif de savoir! Peut-être que les examens provinciaux qu'elle avait dû passer au printemps précédent y étaient-ils pour quelque chose? Quoi qu'il en soit, elle souhaitait avoir de bonnes notes et nous rendre fiers (deux choses qui laissaient encore son frère complètement indifférent!). Coriandre, ma troisième, partageait l'enthousiasme de son aînée et c'était la première à montrer un intérêt pour l'écriture si tôt (malgré des chiffres inversés, des lettres et des sons mélangés...). Elle a passé beaucoup plus de temps sur l'ordinateur que ses aînés parce que nous avions enfin de bons logiciels éducatifs - et parce que cela me donnait un peu plus de temps à consacrer à Frédric et Cassandria! Finalement, Clairette, la dernière, venait dans la classe quand elle le souhaitait, sans obligation. Elle pouvait y dessiner, colorier, faire des exercices dans ses cahiers préscolaires, écouter ce qu'on disait ou bien jouer sur l'ordinateur. Le reste du temps, elle pouvait regarder la télé ou jouer près de nous (notre salle de classe est ouverte sur une grande salle de jeux et partiellement ouverte sur le coin télé). Elle était ainsi libre et comblée! ![]() A la fin du mois d'avril, notre situation financière nous a imposé un petit changement de tempo: les enfants sont retournés à l'école pendant deux mois (la garderie trois fois par semaine pour la plus jeune) tandis que j'ai travaillé comme secrétaire intérimaire pendant six semaines. Les enfants se sont très bien adaptés, n'éprouvant aucune difficulté autant avec le travail qu'avec la structure sociale. Les trois aînés ont récu leur premier "bulletin officiel" depuis la maternelle - avec d'excellents résultats pour les filles. Frédric, quant à lui, ne s'est pas senti plus motivé par l'école que par l'école à la maison - ce qui m'aura, au moins, donné le réconfort de savoir que ce n'est pas seulement à moi qu'il a déclaré la guerre, mais à l'apprentissage scolaire en général! L'écriture demeure sa hantise et il ne fait pas le moindre effort pour améliorer son niveau de lecture ou pour essayer de comprendre une question avant d'y répondre! Il est toujours à la recherche de "raccourcis" et de "solutions de facilité" et, à son avis, deviner est beaucoup moins fatiguant que réfléchir... Il a rédigé les examens provinciaux au printemps et j'en redoute les résultats - non pas pour son manque de connaissances, mais pour son attitude indifférente... ![]()
![]() Maintenant Si, comme je le souhaite, nous continuons à la maison, il nous faudra établir de meilleurs programmes pour l'éducation physique, l'art et la musique. Il me faudra améliorer ma patience, la discipline, et règler une fois pour toute le problème de mauvaise volonté de Frédric... J'en ai assez des soupirs et des plaintes à chaque fois que j'annonce que c'est l'heure de faire l'école quand je sais que tous leurs camarades ont des journées d'école bien plus longues et bien plus chargées que les leurs! Bref, j'aimerais que notre école à la maison soit plaisante, flexible et relax. On n'en est pas encore là mais on s'en rapproche un peu chaque jour, je l'espère...! ![]() Pendant l'été, je vais travailler quand des emplois temporaraires me seront offerts. Pour cela, j'ai inscrit les enfants, tous les quatre, pour huit semaines de camp de jour subventionné (de 8h à 17h du lundi au vendredi). Cela leur permettra d'être séparés un peu et de se concentrer sur toutes ces matières délaissées par moi au cours de l'année: arts plastiques, musique, cuisine, sports d'équipe, etc. Pour moi, ce rhythme scolaire est aussi difficile que je l'imaginais: la panique du matin et la précipitation du soir (bains, dîner, devoirs/lecture, coucher et préparation des repas à emporter du lendemain)! Je préfère de loin le rhythme de l'école à la maison à celui de l'école à l'extérieur! ![]() A moins d'un imprévu, l'Ecole du Lion continuera cet automne. Je vais continuer à travailler, du lundi au jeudi seulement, jusqu'au début de l'hiver, et partager l'enseignement avec mon mari. Il enseignera deux jours par semaine (mercredi et jeudi), j'enseignerai deux ou trois jours par semaine, selon les besoins (vendredi, samedi et dimanche) et nous aurons une babysitter pour les deux jours restants (lundi et mardi). Cela sera sans doute une expérience intéressante pour nous tous et je suis sûre que les enfants bénéficieront de l'enseignement partagé et d'une participation plus active de leur père à leurs travaux scolaires. ![]()
![]() Ressources J'ai eu la chance de trouver d'excellents "supports" au cours de cette grande "aventure" qu'est l'enseignement à la maison. Pour la première année, nous étions inscrits dans une école privée et notre coordinatrice nous a beaucoup aidés. Je serais restée avec elle si je n'avais pas entendu parler d'une commission scolaire qui offrait davantage d'aide financière ce qui, dans notre cas, est un facteur décisif. La deuxième année, donc, nous nous sommes inscrits au School of Hope. Les enfants ont pu faire des choses qu'ils n'auraient pas pu faire autrement (art dramatique, patin à glace, camps d'été, accès à l'Internet, etc...). Nous ne dépensons presque rien pour leur éducation (comme s'ils allaient à l'école) tout en retenant tout le contrôle sur leur programme d'études. Nous choisissons les livres et les matériaux et l'école nous donne beaucoup d'aide et de conseils, malgré la distance (le School of Hope est à Vermilion, 300 km au nord de Calgary). Notre programme principal (Français, Math, Sciences, Histoire, Géographie) venait, pendant les trois premières années, de France, via le CNED (Centre National d'Enseignement à Distance). Les cours sont très complets et presque trop intensifs mais si bien structurés et si bien adaptés au travail indépendant... Cependant, pour sa quatrième année, Cassandria a catégoriquement refusé de poursuivre ce programme. Il est très dommage que l'on ne puisse pas tout simplement acheté les livres du CNED - il faut s'inscrire, être accepté, et renvoyer les devoirs requis régulièrement. Il y a donc très peu de flexibilité, mais je n'ai pas encore trouvé d'équivalent sur le plan qualité et facilité d'usage: il n'y a aucune préparation préalable à effectuer: l'enfant ouvre son livre et peut commencer. Ceci est formidable (et presque nécessaire) quand on a plusieurs enfants à des niveaux différents! Nous avons essayé plusieurs livres de français différents au cours de notre quatrième année et j'ai maintenant sélectionné un assortiment de livres et cahiers d'exercices qui devrait fournir un enseignement aussi complet que possible et, surtout, adapté à nos besoins - qui sont très différents des besoins d'une salle de classe où l'enseignant peut faire un cours à tout un groupe d'élèves du même niveau! Pour l'anglais, nous avons commencé par d'excellents livres provenant de la bibliothèque municipale: la collection "Ladybird", un programme britannique très répétitif. Puis les deux aînés ont utilisé "Pathway" pendant un an, un programme Amish très facile à utiliser (livre et cahiers d'exercices avec corrigés) mais pas assez complet. Une meilleure solution, retenue lors de notre quatrième année, comprend des "études de livres", avec des cahiers d'orthographe et de grammaire en plus. Nous utilisons également la version française des livres de math canadiens MathQuest (Découvertes Mathématiques). Et pour connaître un peu leur pays, "Canada, my country". Pour la musique, j'ai ressorti mon vieux manuel de flûte à bec! Pour les arts plastiques, nous commençons habituellement par sélectionner et réaliser les cadeaux de Noël que les enfants destinent à leurs grands-parents, oncles et tantes (voir nos nouvelles photos). Pour les sciences, l'histoire, la géographie et l'éducation civique, matières que nous étudions en groupe au niveau de l'aînée, nous utilisons un peu de tout: livres de bibliothèque, CNED, projets individuels - à l'exception des ressources recommandées par l'Education d'Alberta! Enfin, pour l'éducation physique, notre programme consiste surtout des activités extérieures (danse, gymnastique, hockey, patin, natation) auxquelles nous avons ajouté du patin à roulette et une cassette vidéo d'exercices pour enfants. Pour l'ordinateur, nos logiciels éducatifs sont: l'incomparable programme de chez Sierra, Adi (Adibou de la prématernelle à la fin du CP / 1ère année) pour le Français et les Math; et l'amusant et efficace programme de The Learning Company "Read, Write and Type" pour apprendre la dactylo (pouvoir utiliser le clavier sans chercher sans cesse la bonne touche). Du même fabricant, "Spellbound" (orthographe), "Midnight Rescue" (compréhension) et "Reader Rabbit" (introduction à la lecture). Enfin, Sim Park (qui offre une approche unique sur les plantes, les animaux et les écosystèmes). Il y a énormément de ressources sur l'enseignement à la maison et l'enseignement en général sur l'Internet mais je n'ai pas encore eu le loisir de m'y plonger à fond... Pour le moment, tous mes liens sur ces sujets se trouvent inclus sur ma page "Signets" (tout récemment mise à jour et rendue plus navigable) dans les catégories Education / Homeschooling et Francophonie / Education / Enseignement. J'ai enfin ajouté quelques photos à cette page. Les enfants m'ont demandé à recevoir des notes cette année. Je leur ai confectionné un petit bulletin hebdomadaire mais, chaque semaine, c'était trop. J'ai donc préparé un bulletin mensuel pour eux pour l'année à venir. Ce bulletin comprend deux parties: la première, que l'enfant doit remplir, récapitule ce qu'il/elle a appris pendant le mois, ce qu'il/elle a préféré et ce qu'il/elle pense de son travail; la deuxième partie comprend les notes, réparties par matière et comprenant les tests, une moyenne et l'effort... Voici un autre formulaire très utile, à mon avis: mon bilan hebdomadaire. J'y inscris ce que nous avons accompli chaque jour à la fin de la journée. Je m'en sers pour suivre nos progrès, nos journées travaillées et nos jours de congés, les activités sportives, etc. C'est "toute l'année scolaire à portée de la main"! Et parce qu'il fallait bien que je les place quelque part sur mes pages, voici les adresses des pages de mes enfants (créées par moi, biensûr! mais j'envisage sérieusement de leur apprendre à faire leurs propres pages l'an prochain):
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![]() Dernière mise à jour: le 4 août 1999 ~ Envoyez-moi un mot à emlynn@oocities.com avec vos commentaires et suggestions. Et, surtout, je vous serais très reconnaissante de me laisser savoir si vous avez trouvé des liens sans issue (je n'ai pas toujours le temps de les vérifier régulièrement...) ~ Fond: © Em'Lynn Barres horizontales: © Pegasus Musique: Music Odyssey ~ Mes pages sont codées à la main, sans éditeur HTML. ~ Cette page est fournie par ![]() Obtenez votre propre Page d'Accueil Gratuite ![]()
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